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Burundi: « vague d’arrestations » dans la région de Bujumbura, selon l’opposition

Le Conseil national pour la liberté (CNL), principal parti d’opposition au Burundi, a dénoncé samedi "une vague d’arrestations" de ses…

Le Conseil national pour la liberté (CNL), principal parti d’opposition au Burundi, a dénoncé samedi « une vague d’arrestations » de ses responsables locaux dans la province de Bujumbura depuis jeudi.

« Après un simulacre d’attaque (…) mercredi, il y a eu une vague d’arrestations de responsables locaux du parti CNL », a déclaré à l’AFP Therence Manirambona, porte-parole du parti. Il a affirmé que « 23 personnes avaient déjà été arrêtés par la police et des Imbonerakure (jeunesse du parti au pouvoir) et sont détenus dans des cachots de la police ».

Ces interpellations ont été confirmées à l’AFP par un responsable policier qui a parlé « d’arrestations pour raison d’enquête ».

Selon le CNL, « des responsables de notre parti ont subi des mauvais traitement et malheureusement l’un d’eux, Félix Ndikuriyo (…) a été battu à mort jeudi soir ».

« Personne n’est emprisonné pour des raisons politiques, ils ont été arrêtés pour avoir violé la loi », a affirmé Léonidas Ntirandekura, un responsable gouvernemental local. Selon lui, M. Ndikuriyo « est mort de maladie ».

Le porte-parole du CNL a dénoncé une « entreprise de harcèlement orchestrée par le pouvoir à l’approche des élections de mai 2020 ». « Aujourd’hui, nous comptons au moins 6 militants assassinés, d’autres ont été portés disparus ou ont été torturés, plus de 200 croupissent en prison et plus de 100 permanences détruites ou dégradées », a-t-il affirmé.

Des chiffres confirmés par la société civile et les medias.

Le président du CNL, Agathon Rwasa, est considéré comme le principal du candidat du parti Cndd-FDD au pouvoir, le général Evariste Ndayishimiye, à la présidentielle du 20 mai.

L’actuel président, Pierre Nkurunziza, au pouvoir depuis 2005, avait surpris en annonçant en juin 2018 qu’il ne se présenterait pas à sa succession en 2020, alors que la nouvelle Constitution modifiée par référendum le lui permettait.

L’annonce en avril 2015 de sa candidature à un troisième mandat avait plongé le Burundi dans un cycle de violences et de violations massives des droits humains qui ont fait 1.200 morts et déplacé plus de 400.000 personnes, selon les estimations de la Cour pénale internationale qui a ouvert une enquête.