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Hawa Drame: « Dans l’éducation spécialisée, ce n’est pas l’enfant qui s’adapte à l’éducation »

  La Guinée regorge un nombre important d'élites. Certaines sont basées à l'étranger d'autres au contraire partent pour suivre des…

 
La Guinée regorge un nombre important d’élites. Certaines sont basées à l’étranger d’autres au contraire partent pour suivre des formations et reviennent au pays pour tenter d’apporter leur grain de sel dans l’édification d’une Guinée émergente.
C’est le cas de Madame Hawa Dramé fondatrice de la fondation Thierno et Mariam ( FITIMA ) qui oeuvre dans l’humanitaire et l’éducation des enfants.  Après une longue carrière de médecine en Europe, elle a décidé de rentrer au pays pour se mettre au service des personnes vulnérables. C’est dans cette logique qu’elle a mis en place la fondation thierno et Mariam  FITIMA.
Dans les lignes qui suivent, madame Drame nous parle de ses motivations, ses objectifs, et ses perspectives entre autres.
Bonjour Madame Dramé, vous êtes la fondatrice de la fondation FITIMA. Dites nous , qu’est ce qui vous a motivé à mettre cette fondation en place?
 
Quand vous voyez une structure en place, il ya énormement de raisons. Je ne vais pas vous dire toutes les raisons ici. C’est simplement vous dire, je suis biochimicienne, j’ai travailé dans le domaine de la prise en charge des malades. Et quand j’ai décidé de rentrer en Afrique, j’ai acquis de l’expérience, puisque je n’avais jamais travaillé en Afrique. Je me suis posée  la question est ce qu’on va s’arreter là. Je gagne bien ma vie , j’ai fait de bonnes études. Je me suis dis non, ce n’est pas mon objectif, mon objectif c’est comment aider mon prochain, et la réponse m’est venue très aisement. Je vais les aider dans ce que je sais faire. Le soutien, l’aide aux personnes deminues. Alors, en 2003 j’ai décidé de quitter la France. J’ai bien réfléchi, et voilà j’ai crée cette fondation. FITIMA, c’est la fondation Thierno et Mariam, le nom de mes deux enfants. Au départ j’ai créé FITIMA, c’était pour des personnes malades qui donne du handicap. Mais assez rapidement je me suis rendue compte que les femmes aussi souffrent des violations de leurs droits qu’elles ne connaissent surtout pas. Et donc on a mis un deuxième volet FITIMA, aujourd’hui quand on parle de  FITIMA, on a le premier volet qui est la prise en charge médicale, paramédicale, etc. Et le second volet, c’est le volet socio-éducatif. Pourquoi, parce que si vous vous occupez seulement du côté soin et que l’enfant ne bénéficie pas de l’éducation c’est très compliqué. Nous avons mis des programmes de l’éducation spécialisée, sachant que dans l’éducation spécialisée, ce n’est pas l’enfant qui s’adapte à l’éducation, mais c’est l’éducation qui s’adapte a l’enfant.
Alors quand vous avez décidé de vous investir dans ce projet d’aide humanitaire, comment vous avez fait pour réussir une partie de vos programmes pour ne pas dire vous avez tout réussi ? 
 
 Nous faisons des rapports, nous planifions chaque année des programmes.  On se réunit, on se pose  la question qu’est ce qui a marché, quels ont été les impacts sur la couche cible? Donc nous faisons des bilans, ça nous permet de poser le problème  et quelquefois de réajuster ce que nous avons fait. Nous avons aussi un volet  développement communautaire. Dans ce volet, nous avons le programme de promotion communautaire, des programmes de bibliothèque communautaire. Il y’a aussi la promotion des droits des femmes, et j’ai eu le privilège d’avoir un prix c’est le prix franco allemande de la promotion des droits de femmes qui nous a permis de financer beaucoup de projets dans ce sens, de mener pendant un an des activités de formation, d’aide aux femmes sur leurs droits. Mais il faut se poser la question qu’est ce qui nous a conduit vers ce volet, c’est par ce qu’on s’est rendu compte que les personnes vivants avec le handicap et ayant des parents un peu aisé, sont plus pris en charge. Donc, il faut autonomiser les autres aussi pour qu’ils puissent prendre leur enfant en charge. Et je vous avoue que ça bien donné.
Alors madame de 2003 à nos jours, il ya de cela 15 ans, est ce que le parcours a été facile?
 
Ahhh non!!. Il faut savoir aujourd’hui que FITIMA compte deux centres de soins , un au Burkina Fasso et un ici en Guinée. Ce n’est pas facile. Si c’était facile tout le monde le ferrait.  Mais il faut juste avoir des personnes motivées, ayant des engagements on peut y arriver. Ça veut dire que Beaucoup créé des structures, un an, deux ans après ça s’arrête. C’est parce qu’à mon avis l’engagement manque.
Justement la question se pose, comment êtes-vous  parvenu à le faire?
 
La stratégie se résume en quelques points. La motivation , l’engagement, et c’est 24h/24. C’est pour cela quand les gens me demandent en déhors de FITIMA qu’est ce que vous faites? Ça me fait rire, par ce que je sais que j’ai déjà beaucoup d’engagement.
Voulez-vous  dire que vos activités se résument à FITIMA ? 
 
Non! J’ai d’autres activités. Mais comme je vous ai dis , c’est beaucoup d’engagement, de travail. C’est aussi une vision, c’est de l’organisation. Il faut être bien organisé pour faire un bon travail. Il ne faut pas avoir peur du travail.
C’est tout un cocktail pour faire cela. Il faut servir sa structure et non se servir de sa structure.  Quand j’ai créée la fondation, j’ai mis la main dans la poche, c’est avec mes propres moyens et les partenaires ne sont venus qu’après. Et quand vous agissez comme ça les partenaires vous feront confiance. C’est pour cela que je conseille quelques fois les jeunes qui ont des structures de faire autant.
Quelles sont les perspectives pour la fondation FITIMA  pour plus de visibilité de vos actions? 
 
Alors nous allons mettre en place une politique pour la communication. Cela  nous permettra de faire connaitre nos activités, de montrer à nos activités. Deuxième point nous allons organiser, une grande manifestation avant fin 2018 pour récolter des fonds, pour construire un centre digne de nom. Parce que nous sommes en location, et ça nous coûte trop chère, alors qu’au Burkina l’État a mis à la disposition de la fondation un terrain et nous avons construit un bon centre. Nous avons mené des démarches  mais jusqu’à présent, nous n’avons pas eu. Donc notre objectif c’est de trouver un terrain avec les fonds que nous allons récolter  et après nous allons voir les partenaires pour voir comment construire le centre. Mais vous pouvez pas partir voir un partenaire lui dire d’acheter un terrain pour vous. Comme on le dit souvent quand on vous aide de gratter  le dos, il faut gratter aussi le ventre.
Donc, nous sommes determinés et nous allons aboutir à nos objectifs.