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Electricité en Guinée : vers l’adoption d’une politique de lutte contre la fraude

Une rencontre en vue de la présentation de cette politique aux abonnés a eu lieu le 12 juillet dernier. Des…

Une rencontre en vue de la présentation de cette politique aux abonnés a eu lieu le 12 juillet dernier.

Des dispositifs sont envisagés pour lutter contre les branchements clandestins électriques en Guinée. Le projet de redressement du secteur d’électricité en collaboration avec la société d’Electricité de Guinée (EDG) a réuni jeudi 12 juillet 2018 dans un réceptif hôtelier de Conakry, certains de ses abonnés pour les présenter l’élaboration et l’adoption d’une politique de lutte contre la fraude.

La rencontre a marqué la présence des cadres en charge de l’énergie, de la banque mondiale, le coordinateur général d’EDG et les clients d’EDG.

Dans son intervention, l’Administrateur général d’EDG, Abdembi Attou, a rappelé qu’une enquête a été récemment menée pour estimer le nombre d’abonnés d’EDG.

« A Lambanyi, sur un échantillon de 50 mille abonnés, seulement 1/3 sont abonnés. 57% sont des sous-abonnés. C’est-à-dire, des citoyens qui utilisent l’électricité à partir des abonnés. 17% sont des branchements clandestins sur le réseau», a-t-il dénoncé.

Il a poursuivi son intervention en indiquant que la lutte contre la fraude constitue un enjeu majeur pour le secteur de l’électricité ainsi que dans le développement de la Guinée.

Selon lui, ils ont engagé un vaste programme de redressement commercial basé sur trois piliers. Le premier, c’est la pose des compteurs où nous sommes aujourd’hui à plus 90 mille compteurs posés. C’est pour avoir des facturations justes et équitables. Il faut que le consommateur paye exactement ce qu’il a consommé. Deuxièmement, une vaste opération de recensement de la clientèle. Cette opération vise Conakry  et toutes les villes de l’intérieur à l’échelle nationale.

“C’est un objectif ambitieux, c’est un projet important qui va les permettre d’avoir la cartographie de tous les points livraisons en Guinée.  Troisième acte de lutte contre la fraude, c’est la régularisation depuis juin 2018, ils ont engagé une politique qui consistera à régulariser des sous abonnés que eux au niveau du réseau, ils enquêtent sur le terrain, ils ont 50% des sous abonnés qui ne payent pas leurs factures à l’EDG. L’objectif de cette opération, consistera à régulariser ses abonnés, à en faire des abonnés qui payent leurs factures à EDG et à les intégrer dans la base de données clientèle. C’est une opération extrêmement importante”, a-t-il expliqué.

De son côté, le secrétaire général du ministère de l’énergie et de l’hydraulique a indiqué que l’Etat met beaucoup d’argent dans le secteur de l’énergie alors que le coût de production n’est pas appliqué sur la population.

«Il faut que les populations commencent à payer l’électricité. Le Guinéen n’a pas l’habitude de payer régulièrement l’électricité. Certains sont de bons clients. Mais  par contre, beaucoup ne payent pas l’électricité. Sur 4 millions d’habitants, nous n’avons pas deux cent mille abonnés. Sur un compteur, vous trouverez plus de dix consommateurs alors qu’il ne doit avoir qu’une famille pour un compteur. La lutte contre la fraude, ce n’est pas contre le consommateur seul, c’est tous ceux qui font la fraude, y compris les travailleurs d’EDG », a souligné Sékou Sanfina Diakité.

Il a ensuite rajouté qu’une proposition de loi sur l’électricité qu’ils vont bientôt soumettre à l’appréciation de l’Assemblée nationale a été faite. Cela sera une manière d’éviter de faire aussi une facture fantaisiste par certains membres d’EDG.

Selon leur constat, sur quatre millions d’habitants, deux cent mille seulement sont abonnés à la société d’Electricité de Guinée. En plus sur un compteur, il y a  plus de dix consommateurs alors qu’il doit avoir un compteur par famille.

Le représentant de la banque mondiale n’a pas manqué de rassurer leur soutient pour accompagner le projet de lutte contre la fraude électrique.