Expulsion de Barbara Manzi : L’Onu recadre le Burkina

Le gouvernement burkinabè accuse la diplomate d’avoir décidé « unilatéralement » du retrait du personnel non essentiel du Système des Nations unies dans le pays.L’Organisation des Nations unies a réagi à la décision du gouvernement de transition d’expulser la coordonnatrice de ses agences au Burkina Faso. « Le Secrétaire général (de l’Onu) a appris avec regret que, le 23 décembre, le gouvernement de transition du Burkina Faso a déclaré persona non grata la Coordonnatrice résidente/Coordonnatrice humanitaire des Nations unies et responsable désignée dans le pays, Madame Barbara Manzi », a rapporté Stéphane Dujarric, porte-parole de António Guterres.

M. Dujarric a expliqué que la doctrine de persona non grata ne s’applique pas aux fonctionnaires onusiens, ajoutant que ces derniers ne sont responsables que devant l’Onu et que seul le Secrétaire général est habilité à décider du retrait de tout agent, « après une enquête minutieuse ».

« Les États membres des Nations unies s’engagent à respecter leur caractère exclusivement international. Conformément à l’article 105 de la Charte, l’Organisation bénéficie de privilèges et immunités, y compris le droit pour ses fonctionnaires de rester au Burkina Faso afin d’exercer leurs fonctions au nom de l’Organisation », a insisté le porte-parole de M. Guterres.

Le gouvernement du Faso a déclaré la Coordonnatrice du système des Nations unies « persona non grata » et demandé son départ du pays, vendredi 23 décembre 2022. Il lui a reproché sa « décision unilatérale » de retirer les familles des diplomates du système des Nations unies à Ouagadougou et ses liens supposés avec des « chefs terroristes » dans le pays.

Selon Stéphane Dujarric, le Secrétaire général de l’Onu qui a salué « l’engagement et le professionnalisme de Madame Manzi », a « pleinement confiance » dans le Système des Nations unies au Burkina. A l’en croire, Mme Manzi, en poste depuis août 2021, s’est efforcée de travailler avec les autorités de la transition afin d’appuyer les efforts de développement et de fournir une assistance humanitaire « indispensable ».

Le Secrétaire général, Antonio Guterres et le gouvernement burkinabè ont réitéré leur engagement à continuer à travailler ensemble.

L’expulsion de Mme Manzi intervient moins de 48 heures après celle de deux citoyens français soupçonnés d’espionner l’armée.

Burkina : La Coordonnatrice de l’Onu a quitté le pays

Les Nations unies ont regretté la décision du gouvernement burkinabè d’expulser Barbara Manzi.La Coordonnatrice du Système des Nations unies a quitté le territoire burkinabè dans la nuit du vendredi 23 au samedi 24 décembre 2022, a appris APA de sources concordantes.

Un fonctionnaire onusien a expliqué que Barbara Manzi s’est rendue à l’aéroport en compagnie de représentants d’agences de l’Onu et d’officiels burkinabè.

« L’avion à bord duquel Mme Manzi devait voyager est arrivé dans la nuit. Je pense qu’il a été affrété par l’Onu. Il a redécollé plus tard au petit matin », a précisé à APA une source basée à l’aéroport international de Ouagadougou.

Barbara Manzi a été déclarée, vendredi 23 décembre 2022, persona non grata au Burkina Faso. Le gouvernement lui a reproché sa « décision unilatérale » de faire évacuer le personnel non essentiel du Système des Nations unies et ses liens supposés avec des « chefs terroristes » dans le pays.

Ce samedi matin, l’Onu a regretté la décision du gouvernement burkinabè qui, selon elle, n’est pas habilité à prendre une telle sanction.

Barbara Manzi a été nommée en août 2021 par le Secrétaire général des Nations unies, António Guterres. Elle assurait aussi le poste de Coordonnatrice de l’action humanitaire au Burkina Faso.

Burkina: les raisons de l’expulsion de la diplomate onusienne

Barbara Manzi a été priée de quitter le pays ce vendredi 23 décembre 2022.Le gouvernement burkinabè reproche à la Coordonnatrice du Système des Nations unies deux principaux griefs, selon les explications de la ministre des Affaires étrangères, Olivia Rouamba qui s’est exprimée sur la télévision nationale.

Le premier reproche porte sur la « décision unilatérale » de Barbara Manzi de vouloir faire évacuer les familles des personnels des 33 agences onusiennes présentes à Ouagadougou qu’elle a jugé « invivable » à cause du contexte sécuritaire.

La ministre a indiqué que la Coordonnatrice résidente avait approché son département pour lui faire cas de cette situation, disant s’appuyer sur des « sources sûres ». Le gouvernement lui avait demandé des indicateurs et des preuves qu’elle « n’a jamais » apportés.

La cheffe de la diplomatie burkinabè a fait savoir qu’une mission onusienne devrait séjourner en janvier 2023 à Ouagadougou afin de juger de la pertinence des remarques de madame Manzi.

« A notre grande surprise, nous recevons aujourd’hui une note de Barbara Manzi qui a fait cas de l’évacuation des familles des diplomates du Système des Nations unies à Ouagadougou pour raison sécuritaire », a déploré Olivia Rouamba, soulignant une « décision unilatérale » et « inconcevable ».

« Le président Ibrahim Traoré a contacté le Secrétaire général de l’Onu, Antonio Guterres, avant hier (mercredi 21 décembre 2022) et qui dit ne pas être au courant d’une telle décision », a indiqué Mme Rouamba.

Le second grief fait à Barbara Manzi est lié à ses propos et ses attitudes en lien avec le contexte sécuritaire au Burkina Faso. « Il nous était revenu que Barbara Manzi prédisait le chaos au Burkina Faso dans les prochains mois », a poursuivi la cheffe de la diplomatie burkinabè.

Olivia Rouamba a ajouté qu’au cours d’une audience, « Barbara Manzi n’a pas manqué de nous dire qu’elle est en attache avec des chefs terroristes au Burkina ». La diplomate en veut pour preuve les facilités que la Coordonnatrice du Système des Nations unies avait pour aller à Djibo et revenir sans être inquiétée, alors que les soldats burkinabè n’ont pas cette possibilité.

« Nous devrions prendre nos responsabilités », a insisté Mme Rouamba, qui a précisé que la décision de l’expulser est liée uniquement à « l’individu qui n’est pas en phase avec la vision du moment du Burkina (…) Sinon nous gardons toujours une très bonne coopération avec les Nations unies qui constituent une entité de référence. Barbara Manzi jette du discrédit sur le pays et décourage de potentiels investisseurs. Ce qui ternit l’image du pays ».

Barbara Manzi a été nommée en août 2021 par le Secrétaire général des Nations unies, António Guterres. Elle assurait aussi le poste de Coordonnatrice de l’action humanitaire au Burkina Faso.

Burkina : Deux citoyens français expulsés pour « espionnage »

Ils portaient un intérêt aux activités de Forces de défense et de sécurité (FDS).Deux citoyens français interpellés pour « activités d’espionnage » ont été expulsés du territoire burkinabè, dans la nuit du samedi 17 au dimanche 18 décembre 2022, a rapporté l’Agence d’information du Burkina (AIB), ce mercredi 21 décembre 2022.

Plusieurs sources concordantes qui ont confirmé l’information à APA ont indiqué que les ressortissants français avaient montré « un intérêt pour les activités des Forces de défense et de sécurité (FDS) ».

« Ils se sont rapproché de plusieurs soldats et ont posé de nombreuses questions sur leurs sorties et entrées, les sites de formation, les équipements… C’est ce qui a éveillé nos soupçons », a soutenu une source.

Une autre a expliqué que le consulat général de France, basé à Ouagadougou, a adressé une note verbale, le samedi 17 décembre, dans la matinée, au ministère des Affaires étrangères pour lui faire part de l’arrestation de deux ressortissants français. Dans la note, le consulat a exigé à connaitre la date réelle et les raisons de leur interpellation et leur lieu de détention.

Aucune réponse ne lui a été donnée, a ajouté notre source qui a affirmé que le gouvernement a ordonné leur expulsion du pays.

Ce n’est pas la première fois que la France est accusée d’ « espionner l’armée ». En novembre 2019, l’Etat-major des armées avait mis garde contre le survol de son territoire par des avions militaires français après que des « aéronefs non identifiés » aient survolé des bases et zones d’opération de l’armée burkinabè. Des instructions avaient été données aux soldats de les « considérer comme ennemis et les traiter comme tels ».

L’expulsion des deux citoyens français intervient en plein brouille diplomatique entre le Burkina et la France. Depuis le 30 septembre 2022, des manifestants s’en sont pris à plusieurs reprises aux enseignes diplomatiques français. Ils exigent aussi le départ des soldats français basés à Ouagadougou, sur fond de réclamation de la Russie.

Burkina : Une délégation ghanéenne à Ouagadougou

Le président ghanéen, Nana Akufo Addo avait accusé le Burkina d’avoir fait appel à la société paramilitaire privée russe, Wagner, contre une mine dans le sud du pays.Le ministre ghanéen de la Sécurité nationale, Albert Kan Dapaah, a conduit une délégation d’officiels à Ouagadougou, a appris APA ce mercredi 21 décembre 2022 de sources concordantes. 

Arrivée tôt ce matin, la délégation est composée de près d’une dizaine de personnalités dont le général Francis Adu-Amanfoh, Conseiller spécial du président ghanéen sur l’Initiative d’Accra, le chef d’état-major de l’armée du Ghana et des diplomates. 

« C’est certainement pour raffermir les liens de coopération et dissiper les zones d’ombre dans les liens de coopération, suite aux échanges de coups de gueule de la semaine, afin de présenter des excuses officielles », a affirmé APA, un porte-parole du ministère burkinabè des Affaires étrangères.

La semaine dernière, en marge du sommet États-Unis-Afrique, le président ghanéen, Nana Akufo-Addo a indiqué que le Burkina a acté le déploiement des forces du groupe russe de sécurité privée Wagner en contrepartie d’une mine dans le sud de son territoire.

Le gouvernement burkinabè a « désapprouvé », le 16 décembre dernier, les propos du président ghanéen sur « les supposés liens du Burkina Faso avec Wagner ». Il l’a signifié à l’ambassadeur du Ghana « convoqué en urgence » au ministère des Affaires étrangères et rappelé son diplomate à Accra. 

Le ministre en charge des Mines, Simon Pierre Boussim a démenti l’octroi d’une mine au groupe Wagner en échange de ses services dans le cadre de la lutte contre le terrorisme.

Burkina : « Nous aimerions que la Russie prenne la place qui lui revient dans mon pays » (Premier ministre)

Le chef du gouvernement de Transition a accordé une interview à la chaîne russe, Rt France, au cours d’une « visite secrète » à Moscou. Diffusée ce mardi 20 décembre 2022, il a appelé au renforcement des relations entre les deux pays et invité la Russie à s’engager plus dans la lutte contre le terrorisme au Burkina.Le Burkina Faso souhaite que la Russie devienne « un allié » dans le domaine de la lutte contre le terrorisme, « comme tous nos partenaires », a affirmé Me Apollinaire Kyelem de Tambèla. Il a dit avoir rencontré plusieurs personnalités russes avec qui il a parlé de lutte contre les groupes armés djihadistes qui écument le pays depuis plus de sept ans.

« Actuellement la priorité des priorités c’est le domaine sécuritaire, donc nous en avions discuté. Nous espérons que d’ici quelques temps seulement nous allons gérer ce problème mais au delà de ça il faut que nos relations se poursuivent », a indiqué le Premier ministre.

Au-delà de la question sécuritaire, Me Kyelem de Tembela a insisté sur le renforcement des « relations de coopération dans tous les domaines possibles entre la Russie et le Burkina Faso ».

Il a énuméré, entre autres, les échanges commerciaux, de la culture, des transports, de la santé… « Nous aimerions que ces relations se renforcent davantage, c’est la raison de ma présence ici à Moscou », a-t-il expliqué.

Il a regretté que les relations entre les deux nations se soient détériorées après la chute de l’union soviétique mais aussi le changement de régime au Burkina, en référence à l’assassinat de Thomas Sankara en octobre 1987.

« Sous le président Thomas Sankara, les relations étaient suivies entre l’union soviétique et le Burkina Faso (…). La compagnie soviétique aeroflotte venait à Ouagadougou et tout ça s’est arrêté. Il y avait une ambassade, un centre culturel soviétique au Burkina Faso et à un moment donné, tout cela s’est arrêté », a détaillé Apollinaire Kyelem de Tambela qui a plaidé surtout pour une réactivation des relations entre ces deux nations.

Appolinaire Kyelem de Tembela a estimé que la Russie est une grande nation alors qu’elle est «  pratiquement inexistante » au pays des hommes intègres.

« Nous aimerions que la Russie prenne la place qui lui revient en tant que grande nation dans mon pays parce qu’il y a une expérience de la Russie et nous aimerions qu’elle partage cela avec nous », a-t-il laissé entendre.

La sortie du Premier ministre intervient alors Ouagadougou est le théâtre de plusieurs manifestations, réclamant des relations plus poussées avec Moscou depuis le 30 septembre, marquant la prise du pouvoir par le capitaine Ibrahim Traoré.

Mali : que cache l’interdiction d’activités des ONG ?

Bamako chercherait à renforcer son contrôle sur tous les financements internationaux destinés au pays selon Julien Antouly, doctorant en droit international au Centre de droit international de Nanterre (France).Le 21 novembre dernier, Bamako a suspendu les activités, sur le territoire malien, de toutes les organisations non gouvernementales qui bénéficient d’un soutien de Paris. Cette décision qui concerne à ce jour « 294 associations et ONG », faisait suite à la suspension de l’aide française au développement destinée à ce pays de l’Afrique de l’ouest. Dans cette même lancée, les autorités maliennes ont interdit, jeudi 15 décembre, l’ONG suisse, Appel de Genève, d’intervenir sur le territoire national à cause de « l’exercice d’activités illicites ».

Même si ces multiples interdictions s’inscrivent dans un contexte tendu entre les autorités de la transition du Mali et plusieurs pays occidentaux, Julien Antouly, doctorant en droit international au Centre de droit international de Nanterre, en France, y voit une volonté de Bamako de mieux contrôler les ressources financières des ONG.

« Au-delà de l’interdiction des financements français, le gouvernement souhaite en réalité renforcer le contrôle sur tous les financements internationaux. Ces dernières semaines, il a demandé à plusieurs États européens de fournir des listes des ONG financées au Mali », écrit-il sur Twitter.

Il rappelle que le 15 décembre dernier, le Ministère de l’Administration du Territoire et de la Décentralisation (MATD) a également annoncé de nouvelles « conditionnalités » pour les associations étrangères, qui doivent faire valider toutes leurs sources de financements, ainsi que les financements qu’elles donnent aux associations nationales.

De même, poursuit-il, une commission de « coordination, d’évaluation, de suivi et de contrôle des associations et ONG » a été créée pour renforcer le contrôle des activités. De nouvelles obligations de reporting (rapports activités et financier mensuel) sont également exigés des organisations non gouvernementales.

Julien Antouly relève que l’interdiction annoncée de Geneva Call (Appel de Genève) démontre que toutes les associations étrangères sont concernées, et que le gouvernement n’hésitera pas à prononcer des expulsions à l’encontre de certaines ONG.

« En bref, l’interdiction des financements français n’est pas seulement une réaction directe à la suspension de l’aide publique au développement par la France, elle s’inscrit dans une tendance plus large et plus profonde de renforcement du contrôle sur les ONG et les financements étrangers », analyse-t-il..

Le 29 novembre 2022, le ministère malien des Affaires religieuses, du Culte et des Coutumes avait demandé aux responsables de la grande mosquée de Bamako de clarifier la provenance des fonds destinés à la construction d’un bâtiment évalué à plus de deux cent millions de FCFA dans l’enceinte de ladite mosquée.

Sahel : Washington pour une approche globale de la lutte contre le terrorisme

Le contre-terrorisme ne peut réussir par la seule force et les mesures de sécurité dures selon la sous-secrétaire d’État américaine, Victoria Nuland.Dans le combat contre le jihadisme au Sahel, le recours exclusif à la force a montré ses limites. Les importants moyens militaires déployés sur le terrain n’ont pas permis de freiner l’expansion des groupes armés et l’amplification de leurs attaques. Partant de ce constat, la sous-secrétaire d’État américaine, Victoria Nuland, a plaidé, jeudi à Washington, pour un changement d’approche.

« Nous avons vu à maintes reprises que le contre-terrorisme ne peut réussir par la seule force et les mesures de sécurité dures. Comme on me l’a rappelé lors de mes récents voyages au Burkina Faso, au Mali, en Mauritanie et au Niger, pour être vraiment efficace, comme beaucoup l’ont dit, la lutte contre le terrorisme doit s’inscrire dans un effort de l’ensemble du gouvernement et de la société », a-t-elle déclaré.

Les limites du tout sécuritaire

S’exprimant lors d’un briefing de haut niveau du Conseil de sécurité des Nations Unies sur la lutte contre le terrorisme mondial, Mme Nuland a indiqué que les partenaires internationaux doivent favoriser la bonne gouvernance, le respect des droits de l’homme, l’accès à l’éducation, aux soins de santé et aux opportunités économiques s’ils veulent arriver à bout de ce fléau.

« Nous devons soutenir les gouvernements et leur capacité à répondre aux besoins de leurs citoyens. C’est la clé pour briser le cycle de l’extrémisme violent », a-t-elle insisté.

Citant l’exemple du Niger, Victoria Nuland a fait remarquer que le soutien aux forces de sécurité bien qu’important et primordial pour ralentir les activités groupes jihadistes, n’est pas suffisant dans un pays où la moitié des enfants ne sont pas scolarisés.

A l’en croire, le manque d’éducation est un moteur de la prochaine génération d’insécurité et de terrorisme. Elle a ainsi souligné la nécessité de faire en sorte que les femmes et les filles aient un accès sûr à l’éducation, aux soins de santé et aux opportunités économiques, et que leurs communautés et leurs pays soient plus stables et plus prospères.

« C’est pourquoi nous nous concentrons sur la mise en œuvre du cadre mondial actuel et solide de lutte contre le terrorisme, axé sur une approche globale de la société », a-t-elle dit.

Respect des droits humains 

Par ailleurs, la diplomate américaine a déploré les tentatives visant à saper les avancées en matière de genre, de société civile et de droits de l’homme réalisées dans les résolutions du Conseil de sécurité et dans la Stratégie antiterroriste mondiale, menées par certains Etats membres de l’Onu.

« Il est essentiel que les campagnes antiterroristes ne servent pas de prétexte aux États membres pour violer eux-mêmes les libertés fondamentales », a-t-elle soutenu.

La diplomate américaine a enfin annoncé que l’Assemblée générale de l’Onu examinera, l’année prochaine, la stratégie mondiale de lutte contre le terrorisme.

Visas Schengen: fin de la crise Maroc-France

Des mesures avec nos partenaires marocains pour la reprise normale et complète des activités consulaires entre les deux pays, a souligné la ministre française des Affaires étrangères.La crise autour des visas octroyés au Maroc pour entrer en France semble toucher à sa fin. C’est ce qui ressort des déclarations de la ministre française des Affaires étrangères en déplacement à Rabat pour préparer la visite d’Etat du président français, Emmanuel Macron, prévue début 2023.

« Nous avons pris des mesures avec nos partenaires marocains pour la reprise normale et complète des activités consulaires entre les deux pays. Notre objectif est de relancer les échanges humains entre le Maroc et la France et de favoriser encore davantage cette imbrication profonde de nos sociétés qui fait que nous avons toujours eu des relations solidaires »,  Catherine Colonna, en marge du point de presse tenu avec son homologue marocain, Nasser Bourita.

Pour rappel, Paris a diminué de moitié les visas octroyés au Maroc. « Le Maroc s’est interdit officiellement de commenter, par respect, une décision unilatérale et souveraine (de la France) », a souligné de son côté Bourita.

Burkina: Akufo-Addo parlait de Wagner «au conditionnel» (diplomate)

Ouagadougou a rappelé son ambassadeur à Accra pour « consultation ».Le gouvernement burkinabè a désapprouvé, ce vendredi 16 décembre, les propos du président ghanéen, Nana Akufo-Addo sur les supposés liens du Burkina Faso avec la société paramilitaire russe, Wagner, a rapporté le ministère des Affaires étrangères.

Lors du sommet Etat-Unis-Afrique tenu récemment à Washington, le chef de l’Etat du Ghana a accusé le Burkina Faso d’avoir fait appel à Wagner dans la lutte contre les groupes terroristes, en lui offrant en contrepartie une mine d’or.

L’ambassadeur du Ghana à Ouagadougou, Boniface Gambila Adagbila a été convoqué à « une audience urgente ». Il a été reçu par le ministre délégué à la Coopération régionale, Jean Marie Traoré.

Le diplomate ghanéen a indiqué que cette sortie de son président ne visait pas à condamner le Burkina Faso, ni à semer le doute dans les esprits, mais l’intention était surtout d’attirer l’attention des partenaires afin de susciter un grand intérêt à l’endroit de ce pays d’Afrique de l’Ouest en proie à des attaques jihadistes.

« Les propos du président ghanéen étaient au conditionnel », a insisté M. Adagbila.

Quant à lui, le ministre délégué à la Coopération régionale a rappelé les liens historiques et de fraternité entre les deux pays, affirmant que le Ghana aurait pu entreprendre des échanges avec les autorités burkinabè sur la question sécuritaire afin d’avoir les « bonnes informations ».

« Il aurait été plus intéressant d’initier un dialogue entre les pays africains participants et non participants en prélude à ce sommet des États-Unis Afrique », a indiqué M. Traoré.

Lui et son hôte ont reconnu la nécessité pour les pays africains, en particulier ceux de la sous-région, de renforcer davantage leurs liens de solidarité et confraternité.

Le Lesotho veut récupérer des parties de son territoire en Afrique du Sud

Le parlement du Lesotho discutera au cours des deux prochaines semaines d’une motion visant à annexer des parties de l’Afrique du Sud qui, selon le royaume, étaient autrefois son territoire, selon des médias locaux.Enclavé dans le territoire de l’Afrique du Sud, le Lesotho veut reprendre son « dû ». Un avis publié dans la presse cette semaine, indique que Maseru souhaiterait récupérer son ancien territoire qui se trouverait dans cinq des neuf provinces d’Afrique du Sud.

« L’honorable Chambre décide, conformément à la section 1(2) de la Constitution, de déclarer que l’ensemble de l’État libre, certaines parties du Cap Nord, certaines parties du Cap Est, certaines parties de Mpumalanga et certaines parties de KwaZulu-Natal font partie du territoire du Royaume du Lesotho », détaille l’avis.

Portée par l’opposant Tsepo Lipholo, chef du mouvement Lesotho Covenant, la motion est conforme à la résolution 1817 (XVII) des Nations unies, adoptée par l’Assemblée générale des Nations unies en décembre 1962,  déclarant que certaines parties de l’Afrique du Sud appartenaient au Lesotho.

Historiquement, les Basotho se trouvaient dans l’État libre, le Cap oriental, le Cap du Nord, le Mpumalanga et certaines parties du KwaZulu-Natal. Mais, en raison de migrations forcées pendant les guerres, ils ont été contraints de se déplacer vers le nord, dans l’actuel Lesotho.

«Présence» de Wagner au Burkina: Ouagadougou demande des explications à Accra

Le président Ghanéen Nana Akufo-Addo a affirmé que les mercenaires de Wagner ont été déployés dans le pays en échange d’une mine.L’ambassadeur du Ghana au Burkina Faso Boniface Gambila Adagbila a été convoqué à une « audience urgente » ce vendredi matin, au ministère des Affaires étrangères, suite aux propos du président ghanéen Nana Akufo-Addo qui a assuré que le Burkina Faso a passé un accord avec le groupe russe de sécurité privée Wagner, a rapporté l’Agence d’informations du Burkina (Aib).

Elle a ajouté que Ouagadougou a également rappelé son diplomate à Accra, le Général Pingrenoma Zagré pour « consultation ».

Mardi 14 décembre, en marge du sommet États-Unis-Afrique, le président ghanéen Nana Akufo-Addo qui rencontrait le secrétaire d’Etat américain, Antony Blinken, s’est inquiété de la présence des forces du groupe russe de sécurité privée Wagner au sud du Burkina Faso, à la frontière de son pays.

« Aujourd’hui les mercenaires russes sont à notre frontière nord. Le Burkina Faso a maintenant conclu un arrangement avec le Mali pour que les forces Wagner présentes dans ce pays puissent intervenir au Burkina », a déclaré Akufo-Addo.

La possibilité de faire appel à Wagner pour aider le Burkina Faso en proie à des attaques jihadistes depuis sept ans, anime depuis plusieurs mois les débats et a valu des mises en garde des partenaires occidentaux.

Le ministère français des Affaires étrangères a déclaré jeudi que le gouvernement burkinabè était pleinement conscient des risques de travailler avec des mercenaires du groupe russe Wagner après la sortie du président Ghanéen.

« En ce qui concerne Wagner, notre message est bien connu, Wagner s’est distingué en Afrique par une politique de prédation, une politique de pillage, qui porte atteinte à la souveraineté des États… La milice Wagner s’est particulièrement distinguée au Mozambique, en République centrafricaine et au Mali ; cela est évidemment connu des autorités burkinabè », a indiqué porte-parole du ministère français des Affaires étrangères, Anne-Claire Legendre.

De retour d’un déplacement au Sahel, la sous-secrétaire d’État américaine, Victoria Nuland, avait pourtant déclaré en fin octobre dernier que le président burkinabè, Ibrahim Traoré, n’avait pas l’intention de faire appel au groupe paramilitaire russe Wagner.

Jusque-là, il y a aucune information officielle concernant un accord entre le groupe et le Burkina Faso, même si le Premier ministre Apollinaire Kyelem a récemment séjourné en Russie.

Burkina : Le Président du Parlement de la transition à Bamako

Pour son premier voyage à l’étranger, Ousmane Bougouma a choisi le Mali où il va rencontrer le Chef de l’Etat, Colonel Assimi Goïta et participer à la clôture de la session du Conseil national de la Transition malien.Le président de l’Assemblée législative de transition (ALT), Dr Ousmane Bougma, accompagné d’une délégation de députés, est arrivé ce mercredi 14 décembre à Bamako, pour une visite de 72h, a rapporté le Parlement.

Il a été accueilli à l’aéroport par son homologue, le président du Conseil national de la transition, le Colonel Malick Diaw.

« Pour sa première sortie officielle, le Dr Ousmane Bougma a fait le choix du Mali, pour selon lui, renforcer les liens d’amitié entre ces deux peuples qui partagent une histoire et une géographie commune », a expliqué le Direction de la communication de l’ALT, précisant que le Dr Bougouma va rencontrer le président du Mali le colonel Assimi Goïta avant d’échanger avec la diaspora Burkinabè. Il participera aussi à la clôture de la session parlementaire du Conseil national de la Transition (CNT).

Ce voyage du président de l’ALT à Bamako alimente encore les débats sur les velléités de rapprochement entre Ouagadougou et Moscou.

Le capitaine Ibrahim Traoré avait également effectué sa première visite à l’étranger à Bamako où il avait parlé de lutte contre le terrorisme avec le colonel Assimi Goïta et de coopération avec la Russie, selon des sources concordantes.

Covid-19 : don de 2 millions de doses de Pfizer à la Côte d’Ivoire

Ce nouveau don des Etats-Unis porte le total des dons de vaccins Covid-19 du gouvernement américain à 12,1 millions de doses, soit 47% de tous les vaccins Covid-19 acquis par l’Etat ivoirien.Ces dons démontrent l’engagement du gouvernement américain à travailler avec le gouvernement de la Côte d’Ivoire pour atteindre son objectif de vaccination contre la COVID-19, a déclaré Mme Joann Lockark, chargée d’Affaires de l’ambassade des États-Unis en Côte d’Ivoire.

« Je salue l’engagement et le travail acharné des médecins, des infirmières, des sage-femmes, des agents de santé communautaires et de tous ceux qui participent au quotidien à la vaccination contre la Covid- 19 », a dit Mme Joann Lockark.

Elle a affirmé que les Etats-Unis sont « fiers » d’être un partenaire de premier plan de la Côte d’Ivoire pour la vaccination contre la Covid-19 et ses efforts de riposte. Les Etats-Unis soutiennent également le pays pour la distribution de ces vaccins en toute sécurité et la formation des agents de santé.

Sous le leadership du ministère de la Santé, de l’hygiène publique et de la Couverture maladie universelle, la Côte d’Ivoire a récemment atteint une étape importante en vaccinant 52% de la population cible, l’un des taux de vaccination les plus élevés de la région ouest-africaine.

Ce dernier don de vaccins devrait accélérer les progrès vers l’objectif de vaccination complète des personnes âgées de 12 ans et plus (19 971 080 personnes), soit 70 % de la population ivoirienne.

GlobalVax, l’initiative du gouvernement américain dirigée par l’Agence des Etats-Unis pour le Développement International (USAID), a accordé 22,7 millions de dollars, soit 14 milliards Fcfa pour accélérer et soutenir les efforts de vaccination.

En 2023, le gouvernement américain prévoit 16 millions de dollars supplémentaires pour soutenir les efforts du pays afin d’étendre et intégrer la vaccination Covid-19 à la vaccination de routine et aux soins de santé primaires.

« J’encourage toutes les personnes qui sont éligibles à se faire vacciner. Ce vaccin sûr permet de vous protéger ainsi que votre communauté », a lancé Mme Joann Lockark, la chargée d’Affaires de l’ambassade des États-Unis en Côte d’Ivoire.

Le gouvernement américain s’est engagé à être le leader mondial dans le soutien à la vaccination contre la Covid-19 dans le monde et « nous nous engageons à poursuivre notre partenariat avec le gouvernement ivoirien pour lutter contre la pandémie de Covid-19 en Côte d’Ivoire », a-t-elle poursuivi.

À ce jour, les États-Unis ont livré plus de 670 millions de doses de vaccin à plus de 115 pays. L’engagement à fournir des vaccins Covid-19 dans le monde entier confirme la promesse du président Biden selon laquelle les États-Unis seront « un arsenal » dans la lutte mondiale contre la pandémie.

Sommet Etats-Unis – Afrique : pourquoi des pays sont exclus ?

Au moins cinq pays africains manqueront le prochain sommet Etats-Unis-Afrique, selon les autorités américaines.L’arrivée du Républicain, Donald Trump au pouvoir en 2014 avait marqué un coup d’arrêt dans les relations américano-africaines. Durant son magistère, l’ancien président des Etats-Unis n’avait manifesté aucun intérêt pour le continent africain. Une entorse au cours de l’histoire que son successeur, le Démocrate Joe Biden tente de réparer en organisant du 13 au 15 décembre un sommet avec les dirigeants africains.

En prélude à cet évènement dont la dernière édition s’est tenue en 2014, la secrétaire adjointe du bureau des Affaires africaines, Molly Phee et le directeur principal des Affaires africaines Judd Devermont ont donné une conférence de presse en ligne mercredi 7 décembre.

Au cours de cette rencontre, Judd Devermont a rappelé que le président Biden « est ravi d’accueillir 49 gouvernements, la Commission de l’Union africaine, la société civile, les entreprises et le secteur privé, les jeunes dirigeants et la Diaspora à Washington DC pour le sommet des dirigeants États-Unis-Afrique du 13 au 15 décembre ». Les discussions tourneront autour de « l’établissement de partenariat du 21e siècle ». « Durant le sommet, nous allons parler de certains défis les plus urgents au monde, de la pandémie et du changement aux conséquences négatives de l’invasion de l’Ukraine, en passant par les questions qui nous concernent tous –la démocratie et le gouvernement, la sécurité, le commerce, l’investissement et le développement », assure le diplomate américain.

Pour la secrétaire adjointe aux affaires africaines, ce sera une occasion pour le secrétaire d’Etat, Antony Blinken de « consolider ses relations de travail avec ses pairs et aussi d’approfondir vraiment nos discussions sur des questions prioritaires pour les Africains et pour les Américains ». « Ces questions incluent le changement climatique, la sécurité alimentaire, la sécurité sanitaire », précise-t-elle.

Cependant, certains Etats africains ne seront pas au rendez-vous. « Par respect pour l’Union africaine, nous n’avons pas invité les gouvernements qui ont été suspendus par l’Union africaine pour coups d’Etat », explique Molly Phee. « Concernant les pays que nous n’avons pas invités, il s’agit des pays qui ne sont pas en règle avec l’Union africaine. Cela inclut le Mali, le Soudan, la Guinée et le Burkina Faso (secoués par des coups d’Etat militaires) », précise Judd Devermont, ajoutant que « nous n’avons pas non plus invité des pays avec lesquels nous n’avons pas de relations diplomatiques, comme l’Erythrée ».

M. Phee soutient en revanche que les Etats-Unis continueront de travailler séparément avec les pays qui ne sont pas invités en raison de leur instabilité institutionnelle « pour encourager un retour à une transition démocratique ».

Burkina : la Cédéao « très préoccupée » par la situation sécuritaire

La Communauté économique des Etats de l’Afrique de l’Ouest (Cédéao) appelle à des actions urgentes pour appuyer le Burkina Faso dans ses efforts visant à éradiquer les attaques terroristes sur son territoire.Au Burkina Faso, la situation sécuritaire se dégrade au fur et à mesure que les jours passent. Les attaques des groupes jihadistes sont devenues presque quotidiennes au grand dam des populations civiles, principales victimes de ces assauts des insurgés. Cette situation ne laisse pas indifférente la Communauté économique des Etats de l’Afrique de l’Ouest (Cédéao).

Lors de sa soixante-deuxième session ordinaire, tenue dimanche à Abuja, la capitale nigériane, la Conférence des chefs d’Etats de l’organisation sous régionale « exprime sa vive préoccupation face à l’aggravation de la situation sécuritaire régionale créée par la recrudescence et l’expansion des attaques terroristes et leurs conséquences humanitaires ».

L’organisation communautaire se dit « en particulier très préoccupée » par la situation sécuritaire au Burkina Faso et ses potentielles conséquences sur les pays côtiers. Partant de là, elle appelle à des actions urgentes pour appuyer le Burkina Faso dans ses efforts visant à éradiquer les attaques terroristes dans ce pays miné par l’insécurité.

La Conférence souligne l’urgence d’accélérer la mise en œuvre du Plan d’actions prioritaires 2020-2024 de la Cédéao pour éradiquer le terrorisme, notamment par une amélioration de la mobilisation des ressources et un renforcement des capacités opérationnelles et logistiques de la région pour mieux mener la lutte antiterroriste.

Les Chefs d’Etat et de gouvernement ont, en outre, réitéré leur engagement en faveur de la mise en œuvre effective du Plan d’Actions Prioritaires 2020-2024 de la Cédéao pour éradiquer le terrorisme dans la région, tel qu’adopté lors de leur 56e session ordinaire tenue le 21 décembre 2019 à Abuja.

Dans cette perspective, ils s’engagent à verser de toute urgence leurs contributions d’un milliard de dollars au Fonds régional de lutte contre le terrorisme créé à cet effet.

Face à la multiplication des initiatives visant à combattre les groupes armés, la Conférence a souligné l’impérieuse nécessité d’une meilleure coordination et d’une harmonisation plus structurée des différentes initiatives de lutte contre le terrorisme dans la région, sous l’égide de la Commission de la Cédéao, afin de créer davantage de synergies et de mutualiser les ressources disponibles. 

51e anniversaire des relations EAU-Afrique : les EEAU offrent 51 arbres prosopis à leurs partenaires sur le continent

Dans le cadre de la célébration du 51ème anniversaire de l’établissement des relations émirato-africaines, l’Etat des Émirats arabes unis ont offert 51 arbres prosopis à leurs partenaires sur le continent africain.Cette initiative vise à renforcer les relations solides et prospères qui unissent les Émirats arabes unis aux pays du continent africain, lesquelles relations sont basées sur les principes de fraternité, d’amitié et de respect mutuel, rapporte l’agence émiratie WAM.

 Elle s’inscrit également dans le cadre des efforts conjoints visant à protéger les actifs naturels et à assurer leur utilisation dans les années à venir. La plantation et la préservation de l’arbre prosopis dans toutes les régions d’Afrique est un pas important vers la durabilité et la responsabilité environnementales.

Les Émirats arabes unis travaillent aux côtés d’autres pays pour faire face au changement climatique et au défi mondial, et ils continuent de consentir des efforts visant à protéger les actifs naturels et à garantir leur utilisation dans les années à venir.

A cette occasion, le ministre d’Etat Cheikh Shakhbout bin Nahyan Al Nahyan, a déclaré qu’« à la lumière de la vision de feu Cheikh Zayed bin Sultan Al Nahyan, qui croyait que l’arbre prosopis (Ghaf en arabe) représentait une importante source de vie, d’unité et de fraternité, sous laquelle toutes les composantes de la société se sont réunis. Pour lui donner une importance et une renommée en tant que symbole de fermeté, de prospérité et de développement, les Émirats arabes unis ont lancé une initiative avec des pays africains amis, pour célébrer 51 ans de relations distinguées entre l’EEAU et les pays africains, des relations solides et prospères basées sur la coopération, l’amitié, le respect mutuel et le bénéfice commun ».

Et d’ajouter que « depuis leur création il y a 51 ans, les Émirats arabes unis ont cherché à construire des ponts de communication et de coopération avec leurs partenaires du monde entier afin d’unifier les efforts pour parvenir à la paix, à la stabilité et à la sécurité ».

« Au cours des 50 années de partenariat fructueux avec l’Afrique, les Émirats arabes unis sont déterminés à soutenir la prospérité et à contribuer aux efforts conjoints pour promouvoir la durabilité et la responsabilité environnementales. Le pays travaille côte à côte avec d’autres pays pour faire face au changement climatique et continue de diriger les efforts visant à protéger les actifs naturels et à assurer leur utilisation future ».

La plantation de ces arbres représente un investissement pour les EAU et ses partenaires dans les générations futures qui grandiront et prospéreront, ce qui reflète l’engagement du pays envers le continent africain.

A cet égard, la mission des Emirats Arabes Unis en Côte d’Ivoire a tenu une cérémonie à cette occasion, en présence de la ministre ivoirienne des Affaires étrangères et de l’Intégration Africaine, Mme Candia Camara, qui a salué cette importante initiative, soulignant le souci de son pays de renforcer les relations qui lient les deux pays à un horizon plus large.

D’autre part, la mission des Émirats arabes unis au Royaume d’Eswatini a célébré cette occasion en présence du ministre de l’Agriculutre d’Eswatini, Jabulani Clement Mabuza, qui a souligné que son pays et les Émirats arabes unis entretiennent des relations de coopération fructueuse dans tous les domaines.

« Je voudrais me joindre aux Émirats arabes unis pour célébrer le cinquante et unième anniversaire des relations entre les Émirats arabes unis et l’Afrique », a-t-il dit, ajoutant que cette initiative est un investissement et un soutien pour l’avenir et le bien-être du Royaume de Swatini.

La plantation de ces arbres symbolise un investissement pour les EAU et ses partenaires dans les pays africains pour les générations futures qui grandiront et prospéreront au fil du temps.

Ce don ne constitue pas uniquement un engagement à soutenir le bien-être des pays bénéficiaires, mais il s’agit aussi d’un engagement envers l’ensemble des pays du continent africain.

Désigné comme l’arbre national des Emirats Arabes Unis depuis 2008, le Ghaf  est une espèce indigène de la péninsule arabique. Il possède un joli feuillage ajouré qui peut servir de fourrage aux chameaux qui, en guise de remerciement, lui taillent une jolie coupe au bol à hauteur de tête de camélidés, très caractéristique de cet arbre dans les zones d’élevage.

De plus, ses fruits, de longues gousses, fournissent aux animaux sauvages comme d’élevage une source alimentaire importante. Avec sa taille pouvant atteindre plus de 10 de haut, il est une rare opportunité, en plein désert de sable. Il offre le gîte ou le couvert à de nombreux insectes, lézards ou oiseaux. Par le passé, son bois était utilisé pour la construction, pour fabriquer des outils agricoles, comme bois de chauffage ou afin de fabriquer du charbon ce qui lui a d’ailleurs donné son nom (cineraria).

Sa résistance à la sécheresse s’explique notamment par sa capacité à plonger ses racines jusqu’à 30 m de profondeur. Le grand développement de son système racinaire permet de fixer et maintenir le sol et les dunes.

Patrimoine historique, combattant anti-désertification, auxiliaire écologique et biologique, le ghaf mérite son titre de National Tree.

Burkina : suspension de RFI

Le pays est pourtant cité en exemple, en matière de liberté d’expression.Le gouvernement de Transition a annoncé, ce samedi, « la suspension » des programmes de la Radio France Internationale (RFI).

La mesure concerne tout le pays et prend effet dans « l’immédiat jusqu’à nouvel ordre », peut-on lire d’un communiqué signé par le porte-parole du gouvernement, Jean Emmanuel Ouédraogo, ancien journaliste à la télévision nationale.

La suspension intervient après la diffusion de deux reportages sur les antennes de la radio française. Le premier, diffusé ce samedi, porte sur « le relai d’un message d’intimidation des populations attribué à un Chef terroriste », selon l’exécutif fait allusion au chef d’Ansarul islam, branche locale du Groupe de soutien à l’islam et aux musulmans (GSIM). Dans la vidéo de 5 minutes, Jafar Dicko a mis en garde les autorités contre l’implixarkon des civils dans la guerre contre le terrorisme. 

Quant au second reportage reproché à RFI, il traite de la confirmation d’une tentative de coup d’Etat par le Président de la Transition le capitaine Ibrahim Traoré.

Le gouvernement a reproché au média français un « manquement grave » et l’accuse de propager une « information mensongère ». Il s’est indigné face « à l’attitude tendancieuse des journalistes de ce média et leur propension à jeter un discrédit sur la lutte dans laquelle le Peuple burkinabè est engagé pour plus de liberté et de dignité ».

 » Décision illégale »

Le journaliste d’investigation Newton Ahmed Barry a dénoncé la décision du gouvernement qui, selon lui, n’est pas habilité à suspendre un média. » Cette prérogative revient au Conseil supérieur de la communication (CSC). Sauf si la loi a changé », a-t-il insisté. Il a expliqué que les délits qui appellent à la suspension d’un media procédent d’abord d’une audition par le CSC avant toute sanction. Laquelle est susceptible d’être déférée devant un juge.  » Museler ou persécuter la presse ne transforme pas le mensonge en vérité. C’est pas non plus parce que le mensonge est tu ou ignoré qu’il finit par devenir une vérité… Il faut revoir la militarisation de la gouvernance politique. Un État n’est pas une grande caserne », a suggéré l’ancien Président de la Commission nationale électorale indépendante (CENI).

La suspension de RFI est un nouveau pas dans la détérioration des relations entre le Burkina Faso et la France. Depuis plusieurs semaines, des manifestants réclament le départ des forces spéciales françaises basées à Kamboinssin. Ils s’en sont pris aux enseignes de l’ambassade de France à Ouagadougou et de l’institut français, à plusieurs reprises. Le Premier ministre Me Apollinaire Kyelem de Tambela avait accusé la France, sans la nommer, de manquer de loyauté dans la lutte contre le terrorisme au Burkina.

Longtemps pris pour exemple en matière de liberté d’expression et de la presse, le pays est en chute libre. Le Burkina a été crédité d’une note de 2, 25/4 en 2021, alorqu’il était noté à 2,37 en 2016; 2,44 en 2017; 2,68 en 2018.

Le gouvernement a réaffirmé son attachement à la liberté de presse et d’opinion, mais « également au droit du public à l’information ». Il a invité cependant au respect des règles et principes édictés en la matière dans le pays. 

Avant le Burkina Faso, le Mali a pris une décision similaire contre RFI pour les mêmes griefs.

Mali : L’OMVS inaugure un barrage hydroélectrique

La capacité de production du nouvel ouvrage de l’Organisation pour la mise en valeur du fleuve Sénégal est estimée à 140 mégawatts.C’est un jour important pour les pays  membres de l’Organisation pour la mise en valeur du fleuve Sénégal  (OMVS). Ce samedi 3 décembre, sera inauguré au Mali le barrage  hydroélectrique de Gouina, situé dans l’arrondissement de Diamou, à 45 kilomètres de Kayes. La cérémonie sera co-présidée par le Colonel  Abdoulaye Maïga, Amadou Ba, Mohamed Bilal Messaoud et Bernard Gomou,  respectivement premier ministre du Mali,  du Sénégal, de la Mauritanie  et de la Guinée Conakry.

D’une  capacité de 140 mégawatts (MW), précise un communiqué du gouvernement  malien, l’ouvrage a été financé grâce à un prêt contracté solidairement  par le Mali, la Mauritanie et le Sénégal auprès de la banque chinoise de  promotion des exportations (EXIMBANK).

La  pose de la première pierre de ce projet a été effectuée en décembre  2013, mais les travaux ont officiellement démarré en novembre 2016.

L’infrastructure  est située sur le fleuve Sénégal, avec une hauteur de barrage de 19  mètres, une longueur de 1371 mètres et une capacité de stockage de 136  millions de mètres cubes et est reliée à la société de gestion de  l’électricité de Manantali (SOGEM) qui produisait déjà 260 mégawatts à  partir de Manantali et de Féllou. La production de 140 mégawatts par le  nouvel ouvrage inauguré ce samedi accroît la capacité  d’approvisionnement au bénéfice des pays membres.

«  Depuis le démarrage du premier groupe de la centrale hydroélectrique de  Manantali au d’octobre 2001, l’OMVS a délivré aux sociétés  d’électricité des trois Etats membres une énergie propre et bon marché à  hauteur de 53% pour le Mali, 33% pour le Sénégal et 15% pour la  Mauritanie, grâce à deux lignes à haute tension interconnectées  d’environ 1500 km », indique en décembre 2021 l’OMVS. L’organisation  précise que « l’énergie de Manantali a servi à alimenter d’abord les  capitales Bamako, Dakar et Nouakchott et les autres villes secondaires  comme Kayes, Matam, Podor, Dagana, Rosso, Boghé, Kaédi etc ».

Créée en 1972 par le Sénégal, le Mali et la Mauritanie, l’OMVS a enregistré l’adhésion de la Guinée en 2006.

Mali : un décret confirme la suspension des ONG en lien avec la France

Bamako a suspendu, le 21 novembre dernier, les activités, sur le territoire malien, de toutes les organisations non gouvernementales qui bénéficient d’un soutien de Paris.En réaction à la suspension de l’aide française au développement destiné au Mali, les autorités de la transition au pouvoir à Bamako avaient décidé, dans un communiqué diffusé le 21 novembre dernier, d’« interdire avec effet immédiat toutes les activités menées par les ONG opérant au Mali sur financement ou avec l’appui matériel ou technique de la France, y compris dans le domaine humanitaire ».

Dans décret portant interdiction des activités de certaines associations et fondations sur le territoire de la République du Mali, le président de la transition, le colonel Assimi Goïta, a confirmé cette décision prise par son gouvernement.

« Sont interdites, jusqu’à nouvel ordre, les activités menées par les associations/ ONG et assimilées opérant sur le territoire de la République du Mali, sur financement ou avec l’appui matériel ou technique de la France », lit-on dans le décret.

Le ministre de l’Administration territoriale et de la Décentralisation, le ministre des Affaires étrangères et de la Coopération internationale et le ministre de l’Economie et des Finances sont chargés, chacun en ce qui le concerne, de l’exécution du présent décret qui sera enregistré et publié au Journal officiel, ajoute le document consulté par APA.

Cette crise est la énième entre la France et le Mali depuis que le président français a annoncé en juin 2021 la « réarticulation de l’opération Barkhane », au Sahel. La junte malienne a dénoncé « un abandon en plein vol » et a, dans la foulée, fait appel aux « mercenaires » de la compagnie militaire privée russe, Wagner, selon les chancelleries occidentales.

Depuis, leur relation n’a cessé de se dégrader, accélérant le départ des soldats français et la « fin officielle » de Barkhane annoncée début novembre par Emmanuel Macron.

RDC : Félix Tshisekedi cherche-t-il à reporter les élections ?

Le président congolais chercherait à repousser la date des élections prévues dans son pays en décembre 2023 en invoquant la crise sécuritaire qui sévit à l’Est selon son homologue rwandais, Paul Kagamé.Les armes se sont temporairement tues dans l’Est de la République démocratique du Congo (RDC) grâce aux pourparlers de la semaine dernière au Kenya. Mais le ton ne baisse pas entre Kinshasa et Kigali. Dans une adresse à la nation à l’Assemblée nationale rwandaise, le président Paul Kagamé a accusé, mercredi 30 novembre, son homologue congolais, Félix Tshisekedi, de vouloir instrumentaliser la crise qui sévit dans l’Est de la RDC pour reporter les élections générales prévues dans son pays en décembre 2023.

« S’il essaie de trouver un autre moyen de faire reporter les prochaines élections, alors je préférerais qu’il utilise d’autres excuses, et pas nous », a déclaré Paul Kagamé qui a encore nié tout soutien au mouvement rebelle du M23.

A l’en croire, plus de 100 groupes rebelles combattent dans l’Est de la RDC. « Si tout ceux-ci bénéficiaient du soutien du Rwanda peut-être qu’ils seraient actuellement ensemble », a affirmé M. Kagamé, soulignant que « ce problème (la crise dans l’Est) peut être résolu si un pays qui se dirige vers des élections l’année prochaine n’essaie pas de créer les conditions d’une situation d’urgence pour que les élections n’aient pas lieu ».

Selon la Commission électorale nationale indépendante, l’insécurité persistante dans certaines parties du pays constituerait un défi pour un vote « libre, démocratique et transparent » lors de ces joutes électorales qui regroupent la présidentielle, les législatives ainsi les élections des députés provinciaux et des conseillers communaux.

Le cessez-le-feu entré en vigueur le 25 novembre dernier demande au M23 de quitter les territoires qu’il a conquis, faute de quoi, elle devra affronter la force régionale de l’Afrique de l’Est. « Ils ont déjà été prévenus : La RDC ne sera pas un centre de combat pour d’autres pays », a déclaré l’ancien président Kenyan, Uhuru Kenyatta, qui supervise les pourparlers entre Kinshasa et les rebelles.

Ramaphosa et Sunak veulent approfondir les liens Pretoria-Londres

Le Royaume-Uni est le premier investisseur étranger en Afrique du Sud.Le président Cyril Ramaphosa a déclaré au Premier ministre britannique Rishi Sunak que l’Afrique du Sud souhaite approfondir ses relations avec le Royaume-Uni afin de stimuler le commerce et les investissements entre les deux pays.

Le chef de l’Etat sud-africain qui a rencontré M. Sunak à sa résidence du 10 Downing Street à Londres pour des discussions, a déclaré qu’il est en visite dans le pays pour promouvoir le commerce, les investissements et la transition énergétique pour lesquels le Royaume-Uni est un partenaire clé.

Le Royaume-Uni est l’un des pays qui a promis un financement de 8,5 milliards de dollars pour des projets liés au changement climatique en Afrique du Sud lors de la 26e Conférence des Nations unies sur le climat (COP26) à Glasgow (Ecosse) l’année dernière.

« Je me réjouis de nos discussions et j’espère vraiment que nous pourrons élargir tout ce que nous faisons ensemble », a affirmé Ramaphosa, ajoutant : « Donc, pour nous, c’est une excellente occasion d’approfondir et d’élargir nos liens ».

Quant à lui, M. Sunak s’est dit confiant que le Royaume-Uni et l’Afrique du Sud « peuvent élargir et approfondir cette relation ».

« L’Afrique du Sud et le Royaume-Uni sont évidemment des partenaires, des alliés et des amis très solides et nous partageons les mêmes objectifs, notamment la transition vers une énergie propre tout en créant des emplois et des opportunités pour nos citoyens », a conclu Sunak.

M. Ramaphosa a également participé, mercredi 23 novembre 2022, à un forum d’affaires entre le Royaume-Uni et l’Afrique du Sud pour clôturer sa visite d’Etat, entamée la veille.

Burkina : Les soldats « n’ont rien fait » pour protéger l’ambassade de France (ambassadeur)

L’Union européenne et la France ont appelé les nouvelles autorités de la transition à protéger les enseignes diplomatiques dans le pays.L’ambassade de France à Ouagadougou a demandé aux autorités de renforcer sa protection après les violentes manifestations qui l’ont visée la semaine dernière à Ouagadougou, selon une lettre adressée au gouvernement.

Le 18 novembre, des centaines de manifestants, parés de symboles russes, ont lancé des pierres et d’autres projectiles contre l’enclave diplomatique française avant de se rendre à la base militaire française à Kamboinsin, à la périphérie de la capitale.

Dans la lettre adressée au ministère des affaires étrangères, l’ambassadeur Luc Hallade a déclaré que les soldats Burkinabè « n’ont rien fait » pour protéger la représentation diplomatique pendant la manifestation. Il a affirmé que certains membres des services de sécurité « ont été filmés en train de jouer aux cartes » au moment des faits.

La délégation de l’Union européenne auprès du Burkina Faso qui a condamné, ce mardi, « la violence des actes perpétrés par de nombreux individus mobilisés et organisés à cette seule fin » a déploré « l’absence de réaction appropriée des services de sécurité ». Elle a aussi dit ne pas comprendre que ce type de scénario se reproduise alors qu’une note verbale relative à la sécurisation des missions diplomatiques avait été adressée au Corps diplomatique accrédité au Burkina, début novembre.

L’Union européenne et la France ont appelé le gouvernement à respecter les conventions internationales sur la protection des enclaves diplomatiques, de renforcer la sécurité autour des ambassades et de condamner les auteurs des actes de violences contre les représentations diplomatiques.

Début octobre dernier, des manifestants avaient pris pour cible et tenté d’incendier l’ambassade de France, au lendemain de la prise du pouvoir du capitaine Ibrahim Traoré, le deuxième putsch en moins d’un an dans le pays. Depuis, l’ambassade de France au Burkina Faso n’est toujours pas fonctionnelle. Paris avait exigé en vain des excuses de la part des autorités, à la suite des casses de manifestants à l’époque. 

Afrique : Kémi Seba et Nathalie Yamb épinglés par Washington

Les deux activistes participent à la campagne de désinformation de l’oligarque russe Evguéni Prigojine, fondateur du groupe paramilitaire Wagner, dans toute l’Afrique, informe la diplomatie américaine.Le département d’Etat des Etats-Unis est catégorique. Kémi Séba et Nathalie Yamb « permettent aux entités liées au Kremlin de maintenir un déni plausible de l’intervention de la Russie dans les affaires africaines, tout en essayant de façonner des opinions africaines favorables aux objectifs politiques du Kremlin ».

Selon la diplomatie américaine, le panafricaniste Kémi Séba est un important colporteur de désinformation et de propagande russes. Il prétend soutenir le principe « aux problèmes africains, des solutions africaines », tout comme le fait le ministère des Affaires étrangères de la Fédération de Russie, lorsqu’il promeut l’image surfaite de la Russie en Afrique. En réalité, note le département d’Etat, le déploiement par la Russie de certaines figures africaines favorables au Kremlin pour faire écho à sa désinformation masque le propre programme néocolonialiste du Kremlin.

Née en Suisse d’un père camerounais et d’une mère suisse, Nathalie Yamb a vécu en Côte d’Ivoire de 2007 à 2019, et « est une colporteuse très prolifique de désinformation ainsi qu’une importante opposante de la France et de ses alliés sur le continent ».

Le Franco-Béninois et la Suisso-Camerounaise ont, selon Washington, des liens avec des entités liées à Evguéni Prigojine, fondateur du groupe paramilitaire russe Wagner, accusé d’exactions notamment au Mali. Ces deux « maillons essentiels du réseau d’Evguéni Prigojine » s’emploient énergiquement à influencer l’opinion publique à travers le continent pour l’amener à réclamer une plus grande influence russe, soulignent les Américains.

« La démarche d’Evguéni Prigojine est censée soutenir les idéaux panafricains, telles qu’une plus grande fraternité et la collaboration entre les peuples d’origine africaine, mais elle vise en réalité à soutenir l’exploitation sans bornes des ressources africaines par le groupe Wagner, notamment l’or, les diamants et le bois », écrit le département d’Etat.

Pour mener à bien leur mission, Kémi Séba et Nathalie Yamb « ont tous deux diffusé de la propagande pro-Kremlin lors d’événements et de conférences parrainés par le gouvernement russe et des organisations liées à Evguéni Prigojine telles que l’AFRIC et Afrique Media ».

Ils s’appuient également sur des entités liées à Evguéni Prigojine. Il s’agit de l’Association pour la recherche libre et la coopération internationale (AFRIC), sanctionnée par les États-Unis, de la Fondation de la protection des valeurs nationales (FZNC), un groupe de réflexion russe également sanctionné par Washington, et de la chaîne de télévision Afrique Media, média francophone basé au Cameroun et lié à l’AFRIC.

L’Association pour la recherche libre et la coopération internationale (AFRIC), sanctionnée par les États-Unis, sert de société écran pour les opérations d’influence d’Evguéni Prigojine en Afrique, notamment en parrainant des pseudo-missions de surveillance des élections au Zimbabwe, à Madagascar, en République démocratique du Congo, en Afrique du Sud et au Mozambique et en diffusant de la désinformation pro-Kremlin.

Minusma: Ces pays africains sur le départ

D’ici neuf mois, la Côte d’Ivoire ne comptera plus de casque bleu au Mali.

En septembre 2021, à la tribune des Nations unies, le Premier ministre malien, Choguel Kokalla Maïga, avait reproché à la France son « abandon en plein vol », déplorant le retrait partiel de la force Barkhane dans son pays confronté à la violence jihadiste depuis une décennie. Ces derniers mois, des pays africains ont annoncé également leur désengagement de la Mission multidimensionnelle intégrée des Nations Unies pour la stabilisation au Mali (Minusma).

Les derniers casques bleus ivoiriens quitteront le territoire malien en août 2023, sans être relevés. Les autorités ivoiriennes en ont fait l’annonce mardi 15 novembre sans expliquer les raisons du retrait de leurs 900 compatriotes déployés au Mali dans le cadre de la mission onusienne de stabilisation de ce pays sahélien. Mais avant la Côte d’Ivoire, le Bénin et l’Egypte étaient les deux autres pays africains à avoir annoncé leur retrait de la Minusma à la suite de plusieurs pays européens tels que le Royaume-Uni.

En mai dernier, le Bénin avait exprimé le besoin de rappeler ses troupes en vue de renforcer sa sécurité intérieure après des attaques à la frontière avec le Burkina Faso. Ce sont ainsi 456 éléments béninois de la Minusma qui rentreront progressivement dans leur pays avant novembre 2023, assure Cotonou.

« Ces derniers temps, le Bénin est confronté à une situation sécuritaire inquiétante du fait des actes de terrorisme orchestrés à ses frontières nord par des hommes armés non identifiés. De ce fait, le pays prévoit de mobiliser toutes les compétences humaines, matérielles et logistiques nécessaires pour renforcer sa sécurité », avait expliqué le ministère béninois des Affaires étrangères dans sa lettre adressée au secrétaire général des Nations unies.

A la suite du Bénin, l’Onu a reçu la lettre de désengagement de l’Egypte qui compte un millier de soldats dans la Minusma. Après avoir perdu sept soldats depuis le début de l’année, Le Caire a décidé de suspendre temporairement les activités de ses casques bleus présents au Mali à compter du 15 août 2022 pour une durée indéterminée. 

« La décision de l’Égypte de se retirer temporairement des forces des Nations Unies correspond d’abord aux attaques contre ces soldats. La force de la Minusma est une force défensive. Elle n’est pas une force qui a l’autorisation d’attaquer et d’éliminer. Et je pense que c’est aussi une faiblesse structurelle liée à cette présence », analysait pour la chaîne panafricaine Africa 24 Hichem Ben Yaïche, expert en géopolitique.

Quant à la Côte d’Ivoire, son retrait inexpliqué de la Minusma intervient alors que les relations diplomatiques avec Bamako se sont considérablement dégradées depuis l’affaire dite des « 49 militaires ». Ces soldats ivoiriens accusés de « mercenariat » sont arrêtés à Bamako le 10 juillet dernier et placés sous mandat de dépôt. Si trois d’entre eux ont été libérés, 46 sont toujours détenus au Mali, accusés par la justice malienne de « tentative d’atteinte à la sûreté de l’État ».

La Côte d’Ivoire a toujours réfuté ces accusations, assurant que ces soldats étaient appelés en opération de soutien logistique à la Minusma. Le Togo joue le rôle de médiateur entre Abidjan et Bamako depuis le 28 juillet, mais les négociations n’ont toujours pas permis d’aboutir à un règlement de cette affaire dans un contexte de lutte contre le terrorisme encore prégnant dans la région du Sahel, particulièrement au Mali.

A la date du 16 septembre, dix-neuf pays africains étaient contributeurs de militaires et de policiers à la Minusma. 

Le retrait annoncé de troupes africaines de la Minusma est diversement commenté et sonne chez certains analystes comme un mauvais signe quant à la longévité de cette mission dont l’efficacité est de plus en plus en remise en cause. Le mandat de la Minusma a été renouvelé le 30 juin dernier par le Conseil de sécurité des Nations Unies pour une année supplémentaire avec quelques changements majeurs comme la suppression de l’appui logistique de Barkhane aux forces onusiennes ainsi que la réduction par la junte malienne du champ d’action de la Division des Droits de l’Homme pour enquêter sur les allégations d’exactions qui lui sont rapportés.

G20: l’adhésion de l’UA sera examinée en 2023 (Macky Sall)

L’Union africaine (UA) réclame depuis plusieurs décennies un siège au sein de cette organisation intergouvernementale.C’est une vieille doléance du continent africain qui en est phase d’être résolue. A Bali, en Indonésie, des membres du Groupe des vingt (G20), ce forum intergouvernemental composé des dix-neuf économies les plus développées et de l’Union européenne, ont soutenu l’adhésion de l’Union africaine au sein de cette organisation bilatérale.

« Je remercie les membres du G20 qui ont soutenu la candidature de l’Union africaine (UA) pour adhérer au Groupe, lors du sommet de Bali en Indonésie. L’adhésion de l’UA sera examinée au Sommet du G20 de 2023 en Inde », a annoncé sur Twitter le chef de l’Etat sénégalais, Macky Sall, également président en exercice de l’UA.

Son homologue Sud-africain, Cyril Ramaphosa, avait déjà exprimé à Bali son souhait de voir l’UA rejoindre le G20. Une adhésion qui se traduirait, d’après lui, par une approche plus unifiée pour résoudre les défis actuels du monde.

Le Maroc, un partenaire dans la lutte contre l’antisémitisme (diplomate US)

L’ambassadeur Deborah Lipstadt, envoyée spéciale des Etats-Unis chargée de surveiller et combattre l’antisémitisme, a mis en avant, mardi à Rabat, le rôle du Maroc en tant que partenaire dans la lutte contre l’antisémitisme. Dans une déclaration à la presse à l’issue de ses entretiens avec le ministre des Affaires étrangères, de la Coopération africaine et des Marocains résidant à l’étranger, Nasser Bourita, Mme Lipstadt a salué les efforts déployés par le Maroc dans la lutte contre « l’antisémitisme, la haine et les préjugés ».

 Se félicitant de l’intérêt particulier qu’accorde le Royaume à ce combat, la diplomate américaine a précisé que cet intérêt émane de la place de la composante juive dans l’histoire du Maroc.

 Actuellement en visite dans le Royaume, Mme Lipstadt a pris part lundi à une réception organisée par le consulat général des Etats-Unis d’Amérique en présence de membres de la communauté juive établie dans le Royaume.

 Historienne et académicienne de carrière, Mme Lipstadt a été nommée envoyée spéciale avec le rang d’ambassadeur par le sénat américain le 30 mars dernier, afin de diriger les efforts et de faire avancer la politique étrangère américaine visant à contrer l’antisémitisme dans le monde.

Russie-Ukraine : l’Afrique ignore la nouvelle résolution de l’Onu

La majorité des Etats africains n’ont pas voté en faveur de la résolution de l’Assemblée générale des Nations unies adoptée lundi et appelant la Russie à verser des réparations de guerre à l’Ukraine.L’Afrique continue de jouer la carte de la neutralité dans la guerre qui oppose la Russie à l’Ukraine. Vingt-sept Etats du continent se sont en effet abstenus lors du vote, lundi 14 novembre, d’une résolution appelant Moscou à verser des réparations de guerre à Kiev. Cinq autres, notamment le Mali, l’Ethiopie, le Zimbabwe, la République centrafricaine et l’Érythrée se sont prononcés contre ladite résolution.

Au total, quatre-vingt-quatorze pays ont voté en faveur de la résolution, et 14 contre, tandis que 73 se sont abstenus.

Près de 50 pays ont coparrainé la résolution sur l’établissement d’un mécanisme international d’indemnisation des dommages, pertes et blessures, ainsi qu’un registre pour documenter les preuves et les réclamations.

G20 : Ramaphosa veut un siège permanent pour l’UA

Le G20 tient son sommet annuel du 15 au 16 novembre 2022 à Bali, en Indonésie.Le président sud-africain, Cyril Ramaphosa souhaiterait que l’Union africaine (UA) devienne un membre permanent du Groupe des vingt (G20), un forum intergouvernemental composé de dix-neuf pays aux économies les plus développées et de l’Union européenne.

S’exprimant lors d’une séance de travail sur la sécurité alimentaire et énergétique au sommet des dirigeants du G20 à Bali, en Indonésie, le dirigeant sud-africain a déclaré que l’intégration de l’UA au G20 se traduirait par une approche plus unifiée pour résoudre les défis actuels du monde.

« Nous appelons à un soutien continu du G20 à l’Initiative africaine pour les énergies renouvelables comme moyen d’apporter de l’énergie propre sur le continent », a lancé Cyril Ramaphosa, précisant que « la meilleure façon d’y parvenir est que l’Union africaine rejoigne le G20 en tant que membre permanent ».

Selon lui, ce n’est que par une réponse collective et unie que la communauté internationale « peut résoudre les défis de l’insécurité alimentaire et énergétique à travers notre monde ».

M. Ramaphosa a regretté la lenteur des progrès des négociations entre les pays en développement et ceux développés lors de la 27e Conférence des Nations unies sur le climat (COP27) qui se tient du 6 au 18 novembre Charm el-Cheik, en Égypte.

« Nous sommes préoccupés par le manque de progrès sur les questions clés des négociations multilatérales de la COP27, notamment en ce qui concerne les pertes et dommages, le financement, la technologie, le renforcement des capacités, l’adaptation et la transition juste », a-t-il indiqué.

Le dirigeant sud-africain a noté que les résultats de la COP27 et du sommet des dirigeants du G20 devraient réaffirmer les principes d’équité et de « responsabilités communes ».

« Les pays industrialisés du G20 doivent faire preuve d’une action climatique plus ambitieuse et doivent honorer leurs engagements financiers envers les économies en développement », a conclu Cyril Ramaphosa.

Afrique : ces anciens présidents qui s’activent pour la paix

Plusieurs anciens chefs d’Etat africains ont réussi leur reconversion en offrant leurs services pour une paix politique durable sur le continent.En Afrique, ce ne sont pas tous les chefs d’Etat qui s’inquiètent de leur devenir au moment de quitter le pouvoir. Ces dernières années, ils sont nombreux à avoir passé pacifiquement la main à un successeur élu par leurs compatriotes pour entamer une seconde vie. Si certains préfèrent se retirer de la politique et profiter de leur retraite, d’autres choisissent par contre de rester sur la scène internationale pour apporter leur expertise dans la construction d’une Afrique démocratique.

Dans l’Est de la République démocratique du Congo (RDC) par exemple, Uhuru Kenyatta travaille depuis quelques semaines pour mettre fin aux affrontements violents entre l’armée et les rebelles du Mouvement du 23 mars (M23). Après avoir transmis le pouvoir à son successeur William Ruto, il y a un peu moins de trois mois, l’ex-chef de l’Etat kenyan s’emploie pour une résolution de cette crise dans laquelle le Rwanda est accusé de soutenir la rébellion du M23, qui a pris du galon ces derniers mois.

En tant que nouveau facilitateur de la Communauté des États d’Afrique de l’Est (EAC, sigle anglais) pour la paix dans la partie orientale de la RDC, M. Kenyatta mène sa mission avec panache. Il a achevé lundi 14 novembre un séjour de deux jours à Kinshasa, la capitale congolaise, lors duquel il a consulté des ministres, des diplomates ainsi qu’une quarantaine de représentants des communautés des deux Kivu et de l’Ituri. Parmi eux, des chefs coutumiers et des membres de la société civile qui ont fait le déplacement.

De présidents à médiateurs africains

Plus loin, dans la région ouest du continent où plusieurs pays sont perturbés par la violence jihadiste et les séries de coups d’Etat, d’anciens chefs d’Etat y sont sollicités pour la recherche de la paix et négocier des transitions « raisonnables » avec les juntes militaires. C’est le cas de Mahamadou Issoufou qui a dirigé le Niger de 2011 à 2021.

Médiateur de la Communauté économique des Etats de l’Afrique de l’Ouest (Cédéao) pour le Burkina Faso, où il a d’ailleurs obtenu la réduction de la durée de la transition à 24 mois au lieu des 36 initialement prévus par la junte au pouvoir, il parcourt régulièrement la région puisqu’il est aussi à la tête du Panel indépendant de haut niveau sur la sécurité et le développement au Sahel. Cette mission lui a été « confiée (par) le Secrétaire général des Nations unies en rapport avec l’Union africaine (UA), la Communauté économique des Etats de l’Afrique de l’Ouest (Cédéao) et le G5 Sahel », expliquait M. Issoufou lors d’une récente audience à Bamako avec le colonel Assimi Goïta, le président de la transition du Mali, un pays où les allers-retours de l’ancien président nigérian, Goodluck Jonathan (2010 – 2015), sont également fréquents en sa qualité de médiateur de la Cédéao.

En Guinée, l’ancien président béninois Thomas Boni Yayi (2016 – 2016) a réussi à rapprocher les positions de l’organisation régionale et la junte militaire dirigée par le colonel Mamady Doumbouya. Après une médiation de plusieurs mois du prédécesseur du président Patrice Talon, les autorités militaires de Conakry ont accepté de rendre le pouvoir aux civils au bout de deux ans en lieu et place des trois ans prévus. « Dans un compromis dynamique, les experts de la Cédéao et de la Guinée ont conjointement développé un chronogramme consolidé de la transition étalé sur 24 mois », s’était réjoui en octobre l’organisation régionale.

Destins tragiques

Ainsi, la liste des anciens chefs d’Etat africains présents sur la scène internationale n’est pas exhaustive. Mais force est de constater que leur destin est plus honorifique que le sort de certains de leurs pairs comme le Burkinabè Blaise Compaoré, les Guinéens Alpha Condé et Moussa Dadis Camara ou encore l’Ivoirien Laurent Gbagbo. Ces derniers ont été obligés de quitter le pouvoir par la rue ou par l’armée avant de connaître des déboires judiciaires.

En Guinée notamment, le procès de l’ex-chef de la junte Moussa Dadis Camara avec une dizaine de co-accusés dans le massacre du stade du 28 septembre 2009 se poursuit à Conakry. Renversé par l’armée un an après son élection pour un troisième mandat, son successeur Alpha Condé vit lui-aussi des moments difficiles loin de son pays. La justice guinéenne a ordonné le 3 novembre dernier des poursuites contre l’ex-président, actuellement en Turquie pour raisons « médicales », et plus de 180 de ses anciens ministres et cadres, pour des faits présumés de corruption.