Alpha Condé appelle l’opposition au dialogue (communiqué)

AGPGUINEE_Conakry, le 14 Octobre 2019

Son Excellence, Monsieur le Président de la République, Professeur Alpha Condé, entouré de ses plus proches collaborateurs, a présidé, ce dimanche 13 octobre 2019, une importante réunion consacrée à l’examen de la situation nationale. Il a rappelé encore son histoire et son parcours personnels connus de tous et marqués par un engagement total pour la démocratie ainsi que par le souci constant du bien-être de ses compatriotes qui, de tout temps, aspirent à la paix pour eux-mêmes et leur pays dont la sécurité et la stabilité demeurent l’affaire de tous.
Monsieur le Président de la République, a réitéré son appel au dialogue responsable et à la concertation permanente pour aplanir toutes les divergences et relever tous les défis qui se posent au pays. C’est pourquoi, il a instruit le premier ministre, Chef du Gouvernement, Dr Ibrahima Kassory Fofana, d’ouvrir de larges consultations sur tous les sujets de préoccupation nationale, sans limites, ni tabous. A ce propos, il a été rappelé, à l’attention de tous, en ce qui concerne le débat sur la constitution, la démarche qui a été privilégiée et l’orientation donnée par le Chef de l’Etat, dans son importante adresse à la nation du 4 septembre 2019, à savoir, avant toute décision de sa part et toute prise de position personnelle, donner la parole à chacun, écouter tous les Guinéens, sans exception.
Le Premier ministre, Chef du Gouvernement, à l’issue des consultations citoyennes, a remis son rapport, largement diffusé, à Monsieur le Président de la République, afin qu’il en tire toutes les conséquences pour le bien de la Guinée.

Comme il l’avait fait, pour annoncer les consultations inclusives, le moment venu et suite au rapport à lui adressé par monsieur le Premier ministre Son Excellence Monsieur le Président de la République, fera connaître les conséquences qu’il en tire, à la faveur d’une adresse solennelle à la nation.
En outre, Monsieur le Président de la République, a déploré la rupture du dialogue entre les acteurs avec comme conséquence un déficit de confiance entre lesdits acteurs. Aussi, a-t-il instruit la reprise des sessions du comité de suivi afin de plancher sur le processus de parachèvement des élections locales et communautaire. Le comité de suivi devra examiner aussi le calendrier électoral, en particulier, des élections législatives, pour créer les conditions d’élections inclusives, ouvertes à tous et avec la participation de tous.
Enfin, Monsieur le Président de la République, a insisté sur le libre exercice des Droits et des Libertés reconnus à tous les citoyens , comme le droit de manifester, non sans avoir souligné, avec force, l’obligation de responsabilité qui incombe à chacun et à tous. Ainsi a-t-il rappelé la pratique, en la matière : l’information et l’implication des autorités concernées pour qu’en accord avec les organisateurs, un itinéraire soit défini, des mesures de sécurité appropriées soient prises pour encadrer les manifestations, sécuriser les manifestants, afin d’éviter aussi tout débordement, tout acte de violence, toute atteinte aux droits et à la liberté d’autrui.
Monsieur le Président de la République, en appelle, une nouvelle fois, au sens de la responsabilité de chacun et de tous, à l’esprit civique et patriotique de tous les acteurs de la vie nationale pour préserver tous les acquis de nombreuses années de sacrifices, dans le respect des institutions et des lois de la République. Il invite toutes les composantes de la nation à se mobiliser et s’unir pour maintenir le climat de paix et de sécurité qui règne si heureusement en Guinée dans un monde en proie à l’instabilité et aux conflits de tous genres.

La Présidence de la République

Consultations nationales: Rencontre entre le premier ministre et le bureau de l’Assemblée Nationale

Dans le cadre des consultations nationales annoncées par le  Chef de l’Etat guinéen, le président de l’Assemblée nationale, honorable Claude Kory Kondiano a reçu, jeudi, 12 septembre 2019, le premier ministre Kassory Fofana, à la tête d’une importante délégation ministérielle.

« Nous avons reçu le premier ministre chef du gouvernement aujourd’hui à l’assemblée nationale, où il a rencontré la représentation nationale », a indiqué le président de l’Assemblée Nationale.
« J’ai regretté hélas l’absence de mes collègues de l’extrême droite et du centre, parce que ça nous aurait permis d’avoir des positions différentes, pour une sortie de débats contradictoires », déplore cependant l’Honorable Kondiano avant d’ajouter que cette rencontre s’est tenue avec l’ensemble des membres du bureau et des présidents des commissions générales.

Dans cette rencontre, selon Honorable Kondiano, il a été question d’élections législatives et de la constitution qui font couler beaucoup d’encre et de salive en Guinée.
« Pour les élections législatives, la position de tous les intervenants étaient que, il faut faire en sorte que nous puissions enfin avoir ces élections à la date approximative qui a été fixée par le pouvoir exécutif. Dans les détails, nous avons proposé les uns et les autres une démarche pour faire en sorte que ces élections soient propres, crédibles et se passent sans pression d’où qu’elle vienne », a-t-il déclaré.

En ce qui concerne la constitution conformément à l’article 51 de celle de 2010, dit-il, le président de la République est autorisé par cette constitution à organiser un referendum pour consulter le peuple.

Chronogramme des acteurs des consultations nationales

Le chronogramme des consultations nationales, que dirige le premier ministre, chef du gouvernement a été dévoilé mercredi 11 septembre.

Des rencontres au cours desquelles Ibrahima Kassory Fofana, devrait écouter les différents acteurs au tour de la question liée à la constitution guinéenne.

Un planning, qui liste les noms, prénoms et structures concernées par ces consultations.

Ci-dessous, copie lien du tableau de l’agenda de ces consultations :

Tableau-Planning-Consultations-

Guinée Conakry: des membres de l’opposition disent non aux consultations nationales

Le coordinateur de la cellule de communication de l’UFDG, faisant partie du Front national pour la défense de la constitution (Fndc), réaffirme le refus de cette coalition de participer aux consultations nationales.

 

Pour Ousmane Gaoual Diallo, il ne fait aucun doute que le Président Alpha Condé entend briguer un troisième mandat.

 

«Il n’y a aucune obligation pour Alpha Condé de clarifier sa position par rapport au troisième mandat. Mais lorsque vous voyez dans son entourage des gens qui sortent pour demander de doter la Guinée d’une Constitution, le minimum pour lui serait de leur demander pourquoi rejeter une Constitution sur laquelle il a prêté serment. Le président du Niger, quand la mouvance a dit allons pour un troisième mandat, il les a tous mis en prison. Et le débat était fini», indique-t-il.

 

L’homme politique met en garde le peuple. «Quand on dit une nouvelle Constitution, ça veut dire qu’on veut changer une disposition essentielle de l’ancien. Si Alpha Condé dit qu’il ne va non seulement pas changer la Constitution, les intangibilités vont rester, qu’il ne va pas être candidat et interdire la propagation d’un troisième mandat ou nouvelle Constitution, vous verrez tout de suite la détente dans notre pays», affirme Ousmane Gaoual Diallo.

 

Raison pour laquelle, il assure que ni son parti, ni l’opposition et encore moins le Fndc, ne veut s’associer avec le pouvoir pour discuter de la mise en place d’une nouvelle Constitution.

 

«On ne va pas débattre de la nouvelle Constitution, quelle que soit la forme. Qu’on dise consultation, débat, dialogue ou autres, c’est une démarche illégale. On ne peut ouvrir un débat sur l’illégalité. On ne peut pas s’associer au Premier ministre pour débattre sur des questions illégales. C’est la position du Fndc, de l’opposition et de l’Ufdg», réaffirme l’honorable Diallo.

 

Il demande au Premier ministre d’annoncer «publiquement qu’il renonce à l’introduction d’une nouvelle Constitution, que celle en vigueur sera respectée et le président Alpha Condé ne se présentera pas à sa propre succession, là nous ferons le dialogue sur l’agriculture et l’élevage», conclut-il.

Consultations nationales: «la Guinée est à un tournant de son histoire» (Premier ministre, Ibrahima Kassory Fofana)

Le Premier ministre dans sa déclaration hier, a rappelé les directives du chef de l’Etat en ce qui concerne les scrutins et l’organisation des consultations nationales. Lire l’intégralité du discours du Premier ministre.

Conakry, le 09 septembre 2019 –

Mes chers concitoyens,

Ma présente communication, fait suite à l’importante adresse à la Nation du 4 Septembre dernier de SEM le Président de la République, le Pr Alpha Condé. Comme vous le savez, à cette occasion, M. le Président de la République a donné instruction au gouvernement que je dirige d’accompagner et soutenir la Commission Electorale Nationale Indépendante -CENI- et les acteurs électoraux dans la préparation et l’organisation des scrutins électoraux attendus dans notre pays. Monsieur le Président a mis l’accent sur la tenue des élections législatives pendant cette année.

Il a instruit aussi de larges consultations avec les acteurs socio-politiques de la Nation, en vue de recueillir les avis des uns et des autres sur les différentes questions de préoccupations nationales.

Chers concitoyens,

Le rôle qui me revient dans cette démarche est ainsi d’écouter chacun et tous et d’en rendre compte fidèlement, afin de permettre à M. le Président de la République dans sa sagesse habituelle et sa clairvoyance politique d’en tirer les conséquences requises.

Je tiens à préciser, que ma mission n’est pas d’engager des négociations ou de conduire un dialogue à proprement parler, mais d’être une interface entre les acteurs de la vie nationale et le Chef de l’Etat pour appréhender les grandes tendances de l’opinion publique et avoir ainsi une bonne lecture des différentes attentes.

Mes chers concitoyens,

En m’assignant la mission d’engager ces consultations, M. le Président de la République voudrait que chacun se fasse entendre et que nul ne soit exclu du processus de la prise de décisions.

Pour M. le Président, comme pour tout démocrate, toute décision qui engage la vie de la Nation et détermine son avenir doit nécessairement tenir compte de la volonté et des aspirations du peuple dans toute sa diversité.

Je tiens à rassurer les uns et les autres que j’aborde ces consultations, en étant conscient des enjeux qui y sont liés et de mes responsabilités.

Je tiens également à rassurer tous les interlocuteurs que dans les consultations que nous sommes sur le point d’ouvrir, l’orientation claire qui m’a été expressément donnée par le chef de l’État est d’écouter avec patience et respect tous les acteurs.

La conviction du professeur Alpha Condé, de même que la mienne propre est, qu’en démocratie et dans un Etat de droit, chaque citoyen a droit à la parole. Et c’est un devoir sacré de nous les gouvernants d’en tenir compte.

En effet, dans le débat politique, comme c’est la règle dans tout régime démocratique et comme nous l’exige aussi la liberté d’expression, il ne saurait y avoir de sujets tabous et des citoyens interdits de parole. Oui, chaque guinéen a le droit et la liberté de dire ce qu’il veut ou ne veut pas pour le pays.

Mes chers concitoyens,

Vous aurez compris que pour ces consultations avec les différentes composantes de la Nation, je n’ai pas de préjugés. Je n’ai pas de certitudes. Je n’ai ni des positions figées ni des positions personnelles à faire valoir.

Non, mon but ne sera pas d’imposer des choix, ou de négocier ou annoncer des décisions déjà arrêtées. Mon but ne sera pas non plus de partager des positions ou des convictions personnelles, d’orienter ou influencer les opinions ou les prises de position des différents acteurs à consulter.

Mes chers compatriotes,

Au nom de M. le Président de la République, de son gouvernement que j’ai la responsabilité de diriger, et dans l’intérêt supérieur de notre peuple que nous sommes tous engagés à aimer et servir, défendre et protéger, j’appelle solennellement tous les acteurs invités aux consultations à saisir l’occasion qui leur est ainsi offerte de partager leurs avis et positions sur toutes les questions d’intérêt national.

Chacun des invités recevra, dans les heures à venir, sa lettre d’invitation.

Mesdames et Messieurs les acteurs concernés par les consultations que je me prépare à conduire, je réitère l’appel du Chef de l’Etat, à l’invitation que j’ai l’honneur de vous adresser. Car, il s’agit de parler de la Guinée, notre Guinée et de son devenir. Personne, parmi nous, ne doit se dérober à cette responsabilité civique exaltante.

Nous devons cela à notre pays. C’est pendant les heures difficiles qu’on reconnait les grands hommes, et l’histoire a montré sous tous les cieux, notamment en Afrique, que refuser le dialogue, c’est se détourner du peuple et de ses préoccupations fondamentales et l’exposer à tous les risques et à tous les dangers aux conséquences souvent fâcheuses.

Mes chers concitoyens,

Comme l’a rappelé le Président de la République, pour nous mettre, chacun devant ses responsabilités, et nous toucher au plus profond de notre âme de patriote, la Guinée est à un tournant de son histoire.

Une histoire, comme vous le savez, qui, par moments, nous offre des motifs légitimes de fierté. C’est le cas pour notre rôle de pionnier dans les indépendances africaines. Une histoire difficile aussi qui nous interpelle parfois, à cause de tous les manquements à nos devoirs et à nos responsabilités dans les épreuves nombreuses et souvent douloureuses subies par notre peuple.

En tout état de cause, nous devons tirer de toutes les péripéties de la vie de notre Nation qui n’a pas toujours été “un long fleuve tranquille”, toutes les leçons, toute la force, toute l’inspiration et toute la sagesse pour continuer de bâtir dans la paix, la sérénité, la responsabilité, et la concorde nationale, un avenir de partage et de générosité.

Mes chers concitoyens, à travers les consultations souhaitées par le Chef de l’État, nous avons l’opportunité de nous écouter et de nous parler dans un cadre approprié et formel, ainsi que dans un climat de sérénité, dans le respect des principes sacro-saints de la République et des valeurs cardinales de la démocratie.

Mes chers compatriotes,

Le monde a changé, la démocratie évolue. Partout, on assiste à un conflit entre les droits reconnus à chacun et tous et les devoirs qui vont avec: le commun vouloir vivre ensemble, la stabilité et la sécurité de nos États et la paix pour nos populations.

Mes chers concitoyens,

Le monde nous regarde, chacun d’entre nous fait face à sa conscience, à ses responsabilités, chacun d’entre nous est devant le jugement de l’histoire.

Pour dépasser nos contradictions et renforcer la confiance entre nous guinéens appelés à vivre ensemble pour le meilleur et pour le pire, il n’y a pas d’alternative au dialogue qui, comme aimait à le souligner, un grand homme africain, est l’arme des forts, j’ajouterai, la marque des grandes nations.

Que Dieu bénisse la Guinée et les guinéens,

Vive la République, Je vous remercie.