Résistance active du FNDC: l’autoroute le prince quasiment paralysé, des incidents constatés à Conakry

Suite à l’appel du Front National pour la Défense de la Constitution (FNDC),  à la mobilisation générale des Guinéens ce mardi 21 et mercredi 22 janvier 2020, pour s’opposer au projet de « confiscation du pouvoir officiellement annoncé par Alpha Condé le 19 décembre 2019 », la circulation routière sur l’autoroute le prince est complètement paralysée.

Sur les principaux axes routiers de Conakry, la circulation est fluide en cette journée contrairement aux journées habituelles. De Sonfonia-Gare jusqu’au rond-point de Cosa, seulement quelques véhicules y circulent. Les arrêts des taxis sont vides. Sur l’autoroute Fidèle Castro, les embouteillages habituels ne sont pas au rendez-vous sur le tronçon Entag-Matoto.

Des accrochages ont eu lieu vers la Tannerie quand des manifestants ont érigé des barrages sur la route avant d’être dispersés à coups de gaz lacrymogène par des gendarmes. Des accrochages similaires ont été signalés dans des quartiers comme Bonfi.

Quelques jeunes manifestants qui ont tenté d’ériger des barricades sur l’axe Le Prince, ont été vite dispersées par les services de sécurité. Les écoles sont restées fermées.
Tandis que, sur l’autoroute Fidèle Castro, la circulation routière est plus ou moins fluide, les citoyens vaquent à leurs occupations.

Conakry: Après l’enregistrement de nombreux morts, le FNDC suspend ses manifestations (Communiqué)

Mercredi 15 Janvier 2020 au soir, le Front National pour la Défense de la Constitution (FNDC) a annoncé le communiqué (ci-dessous), la suspension de ses manifestations dans le but de pouvoir procéder dans le calme à l’enterrement des victimes enregistrées pendant ses trois jours de manifestations.

Durant trois jours consécutifs, le peuple de Guinée répond massivement à l’appel du FNDC à la désobéissance civile pour protester contre le coup d’État constitutionnel visant à octroyer un 3ème mandat à M. Alpha Condé. 

Dans plusieurs régions, villes et localités du pays, les populations ont pacifiquement manifesté en dépit de la répression policière ordonnée par le régime.

Nous avons enregistré plusieurs morts par balles, des blessés graves, des arrestations arbitraires et plusieurs autres violations flagrantes des droits humains par les forces de défense et de sécurité.

Nous avons également suivi avec indignation les différentes communications irresponsables, provocatrices et dénuées de toute compassion du gouvernement, encourageant plutôt les exactions contre les paisibles populations.

Les images insoutenables de tueries, de scènes de violence, d’humiliation et de pillage diffusées par des témoins et mettant en cause les forces de défense et de sécurité traduisent le cynisme des promoteurs du 3ème mandat et la banalisation de la vie humaine par le clan au pouvoir.

Nous ne cesserons de rappeler que tous ces actes sauvages sont planifiés et exécutés conformément à la volonté de M. Alpha Condé qui a publiquement appelé ses partisans à l’affrontement, avant de déclarer: « Dans les autres pays où il y a eu de nouvelles Constitutions, il y a eu beaucoup de manifestations, il y a eu des morts, mais ils l’ont fait ».

Face à la résistance citoyenne au projet de présidence à vie, la seule réponse apportée par le régime se traduit par le triptyque répression, division et corruption. Or, la maturité du peuple de Guinée et sa détermination à faire respecter les droits de l’homme et l’État de droit ne permettront pas de créer le chaos souhaité par le pouvoir pour empêcher toute alternance démocratique.

Par conséquent, le FNDC réaffirme son engagement à résister à l’oppression aussi longtemps que cela sera nécessaire. Le FNDC félicite le peuple de Guinée pour avoir répondu massivement au mot d’ordre du FNDC les 13, 14 et 15 janvier et salue le courage, la responsabilité et la résistance dont il a fait preuve.

Pour pouvoir procéder dans le calme à l’enterrement de nos victimes et permettre aux guinéens de se réapprovisionner, le FNDC suspend, à partir de ce jour 15 janvier 2020, les manifestations.

Il invite le peuple de Guinée à reprendre et à intensifier les protestations les mardi 21 et mercredi 22 janvier 2020 sur l’ensemble du territoire national.

Nous demandons à nos antennes et à tous les démembrements du FNDC de se mobiliser pour assurer le succès de ces prochaines manifestations.

Vive le glorieux Peuple de Guinée !
Le combat continue contre le 3ème mandat !

Ensemble unis et solidaires, nous vaincrons. !

Conakry, le 15 janvier 2020

Créé le Mercredi 15 janvier 2020 à 20:04

Conakry: le gouvernement met en garde l’opposition avant une mobilisation à risques

L’opposition Guinéenne, qui a appelé à une mobilisation massive à partir de ce lundi 13 Janvier 2020, s’est vu adressé une vigoureuse mise en garde de la part du gouvernement Guinéen.

En effet, dans le but de faire barrage au projet prêté au président Alpha Condé de briguer un troisième mandat, le Front national de défense de la Constitution (FNDC), le collectif de partis, de syndicats et de membres de la société civile qui mène la protestation, a appelé à partir de lundi à une mobilisation « massive » et « illimitée » qui fait craindre de nouvelles violences.

Cependant, le FNDC proclame le caractère pacifique de son action. Mais dans un communiqué publié dans la nuit de samedi à dimanche, le gouvernement accuse une partie des leaders de l’opposition de chercher à « plonger la Guinée dans le désordre ».

« La puissance publique s’exercera dans toute sa rigueur envers ceux qui veulent troubler l’ordre public et nier aux autres Guinéens le libre exercice de leurs droits fondamentaux », assure-t-il en invoquant en particulier le risque de perturbations de l’activité économique.

Toutefois, Le gouvernement avait déjà invoqué le trouble à l’ordre public et l’absence de permis de manifester pour réprimer durement les premiers rassemblements à partir d’octobre. Il avait ensuite autorisé les manifestations sous conditions, sans que les violences cessent complètement.

Notons que, depuis mi-octobre, le FNDC a fait descendre dans la rue à plusieurs reprises des dizaines ou des centaines de milliers de Guinéens dans ce petit pays de 13 millions d’habitants.

 

 

Présidentielle 2020: Un vieil ami d’Alpha Condé lui conseille de céder la place à un autre

Lundi, sur les antennes de Radio France Internationale (RFI), le constitutionnaliste français, Edmond Jouve a répondu au micro de Christophe Boisbouvier. Considérant Alpha Condé,comme un grand ami, Il ne s’est pas privé de dire le fond de sa pensée dans le débat constitutionnel en Guinée. 

En effet, pour Edmond Jouve, Alpha Condé était un grand ami et un grand révolutionnaire.

« Alpha Condé était un grand ami. Nous avons été professeurs-assistants ensemble à l’université Paris 1 et le reste. J’étais très impressionné par ce qu’il a mené à la Fédération des étudiants d’Afrique noire en France (FEANF). Il était, si vous le voulez, un grand révolutionnaire. Alors, aujourd’hui, le problème qui se pose est de savoir évidemment s’il va accomplir un nouveau mandat », a déclare t’il.

Quand à la question du supposé troisième mandant, de son ami, Alpha Condé, il admet qu’il est mieux de faire un certain temps et de laisser la place à quelqu’un d’autre ensuite. Parce que, selon lui chacun peut apporter des choses nouvelles au pays.

« Il mieux de faire un certain temps et ensuite de laisser la place, ne serait-ce que parce que chacun fait un petit peu à sa manière et peut apporter des choses nouvelles au pays qu’il aspire à présider. Alors, s’il fallait dire oui ou non, je dirais non, il vaut mieux limiter les mandats ». Déclare Edmond Jouve