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Kazakhstan: une centaine d’arrestations liées à un appel à manifester

Une centaine de personnes étaient détenues samedi à Almaty, plus grande ville du Kazakhstan, après l'appel à manifester lancé par…

Une centaine de personnes étaient détenues samedi à Almaty, plus grande ville du Kazakhstan, après l’appel à manifester lancé par deux groupes d’opposition au gouvernement de ce pays pétrolier d’Asie centrale.

Un correspondant de l’AFP a vu des policiers interpeller une trentaine de militants du Parti démocratique, non reconnu par les autorités, qui tentaient de former un rassemblement de protestation à Almaty.

« Liberté pour Mamay! » scandaient les protestataires, en référence à Zhanbolat Mamay, réalisateur et l’un des fers de lance du parti, arrêté et condamné vendredi à trois jours de détention administrative pour avoir lancé cet appel à manifester.

La femme de Zhanbolat Mamay, la journaliste Inga Imanbay, qui est enceinte, faisait partie des militants interpellés samedi mais elle a ensuite été relâchée.

Selon des témoins, les forces de l’ordre ont arrêté jusqu’à 70 personnes qui étaient en train de se rendre vers le site désigné comme lieu de la manifestation.

Le régime du Kazakhstan fait l’objet de critiques depuis de longues années de la part d’organisations de défense des droits au niveau local et international pour sa législation restrictive en matière de manifestations.

Lors d’un entretien téléphonique avec l’AFP vendredi, Zhanbolat Mamay a indiqué qu' »au moins dix » membres de sa formation avaient été condamnés jusqu’à cinq jours de détention dans le courant de la semaine. Une mesure destinée, selon lui, à empêcher le groupe de tenir une conférence.

Il a lui-même été arrêté plus tard dans la journée.

Un autre groupe, le Choix démocratique du Kazakhstan (DCK), qui a été interdit par un tribunal en 2018 car considéré comme « extrémiste », avait également annoncé son intention de manifester samedi.

Le chef du DCK Moukhtar Ablyazov, ancien ministre de l’Energie, banquier et opposant de longue date au régime kazakh qui vit en exil en France, a estimé que la justice cherchait simplement un prétexte pour réprimer sa formation politique.

Le président Kassym-Jomart Tokaïev s’était engagé à réformer la législation sur le droit de manifester peu après avoir succédé à Noursoultan Nazarbaïev, qui a dirigé sans partage le Kazakhstan depuis son indépendance en 1991 jusqu’à sa démission surprise au printemps 2019.

Mais les organisations ne sont pas satisfaites du nouveau projet de loi concernant les manifestations qui, selon elles, contient de nouvelles restrictions.

A l’heure actuelle, les militants risquent d’être arrêtés s’ils participent à des rassemblements n’ayant pas reçu le feu vert des autorités, qu’elles accordent très rarement pour des manifestations politiques.

Plusieurs dizaines de personnes avaient été interpellées en décembre lors de manifestations antigouvernementales non autorisées.

En juin, près de 4.000 personnes avaient été arrêtées selon les autorités lors de manifestations contre l’élection présidentielle qui a vu la victoire de M. Tokaïev.