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Souleymane Traoré : « Ce qu’il faut savoir, c’est que la CBG quand elle a commencé ses opérations ici avec ses installations il n’y avait rien.

Le Directeur Général de la Compagnie des Bauxites de Guinée, cette grande compagnie minière s’est confié à notre rédaction. Dans…

Le Directeur Général de la Compagnie des Bauxites de Guinée, cette grande compagnie minière s’est confié à notre rédaction. Dans cette Interview, M. Souleymane Traoré est revenu de long en large sur l’action de la CBG dans la région de Boké.

Les remarques faites sur le terrain donnent l’impression que vos zones d’intervention se limitent à uniquement à Kamsar et à Sangaredi. Est- ce qu’il y a des actions envisagées pour Boké la capitale régionale?

Il faut voir le programme d’accompagnement de la CBG dans sa globalité. On vous l’a expliqué, vous avez vu quelques illustrations. Notre programme de développement communautaire concerne les 10 sous-préfectures dans lesquelles les opérations les installations de la CBG empiètent ou impactent. Boké fait partie, dans le cadre des AGR Boké. Donc Boké n’est pas oublié pour les TPE, le concept des TPE, c’est de former les entrepreneurs locaux qui vont entreprendre des activités qui sont liées directement à nos opérations. Ce qui suppose une certaine proximité, c’est la raison principale pour laquelle vous verrez effectivement les TPE adossées à l’usine de Kamsar c’est-dire dans la zone très proche ici et une partie des TPE aussi pour la mine de Sangaredi. C’est les raisons, sinon dans notre programme de développement, Boké n’est pas du tout oublié, il y a souvent des infrastructures.

Jusque-là, la CBG n’était pas accessible aux hommes de medias qui ont souvent besoin d’informations sur vos activités. Comment expliquez-vous cette situation ?

Si nous sommes réunis aujourd’hui c’est quand-même un début. C’est ce qu’il faut regarder. Effectivement à la CBG nous n’avons pas l’habitude de trop communiquer. Comme je vous le dis, la CBG est une unité industrielle avant tout. Vous avez de brillants ingénieurs, de grands techniciens. La force première de la CBG, ce sont ses ressources humaines dont la préoccupation majeure est tournée à l’outil de travail, l’outil d’opération. Donc c’est maintenant que nous commençons un peu à se mettre à l’ère du temps en développant une équipe de communication. La communication vous le savez plus que moi c’est un art qu’il faut maitriser, il faut que celui qui donne l’information ait la capacité, la connaissance pour donner la bonne information. C’est la raison pour laquelle on dit pour communiquer surtout à la presse, il faut une certaine pré-autorisation tout simplement parce qu’on veut s’assurer que celui qui donne l’information donne la bonne information. Si vous vous souvenez quand on faisait les visites des sites à tous les niveaux, les employés sont intervenus. C’est eux qui le savent mieux que nous. Ce n’est pas qu’on ne veut pas donner l’info on veut juste s’assurer que la personne qui donne l’information soit mieux placée pour asseoir la connaissance et la conviction de  l’opinion ou à la personne à laquelle les informations sont données.

Dites-nous qu’est-ce que la CBG a pu apporter aux communautés qui cohabitent avec elle depuis 50 ans?

Le bilan il peut-être un peu long à établir  mais je vais essayer. La CBG ne découvre pas le développement communautaire. Peut-être que c’est une question de jargon, ça n’avait pas cette connotation aujourd’hui  mais le développement communautaire pour la CBG ça commencé dès le début de ses opérations. Ce qu’il faut savoir, c’est que la CBG  quand elle a commencé ses opérations ici avec ses installations il n’y avait rien. La petite ville de Kamsar selon les chiffres qu’on annonce, c’est plus de 600 milles personnes dans Kamsar et ses agglomérations. À l’origine ce que j’ai entendu des doyens les plus anciens, au début Kamsar était un petit village de moins de 2000 âmes. Tout ce qui est venu ou fait dans cette zone, infrastructures, routes et tout a accompagné la CBG.

Maintenant si vous me demandez de faire un bilan, si je regarde les 20 dernières années,   la CBG a investi dans les infrastructures communautaires de tout genre : routes, écoles, centre de santé et forages pour un coût estimé à plus de 50 millions de dollars. Nous disposons des détails parce que c’est un chiffre que j’ai demandé à obtenir nous avons un tableau. Quand il s’agit de faire un bilan il n’y a pas une zone dans la région de Boké où CBG n’a pas son impact, n’a pas sa trace comme disent les anglais‘’Foot print’’. Et ce qui est important aujourd’hui c’est la mutation, le développement, l’évolution de cette assistance sociale. Nous allons continuer à le faire mais ce qui nous importe aujourd’hui c’est l’impact directe sur les personnes, les familles, les ménages  d’où ce programme d’AGR. Voilà.

 A quel moment pourrait-on s’attendre à la transformation de la bauxite et alumine sur place par la CBG ?

Alors la transformation de la bauxite, je pense que c’est quelque chose qui est attendue par tout le monde. Des études ont été faites il y a quelques années qui ne se sont pas avérées concluantes, il s’agit des études de préfaisabilité. Mais ce que je peux vous dire à date,  grâce à l’intervention de la partie guinéenne, le dossier a été relancé lors du dernier conseil d’administration. Les actionnaires se sont mis d’accord pour relancer l’étude de préfaisabilité d’une raffinerie pour la CBG. Je ne vous en dirai pas plus parce que parfois il faut savoir laisser l’opportunité au président du conseil d’administration d’annoncer officiellement la nouvelle le jour où vous rencontrez le ministre des mines et de la géologie qui est le président du conseil d’administration. Je pense qu’il vous donnera un peu plus détails. Il est prévu que les études de préfaisabilité soient relancées, c’est déjà un acquis, les équipes sont en train d’être constituées, le résultat des études de préfaisabilité pourrait nous dire ce qui peut être fait.

 

Vous appuyez les communautés dans le cadre du développement mais cela ne met pas fin aux remous sociaux, les populations réclament de l’emploi  dans les compagnies. Est-ce qu’il y a une faveur accordée aux fils de la région de Boké sur les questions d’emplois ?

La question de l’emploi-jeune, nous savons tous que c’est un sujet important. D’ailleurs je pense que ça fait partie des politiques prioritaires du gouvernement. Ce que je peux dire les entreprises en tout cas la CBG, nous allons jouer notre partition. Notre partition c’est de faire en sorte quand nous  avons des projets de développement, nous avons besoin de recruter. A compétence égale, nous allons privilégier les gens qui nous entourent. Maintenant la question de savoir est-ce que, je n’ai pas particulièrement de sollicitation directement d’une autorité administrative ou publique pour un privilège. On bâtit ça dans la relation de confiance en disant la vérité aux gens, ce  qui est possible et ce qui n’est pas possible. À la CBG quand ou ouvre un poste, quand on a besoin de recruter nous publions à travers la presse pour rendre le poste public, ce n’est pas fermé. C’est une question d’adéquation de profil, si les profils que nous recevons sont adéquats, nous passons aux autres étapes du processus de recrutement à savoir : la présélection sur dossier, l’interview et nous prenons les meilleurs candidats.

Il y a un rapport de Human Rights Watch qui accable la CBG. Qu’avez-vous à répondre ?

Human rights a fait un rapport  selon leurs dires, c’est vrai ils ont été sur le terrain. Ils ont  fait  plusieurs mois d’enquêtes de terrain, nous avons eu beaucoup de sessions de travail avec eux, nous avons eu au moins quatre rencontres avec l’enquêteur. Nous avons donné nos réponses. Nous les avons même rencontré même à leur siège à New-York en leur expliquant qu’il y a des choses sur lesquelles on était d’accord il y a aussi des points sur lesquels on n’était pas d’accord. Pour conclure sur le rapport de Human Rights Watch  il faut dire depuis que nous sommes rentrés dans le cadre du financement de ce projet d’extension en 2015, nous sommes soumis à des contraintes les plus élevées qui soient en termes d’environnement et de social. Ce qu’IFC (société financière internationale) appelle dans son jargon les standards de performance, nous sommes obligés de faire tout ça. Le constat quand on est entré en contact avec eux, nous faisions déjà beaucoup de choses. Il fallait encore nous qualifier plus afin de monter sur un standard plus élevé, ce que nous sommes en train de mettre en œuvre depuis 2015.

Sur le terrain, le constat démontre qu’il y a une floraison de compagnie minière, la CBG fait des efforts mais est-ce qu’il y a un centre d’intérêt entre vous et ces  compagnies pour que les efforts soient mutualisés afin que l’impact causé par ces industries-là ne donne pas des effets contraires à l’objectif de la CBG ?

Pour parler d’optimisation, c’est important surtout sur le plan environnemental. Je pense que là où on est aujourd’hui on parle de développement durable, la notion de développement durable, c’est de développer sans compromettre la survie des générations à venir. C’est pour cela tout ce qu’on peut mutualiser c’est important, je vous ai donné l’exemple sur la mutualisation du chemin de fer. Sur le plan environnemental aussi il faut reconnaitre la CBG sert d’émulation aujourd’hui, d’autres essayent de nous rejoindre pour élever le niveau de maitrise de nos impacts sur les opérations. Comme on est dans la même grande zone géographique nous travaillons c’est dans ce cadre-là qu’on a créé ce qu’on appelle le R.E.B ou REB(réseau environnement bauxite) dans lequel c’est une association où les structures qui s’occupent des questions environnementales et sociales chez nous on a décidé de nous mettre ensemble sur la même plate-forme, d’échanger et de voir dans quelle mesure comme nous opérons toujours dans la même zone , on peut mutualiser certaines actions et élever nos standards ensemble de manière à ce qu’on puisse harmoniser nos pratiques. Ça se passe très bien, je pense que c’est des choses qui vont continuer.

Entre vous et l’Etat, le rapport que vous entretenez ressemble à celui d’un polygame qui entretien très bien les jeunes filles nouvellement mariées par rapport à la vieille alors que c’est elle qui fait des bonnes sauces. Comment comprenez-vous ce rapport ?

(Éclats de rire) ça c’est une très bonne question mais vous me mettez dans une situation difficile. Mais je vais essayer de répondre politiquement correcte, n’oubliez pas que le gouvernement est mon premier actionnaire individuel. Effectivement parfois on a eu ce sentiment mais je peux vous dire au bon niveau l’apport et la place de la CBG sont reconnus. Mais c’est vrai il faut le reconnaitre, si j’ai ouvert les portes de la CBG à la presse, c’est pour que les gens se disent il ne faut pas oublier la vieille (allusion à la CBG, NDLR), qui a fait beaucoup de choses, elle est encore toujours là. Elle a près de 50 ans d’Opérations, on espère qu’elle sera centenaire et au-delà avec la même dynamique. On vous informe afin que vous informiez mieux aussi. Si on vous dit l’autorité c’est à beaucoup de niveau. Ceux qui sont en interaction directe entre nous, le ministère des mines, la direction nationale des impôts pour la partie impôt qui est même temps membre du conseil d’administration. Ceux qui sont en interaction directe avec nous savent l’importance de la CBG.