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Afrique subsaharienne : pour la protection des ménages vulnérables

Le Fonds Monétaire Internationale (FMI) plaide pour des politiques plus sociales en faveur des plus nécessiteux sur le continent noir,…

Le Fonds Monétaire Internationale (FMI) plaide pour des politiques plus sociales en faveur des plus nécessiteux sur le continent noir, mais sans compromettre la viabilité de la dette.« La politique budgétaire doit protéger les ménages vulnérables de l’augmentation des prix des produits alimentaires et énergétiques, sans aggraver les facteurs de vulnérabilité liés à l’endettement. L’octroi de transferts ciblés aux ménages vulnérables représente la première et meilleure mesure à prendre. Cependant, des baisses d’impôts ciblées ou des subventions sur certains prix […], peuvent représenter une solution de rechange, en particulier dans les pays dont les dispositifs de protection sociale sont insuffisants », déclare le directeur du département Afrique du FMI, Abebe Aemro Selassie.

Selon l’institution financière internationale, l’invasion de l’Ukraine par la Russie, en déclenchant une forte hausse des cours des produits de base, a entraîné la détérioration des soldes budgétaires et extérieurs des pays importateurs et ravivé les inquiétudes quant à la sécurité alimentaire dans la région.

L’activité économique de la région devrait ralentir pour atteindre 3,8 % cette année et fait face à une variété de risques sans précédent. Par ailleurs, note le FMI, les ratios de la dette publique n’ont jamais été aussi élevés depuis plus de vingt ans, et beaucoup de pays à faible revenu sont surendettés, ou ne sont pas loin de l’être.

Face à ce énième choc exogène, l’organisme basé à Bretton Woods (États-Unis) est prêt à apporter son aide, a informé son représentant résident au Sénégal, Mesmin Koulet-Vickot.

« L’année dernière, l’allocation de droits de tirage spéciaux (DTS) du FMI à hauteur de 23 milliards de dollars a aidé à financer des dépenses urgentes durant la pandémie. L’engagement du Groupe des Vingt à transférer 100 milliards de dollars en DTS à des pays vulnérables constitue une autre étape importante pour l’avenir, et le nouveau fonds fiduciaire pour la résilience et la durabilité contribuera à garantir que ces ressources sont utilisées pour fournir un soutien indispensable en matière de politique économique et de financement sur le plus long terme », a-t-il affirmé.

A l’en croire, la communauté internationale devrait cependant aller plus loin, par exemple en supprimant les obstacles à la mise en œuvre du cadre commun et en permettant des restructurations de dette rapides et efficaces le cas échéant.

Au-delà des crises actuelles, les pouvoirs publics doivent agir résolument pour diversifier l’économie, encourager l’intégration régionale (y compris par l’intermédiaire de la Zone de libre-échange continentale africaine), libérer le potentiel du secteur privé et relever les défis des changements climatiques, a exhorté M. Koulet-Vickot.

« La solidarité et la coopération internationales continueront de jouer un rôle vital dans tous ces domaines », a-t-il assuré en marge d’une conférence économique organisée vendredi par le Centre Africain d’Etudes Supérieures en Gestion (CESAG) de Dakar.