Ousmane Gaoual met en garde Bouréma Condé

L’union des forces démocratiques de Guinée vient de répondre au ministre Bouréma Condé qui a annoncé ce samedi 15 décembre 2018 la reprise de l’élection du maire de Matoto.

 

Ousmane Gaoual Diallo, coordinateur de la cellule de communication du parti de Cellou Dalein Diallo prévient que le ministre de l’administration du territoire n’a pas de prérogatives pour annuler le processus électoral. Selon lui, c’est seulement les tribunaux de première instance qui ont cette prérogative. « On a écouté avec beaucoup de déception la déclaration de Bouréma Condé hier à la télévision nationale. Il oublie que les dispositions du code électoral ne lui donnent pas de prérogative dans la validation ou l’invalidation du processus électoral. Ces prérogatives appartiennent aux tribunaux de première instance des circonscriptions électorales(…) Pour le cas d’espèce de Matoto, c’est le tribunal de première instance de Mafanco qui peut se prononcer sur l’invalidation du processus électoral. Pour cela, il faut qu’il soit saisi dans les trois jours par la partie qui se sent lésée. Le tribunal dispose de trois jours pour se prononcer. Les articles 2 et 114  du code électoral sont clairs là-dessus ».

Alors que Kalémodou Yansané savourait sa victoire, le ministre Bouréma Condé a invoqué les accords avant d’annoncer que l’élection doit être reprise dans les prochains jours sans annoncer de date. Depuis les réactions fusent de partout. « Pour ce qui nous concerne, hier le processus a été conduit jusqu’à son terme pour l’élection du maire devant les medias, les observateurs, les candidats eux-mêmes et les conseillers. L’irruption organisée par le secrétaire général de la commune de Matoto et par le superviseur délégué par le ministère, par cet individu qui est venu tardivement interrompre un processus. On peut lui concéder qu’il y a eu interruption mais pas d’annulation et que le processus doit reprendre sans délai pour être conduit à son terme par la désignation des vices-maires conformément à la Loi », soutient le député.

Si le candidat malheureux du RPG estime qu’il a été lésé, il lui appartient de saisir le tribunal à cet effet, observe Ousmane Gaoual martelant que  le ministre de l’administration du territoire n’a aucun pouvoir pour annuler le processus électoral.  « Nous sommes extrêmement déçus de voir que celui qui trône à la tête de ce département ignore la Loi, méprise les candidats pour se mettre à faire du brigandage électoral. Cela ne passera pas. Il y a eu des anomalies que nous avions soulignées. Tous les candidats du RPG Sousous qui étaient élus, on les a sommés de rédiger des procurations qu’ils ont données aux élus Malinkés de la liste pour voter pour eux (…). Malgré tout le processus s’est passé dans la transparence. S’ils veulent contester, ils ont les tribunaux pour ça. Il faut que le ministre se remette à sa place et qu’il respecte le processus électoral et la Loi. Nous attendons de voir la désignation des vices-maires repris mais pour la désignation du maire du Matoto, le RPG doit en faire le deuil et considérer que c’est Kalémodou Yansané qui est l’émanation du peuple de Matoto », a-t-il tranché.