Abdoulaye Magassouba : ‘’le pays est devenu le porte flambeau de la vision minière africaine’’

Ce lundi 14 janvier 2019, le ministre des Mines et de la Géologie, Abdoulaye Magassouba entouré par le ministre secrétaire général de la Présidence de la République, était face aux hommes de médias pour parler des acquis, défis et perspectives de développement du secteur minier guinéen.

 

« A l’élection du Pr Alpha Condé à la tête de l’Etat guinéen en 2010, le secteur minier était dans un état de léthargie, avec une incapacité du pays à attirer l’investissement dans les mines à cause de la mauvaise qualité de la gouvernance dans le secteur, notamment une gestion opaque des titres miniers qui servaient essentiellement à alimenter les spéculations de détenteurs qui, pour la plupart, n’avaient jamais visité les sites qu’ils étaient censés développer », a-t-il  dit en substance tout en affirmant que l’objectif immédiat du nouveau régime était de formaliser les réformes à mener dans un nouveau code minier rédigé aux meilleurs standards avec l’appui des experts et des partenaires internationaux. « L’application de ce code a permis l’assainissement du cadastre avec le retrait de plus 800 permis miniers et fait de la Guinée l’un des premiers pays africains à publier toutes ses conventions minières sur internet… »

 

Parlant de profondes réformes pour un meilleur cadre d’investissement, le ministre Magassouba a mentionné qu’en 2011, la Guinée a adopté une nouvelle politique minière dont les reformes ont été selon lui, porté sur le cadre législatif et règlementaire, les capacités institutionnelles, la gouvernance et l’équilibre de partage des bénéfices entre les parties prenantes. Parmi ces principales reformes opérées, il a entre autres cité l’adoption d’un code minier incitatif en 2011 et amendé en 2013, l’adoption en 2014 d’une politique de mutualisation des infrastructures auxiliaires aux mines, avec un schéma directeur des infrastructures annexes aux mines actualisé en 2018, la création en 2016 d’un guichet unique (CISPMI) et la modernisation du cadastre minier. Ces réformes, a-t-il déclaré, ont permis à la Guinée d’améliorer significativement le cadre d’investissement dans le secteur et positionné la Guinée comme l’une des principales destinations d’intérêt pour les investisseurs de l’industrie minière mondiale. « Le pays est dorénavant reconnu sur le plan international pour les importants progrès réalisés depuis 2011. A titre illustratif, la Guinée a été classée par la Banque Mondiale, en 2017, parmi les cinq pays les plus réformateurs au monde. Le pays est devenu le porte flambeau de la vision minière africaine par son choix pour abriter le siège du centre africain de développement minier (CADM) en 2018. »

 

S’agissant des investissements massifs dans le secteur, il dira que « l’intérêt des investisseurs s’est traduit par de nouveaux projets et de la relance de projets en souffrance, à travers la mobilisation de plus de10 milliards de dollars de 2011 à date, dont plus de 3 milliards de dollars actuellement en cours d’exécution sur le terrain. Ainsi, les montants mobilisés pendant les 8 dernières années représentent plus du double de ceux investis sur les 52 ans d’indépendance avant 2011. Cette nouvelle dynamique a permis de créer près du double du nombre d’emplois directs créés dans le secteur des mines industrielles entre 1958 et 2010 (…) Ces investissements ont permis d’augmenter significativement le niveau de production de la bauxite où l’on est passé d’une stagnation en deçà de 20 millions de tonnes pour atteindre pour la première fois 60 millions de tonnes de production de bauxite e 2018, faisant passer le pays de la 7è à la 3è place mondiale devant le Brésil et derrière la Chine et l’Australie. La Guinée est désormais le premier fournisseur de bauxite à la Chine », a-t-il mentionné avec insistance.

Quant aux défis et perspectives de développement du secteur, le ministre n’a pas manqué e déclarer qu’en dépit de « ces progrès inédits réalisés au cours des 8 dernières années, le gouvernement, à travers le département en charge des Mines et de la Géologie, reste fortement mobilisé pour poursuivre à amplifier les efforts en vue de réaliser pleinement la vision du Chef de l’Etat : Faire du secteur minier un levier efficace de transformation de l’économie nationale. A cet égard, les défis à relever sont encore nombreux, à savoir la diversification de la production minière, la transformation locale des produits miniers, le renforcement des capacités des acteurs et la gestion durable des impacts du développement du secteur minier… »

Lancement des activités de la Bourse de sous-traitance et de partenariats

Le Gouvernement guinéen a lancé officiellement les activités de la Bourse de Sous-traitance et de partenariats. Objectif, servir de centre d’information, d’appui technique et de mise en relation entre les entreprises locales en quête de marché et les entreprises étrangères.

La Bourse de Sous-traitance et de Partenariats a plusieurs vocations. Il s’agit entre autres de faciliter le renforcement des capacités et l’accès au financement des petites et moyennes entreprises. « L’objectif de la Bourse c’est de répondre à la priorité du Président de la République de promouvoir l’implication effective du secteur privé local dans le développement économique, notamment pour ce qui concerne les investissements directs étrangers. Cet instrument servira à mettre en relation les sociétés locales avec les sociétés multinationales, en particulier dans le secteur minier qui est le focus dans un premier temps. Mais la Bourse est destinée à l’ensemble de l’économie nationale pour que la création et le partage de richesse profitent aux guinéens. La Bourse de Sous-traitance aura pour vocation de faciliter le renforcement des capacités, l’accès au financement et la création des partenariats pour les petites et moyennes entreprises locales », a expliqué le Ministre des Mines Abdoulaye Magassouba.

Plusieurs mécanismes ont été mis en place pour faciliter aux sociétés de rentrer l’accès à la Bourse. Le ministre des investissements et des partenariats publics et privés est revenu sur quelques-uns. « Elles doivent s’inscrire sur une plateforme qui existe et qui est en ligne. C’est ce qui va permettre à ces sociétés de se faire connaitre parce que la Bourse va permettre de donner l’opportunité à nos entreprises nationales de se faire connaitre et de pouvoir postuler aux opportunités qu’offrent les projets de grandes envergures, dans un premier temps avec les mines et ça va être attendu à d’autres secteurs. Le suivi sera fait grâce aux mécanismes de la plateforme. Et il va y avoir un observatoire du contenu local », a expliqué Gabriel Kurtis.

La Société Financière Internationale (SFI) accompagne financièrement la Guinée dans plusieurs secteurs. Son représentant à Conakry affirme que c’est dans ce même cadre que son institution compte soutenir la Guinée dans la mise en place de cette Bourse de Sous-traitance. Le premier ministre guinéen qui a lancé officiellement les activités de la Bourse de Sous-traitance et Partenariat a expliqué à son tour que cet outil a plusieurs avantages pour le secteur économique guinéen.  « La Bourse permet de résoudre trois problèmes. L’information, pour que comme tout marché, l’offre et la demande puissent se rencontrer dans l’efficacité. Pour que les offreurs et les demandeurs soient de plus compétitifs. Cette Bourse permet aussi d’outiller le secteur privé guinéen par la formation et l’accès à l’encadrement technique. Elle permet par ailleurs d’aider à mieux connaitre notre potentiel du secteur privé national, à mieux le connaitre et à mieux le faire connaitre par les utilisateurs », a conclu Ibrahima Kassory Fofana.