Massacre du 22 janvier 2007 : les parents des victimes dénoncent le silence des autorités

La coalition guinéenne pour la Cour pénale internationale (CGCPI) a commémoré ce jour à Conakry les 12 ans des événements…

La coalition guinéenne pour la Cour pénale internationale (CGCPI) a commémoré ce jour à Conakry les 12 ans des événements douloureux du 22 janvier 2007. Les Guinéens, à l’unisson ont dit non à la gouvernance du régime du général Lansana Conté.
Au cours d’une conférence de presse sur ces événements tragiques survenus suite à une grève lancée par les centrales CNTG-USTG, pour protester contre le régime Conté, différents témoignages, les parents des victimes ont condamné le silence des autorités face au dossier. Et ils ont ensuite accusé les syndicats qui ont appelé à ladite marche d’avoir trahi les victimes. Selon le président de ladite coalition Me Hamidou Barry, le bilan de ces événements sont de 186 morts : “1188 blessés graves, 940 arrestations et de détentions arbitraires suivis de tortures, et de traitements cruels inhumains et dégradants et 28 cas de viols, sans oublier les destructions d’édifices publics et privés“.
Pour ce père d’une victime, Kabinet Sylla, les victimes des massacres du 22 janvier 2007 sont oubliées par les autorités, et trahis par les syndicats. ” J’ai perdu mon enfant du nom de Fodé Kaba Sylla dans ces événements du 22 janvier. Mais depuis lors, personne ne parle de ces événements douloureux. On se considère comme des oubliés parce que les syndicats qui ont appelé à cette marche sont proches du gouvernement aujourd’hui. Et nous, on est oubliés. J’entends les noms de beaucoup d’événements dans les radios, mais jamais des événements de janvier 2007“. Mais je veux que le gouvernement nous fasse savoir maintenant, a insisté M. Sylla, ‘’quel est notre droit en Guinée ? Ou bien qu’ils nous disent clairement que, nous, nous n’avons pas de droit. Il faut qu’ils nous disent sur quel pied l’affaire du 22 janvier marche, parce qu’après les événements, on avait appris qu’une plainte a été portée, qui est toujours sans suite. Et du jour d’aujourd’hui, même ceux qui sont vivants ne sont pas assistés”.
La coalition guinéenne pour la Cour pénale internationale a révélé qu’une plainte a été déposée le 18 mai 2012 au tribunal de première instance de Dixinn avec une constitution de partie civile par l’Organisation Guinéenne de Défense des Droits Humains (OGDH) et la fédération internationale de Ligues des Droits de l’Homme (FIDH) aux côté de 50 victimes. Après la désignation d’un juge d’instruction en charge d’enquêter sur le dossier, 28 victimes ont été auditionnées. Malheureusement, déplore la Coalition, depuis la fin des auditions le dossier n’a pas connu d’avancée majeure, faute d’inculpation des personnes dénoncées par les victimes.