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Décharge de Dar Es Salam: les occupants sommé de quitter les lieux

À deux mois des grandes pluies, le gouvernement guinéen a donné un délai de deux semaines aux occupants des bordures…

À deux mois des grandes pluies, le gouvernement guinéen a donné un délai de deux semaines aux occupants des bordures du dépotoir de Dar es Salam situé dans la commune de Ratoma pour déguerpir les lieux.

Ce matin, journaldeconakry.com est allé à la rencontre des concernés de cette décision gouvernementale.

Mamadou Ramata Bah, mère de famille habite ces lieux depuis une cinquantaine d’années . Elle ne s’oppose pas à cette décision gouvernementale mais pose des conditions.

« Nous avons fait 50 ans ici. Nous ne sommes pas au courant de cette nouvelle. Mais si il nous faut déguerpir d’ici, nous demandons à ce que le gouvernement nous montre où aller, c’est ce que nous voulons. Nous avons vécu pendant 50 ans ici. Moi je suis née, grandit et mariée ici. Au moment où nous avons construit ici, il n’y avait pas de dépotoir ici. Tous nos enfants sont nés et grandis ici. Nous ne refusons pas de quitter ici parce que ce sont eux les autorités. Mais nous les prions de nous montrer où aller avec nos familles. Si nous ne trouvons pas où aller, nous resterons ici mais s’il nous montre où et comment aller, nous pouvons quitter. Ceux qui sont morts l’année dernière , sont nos parents. Le gouvernement ne nous a pas appelé, il ne nous a pas écrit. Des gens sont venus procéder à un recensement il y a de cela 6 mois, mais depuis aucune nouvelle», s’est elle indignée.

Cheikh Ahmed Touré, la trentaine dénonce  plutôt les problèmes sanitaires que causent ces ordures avant de lancer un appel au décideurs.

«Ils ramassent les ordures de l’hôpital, du marché et un peu partout pour déverser ici. Ce n’est pas logique. Les ordures ne sont pas bonnes pour nous et pour notre santé. Selon moi, la décision du gouvernement est salutaire. Mais nous demandons que le gouvernement nous trouve où aller pour préserver notre santé. Nous demandons au gouvernement de nous dédommager pour que nous puissions partir ailleurs mais en attendant le gouvernement doit ramasser ces ordures qui dégagent des odeurs nauséabondes.».

Selon un autre citoyen trouvé sur les lieux , c’est plutôt les ordures qui sont venues trouver les habitations.

«Au début, les gens venaient déverser des ordures ici, mais on nous disait que c’était temporaire et qu’on allait déménager le dépotoir. Si nous collaborons  aujourd’hui avec ces ordures c’est parce qu’on a pas le choix, on a nulle part où aller. Nous demandons aux gouvernements de nous aider à déménager. Ils n’ont qu’à nous donner de l’argent pour qu’on puisse déguerpir d’ici et aller vers Dubreka ou Coyah.»

Pour rappel , ce dépotoir de Dar Es Salam a fait une dizaine de victimes au mois d’août 2017 après un éboulement suite au débordement de la pluie.

Nos tentatives pour rentrer en contact avec les autorités du quartier sont restées vaines.

Il faut signaler que les camions et autres moyens de ramassage d’ordures continuent toujours à déverser des ordures dans ces lieux.

En attendant que le gouvernement prenne des dispositions idoines, les habitants de Dar Es Salam et quartier environs vivent dans ces fumées nauséabondes.

Faut il craindre un possible bras de fer entre le gouvernement et les populations riveraines du dépotoir de Dar Es Salam? Les prochaines semaines nous édifieront.