International › APA




Afrique subsaharienne : la croissance devrait atteindre 3,6 % en 2023 (rapport)

La Banque Mondiale a revu à la baisse la croissance pour près de 60 % des pays, y compris pour…

La Banque Mondiale a revu Ă  la baisse la croissance pour près de 60 % des pays, y compris pour plus de 70 % des exportateurs de mĂ©taux qui devraient ĂŞtre pĂ©nalisĂ©s par la poursuite de la baisse des cours mondiaux.Ă€ peine sortis de la pandĂ©mie de la Covid-19, les États de l’Afrique subsaharienne ont subi les effets de la guerre entre la Russie et l’Ukraine. Dans cette partie du continent noir, la Banque Mondiale table sur une croissance de 3,6 % en 2023 et 3,9 % en 2024.

« En dĂ©pit de l’attĂ©nuation attendue des pressions inflationnistes, le rythme de reprise devrait rester stable dans de nombreux pays en raison de l’impact nĂ©gatif de la pauvretĂ© persistante et de l’insĂ©curitĂ© alimentaire sur la croissance, amplifiĂ© par d’autres facteurs de vulnĂ©rabilitĂ© tels que les conditions mĂ©tĂ©orologiques dĂ©favorables, l’endettement Ă©levĂ©, l’incertitude politique, la violence et les conflits », ajoute l’institution financière dans ses dernières perspectives Ă©conomiques.

Les pays subsahariens dont les Ă©conomies sont tributaires de l’exportation des mĂ©taux seront plus affectĂ©s par la baisse de la croissance. « Ce ralentissement constitue un obstacle majeur pour le dĂ©veloppement Ă©conomique de l’Afrique subsaharienne. Le revenu par habitant ne devrait augmenter que de 1,2 % en moyenne en 2023-2024 », souligne la Banque Mondiale.

Poursuivant, elle annonce cette annĂ©e que le revenu par habitant en Afrique subsaharienne devrait rester infĂ©rieur de plus de 1 % Ă  celui de 2019. Et les projections anticipent que dans près de 40 % des pays, y compris les trois plus grandes Ă©conomies de la rĂ©gion – l’Afrique du Sud, l’Angola et le Nigeria -, le revenu par habitant n’aura pas retrouvĂ© son niveau antĂ©rieur Ă  la pandĂ©mie mĂŞme d’ici Ă  la fin de 2024.

Dans ces trois pays, rapporte l’institution de Bretton Woods, « la croissance s’est fortement contractĂ©e pour ressortir Ă  2,6 % seulement en 2022 ». La nation arc-en-ciel « n’a enregistrĂ© qu’une croissance de 1,9 % en raison (notamment) de l’aggravation des pĂ©nuries d’Ă©lectricitĂ© et du renforcement des politiques de rigueur pour juguler l’inflation », explique la Banque Mondiale.

Par contre, en Angola, les cours Ă©levĂ©s du pĂ©trole et la stabilitĂ© de la production de l’or noir ont permis un rebond de 3,1 %. Le Nigeria, de son cĂ´tĂ©, a vu sa croissance s’affaiblir Ă  cause de l’intensification des problèmes de production dans le secteur pĂ©trolier. RĂ©sultat, l’inflation y « a dĂ©passĂ© 21 % en 2022, son niveau le plus Ă©levĂ© depuis 17 ans ».

Globalement, remarque l’institution financière, « les tensions sur les prix des denrĂ©es alimentaires, dĂ©jĂ  importantes avant la pandĂ©mie, se sont encore intensifiĂ©es en raison des alĂ©as climatiques, des perturbations de l’approvisionnement aggravĂ©es par l’invasion de l’Ukraine par la Russie, d’une fragilitĂ© et d’une insĂ©curitĂ© accrues et, dans certains pays, de fortes dĂ©prĂ©ciations monĂ©taires ».

L’annĂ©e dernière, l’inflation des prix alimentaires a dĂ©passĂ© 20 % dans plus d’un quart des pays. Cela a ralenti la progression des revenus rĂ©els et de la demande des consommateurs et aggravĂ© l’insĂ©curitĂ© alimentaire.

« MalgrĂ© le rĂ©cent relâchement des prix mondiaux de l’alimentation et de l’Ă©nergie, les coĂ»ts d’importation sont restĂ©s Ă©levĂ©s, ce qui a contribuĂ© Ă  creuser les dĂ©ficits courants. La prĂ©caritĂ© des situations budgĂ©taires due Ă  la pandĂ©mie a persistĂ© et, l’annĂ©e dernière, la dette publique Ă©tait supĂ©rieure Ă  60 % du PIB dans près de la moitiĂ© des Ă©conomies de la rĂ©gion. La viabilitĂ© de la dette s’est encore dĂ©tĂ©riorĂ©e dans de nombreux pays non producteurs de pĂ©trole, entraĂ®nant une hausse des coĂ»ts d’emprunt, des sorties de capitaux et une dĂ©gradation de la cote de crĂ©dit », conclut la Banque Mondiale.