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Corne de l’Afrique : la FAO pour une aide d’urgence aux agriculteurs

Une troisième année consécutive de pluies insuffisantes fait peser une lourde menace sur la sécurité alimentaire dans cette région déjà…

Une troisième annĂ©e consĂ©cutive de pluies insuffisantes fait peser une lourde menace sur la sĂ©curitĂ© alimentaire dans cette rĂ©gion dĂ©jĂ  frappĂ©e par les invasions acridiennes et la covid-19, alerte l’Organisation des Nations unies pour l’alimentation et l’agriculture (FAO, sigle anglais).En Afrique de l’Est, il y a urgence Ă  agir. La FAO, dans un communiquĂ© parvenu lundi Ă  APA, estime qu’il lui faut mobiliser plus de 138 millions de dollars pour aider 1,5 million de personnes vulnĂ©rables dans les communautĂ©s rurales de la Corne de l’Afrique dont les champs et les pâturages subissent les effets dĂ©vastateurs d’une sĂ©cheresse prolongĂ©e.

L’organisme onusien faisait ce constat alors qu’elle dĂ©voilait son plan complet d’intervention dans lequel elle appelle Ă  de larges mesures de soutien de l’agriculture dans la rĂ©gion, informe la note.

Selon la FAO, une troisième saison de sĂ©cheresse due Ă  La Niña fait craindre l’apparition d’une crise alimentaire de grande ampleur dans la rĂ©gion si les communautĂ©s rurales productrices de denrĂ©es alimentaires ne reçoivent pas une aide adaptĂ©e et en temps utile pour rĂ©pondre aux besoins des saisons agricoles Ă  venir.

En Éthiopie, au Kenya et en Somalie, les pays les plus touchĂ©s, alerte le document, il ressort des projections que quelque 25,3 millions de personnes se trouveront dans une situation d’insĂ©curitĂ© alimentaire très aiguĂ« d’ici Ă  la mi-2022. Si ce scĂ©nario devait se concrĂ©tiser, la situation dans la Corne de l’Afrique figurerait parmi les pires crises alimentaires au monde, affirme la FAO.

Soutenir les moyens de subsistance en milieu rural

« Nous savons d’expĂ©rience que le soutien Ă  l’agriculture dans des situations comme celle-ci a un impact Ă©norme que lorsque nous agissons rapidement et au bon moment pour fournir de l’eau, des semences, des aliments pour animaux, des soins vĂ©tĂ©rinaires et de l’argent aux familles rurales en danger (…) », a dĂ©clarĂ© le Directeur du Bureau des urgences et de la rĂ©silience de la FAO, Rein Paulsen, citĂ© par la note.

« Eh bien, le bon moment, c’est maintenant. Il est urgent de soutenir les pasteurs et les exploitations agricoles de la Corne de l’Afrique, immĂ©diatement, car le cycle des saisons n’attend pas », a-t-il ajoutĂ©.

En 2011, rappelle le communiquĂ©, une grave sĂ©cheresse avait contribuĂ© Ă  l’apparition d’une famine en Somalie, qui a fait pĂ©rir plus de 260.000 personnes d’inanition, pour la plupart avant la dĂ©claration officielle de la famine.

Toutefois, en 2017, des famines qui auraient pu apparaĂ®tre en raison de la sĂ©cheresse dans quatre pays de la grande Corne de l’Afrique ont Ă©tĂ© Ă©vitĂ©es grâce Ă  une action internationale concertĂ©e. Celle-ci visait Ă  agir rapidement et Ă  aider en prioritĂ© les communautĂ©s rurales Ă  faire face aux stress avant que ceux-ci ne dĂ©gĂ©nèrent en crises alimentaires.

En cette pĂ©riode de soudure qui vient de commencer, les possibilitĂ©s de pâturage sont peu nombreuses pour les familles de pasteurs, et leur bĂ©tail va avoir besoin d’un soutien nutritionnel et vĂ©tĂ©rinaire, signale la FAO.

Quant aux familles qui vivent des cultures, elles doivent disposer des semences et des autres fournitures nĂ©cessaires pour pouvoir commencer leur travail dès le dĂ©but de la principale saison de plantation, le Gu, en mars, indique l’agence onusienne.

En permettant aux gens de rester dans leur rĂ©gion, de rester productifs et de prĂ©server leurs moyens de subsistance, tout en renforçant leur rĂ©silience, l’intervention de la FAO dit jeter les bases d’une stabilitĂ© et d’une sĂ©curitĂ© alimentaire Ă  plus long terme.

« Cela fait des annĂ©es que nous observons les mĂŞmes cycles de vulnĂ©rabilitĂ© et de stress qui sapent la productivitĂ© agricole dans les communautĂ©s rurales de la Corne de l’Afrique. Il est temps d’investir davantage dans la lutte contre les facteurs de la faim et de renforcer la capacitĂ© des gens Ă  continuer de produire mĂŞme lorsqu’ils sont frappĂ©s par des chocs comme la sĂ©cheresse. Cela, afin que les chocs inĂ©vitables ne se transforment pas inĂ©vitablement en crises humanitaires », a dit M. Paulsen.