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Un artiste bisexuel guinéen menacé d’expulsion en France

Nouvelle journée de mobilisation pour Moussa, un artiste bisexuel guinéen menacé d’expulsion qui a vu son ancien compagnon s’immoler par…

Nouvelle journée de mobilisation pour Moussa, un artiste bisexuel guinéen menacé d’expulsion qui a vu son ancien compagnon s’immoler par le feu dans son pays. Une manifestation a eu lieu mardi  1er mai dans l’après-midi devant le Centre de rétention où il a été placé dans l’attente du réexamen de sa situation.
Placé en centre de rétention depuis plus de 40 jours, ce sans papier guinéen âgé de 28 ans est toujours en France grâce au commandant de bord qui a refusé de le prendre dans son avion lors de sa reconduite à la frontière dans la nuit de samedi à dimanche.

Selon ses soutiens, Moussa est menacé dans son pays en raison de sa bisexualité. « Moussa est un artiste, il est acrobate. Il est premier porteur, c’est un acrobate de très haut niveau, explique Yves Carel, de l’association pour la promotion des travailleurs immigrés. Il a travaillé en Afrique, il a notamment fait une tournée dans différents pays africains. Il est bisexuel et il a vu son compagnon s’immoler devant lui parce qu’il avait été tabassé et qu’un tribunal d’honneur l’avait condamné ».

Moussa a, lui, échappé aux flammes mais trois ans après il garde les stigmates de cette agression. Arrivé en France avec un visa temporaire de travail, Moussa s’est produit dans des spectacles à Nice, Montpellier. Il a aussi participé à la « pégoulade », le défilé d’ouverture traditionnel de la féria de Nîmes, sauf que son visa a fini par expirer.

« L’homosexualité est condamnée en Guinée, poursuit Yves Carel. Il y a des lois mais qui ne sont pas appliquées et donc on pourra vous dire qu’il y a simplement deux ou trois cas par ans de condamnation pour homosexualité en Guinée. Je pense que l’Ofpra s’appuie sur ces chiffres pour considérer que c’est un pays sûr. Mais le danger immédiat pour Moussa, ce ne sont pas les autorités guinéennes, c’est le voisinage, et il est quelqu’un de très connu donc il est la cible idéale pour les homophobes locaux ».

Compte tenu de la mobilisation et de son écho dans les médias, la situation de Moussa est actuellement réexaminée par le ministère de le l’Intérieur.