Des Maliens sont descendus dans les rues de Bamako pour protester contre les injonctions de la CommunautĂ© Ă©conomique des Etats de l’Afrique de l’Ouest (Cedeao) de maintenir la prĂ©sidentielle et les lĂ©gislatives en fĂ©vrier.Après son sommet ordinaire Ă Abuja les 12 et 13 dĂ©cembre 2021, la Cedeao a annoncĂ© le maintien des Ă©lections au Mali le 27 fĂ©vrier. « Les chefs d’Etat, après de longs Ă©changes, ont dĂ©cidĂ© de maintenir la date du 27 fĂ©vrier 2022 pour l’organisation des Ă©lections au Mali. Ils ont dĂ©cidĂ© de l’entrĂ©e en vigueur de sanctions additionnelles en janvier 2022 si les autoritĂ©s n’honorent pas leur engagement initial de tenir Ă cette date des Ă©lections censĂ©es ramener les civils au pouvoir », a dit devant la presse le prĂ©sident de la Commission de la CĂ©dĂ©ao, Jean-Claude Kassi Brou.
Ce coup de pression des dirigeants ouest-africains n’est pas du goĂ»t de certains Maliens, sortis dans les rues de Bamako ce lundi pour apporter leur soutien Ă Assimi GoĂŻta et son gouvernement. Fort de cet Ă©lan populaire, le prĂ©sident malien s’est engagĂ© Ă soumettre Ă la Cedeao un calendrier Ă©lectoral avant le 31 janvier. « La RĂ©publique du Mali, par ma voix, s’engage Ă vous fournir au plus tard le 31 janvier 2022 un chronogramme (calendrier) dĂ©taillĂ© » indique-t-il. Ce nouveau calendrier, qui sera issu des assises de la refondation ouvertes le 11 dĂ©cembre Ă Bamako, doit dĂ©finir une nouvelle feuille de route pour la durĂ©e transition et les Ă©lections.
Les autoritĂ©s de la transition malienne ont justifiĂ© le report des Ă©lections couplĂ©es de la prĂ©sidentielle et des LĂ©gislatives du 27 fĂ©vrier prochain par « l’insĂ©curitĂ© persistante » dans le pays. Mais la Cedeao persiste sur la date du 27 fĂ©vrier 2022, mĂŞme si elle reste ouverte Ă un possible report Ă la seule condition que les autoritĂ©s de la transition s’engagent clairement Ă tenir les Ă©lections au-delĂ de cette date.
L’institution ouest-africaine donne aux autoritĂ©s maliennes jusqu’au 31 dĂ©cembre pour prĂ©senter un plan pour la tenue des Ă©lections. Le mĂ©diateur de la Cedeao dans la crise malienne, Goodluck Jonathan, ancien prĂ©sident de la RĂ©publique du Nigeria, est attendu dans les prochains jours Ă Bamako pour des entretiens avec les autoritĂ©s maliennes.
Lors de son sommet du 7 novembre, la Cedeao avait corsĂ© les sanctions avec le gel des avoirs financiers et l’interdiction de voyage au sein de l’espace ouest-africain de 150 personnalitĂ©s, dont le Premier ministre et quasiment tout son gouvernement accusĂ© de retarder les Ă©lections.Â
Pour le cas de la GuinĂ©e, la Cedeao maintient les sanctions contre la junte qui a pris le pouvoir le 5 septembre dernier après avoir renversĂ© le prĂ©sident Alpha CondĂ©. En plus de suspendre la GuinĂ©e de ses instances, les chefs d’Etat de la Cedeao donnent un dĂ©lai de six mois aux autoritĂ©s guinĂ©ennes pour organiser des Ă©lections. Le nouvel homme fort de Conakry, le colonel Mamady Doumbouya promet de rendre le pouvoir aux civils mais refuse de se laisser dicter un dĂ©lai de transition.