Assainissement de Conakry : « Échec » du Gouvernement Kassory

Malgré les journées d’assainissement initiées par le Gouvernement Kassory, Conakry la capitale guinéenne présente toujours l’image d’une ville sale. Des…

Malgré les journées d’assainissement initiées par le Gouvernement Kassory, Conakry la capitale guinéenne présente toujours l’image d’une ville sale.
Des montagnes d’ordures sur le long des routes et dans tous les marchés sont visibles çà et là. Alors que des fonds énormes sont engloutis dans cette campagne d’assainissement, beaucoup d’observateurs s’interrogent sur son impact réel. Car sept mois après le coup d’envoi, le résultat sur le terrain est en deçà des attentes. S’agit-il d’un échec ou de manque de compétence du Gouvernement Kassory ? Où se situe le problème ? L’actuel chef du Gouvernement guinéen s’est fixé comme priorité l’assainissement de la ville de Conakry depuis son arrivée à la tête de la primature. Pour y arriver, il a instauré un programme : tous les derniers samedi de chaque mois de 6h à 11h sont consacrés à l’assainissement. Mais le constat sur le terrain est amer. C’est à se demander si Conakry n’est pas plus sale qu’il ne l’était avant. Face à cette situation, certains citoyens parlent d’incompétence du Gouvernement Kassory et d’autres estiment que c’est un échec.
Ibrahima Bemba est habitant de quartier Kipé situé sur la corniche nord de la capitale Conakry. Ce citoyen ne partage pas la méthode des autorités qui consiste à faire le nettoyage que les derniers samedi de chaque mois. Selon lui, pour rendre la capitale propre, l’assainissement doit se faire quotidiennement. « En ce qui concerne l’assainissement de la ville de Conakry, on va dire que c’est l’incompétence du Gouvernement. Il faudrait que le Gouvernement fasse l’assainissement de la ville quotidiennement, toutes les ordures produites la journée, ils viennent les ramasser la nuit. Pour moi c’est la seule manière pour le Gouvernement de rendre la capitale propre », a soutient ce citoyen.
AlseinySow quant à lui estime que sa commune est oubliée dans ce programme. Pour lui, l’assainissement de Conakry se fait de manière discriminatoire. « L’assainissement de Conakry se fait de manière discriminatoire, parce que tout ce qui est du Gouvernement on dit que Ratoma est toujours du côté de l’Opposition. C’est pourquoi on ne s’intéresse de la Commune de Ratoma », a-t-il accusé.
Si certains parle d’incompétence du Gouvernement d’autres évoquent aussi le non-respect de l’article 29 du code des collectivités locales. Interrogé sur sujet, Abdoulaye Bah a fait observer qu’en Guinée l’assainissement ne relève pas de la compétence du Gouvernement mais des collectivités locales. Selon lui, la loi est claire là-dessus. « Conakry est sale mais c’est parce qu’ils n’ont pas appliqué ce que la loi prévoit. Ce n’est pas au Gouvernement que revient la salubrité publique en Guinée. L’assainissement revient aux communes. C’est une compétence communale et non gouvernementale. Et cette compétence est prévue dans le code des collectivités locales en son article 29. Deuxième constat c’est l’incompétence du Gouvernement. Si le Gouvernement était compétent, même si ce n’est pas sa compétence, s’il décide de faire quelque chose à mon avis il se donne les moyens techniques, humains, financiers pour faire le travail », a expliqué l’ancien chef de la délégation spéciale de la commune urbaine de Kindia.
L’assainissement est un domaine extrêmement complexe, relève-t-il, ajoutant qu’il faut une politique d’assainissement de la part de chaque commune et surtout avoir une décharge. « Il faut une chaine : de la sensibilisation, au ramassage, à la collecte, au transport, au traitement des ordures. Si les maires ne sont pas dotés d’outils intellectuels pour faire ça, ils peuvent bénéficier des formations pour pouvoir s’inspirer et faire le travail », a préconisé M. Bah. Contacté, aucun membre du Gouvernement n’a souhaité se prononcer sur cette question. Du côté de l’agence chargée de salubrité publique, c’est également le black-out.