TPI de Kaloum : Elie Kamano condamné au paiement d’une amende de 50 millions GNF

Le tribunal de Kaloum a rendu sa décision, ce mercredi 07 juillet 2021 dans l’affaire qui oppose Elie Kamano à Salifou Camara Super V.

Poursuivi pour diffamation et injures publiques, le Tribunal de première instance de Kaloum a déclaré coupable l’ancien reggaeman des faits à lui reprochés. Il l’a condamné au paiement de 50 millions GNF et  à présenter des excuses publiques à l’ex-président de la fédération guinéenne de football.

Le tribunal ordonne à Elie Kamano ‘’de supprimer définitivement la vidéo incriminée et de présenter des excuses publiques à l’endroit de Super V sur sa page facebook et dans 5 organes de presse en ligne. Et ce, dans un délai de 5 jours à compter de la date de la présente décision’’.

La décision du tribunal concernant la peine contre l’artiste est attendue le 14 juillet prochain.

Quant à la défense, représentée par Me Salifou Beavogui, elle promet de faire appel contre cette décision. Mais, il a aussi rassuré que son client ne va pas se conformer à la décision du tribunal dirigé par le juge Mohamed Diawara.

TPI de Kaloum : un mandat d’arrêt émis contre Elie Kamano

Le juge à la section pénale du Tribunal de première instance de Kaloum, Mohamed Diawara a émis un mandat d’arrêt contre Elie Kamano, le mercredi 16 juin 2021. Il est reproché à l’ancien reggaeman guinéen d’avoir refusé de répondre à plusieurs reprises à une convocation dans l’affaire judiciaire qui l’oppose à l’homme d’affaires et ancien président de la Fédération guinéenne de football, Salifou Camara alias Super V.

C’est le juge Mohamed Diawara qui, après avoir constaté l’absence de l’accusé à l’ouverture de l’audience de ce mercredi, a émis ce mandat d’arrêt contre Élie Kamano. Elie Kamano est assigné en justice par l’ancien président de la Feguifoot qui l’accuse de diffamation. Les faits remontent au mercredi 21 avril dernier lorsque le président du Pgsd, Elie Kamano a fait un direct sur sa page Facebook pour traiter l’ancien président de la Feguifoot de « potiche et d’ennemi de la Guinée.

Se sentant diffamé, Super V a porté plainte contre l’artiste  Elie Kamano.

Me Salifou Beavogui a justifié l’absence de son client pour des raisons de maladie. Mais le juge a tout de même maintenu sa décision de faire arrêter l’accusé. Une position jugée injuste par l’avocat. « C’est une injustice et c’est terrifiant.  Dans notre pays, les faibles sont toujours persécutés, intimidés et pourchassés », a déclaré le conseil de l’ancien reggaeman.

 

 

 

Les artistes Elie Kamano et Takana Zion font la paix

Conakry (journalducameroun.com) – Grâce à une médiation du ministre des Hydrocarbures, Diakaria Koulibaly, les artistes Elie Kamano et Takana Zion font la paix. Les deux stars étaient dimanche face à la presse pour annoncer un concert qu’ils comptent livrer le 11 novembre 2018 au stade du 28 septembre pour prôner la paix entre Guinéens.

«On a partagé beaucoup de choses avant que le ministre, guidé par un esprit positif certainement, ne nous appelle pour encore renforcer les liens. (…) Quand il m’a proposé l’idée de faire un concert avec Elie Kamano et, éventuellement, renforcer les liens, ça m’a beaucoup plu», a témoigné Takana Zion.

Selon Takana Zion, cette réconciliation et le concert à deux qui va suivre, leur permettront aussi d’être en phase avec le message de paix qu’ils véhiculent à travers leur musique.

«Si Elie et Takana chantent l’unité et la paix et qu’eux-mêmes ne sont pas unis, ils ne vivent pas en paix, comment souhaiteraient-ils que la Guinée soit en paix. Nous sommes en train de faire un pas vers l’avenir car nous sommes en train de faire comme nous le disons dans les chansons», a mentionné Takana Zion.

Elie Kamano : «ce que je n’ai pas gagné dans la musique ce sont des résultats»

Elie Kamano est un artiste, compositeur, écrivain guinéen.  Il est aussi acteur de la société civile.

Il est auteur de plusieurs albums et tubes vendus en Guinée et à l’international.

Jusque-là, artiste et acteur de la société civile,  défenseur des droits humains,  Elie Kamano a rasé ces rastas et a dit au revoir à la musique.

Désormais,  le raggaeman pose ses valises dans la politique.

Dans cette interview qu’il a bien voulu accordée à journaldeconakry.com, Elie Kamano parle de ses motivations,  de ses objectifs entre autres.

Bonjour Élie. Vous avez décidé de stopper la musique et de vous lancer dans la politique.  Dites-nous qu’est-ce qui motive votre décision ? 

Elie kamano: Ce qui motive ma décision c’est d’abord la frustration,  c’est le ras de bol généralisé dans une société où ce qu’on croyait être la solution à nos problèmes est en réalité les vrais  problèmes  à la solution à nos problèmes. Donc je ne peux pas accepter d’observer pendant 21 ans cette crise qui va de mal en pire,  que je dénonce tous les jours dans mes chansons. Je ne peux pas accepter et comprendre qu’on ne trouve pas de solutions parce que tout simplement   les gens n’ont pas la volonté patriotique de trouver des solutions et d’améliorer les conditions de vie des guinéens.  Alors j’ai décidé de descendre dans l’arène politique afin d’être un décideur qui pourra impacter demain sur les décisions qui amèneront justement la Guinée à être dans le rang  des pays émergents.

On se souvient récemment vous avez annoncé votre participation aux élections communales du 04 février. Sauf qu’à la dernière minute,  vous avez désisté.  Pourquoi ? 

J’ai désisté parce que j’ai compris que en devenant Maire je réduisais mon champ d’action et  ma capacité de mobilisation  en Guinée parce que devenir Maire c’est être mandaté par les populations d’une commune. Alors j’ai compris après l’action de Boke que la jeunesse dans son ensemble me considère et que je suis à une autre dimension et que cette dimension me permet aujourd’hui de m’engager à la députation ou à la présidentielle.

Alors,  après 21 ans de carrière musicale,  Elie se lance en politique. Est-ce un adieu à la musique ? 

Ce n’est pas un adieu c’est tout simplement un au revoir. Je dis au revoir à la musique ça veut dire à nous revoir, on peut se revoir à tout moment mais pour le moment, je raccroche d’abord pour que les Guinéens sachent que j’ai enlevé mes rasta pour que les guinéens sachent qu’au-delà des rastas, je porte cet amour à la musique à travers ce peuple,  c’est le peuple qui m’amène à aimer la musique. C’est le peuple qui m’amène à lutter dans la musique.  Je suis un soldat du peuple.  Alors je suis tenu obligé de me soumettre à la volonté du peuple qui en son sein a certaines valeurs et ces valeurs voudraient que quand tu penses présidentielle que tu sois sérieux même dans ta tenue vestimentaire et même dans ta présentation physique.

Est-ce que vous pensez qu’en intégrant la politique  vous aurez plus de liberté de ton pour dénoncer les tares dont vous avez toujours fustigé dans vos chansons?

Je pense qu’on peut tout reprocher au professeur sauf le fait d’arrêter des personnes pour leur conviction.  Je suis la seule personne en tant que activiste qui a été arrêté trois fois ici.  Tous les opposants,  même Jean Marc telliano qui a même dit que le président Alpha Condé n’est pas guinéen, n’ont jamais été inquiété où  arrêté. Je sais qu’en étant politique je jouirai de la même liberté et je ferais ce que je voudrais.

La politique ou la société civile nous donne la liberté d’expression parce qu’elle est recommandée par la législation.

Qu’est-ce que vous n’avez pas gagné dans la musique que vous comptez obtenir  dans la politique ?

Ce que je n’ai pas gagné en musique ce sont des résultats, l’impact concret et tout ce que j’ai chanté en musique ne s’est pas concrétisé au niveau des gouvernants.  Au niveau des gouvernés je tire comme profit le fait que j’ai gagné ma vie. Mais je ne peux pas modestement prendre l’argent que j’ai gagné dans la musique,  avec mes albums et  vivre à l’abri du malheur ou de la misère avec la pauvreté qui frappe la Guinée.

Il faut que les gens comprennent que je ne viens pas dans la  politique parce que je suis dans le besoin.  Je suis à l’abri du besoin grâce à mon combat.  Ce que je n’ai pas gagné c’est le changement de comportement effectif et systématique au sein des gouvernants parce que tout simplement,  ils ne changent pas de comportement c’est les mêmes qui sont là ce sont les mêmes qui nous empêchent d’évoluer et d’avoir une vie descente.  Je pense qu’en descendant dans l’arène politique,  qu’en devenant politicien et décideur je pourrais changer la donne.

Allez-vous créer un parti politique ou un mouvement en vue de vous présenter à l’élection présidentielle de 2020? 

Pour le moment un mouvement.

Comment va-t-il s’appeler ? 

Pour le moment je tais le nom parce que c’est une annonce. Nous venons avec un discours différent de celui des vieux de 80 ans qui viennent parce qu’ils n’ont que des souvenirs, ils n’ont pas d’avenir.  Et cette jeunesse qui a envie de contrôler l’appareil exécutif doit avoir confiance aux jeunes parce qu’il n’y a que nous les personnes de la même génération qui pouvons changer la donne dans notre pays.

Votre dernier mot.

J’appelle tous les jeunes guinéens, indécis   de venir massivement dans ce mouvement qu’on va faire et qui deviendra un parti politique et en 2020 pour prouver dans les urnes que la Guinée a besoin de changer.  On ne peut pas continuer dans cet état léthargique des faits à accuser les dirigeants pendant que nous-mêmes on refuse de bouger.  Ceux qui pensent qu’Elie Kamano est fou, à eux,  je dirais que c’est les doux qui ont transformé le monde. Il faut qu’on arrête de diaboliser les nationalistes,  les panafricanistes,  les patriotes.

Elie Kamano: de la musique à la politique

Elie Kamano est un artiste, auteur, compositeur,  écrivain, de nationalité guinéenne.

Très tôt, il éprouve une passion pour la musique.

« Je suis rentré dans la musique par passion,  j’ai commencé la musique au collège Yimbaya avec mes amis. On a eu la chance de participer à la première génération de la première compilation  de hip hop  guinéen en 1997, donc je fais partie de la première compilation de hip hop en Guinée. »

De 1997 à 2001, Elie Kamano s’est forgé une carrière en solo et a réussi à composer son premier album.

« En 2001-2002 j’ai sorti mon premier album sur le marché guinéen où j’ai rendu un vibrant hommage au jeune guinéen Amadou Diallo qui avait été  assassiné par des policiers blancs aux États-Unis. J’ai dénoncé cet acte  raciste des américains… »

Quelques années après,  Elie quitte la Guinée pour se chercher des relations extérieures, notamment dans les pays voisins.

« En 2005, je vais au Mali, je rencontre Tiken Jah Fakoly je fais sa connaissance alors on fait un morceau ensemble dans mon album qui a suivi « trafiquant ».

Une année après la sortie de l’album trafiquant,  l’artiste quitte le rap pour le reggae.

« En 2006,  je décide de quitter le rap pour le reggae.  Étant reggaeman j’ai fait mon premier album en 2006 intitulé « Dielimankan » où je me suis farouchement attaqué au régime de Lansana Conté à l’époque où  j’ai dénoncé le ghoudhaisme et aucun artiste à l’époque n’osait le dénoncer,  moi je l’ai dénoncé jusqu’à la chute de Conté…. »

Au lendemain de la mort du président Lansana Conté, les militaires s’accaparent du pouvoir et crée le Conseil National pour la Démocratie et le Développement (CNDD)  avec à sa tête le capitaine Moussa Dadis Camara. Chose qui n’a pas plu à Elie Kamano. Alors,  il engage un combat farouche contre le régime des militaires. Chose qui poussera alors Elie Kamano à l’exile.

« À l’avènement des militaires au pouvoir,  je me suis érigé comme un défenseur des droits du peuple guinéen en demandant aux militaires d’organiser les élections comme ils l’avaient prévu et de quitter le pouvoir.  Chose qui n’a pas plu à certains militaires, ma vie était en danger et menacée. J’étais obligé de quitter la Guinée,  aller au Sénégal pour mettre ma vie en sécurité. De Dakar,  j’ai appris qu’on a tiré sur le Capitaine Dadis,  le lendemain j’ai pris mon vol et je suis revenu en Guinée. Lorsque je suis rentré,  j’ai assisté avec  les artistes panafricains à  un projet où on voulait établir la paix entre Cellou Dalein Diallo et Professeur Alpha Condé entre le premier et le second tour. Alpha Condé s’est opposé, et le projet n’a pas eu lieu…. »

Elie Kamano, c’est aussi 21 ans de carrière musicale qui a connu une certaine réussite.

« Après « où va l’Afrique », j’ai sorti « parole de fou » où j’ai demandé à Dadis de quitter le pouvoir où j’ai chanté la démocratie.  J’ai chanté plus de 300 morceaux de tubes dans ce pays. J’ai été trois fois finalistes du prix RFI et j’ai été lauréat du visa pour la création, un concours organisé par l’institut français à Paris et qui a regroupé 500 artistes africains j’ai été le lauréat. J’ai fait une résidence à la cité des arts à Paris à l’aube de ce concours où j’ai bénéficié de 5000euro et trois mois à la cité des arts.  Aucun artiste guinéen n’a encore eu la chance de faire cette résidence. Après cette résidence, j’ai fait une tournée dans 14 pays africains et après je suis revenu en Guinée pour sortir l’album « Malaya » (la main de Dieu) ».

Comme il fallait s’y attendre,  Elie Kamano dit au revoir à la musique et rentre en politique et compte se présenter à la présidentielle de 2020.

« Aujourd’hui, j’ai décidé comme tout citoyen guinéen ministrable et présidentiable, de père et de mère guinéens de me présenter aux élections présidentielles en 2020 ».