Le FMI et l’UE allègent la dette de la Guinée d’un montant de 22 millions d’euros

CONAKRY, 5 avril 2021. La République de Guinée bénéficie d’un allègement de la dette suite à un versement de l’Union Européenne au Fonds fiduciaire d’assistance et de riposte aux catastrophes (Fonds fiduciaire ARC) du FMI. 

Ce lundi 5 avril 2021, le FMI a versé la troisième tranche de l’allègement de la dette au titre du Fonds fiduciaire ARC pour soutenir 28 des pays[1] les plus pauvres et les plus vulnérables de la planète pour le paiement de la dette qui arrive à échéance entre le 14 avril 2021 et le 15 octobre 2021.

Ce versement a été rendu possible grâce à la contribution de l’Union européenne à hauteur de 183 millions d’euros, faisant de l’UE le principal donateur du Fonds fiduciaire ARC, avec un niveau de contribution égal à 28%. Aussi le montant total des contributions et engagements de l’UE et ses Etats Membres (Team Europe) est de 335,9 millions d’EUR, ce qui correspond à 51 % du total du Fonds fiduciaire ARC. Le fonds s’élève actuellement à 781,1 millions d’USD.

À ce titre, la République de Guinée bénéficie d’une annulation de son service de la dette entre le 14 avril 2021 et le 15 octobre 2021, d’un montant de près de 22 millions d’euros.

Ce nouvel allègement du service de la dette permettra la libération d’espaces budgétaires supplémentaires pour intensifier la lutte contre la crise sanitaire qui sévit actuellement en Guinée et à intensifier la riposte et la relance. En plus d’accroitre les dépenses sur les plans social, économique et sanitaire, cette initiative vise à favoriser la reprise d’investissements publics tout en préservant la viabilité de la dette extérieure.

« Depuis des années, la stabilité économique et la bonne gestion des finances publiques sont au cœur de nos priorités et font l’objet d’un dialogue nourri avec les autorités. Cette aide de trésorerie à court terme, qui s’ajoute aux contributions européennes d’environ 50 millions d’euros dans le cadre des crises sanitaires qui ont affecté le pays, contribuera ainsi à la stabilité macroéconomique de la République de Guinée et à garder le cap vers la réalisation des objectifs de développement durable (ODD) en faisant le lien entre l’accélération des investissements durables et les allègements de dette », a déclaré Josep COLL, Ambassadeur de l’Union européenne en Guinée.

Communiqué de presse de l’Union européenne.

FMI: une mission de revue du programme de la facilité élargie de crédit

Du 23 septembre au 2 octobre 2020, la Guinée et la mission virtuelle du Fonds Monétaire International (FMI) se réuniront pour les 5e et 6e revues au titre du Programme de la Facilité Elargie de Crédit (FEC) de l’institution. Au cours de cette réunion, la mission du FMI sous la direction de Mme Clara Mira et les autorités guinéennes vont se pencher sur plusieurs sujets.

Ainsi, pour le 23 septembre 2020, les sujets au menu sont entre autres: présenter les objectifs de la mission, les récents développements économiques du pays, la revue de l’agenda de travail et du questionnaire de la mission, la croissance et l’inflation pour 2020/2021, les comptes nationaux définitifs de 2018 et provisoires 2019, la réunion sur les recettes fiscales (minier et non-minier) et non fiscales pour 2020 et 2021, et la situation du secteur minier.

En ce qui concerne le 24 septembre, la journée sera consacrée essentiellement à une réunion avec la SAG sur les perspectives de la société, avec le ministre de l’Economie & des Finances  sur le plan de riposte anti-Covid-19  et les reformes dans le domaine de passation des marchés publics, avec Obama Guinea International sur l’Or Artisanal, avec le ministre du Plan et Développement Economique sur les reformes dans le domaine de la gestion des investissements publics, et avec le ministre du Budget sur les reformes dans le domaine des recettes fiscales.

Le jour suivant, il sera question de discuter avec le Gouverneur de la Banque Centrale de la République de Guinée sur l’état d’avancement  des reformes liées à  la politique monétaire, aux réserves internationales, au financement du budget par la BCRG et la nouvelle Banque Nationale d’Investissements de Guinée. A ceci, il faut ajouter la rencontre avec les Conseillers du pool économique de la présidence, la réunion sur l’évolution des réserves internationales de la BCRG, etc.

Ainsi, pour la journée du 28 septembre il est question d’échanger  avec le Premier ministre, le président du Parlement et la commission des finances et des affaires économiques et des réunions parallèles avec la CBG et la SMB sur leurs perspectives, etc.

Le 29 septembre, il est prévu une discussion entre la mission virtuelle du FMI et l’Association des Entreprises Industrielles de Guinée (AEIG)/l’Association des employeurs, l’Association professionnelle des établissements de crédit de Guinée (APB), le Ministre en charge des Investissements et des Partenariats Publics Privés, le ministre des Travaux publics et Ecobank, etc.

Par ailleurs, dans la journée du 30 septembre, la mission virtuelle du FMI va se réunir avec les ministères de l’Economie & des Finances, du Budget, du Plan et du Développement Economique, le Gouverneur de la BCRG, les représentants de la société civile et les discussions sur le cadrage macroéconomique.

Enfin, le 1er et 2 octobre seront consacrés à une réunion sur les réformes du secteur bancaire et financier, avec l’ANLC sur la gouvernance et Anti-Corruption, la dette publique et une réunion de clôture avec les autorités.

 

COVID-19 : les conséquences sur l’économie guinéenne

C’est avec des chiffres à l’appui que le Premier ministre, Ibrahima Kassory Fofana a présenté les conséquences économiques liées au Covid-19.

Indiquant « la non assurance des perspectives économiques mondiales, précisément celle de l’économie guinéenne », Ibrahima Kassory a prévenu que la Guinée « sera tout aussi impactée par la crise sanitaire actuelle. »

Malgré le taux de croissance octroyé par la FMI à l’économie guinéenne, fixé à « environ 6% en 2020 » Kassory Fofana a souligné une probable baisse de « environ 1% de Produit intérieur brut (PIB) en 2020 ».

A cela s’ajoute la baisse du taux de croissance annuelle et  le niveau de l’inflation. « En plus du ralentissement général du système productif et la perte consécutive de recettes fiscales, induits par la situation économique mondiale, il convient de relever la position particulière de notre pays du fait de sa dépendance aux importations et vis-à-vis du secteur minier. » A révélé M. Fofana ajoutant que la crise sanitaire actuelle aura non seulement de « lourdes répercutions sur l’activité économique », mais également sur le « niveau de vie des populations ».

Après le FMI, la Banque Mondiale suspend également ses activités en Guinée

Après le FMI, la Banque Mondiale suspend ses missions en Guinée.

La Banque Mondiale a officiellement annoncé, lundi 17 février 2020, la suspension de ses missions vers la Guinée. Les raisons évoquées étant les précautions de sécurité.
Cette mesure entrera en vigueur le 24 févier et s’étendra jusqu’au 08 mars 2020.

Alors que le régime au pouvoir entend soumettre un projet de nouvelle constitution à un référendum populaire, la société civile et l’opposition entendent plutôt l’empêcher afin d’éviter la possibilité d’un troisième mandat à Alpha Condé.

Compte tenu du double scrutin à venir le 1er mars prochain, l’institution financière a décidé de suspendre périodiquement ses missions en Guinée. La semaine dernière, le Fonds monétaire international (Fmi) avait également annoncé une suspension de ses missions en Guinée à cause du processus électoral en cours.

Le FMI suspend ses activités en Guinée dès le 9 février

C’est une tradition ou un rituel au niveau du FMI qui gèle ou suspend généralement ses missions techniques sur les statistiques et autres domaines d’intervention, le temps des élections dans un pays.

Il s’agit d’une mesure traditionnelle de protection des agents chargés de l’exécution de ses missions techniques. La décision du FMI de suspendre ses activités à partir du 9 février relève de ce rituel qui consiste à geler toutes les missions techniques pendant la période électorale ; ce qui est loin d’un embargo contre la guinée.

Cette décision, selon les sources, n’a aucune incidence sur le déroulement du programme économique Guinée-FMI dont la troisième revue concluante du 26 juillet 2019 de l’Accord-FEC (Facilité élargie de crédit) devrait permettre à la Guinée de décaisser 17,213 millions de DTS soit 23,9 millions de dollars destinés à soutenir la balance des paiements de la guinée en vue du renforcement des réserves internationales de change et de la poursuite des réformes structurelles dans le domaine de la gestion des finances publiques et des secteurs-clé de la croissance.

Au titre de l’accord global-FEC, nous en sommes à un total de 88,849 millions de DTS, soit 95,7 millions de dollars. Par ailleurs un autre accord avec les services du FMI a été atteint entre octobre et décembre 2019 sur la 4e revue du programme de politique économique et de reformes appuyé une Facilité Elargie de Crédit de trois ans.

Le FMI est satisfait des performances de l’économie guinéenne, notamment du taux d’inflation globale ralentie à 9,4% en aout 2019, de la croissance réelle qui était à 6% en 2018 et du solde budgétaire de base qui a enregistré un surplus de 1,2% du PIB à fin 2019.
Donc la suspension momentanée des missions du FMI serait loin d’un quelconque embargo lié à la politique. Il s’agit d’une mesure de sécurité prise par le fonds après évaluation de la situation sécuritaire nationale et des contours d’une période électorale. Ça s’applique à tous les pays qui organise les consultations électorales.