Société Médias




Guinée: Le 03 mai célébré sous fond de plaidoiries 

Les hommes de médias ont célébré ce jeudi 03 mai 2018 la journée internationale de la liberté de la presse…

Les hommes de médias ont célébré ce jeudi 03 mai 2018 la journée internationale de la liberté de la presse . À cet effet , organisations professionnelles de médias, journalistes et associations de presse se sont donnés rendez-vous à la maison de la presse à Coleah. À cette occasion , le président du Conseil d’administration de la maison commune des journalistes a, dans son discours, rappelé l’historique de la date de 3 mai avant de solliciter  l’appui du président de la République.

«La journée mondiale de la liberté de la presse que nous célébrons aujourd’hui a été instaurée par l’assemblée générale des nations unies en décembre 1993. C’était après la tenue du séminaire de développement d’une presse africaine indépendante en 1991. Le 03 mai est aujourd’hui devenu une des occasions les plus solennelles en vue d’informer l’opinion publique des violations des droits à liberté d’expression et le moment de se rappeler que plusieurs journalistes sont morts dans la prison en faisant des investigations ou en publiant simplement des nouvelles. Selon l’organisation des Nations unies pour l’éducation la science et la culture (UNESCO), la journée mondiale de la liberté de la presse c’est une journée qui permet de mettre sur pied des initiatives et d’évaluation. C’est une journée qui permet de rappeler aux États le respect des engagements qu’ils ont pris envers la presse. Une journée d’alerte pour alerter le public et accroître la sensibilisation à la cause de la liberté de la presse. C’est une journée commémorative envers les journalistes qui ont perdu la vie pendant qu’ils exerçaient leur profession…», a-t- il rappelé.

Plus loin , Amadou Tham Camara, au nom des associations de presse a fait un plaidoyer envers le président Alpha Condé.

«Sans forcément se fier au classement de reporter sans frontières en la matière, qui classe notre pays à la 104e place. Le thème retenu cette année est : Médias, justice, État de droit des contre-poids du pouvoir. Selon cette organisation onusienne, la célébration de mai devrait porter sur des questions de médias et la transparence du processus politique, de l’indépendance du système judiciaire et de la responsabilité des institutions de médias vis à vis du public. C’est aussi l’occasion d’examiner les défis auxquels est confrontée la presse en ligne.  Cette convention une fois adoptée viendra alourdir les charges des patrons des entreprises de presse. C’est le lieu de souligner que les entreprises de presse sont confrontées à de sérieux difficultés surtout d’ordre financier. Tout en saluant l’augmentation sensible de la subvention accordée aux médias guinéens, nous souhaiterions que de commun accord d’autres difficultés soient mises sur table en vue d’être aplani parce qu’en vérité sans des entreprises économiquement viables,  le paris de la liberté des journalistes risquent bel et bien d’être hypothéqué. Le voeux sans doute partagé avec tous les hommes de médias aujourd’hui, est celui de voir rapidement construit un siège pour la maison de la presse de Guinée à l’instar des autres pays de la sous région.» a-t- il sollicité.

En guise de réponse, Alpha Condé dit ne pas être prêt à s’engager derrière les journalistes. Le président de la République reprochent aux journalistes guinéens de n’avoir pas réagi  au classement de la Guinée par reporter sans frontières.

« C’est étonnant que la Guinée soit placée 104ème quand des pays africains dit démocratiques mieux placés où des journalistes sont arrêtés tout temps ou poursuivi pour outrage au chef de l’État. Je pense que vous ne contribuez pas à améliorer l’image de la Guinée. Je pense que avant de solliciter d’aide qu’est ce que vous avez fait pour défendre les progrès que nous avons fait en matière de liberté de la presse depuis 2011? Aucun journaliste n’a été arrêté ou poursuivi depuis mon accession au pouvoir . La Mauritanie  où des journalistes sont arrêtés est placé 54ème, c’est parce que vous présentez une image de la presse en Guinée qui ne correspond pas. Je ne suis pas prêt à m’engager derrière vous tant que vous ne changez pas. Car vous continuez à donner  une mauvaise image de la Guinée. Comment la Guinée peut etre classé 104ème par reporter sans frontière sans que vous ne faite rien. Tant que vous ne répondez pas à cette question je ne dirai aucun mot.» a t- il répondu sèchement dans la salle comble de journalistes.