Présidentielle 2020 : Abdoul Kabèlè Camara ne reconnait pas la victoire d’Alpha Condé

Le président du Rassemblement guinéen pour le développement (RGD), Abdoul Kabèlè Camara, dans une déclaration lue devant la presse, dimanche a déclaré qu’il ne reconnaît pas les résultats définitifs proclamés par la Cour constitutionnelle donnant Alpha Condé vainqueur avec 59,50%.

Ci-dessous la déclaration :

Guinéennes et Guinéens,

Les résultats de l’élection présidentielle du 18 octobre dernier égrainés par la CENI et confirmés aujourd’hui par la Cour constitutionnelle procèdent du manque de courage des hommes censés défendre nos institutions face au mensonge d’État.

Ces institutions sont soumises au pouvoir en place ont failli à leur rôle en accompagnant une fraude électorale planifiée et mise en œuvre sur tout le territoire.

Sans, comment expliquer la non-conformité des procès-verbaux affichés dans les bureaux de vote avec les résultats issus de la centralisation par la CENI et confirmés par la Cour constitutionnelle?

Nous devons refuser cette manipulation permanente, la Guinée mérite mieux.

Le Rassemblement Guinéen pour le développement ne cautionnera jamais une telle forfaiture et reste cohérent avec son engagement envers le peuple pour la défense de l’application stricte des lois et règlements de notre pays. Le principe de l’alternance est un principe sacro-saint de notre Constitution et nous y restons ferment attachés.

Nous ne pouvons donc pas reconnaître la victoire dès le premier tour du président sortant qui a fait un passage en force.

La configuration politique de notre pays et les résultats des différents bureaux de vote ne lui donnent pas une victoire dès le premier tour.

Les nombreux manquements à la loi constatés avant, pendant et après le contrôle sont de nature à remettre en cause tout le processus.

La CENI n’a pas tenu compte de l’arrêt de la Cour constitutionnelle l’obligeant à transmettre les copies des procès-verbaux aux partis politiques, les privant ainsi que les éléments de preuve exigés en cas de contentieux électoral.

La Cour Constitutionnelle n’a pas veillé à l’applicabilité de son arrêt. De même qu’elle n’a pas accepté le recomptage des voix qui aurait pu lui permettre de départager les candidats en poux, en toute transparence.

Chers Compatriotes,

Il faut bien comprendre qu’au-delà du destin présidentiel d’un homme, nous devons nous interroger sur notre trajectoire en tant que nation.

S i les pères fondateurs de notre Nation se sont battus pour arracher l’indépendance, notre histoire récente est une quête sans fin pour la démocratie.

Une démocratie dont les principes de base n’ont jamais été respectés dans notre pays. Car même si la Guinée dispose en effet de la plupart des institutions démocratiques reconnues à travers le monde, elle n’a pas promu d’hommes capables, par leur force morale, de les faire fonctionner correctement.

Des institutions fortes sans les hommes d’honneur pour les incarner, ne sont que des coquilles vides.

Notre pays a plus que jamais besoin de personnalités intègres dont les qualités morales ne souffrent d’aucun doute et dont le courage est à toute épreuve. C’est en cela qu’ils pourront être garants de la stabilité de notre patrie.

Cette élection devait permettre la consolidation de nos institutions républicaines par le biais de l’alternance démocratique. Mais malheureusement, en lieu et place d’une même compétition, nous avons assisté à un hold-up électoral.

La vérité est que les électeurs guinéens, dans leur majorité, ont choisi de tourner la page d’une gestion clanique et hasardeuse de l’État.

Ils ont fait preuve de civisme et de maturité politique pour défendre dans les urnes l’alternance démocratique consacrée par la Constitution.

Leur victoire leur a pourtant été volée et cela n’augure rien de bon pour la stabilité, la paix et le développement de notre chère patrie.

Un passage en force en intimer un autre. C’est maintenant qu’il faut y mettre fin si nous ne voulons pas voir tous les prochains présidents de la république s’éterniser au pouvoir.

Le coup d’État civil, appelé 3è mandat, a répandu les ténèbres sur notre pays, et engendré ainsi le chaos de la démocratie.

Mais très bientôt, par l’aide de DIEU, l’Etre éternel et le Très haut, l’ordre démocratique chassera les ténèbres, et la Divine lumière éclairera le chemin des patriotes.

Nous devons faire la promotion d’un nouveau comportement politique respectueux des règles qui nous engagent collectivement pour l’intérêt général.

La Guinée ne doit pas être gouvernée dans la division et dans la confrontation permanente. Mais la paix a une exigence de vérité, de justice et de réconciliation. Nous devons cela aux générations futures.

Me Abdoul Kabélè Camara, président du RGD.

Présidentielle 2020 : Cellou Dalein Diallo rejette la décision de la cour constitutionnelle

Après la confirmation par la Cour constitutionnelle de la victoire d’Alpha Condé à l’élection présidentielle du 18 octobre dernier, Cellou Dalein Diallo réagit. Il a laissé entendre que les juges qui siègent au sein de cette Cour ont manqué le rendez-vous qu’ils avaient avec l’histoire.

En effet, le leader de l’UFDG, qui revendique la victoire à la présidentielle du 18 octobre, assure que « comme nous nous attendions tous, la Cour constitutionnelle a lamentablement manqué le rendez-vous qu’elle avait avec un moment décisif de l’histoire de notre pays : la proclamation des vrais résultats de l’élection présidentielle du 18 octobre ».

En déclarant Alpha Condé vainqueur du scrutin présidentiel, Dalein estime que « les membres de cette haute juridiction de notre pays ont préféré se mettre au service d’un homme et de son ambition plutôt que de respecter  leur serment et de défendre le droit et la vérité des urnes ».

Il rappelle que son parti et ses alliés, réunis au sein de l’Alliance nationale pour l’alternance et la démocratie (ANAD), ont travaillé pour réunir les « preuves irréfutables de notre victoire à cette élection. En tant que républicains, nous avons fait recours à la Cour constitutionnelle en espérant qu’un sursaut patriotique aurait permis à ses membres de statuer en toute indépendance et de dire le droit. Malheureusement, cela n’a pas été le cas ».

Cellou Dalein constate que « la Cour constitutionnelle a confirmé les faux résultats proclamés par la CENI. Pour lui, « accepter cette décision revient à se rendre complice de l’assassinat de la démocratie et de l’Etat de droit dans notre pays. Accepter cette décision revient à admettre que le pouvoir ne s’obtient dans notre pays que par la ruse et par la force et non dans les urnes. Accepter cette décision revient à renoncer à notre conviction qu’un processus transparent, juste et équitable est le meilleur moyen d’accéder au pouvoir ».

C’est pourquoi, annonce-t-il dans la foulée, « l’UFDG et l’ANAD, profondément attachés au respect des règles et principes de la démocratie et de  l’Etat de droit, rejettent catégoriquement les faux résultats de l’élection présidentielle  du 18 octobre proclamés par la CENI et validés par la Cour constitutionnelle ».

A ses compatriotes, il indique : « J’ai gagné cette élection grâce à votre confiance et je vous invite à défendre vos suffrages par tous les moyens légaux » avant de préciser « cet appel s’adresse également à tous les guinéennes épris de justice et de démocratie, notamment ceux qui sont opposés au troisième mandat ».

Alpha Condé après sa victoire, s’engage à gouverner autrement

Après la confirmation de sa victoire par la cour constitutionnelle samedi à l’élection présidentielle, Alpha Condé a pris la parole depuis le palais Sékhoutouréyah. En présence de la première dame de la République, le chef de l’Etat s’est engagé à gouverner autrement durant les six prochaines années.

« L’impunité est finie, le copinage est fini, le népotisme est fini, le détournement des biens de l’Etat aussi », a annoncé le président Condé, avant de préciser « qu’il n’y aura plus de pagaille en Guinée. Il n’y aura aucune zone de non-droit ».

Désormais, a-t-il promis aux guinéens, « on va commencer à faire des contrôles. Tous ceux qui ont construit de grandes villas, on va enquêter pour savoir comment ils les ont construites. Est-ce avec leur salaire ou un prêt bancaire ? Cela concerne tout le monde, opposition et mouvance présidentielle ».

Alpha Condé affirme que « l’argent de la Guinée doit servir désormais le peuple de Guinée. Notre mandat, c’est d’améliorer le panier de la ménagère. Tous ceux qui ont pris des biens de l’Etat, des maisons et autres, on va les récupérer. Qu’ils soient de l’opposition ou de la mouvance. J’ai été très clair. Personne n’est au-dessus de la Guinée »

« On a pillé ce pays alors qu’il est très riche. Le président Chirac me disait que parmi toutes les colonies françaises, c’est la Guinée qui avait le plus grand avenir. S’il plait à Dieu, nous allons avoir cet avenir », a-t-il conclu.

contentieux électoral :voici ce que l’UFDG demande à la Cour constitutionnelle

Le parti de Cellou Dalein Diallo a déposé devant la Cour Constitutionnelle une requête aux fins de contestation des résultats provisoires de l’élection présidentielle du 18 octobre, publiés par la CENI (commission électoral nationale indépendante),donnant Alpha Condé vainqueur de la présidentielle du 18 octobre.

L’Union des forces démocratiques de Guinée (UFDG), dans sa requête, indique à la Cour constitutionnelle qu’en dehors des localités où la violence, les arrestations arbitraires, les intimidations et menaces ont empêché les militants de l’opposition de se rendre aux urnes, les guinéens se sont fortement mobilisés pour aller voter.

Il note que les opérations de vote proprement dites se sont globalement bien déroulées. Selon l’UFDG, c’est après la fermeture des bureaux de vote que la « machine de la fraude a été mise en mouvement par l’administration électorale en complicité avec des fonctionnaires civils et militaires dans le but de travestir les suffrages des électeurs par la modification des résultats issus des bureaux de vote en faveur du candidat du RP, Alpha Condé,  au détriment de Cellou Dalein Diallo ».

Dans sa requête de 37 pages, le parti évoque des bourrages d’urnes en « faveur du candidat du RPG dans certaines préfectures du pays, surtout en Haute Guinée et en Guinée forestière, comme en témoignent les photos, les vidéos  qui circulent sur le net ainsi que les procès-verbaux de constat d’huissier sans aucune réaction de la CENI ».

Il fait cas de la « délocalisation du dépouillement des urnes hors de plusieurs bureaux de vote. Lorsque les tendances du vote étaient jugées favorables au candidat de l’UFDG, le dépouillement n’a pas été effectué sur place comme le prévoit le Code électoral, mais dans des endroits auxquels les représentants du candidat ont été empêchés, par divers moyens, d’accéder (préfecture, garnisons militaires, communes etc.). Il en été ainsi dans plusieurs localités du pays (Nzérékoré, Dubréka, Yomou, Manéah, etc ».

Se basant sur un système de centralisation informatisé qu’il a mis en place pour collecter et comptabiliser les résultats issus des urnes suite aux opérations de dépouillement effectuées par bureaux de vote, l’UFDG assure que la « totalisation des résultats sur la base de 84,49% des procès-verbaux collectés donne une victoire au 1er tour du candidat de Cellou Dalein à 53,84%’’.

« Il est important de noter qu’en considérant que les 15,51% de suffrage issus des BV non collectés en Haute Guinée, Basse Guinée et en région Forestière avec le taux de participation moyen de 65,66% sont intégrés, le candidat de l’UFDG est toujours vainqueur dès le 1er tour avec 52,88% tandis que celui du RPG a un score de 46,72% », indique le parti aux juges constitutionnels.

Il demande à la Cour constitutionnelle d’annuler « les PV de centralisation des résultats des circonscriptions électorales de Kankan, Siguiri, Mandiana, Kérouané, Kouroussa et Faranah ; d’ordonner la réintégration des PV des résultats des bureaux de votes illégalement annulés ou écartés au niveau des CACV des circonscriptions électorales de Nzérékoré, Matoto, Matam, Kaloum, Dixinn, Fria, Kindia, Koundara, Dubréka et Boké et déclarer Monsieur Mamadou Cellou Dalein Diallo élu président de la République avec un minimum de 53,84% des suffrages valablement exprimés ».

Cellou Dalein sur la confirmation de Mohamed Lamine Bangoura : «La République est en danger…»

Conakry (journaldeconakry.com) – Le président de la République Alpha Condé a confirmé Mohamed Lamine Bangoura au poste de président de la cour constitutionnelle dans la soirée du mercredi 03 octobre 2018.

Au cours d’une rencontre de l’opposition républicaine ce  jeudi, le chef de file de l’opposition guinéenne a réagi à cette décision.

Cellou Dalein Diallo a qualifié cet acte du président Alpha Condé de «parjure». Pour lui, depuis le début de la crise qui secoue la Cour constitutionnelle, il y a eu trois actes illégaux qui ont été posés.

« Il y a eu trois actes irréguliers, illégaux qui ont été posés, le premier acte, c’est la destitution du président de la Cour constitutionnelle, le deuxième acte, c’est l’élection d’un nouveau président, le troisième acte qui est plus grave, c’est le décret pris par le président de la République qui doit veiller sur le bon fonctionnement des institutions. Ce sont des actes illégaux, non conformes à la constitution, non conforme à la loi organique portant création, organisation et fonctionnement de la cour constitutionnelle », a déclaré le président de l’union des forces démocratiques de Guinée (UFDG) tout en rappelant les conditions de destitution du président de la Cour constitutionnelle sont illégales.

« La loi a encadré la destitution du président de la Cour constitutionnelle, il peut être destitué mais la loi l’a bien encadré, il doit être destitué dans trois cas : pour incapacité physique ou mentale constatée par un collège de médecins assermentés, pour parjure, crime ou délit, donc il n’est justiciable que devant la cour suprême, il n’est pas justiciable devant ses collègues. Seule la Cour suprême est compétente pour qualifier ses fautes et le juger », a-t-il rappelé.

Par ailleurs, le leader de l’UFDG a indiqué que cette confirmation du président de la Cour constitutionnelle met en danger le processus électoral. « Malgré tout, Monsieur Alpha condé trouve qu’il peut prendre un décret pour valider cette irrégularité, c’est un parjure parce qu’il a juré sur la Constitution de respecter et de faire respecter la constitution. Face à cette situation qui met en danger même le processus électoral, parce que la Cour constitutionnelle doit se prononcer aussi bien sur la constitutionnalité des lois que sur le contentieux électoral mais ce sont des gens inféodés qui exécutent aveuglement les instructions de l’exécutif. Comment voulez-vous que les partis politiques qui se battent pour participer aux débats et aux élections dans ce pays fassent confiance à une telle Cour? », S’interroge t- il.

Cellou Dalein Diallo a annoncé une réaction forte de l’opposition républicaine. « La république est en danger, l’opposition républicaine réagira de la manière la plus forte contre cette violation de la constitution de notre pays, nous allons entreprendre des consultations avec les forces vives, avec tous les patriotes déterminés à défendre la constitution, à défendre la légalité pour qu’ensemble nous puissions opposer à cette forfaiture la réaction qui convient et croyez-moi qu’Alpha Condé trouvera les patriotes guinéens sur son chemin, dans sa tentative de tripatouiller la constitution pour s’offrir un troisième mandat » a déclaré Cellou Dalein Diallo,  président de l’UFDG, chef de file de l’opposition guinéenne.

Mohamed Lamine Bangoura confirmé président de la cour constitutionnelle 

Conakry (journaldeconakry.com) – Sans surprise, le Chef de l’Etat, le Pr Alpha Condé, vient de  confirmer, par décret, l’élection de Mohamed Lamine Bangoura en tant que président de la cour constitutionnelle. La nouvelle a été annoncée ce mercredi soir à la télévision nationale.

Dans le même décret, le président de la république a confirmé Amadou Diallo, vice-président de la cour constitutionnelle.

Les deux hommes, Mohamed Lamine Bangoura et Amadou Diallo, ont été élus la semaine dernière par les sept membres de la cour constitutionnelle, suite à une fronde engagée par ces derniers contre Kèlèfa Sall, qu’ils ont destitué quelques jours plutôt, à la suite d’une plénière.

Théoriquement, la page Kèlèfa Sall est donc tournée, en attendant la réaction de l’opposition et de la société civile, qui comptent déclencher des actions de protestation contre cette destitution de Kelefa Sall.

Dors et déjà, l’opposition  à travers la voix de Dr Fode Oussou Fofana vice-président de l’UFDG annonce que « ce décret ne passera pas ».

Il faut souligner qu’avant même le décret de sa confirmation, Mohamed Lamine Bangoura a participé aux festivités marquant le 60ème anniversaire de la République de Guinée. Il était assis à la loge officielle à côté des présidents des autres institutions.

Affaire à suivre !

Mohamed Lamine Bangoura élu président de la cour constitutionnelle 

Conakry (journaldeconakry.com) – Les conseillers frondeurs de la cour constitutionnelle viennent de mettre leur menace en exécution. En effet, les sept conseillers viennent de rendre public un communiqué annonçant l’élection d’un nouveau président de ladite cour.
Un communiqué par lequel, la cour porte à la connaissance de l’opinion publique nationale et internationale de l’élection de Mohamed Lamine Bangoura en qualité de président de la cour constitutionnelle ce vendredi 28 septembre 2018.
Les conseillers disent se référer à l’article 10 de la loi organique L/2011/006/CNT du 10 mars 2011, portant organisation et fonctionnement de la cour constitutionnelle et le dispositif de l’arrêt RI 001 du 12 septembre 2018.
Dans le même communiqué, la cour constitutionnelle, institution gardienne de la constitution, se dit prête à assumer avec dignité et responsabilité les compétences et attributions à elle conférées par la constitution et les lois de la République.
Seulement, joint par certains de nos confrères ce matin, le président évincé de la cour constitutionnelle Kelefa Sall a dit être dans l’attente des documents lui annonçant l’élection de son remplaçant.
«Quand le moment sera opportun, je verrai ce que je peux dire, mais pour le moment, je suis sous le coup de deux serments: mon serment de magistrat qui a valu ma présence ici, et mon serment de membre de la cour constitutionnelle. Mon second serment m’interdit de me prononcer sur ce qui relève de compétences de la cour constitutionnelle»,  a-t- il dit à nos confrères.

Crise à la cour constitutionnelle : le balai citoyen projette d’autres manifestations

Conakry (journaldeconakry.com) La cellule balai citoyen était de nouveau face à la presse ce 21 vendredi 21 septembre 2018 à Conakry.

Objectif, faire le bilan du sit-in organisé le mercredi dernier et annoncé une série de manifestations prévues dans les cinq communes de Conakry la semaine prochaine.

« Nous saluons la forte adhésion, soutien et mobilisation des forces vives de la nation (partis politique, syndicats, organisations de la société civile, médias, profession libérale, citoyennes et citoyens engagés), lors du sit-in du mercredi 19 septembre 2018. Tous et toutes, plus mobilisé que jamais dans cette lutte noble et difficile d’instauration d’un Etat de droit qui exige plus de sacrifices des hommes et femmes de cette nation. Les intimidations, menaces ou tentatives de déstabilisation ne marcheront pas, car rien ne sera comme avant », déclare François Kolié, porte-parole de la cellule balai citoyen.

Poursuivant son intervention, il a annoncé que le 24 septembre prochain, une rencontre citoyenne de sensibilisation sera organisée dans les communes de Kaloum et Matam ; le 25 septembre dans les communes de Dixinn, Ratoma et Matoto. Le 26 septembre, une journée ville morte sur toute l’étendue du territoire national. Et 27 septembre, une marche citoyenne dans les cinq commune de Conakry, dont le point de rencontre sera devant la cour constitutionnelle.

Selon le porte-parole du Balai Citoyen, une lettre d’information à été envoyée au président de conseil de ville, le général Mathurin Bangoura pour la sécurisation de la dite marche.

Par ailleurs, l’administrateur général de balai citoyen, Sékou Koundouno, a annoncé avoir adressé une lettre au président de la République sur la crise que traverse la cour constitutionnelle pour, dit il, solliciter  son intervention sur la crise au niveau de la cour constitutionnelle conformément à la constitution guinéenne dans son article 45 aliéna 3.

Et d’ajouter « Nous vous exhortons en temps que garant des institutions, a faire valoir vos prérogatives pour éviter à la nation des tensions sociales qui puissent occasionnées une instabilité sociale, politique et économique qui risquerait de remettre en cause vos innombrables efforts dans le cadre de la prévention de la paix, la quiétude sociale, la démocratie et la bonne gouvernance », a indiqué Sekou Koundouno, administrateur général de la cellule balai citoyen.

Destitution du kellefa Sall à la cour constitutionnelle: le barreau de Guinée s’oppose  et dénonce une violation des règles en la matière

Le barreau de Guinée a animé une conférence de presse ce mardi 18 septembre 2018 à Conakry. Objectif : se prononcer sur la crise qui mine la cour constitutionnelle notamment la destitution de Kelefa Sall à la présidence de l’institution.

Lors de la conférence, le président de l’ordre des avocats de Guinée Mohamed Traoré a dénoncé le non-respect de la loi en vigueur: « La notion d’empêchement ici, nous ramène à l’incapacité physique ou mentale qu’une personne a à assumer une fonction et cette incapacité physique ou mentale doit être attestée par un collège de médecins parce qu’il s’agit d’une correction éminemment technique. Partant de là est ce qu’on peut dire que la cour constitutionnelle où les huit juges constitutionnels aient retiré leur confiance au président de l’institution constitue un empêchement. La réponse, elle est non sans ambiguïté », précise le président de l’ordre des bâtonniers de Guinée.

Lors de la prestation de serment du président de la République en 2015 au compte de son deuxième mandat, Kelefa Sall avait conseillé  à Alpha Condé de ne pas accepter les sirènes révisionnistes. Pour beaucoup d’observateurs, ce discours serait aujourd’hui à la base de cette crise à la cour constitutionnelle. Le président de l’ordre des bâtonniers de Guinée estime que ce discours n’a rien à voir dedans. « La question du débat relatif au discours de 2015, à mon avis c’est un faux débat. Il faut se centrer sur ce qui est le véritable problème c’est à dire le respect de la légalité. Le véritable problème c’est de faire en sorte que nous ayons des institutions crédibles. »

Le Barreau de Guinée a invité les membres de la cour constitutionnelle à être exemplaires et légalistes et d’éviter de se donner en spectacle devant la communauté nationale et internationale.

Le président de la Cour constitutionnelle destitué 

Kélèfa Sall a été démis de ses fonctions à l’issue d’une assemblée plénière réunissant lundi huit commissaires sur les neuf que compte la Cour.

Kélèfa Sall a été démis de ses fonctions de président de la Cour constitutionnelle à l’issue d’une assemblé plénière de l’institution tenue lundi à Conakry. Les huit commissaires sur neuf ont décidé de le destituer de ses fonctions de président pour non respect de la procédure de renouvellement des conseillers. Kélèfa Sall est accusé également d’avoir violé les statuts et règlement intérieur de la Cour.

« Elle (la Cour) a en conséquence, décidé à la majorité, la destitution de Monsieur Kéléfa Sall de ses fonctions de Président », a-t-elle annoncé dans un communiqué.

Dans le même communiqué, la Cour Constitutionnelle dit avoir été informée de « la décision unilatérale prise par le Président de la Cour, Monsieur Kéléfa Sall, d’organiser lundi 05 mars, à 10h 30 minutes, dans la salle d’audience, le renouvellement par tirage au sort du tiers de ses membres. En raison du caractère inconstitutionnel et illégal de cette décision, les conseillers se sont réunis en audience plénière lundi 05 mars et ont décidé d’ajourner purement et simplement le tirage au sort ».

« Les conseillers ont été informés par la suite que le Président, Monsieur Kéléfa Sall, a organisé seul dans son bureau un « tirage au sort » en violation de la Constitution, de la loi organique L/2011/06/CNT du 10 mars 2011 portant organisation et Fonctionnement de la Cour Constitutionnelle et du Règlement Intérieur de la Cour Constitutionnelle », indique ledit communiqué.

Plus loin, les huit membres ont souligné que le « tirage au sort » auquel le Président a procédé est nul et de nul effet.

Selon les membres de la Cour, une nouvelle date sera communiquée ultérieurement pour le renouvellement inclusif du tiers de ses membres dans les conditions conformes à la Constitution.