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Aboubacar Sylla, leader de l’UFC:  «L’opposition doit revoir sa stratégie…»

Le samedi 24 mars 2018, l’Union des Forces du Changement (UFC) a tenu un assemblée générale. Son leader, Aboubacar Sylla…

Le samedi 24 mars 2018, l’Union des Forces du Changement (UFC) a tenu un assemblée générale. Son leader, Aboubacar Sylla est revenu sur beaucoup de sujets brûlants  de l’actualité nationale. Il s’est surtout focalisé sur les récurrentes manifestations de l’opposition républicaine.

En substance, selon l’ancien porte-parole de l’opposition républicaine, ce conglomérat de partis manque de stratégie.

«Il y a aussi une crise politique dans ce pays aujourd’hui et il faut qu’on le dise, c’est une crise politique extrêmement grave. Nous avons donc une mouvance présidentielle qui s’attroupe sur ses acquis, qui s’attroupe sur la voie et nous avons de l’autre côté une opposition républicaine qui est forte dans sa légitimité, la légitimité de ses revendications à engager un programme de manifestations aujourd’hui qui après la crise sociale que nous avons connue est en train d’affaiblir le fondement même de notre État. Nous de l’UFC nous ne participons pas à ces manifestations politiques parce qu’il y a 2 ou 3 mois nous avons décidé de quitter l’opposition républicaine et moi j’ai été porte-parole de cette opposition pendant 7 années. J’ai décidé de rendre le tablier de porte-parole pour une raison très simple, simplement parce qu’il y avait des divergences sur la stratégie.

Nous nous avons dit que depuis 7 ans on fait la même chose, depuis 7 ans on fait des  manifestations, on sort dans la rue, il y a des blessés, des morts, des destructions de biens matériels publics et privés, on se retrouve après dans le cadre d’un dialogue avec le gouvernement, avec la mouvance présidentielle autour d’une table, on aboutit à un accord, l’accord est signé par toutes les parties mais l’accord n’est généralement pas respecté par le gouvernement et sa mouvance politique, on revient de nouveau dans la rue, on refait encore les mêmes manifestations, on revient encore autour d’une table, on aboutit à un accord et cet accord là aussi n’est pas respecté, on refait encore les mêmes manifestations. Alors, je dis qu’on est en train de tourner en rond, entre temps des Guinéens meurent, entre temps des biens sont détruits (…) Je dis, asseyons-nous, réfléchissons à d’autres stratégies. Quand tu fais pendant 1 an, 2 ans, 3 ans jusqu’à 7 ans la même chose et tu n’as pas de résultats, assieds-toi et réfléchis et si j’essayais comme ça et si j’essayais autre chose et si je changeais de méthode  mais malheureusement nous n’avons pas été compris.

C’est pour cette raison que nous avons quitté l’opposition républicaine. Nous sommes toujours de l’opposition guinéenne mais nous sommes une opposition qui se veut réfléchie, une opposition qui analyse ses échecs, qui en tire des leçons pour se propulser et aller de l’avant. C’est tout à fait normal qu’on revendique un droit, les manifestations sont inscrites dans notre constitution, tout le monde le sait c’est à l’article 10 et que les contradictions puissent bien se déroulées dans notre pays. L’autre côté est responsable aussi car il faut faire en sorte que les manifestations se déroulent bien, du début à la fin on veille à ce qu’il n’y ait pas de destruction d’édifices publics, on veille à ce qu’il n’y ait pas de destruction d’édifices privés, on veille à ce que les autres usagers de la route, les autres citoyens qui ne sont pas concernés par la manifestation n’en souffrent pas.

Chacun doit être dans son rôle et l’État n’a pas le droit de s’opposer à des manifestations car c’est un droit mais aussi ceux qui jouissent de cette liberté n’ont pas le droit d’empêcher d’autres citoyens de vaquer à leurs affaires. Nous sommes dans une situation où du fait que nous UFC on n’a pas été écoutés, on est dans une situation d’impasse politique. Malheureusement, l’avenir nous a donné raison, ce qui s’est passé lors de ces élections communales c’est ce que nous avions vécu il y a 3 mois.

Nous avions vu que ces élections étaient organisées dans les conditions qui les prévoyaient au moment où on faisait cette déclaration, nous avions dit qu’on aboutirait aux mêmes résultats en 2010. ça s’est passé ainsi, en 2013, en 2015  ça s’est passé ainsi et en 2018 si toutes les conditions sont encore les mêmes, il n’y a pas de raisons que les résultats de ces élections de 2018 soient différents des résultats des élections précédentes.

Alors nous avons beaucoup d’idées, nous pensons que l’opposition doit revoir encore sa stratégie, nous le répétons encore, nous avons énormément d’idées et nous avons le temps de les développer dans notre union pour qu’on sache qu’il y’a beaucoup de façons de revendiquer ces résultats sans que ce ne soit par la répétition des mêmes modalités des mêmes modes qu’on entend indéfiniment depuis des années»