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Hong Kong, commerce, cyberattaques… l’UE et la Chine s’expliquent sur une relation difficile

Européens et Chinois ont discuté, lundi lors d'un sommet en visioconférence, de plusieurs dossiers sur lesquels ils sont en désaccord.


EuropĂ©ens et Chinois ont discutĂ©, lundi lors d’un sommet en visioconfĂ©rence, de plusieurs dossiers sur lesquels ils sont en dĂ©saccord. Objectif : prĂ©parer une rĂ©union entre le prĂ©sident chinois et les dirigeants europĂ©ens.

L’Union europĂ©enne et la Chine ont eu, lundi 22 juin, une « franche explication » sur leurs divergences Ă  propos de Hong Kong et de leurs relations commerciales, au cours d’un sommet en visioconfĂ©rence.

Cette rencontre virtuelle avait pour but de préparer une réunion extraordinaire entre le président chinois et les dirigeants des 27 alors que les deux parties espÚrent signer cette année un accord sur la protection des investissements.

Les prĂ©sidents des institutions europĂ©ennes ont exprimĂ© au prĂ©sident Xi Jinping et au Premier ministre Li Keqiang leur « grave prĂ©occupation » pour l’ex-colonie britannique. Mardi, PĂ©kin a fustigĂ© ces remarques. « La lĂ©gislation sur la sĂ©curitĂ© nationale Ă  Hong Kong est une affaire interne Ă  la Chine. Nous sommes opposĂ©s Ă  toute ingĂ©rence Ă©trangĂšre dans cette affaire », a rĂ©agi le responsable des Affaires europĂ©ennes au ministĂšre chinois des Affaires Ă©trangĂšres, Wang Lutong.

Les EuropĂ©ens ont Ă©galement dit leur mĂ©contentement face aux campagnes de dĂ©sinformation et aux cyberattaques menĂ©es depuis la Chine. Ils ont enfin marquĂ© leur dĂ©ception devant l’absence de progrĂšs dans les nĂ©gociations commerciales.

Pas de déclaration commune

Les entretiens avec le Premier ministre puis avec le prĂ©sident Xi ont durĂ© six heures. Le sommet s’est conclu sans dĂ©claration commune et chacun a communiquĂ© de son cĂŽtĂ©. Les Chinois « n’ont pas proposĂ© de faire une confĂ©rence de presse commune », a prĂ©cisĂ© un responsable europĂ©en.

« Il est essentiel d’avoir un dialogue avec la Chine pour dĂ©fendre nos valeurs, mais nous avons des points de dĂ©saccord sur des sujets essentiels », a expliquĂ© le prĂ©sident du Conseil europĂ©en Charles Michel, au cours d’une confĂ©rence de presse.

« La Chine est un partenaire commercial, un concurrent Ă©conomique et un rival systĂ©mique », a pour sa part rappelĂ© la prĂ©sidente de la Commission europĂ©enne Ursula von der Leyen. « Tout cela dĂ©montre que notre relation n’est pas facile », a-t-elle reconnu.

Les attentes des Européens déçues

EuropĂ©ens et Chinois nĂ©gocient depuis un an un accord sur la protection de leurs investissements qui accorde aux entreprises europĂ©ennes un accĂšs au marchĂ© chinois et en mĂȘme temps protĂšge les entreprises de l’UE de l’appĂ©tit des grandes groupes chinois subventionnĂ©s.

Or les attentes des EuropĂ©ens ont Ă©tĂ© déçues. « Nous avons besoin de plus d’ambition de la part de la Chine pour conclure un tel accord pour la fin de l’annĂ©e », a lancĂ© Ursula von der Leyen. « Nous attendons des autoritĂ©s chinoises des engagements sur les entreprises d’État et de la transparence sur les aides et les transferts de technologie forcĂ©s », a-t-elle expliquĂ©. « Sinon, nous sommes dĂ©terminĂ©s Ă  jouer une autre carte, celle de la dĂ©fense de nos intĂ©rĂȘts », a averti lundi un haut responsable europĂ©en.

Les Chinois sont pour leur part prĂ©occupĂ©s par la nouvelle lĂ©gislation europĂ©enne sur les investissements Ă©trangers et la prise de distance de l’UE Ă  leur Ă©gard. « La Chine s’ouvre rĂ©solument, et s’engage Ă  crĂ©er un environnement commercial international axĂ© sur le marchĂ© et fondĂ© sur le droit pour les entreprises internationales », a dĂ©clarĂ© le Premier ministre Li Keqiang dans un compte-rendu du sommet diffusĂ© par la tĂ©lĂ©vision publique CCTV. « Nous espĂ©rons que l’UE maintiendra Ă©galement l’ouverture de ses marchĂ©s du commerce et des investissements, et assouplira ses restrictions Ă  l’exportation vers la Chine », a-t-il ajoutĂ©.

« Choisir » entre Washington et Pékin

EngagĂ© dans un conflit commercial et politique avec les États-Unis, PĂ©kin cherche des soutiens. Washington a mis en garde les EuropĂ©ens avant le sommet : « Le Parti communiste chinois veut vous obliger Ă  choisir » entre les États-Unis et la Chine, a affirmĂ© le secrĂ©taire d’État amĂ©ricain Mike Pompeo.

Les EuropĂ©ens refusent cependant de se laisser prendre dans le jeu des tensions entre les deux puissances. « L’Europe ne sera pas le champ de bataille des États-Unis et de la Chine », a affirmĂ© dimanche le commissaire europĂ©en Ă  l’Industrie Thierry Breton.

Mais la Chine est un important partenaire pour l’UE. Les Ă©changes de biens reprĂ©sentaient 1,5 milliard d’euros par jour en 2019, selon les donnĂ©es de la Commission.

Avec AFP