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Anti-terrorisme : l’Initiative d’Accra au secours du Burkina Faso

Le pays se réserve le droit de se retirer de cette force conjointe si les résultats ne suivent pas.Le Sommet…

Le pays se réserve le droit de se retirer de cette force conjointe si les résultats ne suivent pas.Le Sommet des chefs d’Etat de l’Initiative d’Accra, réuni mardi dans la capitaine ghanéenne, a annoncé le déploiement de 2000 hommes au Burkina Faso pour contrer l’avancée des groupes armés non étatiques, rapporte la télévision nationale, ce mercredi.

L’Initiative s’est fixée un délai d’un mois pour rendre opérationnelle sa force multinationale conjointe. La task-force comporte un contingent de 10.000 soldats qui seront stationnés à Tamalé au Ghana et un volet renseignement, basé à Ouagadougou au Burkina Faso, a précisé un communiqué des pays membres.

La task-force de l’Initiative d’Accra est un regroupement de sept pays dont le Burkina Faso destinée à faire face à l’expansion du terrorisme. Elle est axée sur « le partenariat et le soutien mutuel entre membres » en matière « d’opérations conjointes, de formation et de partage de renseignements », selon les pays membres.  

« Si cette initiative ne donnerait pas de résultats concrets, le Burkina Faso se réserverait le droit de se retirer de cette initiative. Parce que nous ne sommes pas pour des réunions et sommets sans fin, qui tournent en boucle et sans résultats. Je pense que nous avons été compris », a déclaré le Premier ministre burkinabè, Apollinaire Joachim Kyelem de Tambela, représentant le Capitaine Ibrahim Traoré à Accra.

Pour rendre fonctionnelle la force anti-terroriste, l’Initiative a besoin d’environ 550 millions de dollars américains, une enveloppe qui suscite déjà l’intérêt de la Communauté économique des Etats de l’Afrique de l’Ouest (Cédéao), de l’Union Africaine (UA), l’Union européenne (UE) et de la Grande-Bretagne. Les dirigeants ont recommandé aussi que des actions concrètes, « y compris la collecte de fonds, pour soutenir les pays sévèrement touchés par le terrorisme ».

Le Burkina Faso a plaidé pour un financement endogène, loin du diktat des bailleurs de fonds. « En prélevant par exemple, rien qu’une petite somme sur chaque kilogramme de café vendu, de cacao vendu, de coton vendu, de lingots d’or extrait, nous pouvons réunir les fonds nécessaires pour soutenir cette initiative », a expliqué Tembela.

Les Présidents ont indiqué avoir pris « bonne note » de la volonté du Nigeria de rejoindre le siège de la task-force de « l’Initiative d’Accra » et l’ont désigné comme observateur. Le géant ouest-africain a pris le leadership de la mobilisation et s’est engagé à accompagner la Force conjointe en appuis aérien et logistique.

Pour le chef du gouvernement burkinabè, l’Initiative a pris conscience de la gravité de la situation et les membres se sont engagés à mettre en place très rapidement la task-force pour soutenir les pays confrontés au terrorisme

Lancée en 2017, l’Initiative d’Accra regroupe le Burkina Faso, le Bénin, la Côte d’Ivoire, le Niger, le Ghana, le Mali et le Togo. Bamako n’a pas participé au sommet d’Accra. Tous les trois mois, « l’Initiative » tient des réunions ministérielles précédées d’une rencontre technique des responsables en charge de la sécurité et des renseignements. L’organisation est financée par les Etats membres.