Guinée: l’inter central syndical appelle à l’arrêt immédiat du service minimum

Réunie ce lundi soir avec les représentants à la base, l’inter central syndical CNTG USTG a décidé l’arrêt des services minimums dans tous les services du pays. 

Dans son intervention, le camarade Louis M’Bemba Soumah, secrétaire général de l’Union Syndicale des Travailleurs de Guinee (USTG) a demandé à ses camarades syndicalistes de resserrer les rangs en consolidant l’unité et la  solidarité au sein de l’inter centrale.

« Soyons comme des frères et sœurs. Nous sommes d’une même famille, nous sommes tous couchés au même moment dans des endroits différents. Donc soyons tous unis contre notre ennemi. Vraiment je les appelle notre ennemi parce qu’ils ne veulent pas notre bien. Ils ne veulent pas le bien du peuple. Et nous, nous sommes là pour les travailleurs et le peuple. Et nous défendrons le peuple jusqu’au bout », a-t-il affirmé.  Poursuivant, il invite ses camarades à poursuivre le combat en vue d’atteindre  leur  objectif.

« Je le dis et je le redis on ne reculera pas d’un yota. On ne reculera pas tant qu’on n’aura pas ce qu’on veut. Faisons en sorte que toutes les entreprises, que tout soit fermé et qu’on ne voie dans les rues que les chiens et les chats. Comme ça ils verront que nous sommes tous unis, derrière notre objectif de la défense des intérêts non seulement des travailleurs mais de tout le peuple de Guinée. Cette grève-là  n’est pas seulement une grève des travailleurs, c’est la grève de tout le peuple de Guinée qui souffre. Nous le savons, nous sommes dans les quartiers, allez voir comment les gens souffrent dans les quartiers… » S’est indigné  le secrétaire général de l’USTG.

Pour sa part, Amadou Diallo, secrétaire général de la Confédération Nationale des  Travailleurs de Guinée a estimé qu’une administration ne peut en être une sans les travailleurs. À ce propos, il appelle les travailleurs à rester chez eux et ne pas les décevoir.

« Nous demandons à l’administration générale, tous les travailleurs, tous les confrères restez à  la maison. Si tu entends une administration, c’est parce que les travailleurs viennent. Restez à la maison. Ne nous décevez pas. Le combat que nous avons projeté est un combat noble qui appartient à tout le peuple de Guinée… Sortez de vos bureaux, allez-y à  la maison pour que notre combat puisse aboutir. Je vous prie pour l’amour de Dieu, sinon ce gouvernement ne veut pas du tout sentir le mouvement syndical guinéen, plus précisément l’inter central. Si nous nous taisons, il va nous marcher dessus. Comme l’a dit le secrétaire adjoint, le pharaon va nous marcher dessus .ne nous taisons plus.  Dites à nos travailleurs et travailleuses du secteur de l’administration publique de rester à la maison », lance-t-il.

Pour conclure, Amadou Diallo estime  que si l’administration est paralysée, le gouvernement n’aura d’autre choix que de les écouter et de revenir à la raison.

Crise sociale : le dialogue entre syndicalistes et gouvernement rompu !

Cette décision intervient à la suite de l’interdiction par le gouvernement de la marche pacifique organisée par l’inter centrale CNTG-USTG

Le Dialogue entre le Gouvernement et les syndicalistes est rompu. Cette décision vient des syndicalistes qui dénoncent les actes de violence dont ils ont été victimes le 23 Juillet juste parce qu’ils essayaient d’organiser une marche en direction du Palais du Peuple de Conakry, pour demander le retour à la normale du prix du carburant à la pompe. Les syndicalistes lancent à cet effet une grève illimitée sur toute l’étendue du territoire guinéen pour se faire entendre par le gouvernement.

Le porte-parole de l’inter centrale CNTG-USTG, Mamadou Mansaré, dénonce avec la dernière énergie les actes de répression dont ils ont été victimes.

Pour que justice soit faite, les syndicalistes promettent de porter plainte contre le Contrôleur de police Ansoumane Camara qu’ils accusent d’exactions devant la justice guinéenne et internationale. Mamadou Mansaré, le porte-parole des syndicalistes a également annoncé la saisie des instances internationales comme l’Organisation Internationale du Travail.

Amadou Diallo et ses camarades annoncent également l’arrêt du service minimum à l’aéroport, au port et dans les structures sanitaires. Toutes ces mesures visent à amener le Gouvernement à fléchir sur sa position à propos du prix du carburant à la pompe.

« On ne négociera avec le Gouvernement que lorsque le prix du carburant va baisser », a souligné à son tour, Louis Mbemba Soumah, qui s’est confié à une journaliste de notre rédaction.