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Abdoulaye Bah: «Il faut créer une école des politiciens en Guinée….»

Depuis le 04 février dernier la Guinée connaît des troubles post électorales qui sont soldés par des morts et des…

Depuis le 04 février dernier la Guinée connaît des troubles post électorales qui sont soldés par des morts et des pillages. Ces événements sont liés aux contestations des résultats issus des communales. Des communes comme Kindia font l’objet de contentieux judiciaires.  Abdoulaye Bah, tête de liste de l’Ufdg à Kindia s’exprime dans les lignes qui suivent sur la situation.

L’Ufdg se porte très bien, puisque depuis plusieurs années en commençant par 2010 jusqu’à 2015, l’Ufdg, à travers les élections qui se sont déroulées dans ces différentes étapes l’Ufdg a toujours eu la majorité des suffrages à Kindia notamment pour l’élection législative. C’est pourquoi les négociations du mois d’août 2015 nous ont permis d’avoir la tête de la commune. Et j’ai été choisie par mon parti pour être le Président de la délégation spéciale de kindia. Et depuis nous avons travaillé à rassembler les kindiakas toutes ethnies confondues, toutes religions confondues à travers un discours politique rassembleur. Ce qui a permis de montrer notre façon de gouverner, de rassembler les gens autour de l’Ufdg. Ce qui fait que nous avons à Kindia un parti qui inspire  qui rassemble et qui attire.

Notre gouvernance de Kindia pendant ces deux ans a séduit au point que nous avons eu beaucoup d’adhésion au sein des fédérations Ufdg kindia 1 et 2. Des militants qui ont quitté l’UFR, le RPG, la NGR, le GPT et qui sont venus avec nous parce que ce que nous avons fait à Kindia était inédit par rapport à la politique. Nous avons augmenté le nombre de militants et aujourd’hui nous avons un grand parti à Kindia qui fait la fierté de l’Ufdg nationale.
Parlez nous de votre bilan après deux ans aux commandes de la délégation spéciale de Kindia?
 La politique c’est l’action. La politique c’est la gestion, c’est la décision, c’est l’art de faire du bien. Et nous, nous avons ça à l’esprit et nous l’avons mis en place, nous l’avons transformé en réalité. Nous avons trouvé une commune abandonnée à Kindia sur le plan financier il n’y avait rien. 950000 sur les comptes de la commune et nous avons mis en place des stratégies pour que les taxes rentrent. Nous avons recrutés des collecteurs de marché, nous avons augmenté les salaires pour motiver les travailleurs, nous avons engagé au sein de la commune des jeunes cadres diplômés en économie et comptabilité pour pouvoir gérer la comptabilité de la commune et le service financier et nous avons augmenté leur prime. Nous avons mis en place une équipe qui contrôle les magasins et les kiosques sur le marché.
La carrière a été récupéré des mains du gouvernorat et de la préfecture puisque quand on arrivait ce eux qui géraient pour eux mêmes sur la base de l’article 29 paragraphe 14 du code des collectivités guinéen. Et cela nous a permis de renfler les caisses de 300000 francs nous sommes passés à cinq millions parfois dix par mois. Donc voyez la différence quand on gouverne autrement et quand on gouverne sérieusement. Nous avons augmenté les agents pour que l’argent qui est déposé par les collecteurs puisse être surveillé jusqu’au dépôt à la banque. On a mis en place une administration financière sérieuse et efficace au point que quand on a quitté aux affaires le 26 décembre 2017 date de la clôture des comptes de la commune, nous qui avions trouvé 958000 francs, nous avons laissé 37 millions de francs guinéens dans les comptes de la commune urbaine de Kindia Banque centrale et banque maroco guinéen. Sur le plan infra structurel, les rues de Kindia étaient dans un état piteux nous avons avec l’aide de Debelen, nous avons profiler les rues du centre ville en mettant de la latérite pour que les trous soient bouchés.
On a refait les routes d’une dizaine de village sur 33 qui étaient impraticables par les motos taxis qui refusaient de déposer les populations dans ces quartiers. Ce sont des endroits où depuis 1954 une machine n’avait pas pied c’est le cas de Kenende. Nous avons également accentué notre politique sur l’assainissement. Je n’aime pas les ordures. J’estime qu’un homme ne doit pas vivre dans les ordures. La créature la plus suprême chez Dieu c’est l’homme par conséquent on doit mériter ça en vivant dans un environnement géographique propre. Une fois aux affaires j’ai rassemblé les jeunes, les associations de femmes, les ONG pour assainir la ville et ça bien marché. Je suis sortie à plusieurs reprises pour moi même balayer avec le balai à la main et des brouettes. J’ai créé une sorte de révolution mentale au point que des associations de femmes qui étaient créées et inactives ont été reboutés notamment le groupement Abdoulaye Bah Fintengni et le groupement des femmes lan fê ma ( on s’entend, on s’accorde ) qui m’ont pris comme leur parrain et à chaque fois que je demande d’assainir les femmes du  marché se lèvent, chacun fait un peu au point que nous avons une ville propre .
La Guinée a besoin de responsables qui osent mettre la main dans la boue, révolutionner les mentalités. Il est inconcevable, inhumain d’être un homme et vivre dans les ordures. À kindia j’ai créé une révolution mentale en cassant l’idée que quand on nettoie on a honte. J’ai engagé des éboueurs, des femmes balayeuses,qui balaient même la nuit et à 5heures du matin. Ma première politique à Kindia fût l’assainissement parce que Kindia en avait besoin. Avec l’aide de Guinée 44 qui est une ONG française on a clôturé notre décharge de plusieurs mètres carrés nous avons créé une police communales u nombre de 15, on les a habillé pour devenir la police du maintien de l’ordre et de la tranquillité et l’assainissement de la ville. Nous avons renommé totalement le siège de la Mairie de Kindia qui n’a pas été rénové depuis 2005 avec l’argent qu’on a reçu des mines de Debelen.
Guinée 44 et l’Union Européenne nous ont déclaré comme étant la ville la plus propre en Guinee et qui doit être accompagner pour offrir à la Guinée une ville modèle. Nous avons aidé Kindia à avoir du matériel sanitaire avec l’aide de la diaspora de Kindia Atlanta nous avons amené un centenaire de 40 pieds contenant tout type de matériel confondu d’une valeur de 3 milliards 7 cent millions de francs guinéens débarqué à Kindia et on a équipe l’hôpital régional et nous avons équipé les 5 centres de santé de Kindia et les autres postes de santé de la commune et aux cliniques privées. J’ai réussi aussi à avoir deux  camions citerne de 3000 mètres cubes d’eau et une ambulance équipée pour les sapeurs pompiers avec l’aide de l’Union européenne pour le service de la protection civile de Kindia.
J’ai créé une population soudée. J’ai cassé la politique ethnique. Ma politique, mon discours, mon comportement ont créé une harmonie entre la population au point que dans ma liste de candidature pour les communales il y a des diakankes, des guerzes, des malinkes, des peulhs etc.des musulmans, et des chrétiens…. J’ai créé une ville où les gens s’acceptent parce que le chef que je suis prend tout le monde au même d’égalité et apaise le cœur des gens. Nous avons refait des ponts de franchissement comme entre ferefou et sondy, nous avons refait des mosquées, on a aidé les indigènes en créant un fond social à l’image de l’Europe pour aider les gens à avoir le prix de médicaments…..
Voilà des actions que nous avons mené et que nous comptons pérennisé si nous revenons aux affaires.
Quel regard portez vous sur la situation socio politique actuelle en Guinée?
Un regard triste. La politique c’est l’art de faire du bien et cette politique qu’on mène aujourd’hui, elle est menée à travers un régime qui s’appelle la Démocratie qui est un système politique qui permet à une nation d’appeler ses  populations aux urnes afin de choisir ses élus à qui on donne un mandat limité dans le temps et dans l’espace. On a des gens en Guinée qui ne connaissent pas les lois et les règles démocratiques. On a un habit bien brodé mais on a pas de porteurs. On a un régime démocratique mais on a pas de démocrates. Si on applique les principes démocratiques, tout guinéen sera fière. En Guinée il nous faut une école de Démocratie où on va former ceux qui veulent faire la politique dans un régime démocratique. Si on a pas une école qui forme les politiciens on aura pas un régime démocratique . Le regard est noir parce que c’est pas comme ça que la Guinée doit être géré. Les élections sont arrivées, on a dépensé dit on 400 millions étant un pays pauvre. Tous ça pour rien. Il n’y a pas eu d’élection, ils ont bourré les urnes pour prendre qui ils veulent en haute Guinée, en moyenne Guinée et en basse Guinée. À Kindia ils ont tenté de remonter le Rpg arc-en-ciel qui a été totalement décapité car j’ai réussi à convaincre des militants du Rpg à me rejoindre à l’Ufdg. Ce sont les kindiakas eux mêmes qui ont contesté les résultats! et refusent que leurs votes sacrés puissent arriver au candidat pour qui ils ont voté. C’est criminel! Il faut que nous ayons des démocrates au pouvoir en Guinée pour donner à la Guinée un régime démocratique en respectant les lois et en sanctionnant ceux qui les violent. Donc il ya eu bourrage d’urnes, vote par procuration excessive, où des ministres ont fait même voté leurs chauffeurs ce qui est interdit par l’accord du 12 octobre. La loi dit que quand on est fonctionnaire, on est pas militant, on exécute la politique d’un politicien. On a un régime qui fonde son fonctionnement sur la démocratie mais nous avons des anti démocrates. La ville morte a montré que les Guinéens en ont marre de cette gouvernance mensongère, des promesses pompeuses.
Nous venons de sortir d’une élection dont les résultats font toujours problème, c’est le cas de Kindia, que comptez-vous faire pour que cela n’arrive plus dans votre circonscription? 
On a fait perdre 5 conseillers à l’Ufdg à Kindia. Nous avons saisie le tribunal. Mais malheureusement on a été débouté par des magistrats qui ont peur de perdre leur postes. Heureusement, M. Alpha Condé a compris  avec la ville morte qui a montré que ce régime est complètement désavoué et a ordonné la CENI de nous écouter. Tant mieux! Nous exigeons que nos PV volés nous soient restitués au nom de la paix. Nous avons été reçu par la CENI, nous avons exposés nos griefs concernant neuf circonscriptions électorales et je suis optimiste et je porte confiance à la CENI jusqu’à preuve de contraire. Pour sauver la paix on peut violer la loi. La nécessité fait le laron. La politique fait le droit et le droit régule la politique.
Votre dernier mot? 
La Guinée a besoin des personnes capables de diriger. Il faut que la Guinée grandisse. L’espoir est permis. Mon dernier mot c’est un souhait que ce pays aussi puisse grandir. Je souhaite qu’on ait des Guinéens nobles, valables, capables et patriotes aux affaires. C’est l’excellence qui change un pays. J’espère et je souhaite et je prie que Dieu donne le pouvoir à  Elhadj Cellou Dalein Diallo en 2020 pour qu’il apaise la Guinée et pour qu’il instaure l’Etat de droit en Guinée et qui va rassembler les Guinéens sur la base du respect des droits et pour que cesse cette pagaille.
Diop Ramatoulaye