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Décès du procureur de Mafanco : un décès qui doit interpeller les magistrats (Sékou Koundouno)

Monsieur Lansana Sangaré, Procureur de la société près le Tribunal de Première Instance de Mafanco est décédé avant hier à…

Décès du procureur de Mafanco : un décès qui doit interpeller les magistrats (Sékou Koundouno)

Monsieur Lansana Sangaré, Procureur de la société près le Tribunal de Première Instance de Mafanco est décédé avant hier à Tunis dans un hôpital où il était admis pour une opération chirurgicale.

La nouvelle est dans toutes les conversations au sein de ce qu’il est devenu coutume d’appeler la famille judiciaire. Que Dieu dans son infinie miséricorde lui pardonne ses péchés et pardonne tous nos devanciers.

Entre Monsieur Lansana Sangaré et les acteurs politiques et de la société civile qui avaient à faire à son parquet comme Oumar Sylla alias Foniké Mengué responsable des antennes, de l’organisation et de la mobilisation du front national pour la défense de la constitution et tant d’autres, ce n’était pas le parfait amour. C’est le moins qu’on puisse dire.

Mais contrairement à ce que beaucoup pourraient imaginer, il n’est et ne sera pas question de se réjouir de cette mort. Ce n’est nullement conforme à nos traditions religieuses. Et d’ailleurs, on dit souvent que la mort est à la porte de tout le monde. Enrico Macias a dit dans une de ses chansons que ‘’la mort n’est pas une défaite’’.

Ce décès doit cependant interpeller tout le monde et en particulier les magistrats auxquels Dieu a donné le pouvoir de décider du patrimoine, de la liberté voire de la vie de leurs semblables. Ils ne peuvent pas se cacher toujours derrière des ordres pour prendre de mauvaises décisions. Même les magistrats du parquet (le procureur de la République et ses substituts, le procureur général et les avocats) disposent d’une certaine liberté bien qu’ils soient soumis à l’autorité du Garde des Sceaux, donc de l’Exécutif.

À fortiori, les magistrats du siège (les juges) qui sont censés juger en toute indépendance, n’ont aucune excuse pour rendre des décisions injustes contre leurs concitoyens. Ils doivent se rappeler qu’un jour, ils feront face au Juge Suprême. Le zèle, le militantisme aveugle ne doivent en aucun guider leur action. Malheureusement, beaucoup d’entre eux oublient souvent que le jour Jugement Dernier arrivera inéluctablement et que ce jour-là, ils seront seuls face à leur Créateur.

Sékou Koundouno
Responsable des stratégies et planification du FNDC
Membre UPEC-AFRIKKI
Membre Balai Citoyen