International › APA




Maroc : Face un ennemi commun, une prise de conscience collective se manifeste

Par Hicham Alaoui - La solidarité humaine est un sentiment de responsabilité et de fraternité entre tous les êtres humains.…

Par Hicham Alaoui – La solidaritĂ© humaine est un sentiment de responsabilitĂ© et de fraternitĂ© entre tous les ĂŞtres humains. C’est un comportement social marquĂ© par un Ă©lan pour agir ou pour soutenir une cause qui touche l’ensemble de l’humanitĂ© ou une population. C’est ainsi une des plus importantes valeurs sociales et celle requise par excellence pour le dĂ©veloppement durable.En effet, en ces temps de confinement, le Maroc a fait preuve d’une vĂ©ritable solidaritĂ© nationale face au coronavirus et mobilisĂ© des fonds substantiels pour attĂ©nuer ses rĂ©percussions Ă©conomiques et sociales.

Selon Mme Ait Berri Aicha, Docteure en LittĂ©ratures et Civilisations, l’esprit de solidaritĂ© a toujours Ă©tĂ© très dĂ©veloppĂ© et très rĂ©pandu au Maroc. Certes, la solidaritĂ© est une valeur forte quand les relations sociales sont intenses et l’implication de tout un chacun est un devoir en cas de nĂ©cessitĂ© qu’il s’agisse du soutien matĂ©riel ou mĂŞme du partage de la joie et de la douleur.

Dès l’apparition des premiers cas contaminĂ©s au Coronavirus, le Maroc a pris des mesures draconiennes, paralysant bien des secteurs Ă©conomiques importants. Il n’a pas hĂ©sitĂ© Ă  fermer les frontières, les Ă©coles, les mosquĂ©es, les cafĂ©s, Ă   instaurer un Ă©tat d’urgence sanitaire et Ă  dĂ©crĂ©ter un couvre-feu nocturne.

Très vite, un fonds de gestion de la lutte contre la Covid 19 a Ă©tĂ© crĂ©Ă© Ă  l’initiative du Roi Mohammed VI qui a ouvert le bal des dons, suivi par les hommes d’affaires, les grandes entreprises, les salariĂ©s … En un temps record, le plafond fixĂ© est largement dĂ©passĂ© , a relevĂ© Mme Ait Berri, prĂ©sidente de l’association des femmes de la montagne.

« Il est vrai que le confinement a fermĂ© les portes des demeures mais il a ouvert celles des cĹ“urs. Pour parer aux besoins urgents, (bavettes, respirateurs artificiels, dĂ©sinfectants …), le Maroc n’a comptĂ© que sur ses propres moyens, sur la gĂ©nĂ©rositĂ© des citoyens, leur ingĂ©niositĂ© et leur volontarisme. C’est ainsi que la solidaritĂ© s’est mise en marche », a-t-il soulignĂ© dans son rĂ©cit intitulĂ© « Enjeux de la solidaritĂ© ».

Nombreux sont ceux qui ont agi par devoir ou empathie envers les personnes en difficulté, a-t-elle fait observer, ajoutant que ce sont des sentiments nobles et naturels qui ont animé ces actions.

« Les Marocains ont toujours fait montre d’hospitalitĂ© et de solidaritĂ©, des valeurs qui sont inhĂ©rentes Ă  l’honneur. C’est pour eux une forme de satisfaction, de plaisir, de fiertĂ© qu’ils ressentent quand ils viennent au secours d’un autre. Cet Ă©lan de gĂ©nĂ©rositĂ© peut ĂŞtre dictĂ© aussi par un sentiment de devoir moral envers les autres », a Ă©crit Mme Ait Berri, qui fait Ă©galement fonction de vice-prĂ©sidente de l’Association OralitĂ© Conte pour l’AmitiĂ©, le Dialogue et le DĂ©veloppement.

Et d’infĂ©rer : « devant un ennemi commun, face Ă  un malheur, les liens se resserrent et une prise de conscience collective se manifeste ».

Pour elle, le problème de la solidaritĂ©, parallèlement Ă  celui de la paix, est central. « En cette pĂ©riode de crise sanitaire aiguĂ«, les enjeux de cohĂ©sion et de paix sociales sont plus forts que jamais. Il y a obligation de faire cause commune et d’agir ensemble dans l’intĂ©rĂŞt gĂ©nĂ©ral », a-t-elle enchaĂ®nĂ©.

En somme, cet Ă©lan de solidaritĂ© sans prĂ©cèdent, conjuguĂ© au gĂ©nie des marocains qui ont fait preuve de crĂ©ativitĂ©, de gĂ©nĂ©rositĂ©, d’abnĂ©gation et dans une certaine mesure de discipline, ont permis au Royaume de rĂ©sister et de minimiser les pertes humaines.

Mieux encore, le Maroc peut se targuer d’ĂŞtre un modèle dans la gestion de la pandĂ©mie, s’est-elle fĂ©licitĂ©e, soulignant l’impĂ©ratif de tirer les leçons de cette expĂ©rience inĂ©dite pour revoir les prioritĂ©s et envisager d’autres formes de travail, d’autres rapports Ă  la nature et une autre manière du vivre ensemble pour prĂ©parer sa rĂ©silience.

« Nous sommes dĂ©pendants les uns des autres et notre salut rĂ©side dans notre coexistence complĂ©mentaire et pacifique », a conclu Mme Ait Berri, ex-inspectrice de l’enseignement secondaire et auteure de nombreux articles.