Dadis Camara rentre en Guinée en prélude de son procès

Le capitaine Moussa Dadis Camara est venu répondre devant un tribunal de sa responsabilité présumée dans le massacre du 28 septembre 2009 à Conakry.Le capitaine Dadis Camara, chef de la junte militaire de décembre 2008 à janvier 2010 en Guinée, vit depuis plusieurs années en exil au Burkina Faso. Il est rentré au cours du week-end dans son pays en vue de son procès qui doit s’ouvrir mercredi 28 septembre, 13 ans jour pour jour après les tueries dans le grand stade de Conakry, la capitale guinéenne.

Il doit comparaître aux côtés de dix autres accusés, dont le colonel Abdoulaye Chérif Diaby, ministre de la Santé au moment des faits, pour répondre des exactions commises lors d’un rassemblement de l’opposition dans un stade de Conakry qui avait été brutalement réprimé. Les manifestants s’étaient réunis pour démontrer pacifiquement leur force et dissuader M. Camara de se présenter à la présidentielle de janvier 2010. 156 personnes avaient été exécutées, des milliers blessés et des centaines de femmes violées, selon le rapport d’une commission d’enquête internationale mandatée par les Nations unies, publié trois mois après les faits.

« Mon client est arrivé dans la nuit de samedi à dimanche à Conakry pour répondre à sa convocation liée au procès du 28 septembre », a affirmé à l’AFP Pépé Antoine Lamah, l’un des avocats de Moussa Dadis Camara, ajoutant qu’il est « en lieu sûr pour raisons de sécurité » et reçoit quelques amis.

Arrivé au pouvoir en 2008 à la faveur d’un coup d’Etat militaire, le capitaine Camara avait été accusé par son ancien aide de camp et chef de la garde présidentielle, Aboubacar Sidiki Diakité alias « Toumba », d’avoir commandité le massacre du 28 septembre 2009. Ce dernier, également mis en cause dans l’affaire, avait ouvert le feu sur Dadis Camara deux mois plus tard, occasionnant son hospitalisation au Maroc avant d’être contraint de quitter ses fonctions et s’exiler au Burkina Faso.

Cédéao : sanctions contre la Guinée, diplomatie pour le Mali

Bamako et Conakry étaient au centre des discussions du Sommet extraordinaire de la Cédéao tenu hier jeudi à New York (États-Unis).Ça se corse pour la Guinée dirigée par une junte depuis la chute du président Alpha Condé, le 5 septembre 2021. Réunie en Sommet extraordinaire ce 22 septembre à New York, aux États-Unis, en marge de la 77e Assemblée Générale ordinaire des Nations Unies, la Communauté économique des États de l’Afrique de l’Ouest (Cédéao) a prononcé des « sanctions graduelles au niveau diplomatique, économique et financière » contre la Guinée.

En clair, les ambassadeurs des pays membres de la Cédéao à Conakry sont rappelés pour consultation. Les dirigeants ouest-africains ont aussi décidé de suspendre « toute assistance et transaction financières en faveur de la Guinée par les institutions de la Cédéao, notamment la BIDC (Banque d’Investissement et de Développement de la Cédéao) ».

L’institution sous-régionale a maintenu ses sanctions à l’encontre de personnalités de la transition guinéenne : gel de leurs avoirs financiers et interdiction de voyager. Cela s’applique également à « toute autre personne cherchant à empêcher le retour à l’ordre constitutionnel en Guinée dans un délai raisonnable ».

La veille du sommet de New York, le Bissau-Guinéen Umaro Sissoco Embalo, président en exercice de la Cédéao, avait annoncé de « lourdes sanctions » contre la Guinée si la junte ne ramenait pas la durée de la transition à 24 mois au lieu de 36.

Une sortie qui n’a pas plu en Guinée où le Secrétaire Général de la présidence de la transition, le Colonel Amara Camara, a qualifié de « mensonge » le prétendu accord sur une durée de transition de 24 mois évoqué par le président en exercice de la Cédéao dans son entretien avec RFI et France 24.

Dans son communiqué final, la Cédéao « demande aux autorités de la Guinée d’accepter dans un délai d’un mois, à compter du 22 septembre 2022, une durée de transition raisonnable, sous peine de sanctions plus sévères ».

Des chefs d’État à Bamako

Au cours de ce sommet des chefs d’État, la Cédéao a « condamné » le maintien en détention de 46 militaires ivoiriens à Bamako. Pour sortir de la crise, l’organisation régionale va dépêcher au Mali « une mission de haut niveau  composée des présidents du Ghana, du Sénégal et du Togo (pour obtenir) la libération des soldats ivoiriens » qualifiés de mercenaires par la junte malienne.

Abidjan a nié en bloc en affirmant que ces militaires, appartenant à son armée, étaient sur le sol malien dans le cadre du mécanisme de soutien aux missions onusiennes.

Recevant le ministre nigérian des Affaires étrangères, le vendredi 9 septembre dernier, le Colonel Assimi Goïta a conditionné la libération des soldats ivoiriens à l’extradition par Abidjan de personnalités maliennes poursuivies par la justice de son pays.

La médiation togolaise, sollicitée par Bamako, avait auparavant permis la libération de 3 des 49 soldats arrêtés le 10 juillet. Il était convenu avec les différentes parties de poursuivre les discussions pour un dénouement heureux.

Guinée : la junte dénonce une diplomatie de « guignols » de la Cédéao

La junte guinéenne a réagi vigoureusement à la sortie du président en exercice de la Cedeao, Umaro Sissoco Embaló sur la durée de la transition en Guinée.Les autorités de la transition guinéenne ont qualifié de «honte» les propos tenus  le mercredi 22 septembre 2022, sur Radio France internationale (RFI) et France 24 par Umaro Sissoco Embaló.

Dans un entretien diffusé par les deux médias français, quelques heures avant la tenue du sommet des chefs d’Etat la Cédéao à New York, en marge de la 77e assemblée des Nations unies, Embaló soutenait que la durée de trois ans décrétée par le pouvoir de Conakry était « inacceptable » pour la Cedeao.

Le président en exercice de la Cédéao avait ajouté que la Guinée risquait de « lourdes sanctions », si le pouvoir n’était pas transmis aux civils dans 24 mois.

Une sortie qui n’a plu aux autorités de la transition en Guinée. Dans une vidéo diffusée sur la page Facebook de la présidence guinéenne, le colonel Amara Camara charge  Sissoco Embaló .

« Le mensonge grossier et les propos qui s’apparentent à de l’intimidation sont de nos jours des pratiques rétrogrades qui n’honorent pas son auteur et ternissent par la même occasion l’image de marque de la Cédéao. Nous ne pouvons pas porter cette honte », a réagi l’un des hommes forts de la transition en Guinée? par ailleurs Secrétaire général de la présidence de transition.

Les autorités guinéennes ont aussi qualifié de « mensonge » sciemment entretenu par le président en exercice de la Cedeao sur un prétendu accord de transition de 24 mois.

En effet, dans sa sortie médiatique, le président bissau-guinéen avait déclaré avoir obtenu lors d’une visite en Guinée un accord avec la junte pour une transition de deux ans. Le colonel Amara Camara, a démenti cet accord, ajoutant que la Guinée «n’est pas dans une relation de guignols ou de téléréalité ».

Enfonçant le clou, le Premier ministre guinéen Dr Bernard Goumou, qualifie d’« inappropriée et grossière » cette prise de parole du dirigeant bissau-guinéen contre la Guinée.

 

Menacés par la Cédéao, Goïta et Doumbouya main dans la main à Bamako

Le président de la transition guinéen assiste, jeudi 22 septembre à Bamako, à la célébration de la fête de l’indépendance du Mali.Le colonel Mamadi Doumbouya est arrivé dans l’après-midi de mercredi dans la capitale malienne. Reçu « avec tous les honneurs, à sa descente de l’avion présidentiel de la République du Mali », par son homologue Assimi Goïta, le chef de la junte guinéenne prend part au 62e anniversaire de l’accession du Mali à la souveraineté internationale.

C’est le premier déplacement du colonel Mamadi Doumbouya à l’étranger, un an après avoir renversé le président Alpha Condé. Deux ans auparavant au Mali, le colonel Assimi Goïta a fait subir le même sort à Ibrahim Boubacar Keïta.

« C’est avec joie que j’accueille mon frère, le colonel Mamadi Doumbouya. Cette présence, dans le cadre des festivités du 22 septembre, est une marque de solidarité constante. Deux pays, une même histoire, un seul peuple. Une fois de plus, la Guinée se tient à nos côtés », a magnifié le colonel malien sur sa page Twitter.

Selon les médias guinéens, le colonel Mamadi Doumbouya profitera de son séjour à Bamako pour aborder avec le colonel Assimi Goïta la question des 46 militaires ivoiriens détenus depuis le 10 juillet. Ces soldats sont accusés par Bamako de tentative de déstabilisation alors qu’Abidjan nie en bloc.

Les deux dirigeants sont en parfaite entente. En effet, la Guinée est l’un des rares pays ouest-africains à s’être solidarisée avec le Mali quand ce pays était sous le coup de l’embargo de la Communauté économique des Etats de l’Afrique de l’ouest (Cédéao) entre janvier et juillet 2022. Elle avait ouvert sa frontière au Mali pour lui permettre d’importer et d’exporter des marchandises à travers le port de Conakry.

Les dossiers du Mali et de la Guinée équatoriale à New York

Au moment où les colonels Assimi Goïta et Mamadi Doumbouya assistent ce jeudi à la célébration de la fête de l’indépendance du Mali à Bamako, les chefs d’État de la Cédéao se réunissent à New York, aux États-Unis. Une rencontre qui se tient en marge de la 77e Assemblée Générale ordinaire des Nations Unies.

Ce sommet extraordinaire est initié par le Bissau-guinéen Umaro Sissoco Embalo, président en exercice de la Cédéao. Il avait prévenu, la veille, la Guinée qu’elle allait au-devant « de lourdes sanctions » si la junte persistait dans sa volonté de se maintenir au pouvoir pendant trois ans avant de passer la main à des civils élus.

Concernant le Mali, c’est surtout le sort des 46 militaires ivoiriens détenus à Bamako qui devrait occuper la Cédéao. L’affaire a dégradé les relations déjà tendues entre Bamako et Abidjan. La junte malienne qualifie ces soldats de « mercenaires » et les accuse d’avoir voulu attenter à la sûreté de l’État. Dénonçant « une prise d’otage », la Côte d’Ivoire assure que les militaires venaient en mission dans le cadre d’opérations de soutien logistique à la Mission multidimensionnelle intégrée des Nations Unies pour la stabilisation au Mali (Minusma).

Toutefois, Bamako, qui sort de six mois d’un embargo de la Cédéao, a récemment mis en garde contre toute « instrumentalisation » de l’organisation régionale dans la crise avec la Côte d’Ivoire voisine. Le Premier ministre malien par intérim, le colonel Abdoulaye Maïga, affirme que l’affaire des 46 soldats ivoiriens « est purement judiciaire et bilatérale » et la médiation engagée par le Togo est « l’unique cadre de règlement du dossier ».

Accusant les autorités ivoiriennes d’être animées par une « volonté d’adversité » et « d’avoir transformé un dossier judiciaire en une crise diplomatique », le Mali les appelle à ne pas « se soustraire à leur responsabilité » et prévient qu’il « n’est nullement concerné par cette procédure devant l’instance communautaire ».

Transition : la Cédéao menace la Guinée de « lourdes sanctions »

Le président en exercice de la Cedeao, Umaro Sissoco Embalo, a demandé aux autorités de la Guinée de réduire la période de transition de 36 mois sous peine de s’exposer à des sanctions.Le président de la Guinée Bissau, qui assure la présidence de la Communauté économique des Etats de l’Afrique de l’Ouest (Cédéao) depuis juillet, a demandé aux autorités guinéennes, dans un entretien accordé à Radio France internationale (RFI) et France 24,  de ramener la période de transition à 24 mois.

Une sortie médiatique qui intervient à vingt-quatre heures du sommet extraordinaire de la Conférence des chefs d’Etat de la Cédéao à New York, en marge de la 77e assemblée générale des Nations-Unies.

Pour Umaro Sissoco Embalo, les 36 mois de transition fixés par Conakry « sont inacceptables ». « Si la junte maintient les 3 ans, il y aura de lourdes sanctions. On ne peut accepter ça », avertit Embalo, sur un ton menaçant.

Après le putsch du 5 septembre 2021 perpétré contre l’ancien président de la République Alpha Condé, la Cédéao avait prononcé la suspension de la Guinée de ses instances avant de prendre des sanctions individuelles contre les putschistes.

A l’occasion de sa session ordinaire du 3 juillet, l’organisation sous-régionale a maintenu ses mesures. Aussi, l’ancien président du Bénin, Thomas Boni Yayi a été désigné médiateur de la Cedeao en Guinée. Il doit travailler avec les autorités guinéennes en vue de parvenir à un calendrier de transition acceptable pour la Cedeao au plus tard le 1er août 2022.

Depuis, l’ancien chef de l’Etat béninois s’est rendu à deux reprises à Conakry, sans obtenir gain de cause même, même s’il a salué lors de son dernier séjour (21-27 août), la mise en place d’un cadre de concertation inclusif pour faciliter le retour à l’ordre constitutionnel.

Cependant, cet organe est boycotté par des figures emblématiques de l’opposition, dans un contexte de répression du Front national de la Défense de la Constitution (FNDC), principal artisan de la lutte contre la troisième candidature d’Alpha Condé. Cette organisation a été dissoute par la junte au pouvoir qui lui reproche de mener des activités subversives et ses dirigeants envoyés en prison.

Congrès mondial des médias : le programme complet connu

Le Congrès mondial des médias (GMC) prévu du 15 au 17 novembre 2022 à Abu Dhabi, la capitale des Emirats arabes unis, promet de faire salle comble grâce à une « avalanche d’inscriptions » de la part de capitaines d’industrie.Quelque 1200 délégués devraient côtoyer environ 200 PDG de médias et plus de conférenciers de renommée mondiale pour animer une série de séances de réflexion et de débats, dont la ministre zimbabwéenne de l’Information, de la Publicité et de la Radiodiffusion, Monica Mutsvangwa ; Mohammed Jalal Alrayssi, Directeur général de l’Agence de presse émiratie (WAM), et Naji Gouiaa, PDG de MediaCity Mauritius.

Il s’agira également d’une plateforme permettant de présenter des produits indispensables à l’évolution des médias mondiaux, tels que des technologies de pointe, du matériel d’équipement et des outils de médias sociaux.

Au centre des préparatifs frénétiques, son programme laisse déjà entrevoir une série d’événements bien remplis, à commencer par une cérémonie d’ouverture au cours de laquelle seront prononcés des discours qui interrogeront l’état actuel de la scène médiatique mondiale en vue de façonner son paysage futur.

Les organisateurs ont délibérément prévu de faire en sorte que l’événement se déroule sur une plateforme multilingue, ce qui signifie que les discours seront prononcés dans toutes les principales langues du monde, augmentant ainsi son attrait pour un public mondial sans précédent dans l’histoire de l’organisation du congrès.

Il y aura également du temps pour une exposition d’ouverture, des discours principaux expliquant le pouvoir de transformation des médias contemporains, une interface de panel ministériel, une session d’interrogation sur la question de savoir si les médias numériques offrent des possibilités d’investissements futurs, suivie d’autres présentations examinant les tendances d’investissement dans le secteur et la manière dont elles affecteront son paysage, les avantages pour les entreprises et la question de savoir si les grandes entreprises technologiques en Europe devraient être obligées de payer pour le contenu.

Une session mettant l’accent sur l’Amérique du Nord se penchera sur la question de savoir si les régulateurs peuvent suivre le rythme de l’évolution des médias physiques vers les médias virtuels, tandis qu’une présentation sur l’avenir des actualités et des analyses sur la façon dont l’intelligence artificielle (IA), l’apprentissage automatique et l’automatisation transformeront les actualités vont couronner la première journée du congrès.

La deuxième journée s’ouvrira sur l’étude par les participants de l’évolution des défis liés à l’exploitation des innovations technologiques pour lutter contre la diffusion de fausses informations et encourager l’unité sous la bannière de la Journée mondiale de la tolérance.

Les sessions suivantes aborderont les questions relatives à la dynamique des groupes de réflexion sur les médias à l’ère de l’information numérique, et examineront les médias sociaux et la consommation au Moyen-Orient et en Afrique, en faisant le point sur la façon dont ils ont transformé le paysage médiatique dans cette région.

Les discussions porteront également sur la manière dont l’essor des capsules a modifié le secteur des médias, sur l’Asie et sur la question de savoir si les services de streaming constituent un marché encombré ou s’il y a encore de la place pour d’autres.

Au cours de la deuxième journée, les participants échangeront leurs points de vue sur l’économie des créateurs, sa genèse, qui la finance et qui contrôle sa production.

Il y aura également une présentation sur le ESport avant que la journée ne se termine par un panel sur les Objectifs de développement durable (OMD) en référence aux médias mondiaux.

La troisième et dernière journée, le 17 novembre 2022, s’ouvrira par un discours-programme soulignant l’importance d’un design inclusif et le rôle des préjugés cognitifs dans la conception des médias sociaux, qui sera suivi d’une présentation sur la diversité et l’inclusion à l’ère numérique : « Les femmes dans les médias ».

La conférence mettra également l’accent sur la psychologie des consommateurs en examinant les tendances les plus récentes et les prévisions futures en matière de consommation de médias, en se focalisant sur l’Amérique latine, avant un débat sur la grande déperdition dans le secteur des médias, sur la question de savoir si les entreprises de médias devraient être responsables des commentaires sur les réseaux sociaux et sur les présentations visant à séduire les consommateurs dans un monde aux choix infinis.

« Le journalisme d’influence : Une nécessité ou de l’autopromotion ? » sera le thème d’une table ronde, qui sera suivie par une session de clôture sur le thème « Amplifier les voix minoritaires à travers le monde pour une narration précise ».

Guinée : une plainte contre Mamady Doumbouya à Paris

Le Front National pour la Défense de la Constitution (FNDC) accuse le président de la transition de « complicité d’homicides et de torture ».La guerre est déclarée ! Dissout le 6 août dernier par la junte guinéenne, le Front National pour la Défense de la Constitution (FNDC) s’attaque frontalement au colonel Mamady Doumbouya, le président de la transition.

Cette coalition de partis, de syndicats et d’organisations de la société civile a saisi le 8 septembre le procureur du Tribunal judiciaire de Paris, en France. Une source proche du dossier a confié à l’Agence France Presse (AFP) que la « complicité d’homicides et de torture » constitue le chef d’accusation contre l’homme fort de Conakry marié à une Française.

Le FNDC tient le colonel Mamady Doumbouya pour responsable de la mort par balle de trois de ses membres et de toutes les exactions commises en marge des manifestations de juillet et août 2022 pour dénoncer une « gestion unilatérale de la transition ».

Pointant l’absence d’indépendance de la justice guinéenne, le mouvement a décidé de porter plainte en France. Un pays qui a octroyé la nationalité au tombeur, en septembre 2021, d’Alpha Condé en sa qualité de membre de la Légion étrangère. Unique au monde, l’institution créée en 1831 par le roi Louis-Philippe est devenue une unité prestigieuse de l’Armée de terre française.

Entre 2019 et 2021, le Front National pour la Défense de la Constitution a joué un rôle de premier plan pour empêcher le président sortant, Alpha Condé pour ne pas le nommer, de briguer un troisième mandat.

Aujourd’hui, le FNDC dénonce principalement la confiscation du pouvoir, la répression des voix discordantes et l’instrumentalisation de la justice. Le colonel Mamady Doumbouya, doit en principe, rendre le pouvoir aux civils dans un délai de trois ans.

Climat: l’Afrique a besoin de nouveaux financements (rapport)

Les pays africains pourraient perdre 50 milliards de dollars par an d’ici à 2030 à cause du changement climatique, alerte l’Organisation météorologique mondiale (OMM).L’Afrique ne représente que 2 à 3 % des émissions mondiales de gaz à effet de serre mais a payé cher le fait que le continent se soit réchauffé plus vite que la moyenne mondiale. Des financements urgents sont nécessaires pour ralentir les effets du phénomène actuel du changement climatique, a averti jeudi un rapport de l’Organisation météorologique mondiale (OMM) des Nations unies.

Dans le document intitulé « état du climat en Afrique 2021 », l’agence onusienne écrit que l’année dernière, l’Afrique a été l’un des quatre endroits les plus chauds jamais enregistrés.

« C’est pourquoi, les pays africains demandent aux nations riches et polluantes de consacrer davantage d’argent aux projets d’adaptation sur le continent », ajoute le rapport, demandant également des compensations pour les pertes liées au changement climatique, des sujets qui devraient être au cœur de la 27e Conférence des parties (COP27), le sommet des Nations unies sur le climat qui se tiendra en Égypte en novembre 2022 et qui est surnommé « la COP africaine ».

L’OMM a déclaré qu’il est crucial d’investir davantage dans l’adaptation au changement climatique car ses effets pourraient coûter aux nations africaines 50 milliards de dollars par an d’ici à 2030, les sécheresses et les inondations constituant la principale préoccupation.

En Afrique, le niveau des mers a déjà augmenté d’un millimètre par an de plus que la moyenne mondiale, ce qui aggrave la menace de graves inondations côtières, selon le rapport.

Il fait référence à des régimes pluviaux de plus en plus perturbés qui ont entraîné la pire sécheresse qu’ait connue la Corne de l’Afrique depuis plus de 40 ans, « et à des inondations dévastatrices qui frappent souvent d’autres parties du continent ».

L’année dernière, le Soudan du Sud a enregistré ses pires inondations depuis 60 ans, avec plus de 800.000 personnes touchées, tandis que le Tchad a connu cette année les précipitations les plus importantes depuis plus de 30 ans. De nombreux pays d’Afrique centrale et occidentale sont aussi touchés par les inondations.

Les scientifiques ont déclaré que la chaleur extrême et les fortes précipitations ont été aggravées par le changement climatique causé par l’homme et que leur gravité et leur fréquence ne feront qu’augmenter avec le réchauffement de la planète.

Pour améliorer la résilience des pays africains, « il est impératif que le continent accélère ses efforts pour mettre en place de solides systèmes régionaux et nationaux d’alerte précoce et des services climatiques », a affirmé le secrétaire général de l’Organisation météorologique mondiale (OMM), Petteri Taalas.

Guinée : « les élections ne sont pas la priorité » de la junte (société civile)

Dans un entretien avec APA, Dr Aliou Barry, Coordinateur de l’Alliance Citoyenne pour la Transition (ACT) en Guinée, évalue la gouvernance des militaires arrivés au pouvoir suite au coup d’État contre Alpha Condé.Un an après le putsch, quelle évaluation faites-vous de la transition en Guinée ?

Il y a tout d’abord lieu de distinguer la moralisation de la vie publique, la lutte contre la corruption, la refondation de l’État et l’amélioration de la justice. Sur le plan socio-économique, on note une avancée significative depuis l’avènement du Comité National du Rassemblement pour le Développement (CNRD) constitué au lendemain du renversement d’Alpha Condé.

En Guinée, on a toujours parlé de lutte contre la corruption sans qu’on en voit les résultats. J’ai eu à y réaliser en 2003, en tant qu’expert en la matière, la première enquête nationale sur la corruption et la gouvernance. C’est maintenant seulement que des actions concrètes sont menées dans ce sens.

Le CNRD arrive rapidement à recouvrer des fonds détournés. La volonté de rupture est visible. Maintenant, on peut s’interroger sur sa durabilité. Cette traque des biens mal acquis est conjoncturelle car elle n’entre pas dans le cadre d’une stratégie structurelle de lutte contre la corruption.

Par rapport aux infrastructures, l’amélioration de l’état des routes qui étaient en très mauvais état est à saluer. Le gouvernement de transition a pu trouver des financements pour des projets qui dormaient dans les tiroirs afin de les mettre en œuvre. Dans les secteurs de la santé et de l’éducation, des efforts sont également notés.

S’agissant du climat social, il faut reconnaître qu’il y a un peu plus d’accalmie, même si de temps en temps, des manifestations sont organisées par des partis politiques ou des acteurs de la société civile.

Globalement, le climat est apaisé, mais on ne sait pas jusqu’à quand. Les conditions de vie deviennent de plus en plus difficiles. La pauvreté est palpable. J’ai alerté certains ministres rencontrés. En plus, les Guinéens ont l’impression que l’argent ne circule plus comme avant dans le pays.

Au plan politique, la Guinée est dans une impasse. Le dialogue tel que voulu par le CNRD a été boudé par les partis politiques qui le réclament inclusif. Pour les états-majors de certaines formations politiques, ce n’est pas évident de discuter avec les militaires quand leurs leaders sont poursuivis pour crimes économiques.

Jusque-là, les partis prenant part au dialogue ne sont pas très représentatifs. Idem pour certains membres de la société civile dont la crédibilité est sujette à caution. Il y a donc un travail important à effectuer à ce niveau. Il consistera surtout à inviter tous les Guinéens à s’exprimer librement.

Aujourd’hui, on est un peu perdus. Qui dirige même ce dialogue ? Au départ, c’était le ministre de l’Administration du territoire. Après le Premier ministre sortant, Mohamed Béavogui, remplacé par Dr Bernard Goumou. De nombreuses questions restent en suspens. Ce qui rend le dialogue politique un peu hypothétique.

 Comment les militaires sont-ils arrivés à rompre le fil du dialogue avec une partie de la classe politique et de la société civile ?

La junte est venue avec son propre agenda. C’est notamment la lutte contre la corruption avec la mise en place de la Cour de répression des infractions économiques et financières (Crief). Cette juridiction d’exception aurait épinglé des leaders de partis politiques parmi les poids lourds du pays.

Dialoguer dans ce contexte s’avère difficile. Il s’y ajoute que de grands noms de l’opposition ont été expulsés de leurs résidences dans ce qu’il est convenu d’appeler l’affaire du patrimoine bâti de l’État.

Le chef de file de l’Union des Forces Démocratiques de Guinée (UFDG), Cellou Dalein Diallo, a été obligé de quitter son domicile qu’il aurait illégalement acquis sous le magistère du président Lansana Conté. Ladite maison a été rasée pour laisser place à une école primaire. Sidya Touré de l’Union des Forces Républicaines (UFR) a connu le même sort.

Le CNRD n’a toujours pas rassuré ceux qui doutent de ses intentions. Néanmoins, l’implication des leaders traditionnels et religieux dans le dialogue pourrait rapprocher les différentes parties.

La durée de la transition, fixée à trois ans, est rejetée par la Cédéao qui exige une transition de six mois. La junte est-elle dans les dispositions d’accéder à cette requête ?

C’est difficile à dire. La société civile a eu à travailler sur la question. Nous avions proposé une durée de deux ans avec un calendrier précis et les actions à mener durant cette période. Mais il se trouve que les élections ne constituent pas la priorité du CNRD.

Actuellement, il est plus question de refondation de l’État avec la justice comme principal pilier. Le pouvoir judiciaire est la boussole du CNRD. Cela dit, la junte s’est fixé un certain nombre d’objectifs qui demandent du temps. Il s’agit essentiellement de construire un véritable État et de panser les plaies de la nation.

Si en plus les militaires veulent faire un recensement général de la population et de l’habitat, ce n’est pas possible en deux ans. Au Conseil National de Transition (CNT), qui fait office de parlement, la durée proposée est de trois ans.

La Cédéao, pour sa part, pourrait ne pas fléchir. Mais qu’est-ce que l’institution régionale a fait pour empêcher Alpha Condé de briguer un troisième mandat ? Elle a failli à son devoir et l’ancien président a été évincé un an après sa réélection.

Des Guinéens, même s’ils ne sont pas nombreux, soutiennent que la junte doit terminer le mandat d’Alpha Condé. Certains membres de la société civile et du CNT préfèrent une transition de trois ans.

Selon la position, apparemment la plus partagée dans l’opinion publique,  deux ans suffisent largement au CNRD pour boucler les réformes déjà entamées. Mais à partir de quelle date ? Voilà toute la complexité de la question.

 

La Guinée s’expose-t-elle à de nouvelles sanctions si le CNRD campe sur sa position ? Au cas échéant, quelles en seraient les conséquences sur l’économie guinéenne ?

Il y a bien sûr un risque. Il est préférable qu’on évite d’en arriver là. D’ailleurs, la société civile y travaille parce que nous vivons dans un pays pauvre très endetté. En Guinée, l’inflation culmine à 13 % ces temps-ci.

L’État s’emploie à payer la dette intérieure. C’est déjà pas mal ! Il est aussi en train de renégocier des contrats dans le secteur minier. A vrai dire, notre pays ne gagnait pas grand-chose dans l’exploitation de ses immenses ressources minières.

La Guinée ne bénéficie pas de l’accompagnement des bailleurs de fonds. Dès qu’il y a un coup d’État, beaucoup de partenaires suspendent leur appui. Ayant travaillé à l’Assemblée nationale, je sais que le financement extérieur occupe une part importante dans le budget de l’État.

S’il se tarit, que la Cédéao prononce des sanctions notamment économiques et qu’on ne parvienne pas à mobiliser davantage de recettes intérieures, ce serait très préjudiciable pour les populations. Des sanctions contre la Guinée seront sans effet sur la junte. Par contre, elles vont aggraver la situation des populations déjà très vulnérables.

Un an après le putsch de Doumbouya, où va la Guinée ?

Un an après le renversement d’Alpha Condé par le colonel Mamadi Doumbouya, la transition est sujette à plusieurs interrogations.Le 5 septembre 2021, quelques heures ont suffi au colonel Mamadi Doumbouya et à ses hommes surarmés du Groupement des forces spéciales d’arriver au palais Sékhoutouréya, à Kaloum, quartier d’affaires de la capitale de la République de Guinée. Les quelques fidèles d’Alpha Condé qui tentaient de résister ont été vite neutralisés par l’unité d’élite la plus équipée de l’armée guinéenne.

La vidéo fait rapidement le tour du monde, Alpha Condé en chemise déboutonnée, immobilisé dans un canapé, est entouré par des éléments de la Force spéciale. Affalé sur un fauteuil, l’ex-chef de l’Etat apparaît abattu malgré le semblant de déférence que ses tombeurs lui témoignaient. 

Le président Condé arrêté est conduit dans les rues de Conakry, sous les acclamations de la foule. Ce troisième putsch de l’histoire politique de la Guinée post-indépendance était presque prévisible car perpétré après un troisième mandat contesté de Condé.

Chef d’orchestre de ce coup d’Etat, le Colonel Mamadi Doumbouya s’adresse à ses compatriotes et au reste du monde. Entouré de quelques-uns de ses hommes, l’ancien légionnaire français se justifie : « La situation socio-politique et économique du pays, le dysfonctionnement des institutions républicaines, l’instrumentalisation de la justice, le piétinement des droits des citoyens, l’irrespect des principes démocratiques, la politisation à outrance de l’administration publique, la gabegie financière, la pauvreté et la corruption endémique ont amené l’armée républicaine de Guinée, à travers le Comité national de rassemblement et du développement (CNRD) à prendre ses responsabilités vis-à-vis du peuple souverain de Guinée et dans sa totalité ».

Mamadi Doumbouya, le nouvel homme fort, annonce une série de mesures fortes. Toutes les institutions sont dissoutes. Le 26 septembre, la charte de transition est adoptée. Elle met le CNRD dirigé par le Colonel Mamadi Doumbouya au centre de la gestion du pays. Le 1er octobre, l’ancien patron des forces spéciales prête serment et réitère ses engagements pour une Guinée débarrassée des maux qui plombent son développement socio-économique et son rayonnement démocratique. Un an après, où va la Guinée ?

Opération mains-propres

Coordinateur de l’Alliance citoyenne pour la transition, Dr Aliou Barry vote pour « la séparation du volet moralisation de la publique, lutte contre la corruption, refondation de l’Etat et l’amélioration de la Justice avec le côté politique ». « Sur le plan socio-économique, on note une avancée significative depuis l’avènement du CNRD », salue Dr Barry, attribuant également une bonne note à la junte sur « la lutte contre la corruption ». « En Guinée, on a toujours parlé de la lutte contre la corruption. En tant qu’expert, j’ai eu à réaliser en 2003 la première enquête nationale sur la corruption et la gouvernance en Guinée. Mais ce n’est que maintenant qu’il y a des actions concrètes en matière de lutte contre la corruption et la moralisation de la vie publique », indique-t-il.  

En décembre 2021, la Cour de répression des infractions économiques et financières (CRIEF) est créée pour traquer les délinquants financiers du régime de Condé. Dans son collimateur, plusieurs dignitaires de l’ancien régime. Les premières arrestations interviennent en avril 2022. Le dernier premier ministre d’Alpha Condé, Ibrahima Kassory Fofana et le ministre de la Défense Mohamed Diané dont les services ont essayé de tuer « médiatiquement » dans l’œuf le coup d’Etat du 5 septembre, sont écroués pour détournement supposé de plusieurs milliards de francs guinéens.

Malgré quelques critiques sur les méthodes de cette cour spéciale, ses résultats seraient visibles, selon Dr Aliou Barry. « Le CNRD arrive à récupérer de l’argent détourné. Et c’est de l’argent frais », se félicite-t-il. Faisant le bilan de cette opération mains-propres, le ministre de la Justice, Charles Wright soutient dans une interview avec la Télévision nationale que 35 milliards de francs guinéens (4 millions de dollars) de caution à la banque centrale ont été recouvrés. Cette volonté de moraliser la vie publique est manifeste. Mais le coordinateur de l’ACT se pose des questions sur la durabilité des actions posées dans ce domaine par les militaires. Qui semblent résolument déterminés à « renégocier » des contrats avec certaines sociétés minières.

Le secteur minier guinéen repose sur une concentration des ressources minérales, reconnue comme l’une des plus importantes du monde et est essentiellement constituée de bauxite dont les estimations des réserves s’élèvent à plus de 40 milliards de tonnes, de minerais de fer (plus de 20 milliards de tonnes), d’or et de diamant, suivant un exposé du site invest.gov.gn consulté par Apa. La même source attribue aux mines une participation de 12 à 15% au Produit Intérieur brut (PIB) de Guinée estimé à 15,68 milliards de dollars en 2020.

Dans leur volonté de remettre l’Etat au cœur de l’exploitation de ces richesses naturelles, les nouvelles autorités n’hésitent pas à taper du poing sur la table. Le ministre des Mines a récemment ordonné l’arrêt des activités du projet Simandou après avoir constaté que Winning Consortium Simandou (WCS) et Riop Tinto, les deux partenaires de l’Etat dans ce méga projet minier de 15 milliards de dollars se sont montrés peu enclins à respecter les termes du contrat signé en mars entre les trois parties et allouant à l’Etat 15% des parts.

Violations des droits de l’homme

Cependant, Doumbouya prônait une Guinée pour tous, montre rapidement ses limites sur la question des droits de l’homme. « La situation actuelle des droits de l’Homme dans les dernières années du régime d’Alpha Condé était déplorable. Elle l’est tout autant aujourd’hui », se désole Fabien Offner, chercheur à Amnesty International et spécialiste de la Guinée. « Pourquoi ? Parce qu’on observe les mêmes dérives et les mêmes violations des droits humains, notamment la violation du droit de rassemblement pacifique, puisqu’il faut rappeler que le pouvoir actuel a interdit les manifestations pendant toute la durée de la transition », fait remarquer Offner. 

Pourtant, à son arrivée au pouvoir, le colonel Mamadi Doumbouya a libéré les détenus politiques, dont des membres du Front national de défense de la Constitution (FNDC) qui se sont opposés à la troisième candidature d’Alpha Condé.

Face à la contestation de la rue qui s’intensifie, le colonel au pouvoir, tolère de moins en moins la critique. Il envoie ces mêmes leaders du FNDC dont le coordinateur Omar Sylla dit Foniké Minguè en prison. Le colonel Doumbouya ne s’en limite par-là, par arrêté gouvernemental, il dissout le FNDC qualifié de « mouvement insurrectionnel » par le régime militaire. 

Des accusations rejetées par ce collectif regroupant des organisations de la société civile et des partis politiques qui presse la junte à définir les contours d’un retour rapide à l’ordre constitutionnel. Le sujet qui fâche ?

Alors qu’il avait promis de ne pas s’éterniser au pouvoir, le colonel Mamadi Doumbouya ne semble plus pressé d’organiser des élections. Après son installation, le bourreau de Condé a fixé la durée de la transition à 39 mois. Finalement, le Conseil national de la transition (CNT) l’a ramené à 36 mois. Mais l’absence d’agenda clair de la part des militaires pour un retour constitutionnel rapide, installe le malaise entre le régime militaire et les différents acteurs politiques.

Le dialogue est rompu avec les partis politiques les plus représentatifs. Le fondateur du Think Tank « Wathi » voit un « risque de confiscation du pouvoir par les militaires pour une longue durée ». Pour éviter un tel cas de figure, la Communauté économique des Etats de l’Afrique de l’Ouest (CEDEAO) met la pression sur Mamadi Doumbouya.

La Cedeao, impuissante ?

Lors de sa session ordinaire du 3 juillet, la Conférence des chefs d’Etat et de gouvernement de l’institution sous-régionale a jugé inacceptables les 36 mois annoncés par les autorités de la transition. Par la même occasion, l’ancien président du Bénin, Thomas Boni Yayi a été désigné médiateur de la Cedeao en Guinée. Sa mission est de « travailler avec les autorités guinéennes en vue de parvenir à un calendrier de transition acceptable pour la Cedeao au plus tard le 1er août 2022 ». « Passé ce délai, des sanctions économiques et financières ainsi que des sanctions ciblées contre des individus ou des groupes entreront immédiatement en vigueur », avaient même menacé les dirigeants ouest-africains. 

Plus d’un mois après, la Cedeao temporise. L’organisation régionale semble privilégier la voie de la médiation et a dépêché Boni Yayi au charbon. « La Guinée est un pays un peu à part au sein de la CEDEAO et surtout parmi les pays francophones. La Guinée a sa propre monnaie. Elle n’est pas membre de la zone franc de l’Union économique et monétaire ouest-africaine (Uemoa) », explique Gilles Yabi. « D’une certaine manière, il est plus compliqué de sanctionner la Guinée pour avoir un impact très fort sur son économie et sur les ressources de l’État dans la mesure où elle peut toujours prélever directement des ressources auprès du secteur minier », ajoute-t-il. Son ouverture sur l’Océan atlantique est également un atout fort, ajoute le chercheur.

Même s’il pointe du doigt le « péché » de la Cedeao d’avoir laissé Alpha Condé d’aller vers un troisième mandat, Dr Aliou Barry est moins optimiste quant aux conséquences qui découleraient de sanctions économiques contre la Guinée. Il reste convaincu qu’elles seraient insupportables pour la population. « Le financement extérieur occupe une part importante dans le budget de la Guinée. Et tout le monde sait que les coups d’Etat ferment systématiquement ce robinet. Si en plus de cela, on doit ajouter une faible mobilisation de recettes intérieures et des sanctions de la CEDEAO, ce serait préjudiciable pour la population », redoute Dr Barry, qui assure que des acteurs de la société civile sont en train de travailler d’arrache-pied pour éviter à leur pays un tel sort.

Football : le Sénégal se qualifie au Chan 2023

Les Lions locaux, grâce à leur victoire aux tirs au but face à la Guinée, prendront part au Championnat d’Afrique des nations après onze ans d’attente.En 2022, presque tout sourit au football sénégalais. Les Lions ont enfin remporté la Coupe d’Afrique des nations et composté dans la foulée son ticket pour le Mondial qatari. L’équipe nationale féminine, dix ans après sa découverte du tournoi continental, s’est qualifiée aux dépens du Mali. Lors de la phase finale disputée au Maroc, les Lionnes ont atteint les quarts de finale. Battues aux tirs au but par la Zambie, elles ont vaincu la Tunisie en match de classement pour  participer aux barrages intercontinentaux de la Coupe du monde.

Ce vendredi 2 mars, l’équipe nationale locale a également surfé sur la vague du succès. Victorieux à la manche aller (1-0) au stade Abdoulaye Wade de Diamniadio, à la périphérie de Dakar, les hommes de Pape Thiaw se sont inclinés sur le même score au match retour joué à Bamako (Mali) à cause de la non homologation des stades guinéens par la Confédération africaine de football (Caf).

Dans la séance des tirs au but devant départager les deux sélections, les Lions locaux ont assuré leurs cinq tentatives. Champion d’Afrique au Cameroun, le gardien Alioune Badara Faty a effectué un arrêt avant d’offrir la qualification à son pays en transformant sans trembler le tir décisif. Le Sénégal restait sur une série de quatre échecs dans les éliminatoires du Chan. La Mauritanie (2014) et la Guinée (2016, 2018) avaient pris le meilleur sur les Lions locaux.

La 7e édition du Championnat d’Afrique des nations de football aura lieu en Algérie du 13 janvier au 4 février 2023. Elle avait été reportée d’une année à cause de la Covid-19.

Afrique: Paris veut être «plus réactif» sur les réseaux sociaux

Le président Emmanuel Macron veut engager le combat contre les « propagandes anti-françaises » qui ont déferlé courant 2021.La France n’entend plus laisser le terrain numérique libre aux propagandistes. Emmanuel Macron a exhorté, jeudi 1er septembre, les diplomates français à être « plus réactifs » sur les réseaux sociaux pour mieux riposter aux attaques que subit leur pays en direction des opinions publiques, notamment en Afrique. Pour lui, « le narratif russe, chinois et turc » a saturé l’année dernière l’espace médiatique de certains pays qu’il n’a pas nommés.

« Notre pays est souvent attaqué et il est attaqué dans les opinions publiques, par les réseaux sociaux et des manipulations », a observé le chef de l’Etat, dans un discours devant les ambassadeurs français réunis à l’Elysée. Il dénonce le fait qu’on fasse souvent croire à ces opinions « que la France est un pays qui fait de la néocolonisation et qui installe son armée sur leur sol ».

Face à cette situation, le chef de l’Etat indique que la riposte passe d’abord par une « vraie politique partenariale » avec les pays visés. Mais « je pense que, collectivement, nous devons être beaucoup plus réactifs, beaucoup plus mobilisés sur les réseaux sociaux », a-t-il insisté.

Le chef de l’Etat, qui a appelé à « assumer une stratégie d’influence et de rayonnement de la France », a exhorté à « mieux utiliser le réseau France Médias Monde, qui est absolument clé, qui doit être une force pour nous ». France Médias Monde regroupe notamment la chaîne d’information France 24 et la radio RFI, suivies dans plusieurs pays du Sahel tels que le Mali.

Ce pays, dirigé par une junte militaire depuis plus de deux ans, est en froid diplomatique avec la France. Certains acteurs profitent de la situation pour faire passer leur propagande sur les plateformes numériques.

La réaction de la France ne vise pas à « faire de la propagande », a fait valoir M. Macron, mais de contrer les « propagandes anti-françaises » et de « combattre les narratifs mensongers, les informations fausses et défendre la réalité de notre action ». « Aujourd’hui, on subit trop, on ne fait pas assez », a-t-il estimé devant les ambassadeurs et ambassadrices français.

« Le CV de Doumbouya ne m’a jamais été soumis » (Alpha Condé)

L’ex-président a exprimé ses remords d’avoir mis à la tête des Forces spéciales le lieutenant-colonel Mamady Doumbouya, qui l’a renversé du pouvoir.L’heure des regrets pour Alpha Condé, qui est en voyage médical en Turquie depuis mai dernier. Dans un échange rapporté par François Soudan de Jeune Afrique, l’ex-chef d’Etat guinéen, y fait quelques confidences sur le choix porté sur celui qui l’a renversé le 5 septembre 2021, le colonel Mamady Doumbouya, jusque-là commandant des Forces spéciales.

« Le CV de Doumbouya ne m’a jamais été soumis, si j’avais su que c’était un ancien légionnaire français, je ne l’aurais jamais choisi », a ainsi confié le professeur Alpha Condé à son interlocuteur.

Alpha Condé confie n’avoir pas nommé le lieutenant-colonel Mamady Doumbouya à la tête de cette unité spéciale, censée être déployée à la frontière avec le Mali pour protéger la Guinée des infiltrations d’éléments jihadistes.

Elle serait, à en croire Alpha Condé, les manœuvres venues d’un « groupe de pression » composé de son Premier ministre de l’époque, Kassory Fofana, du ministre de la Défense, Mohamed Diané, de son conseiller spécial Tibou Kamara et du général Namory Traoré.

Il y a presque un an, le lieutenant-colonel Mamady Doumbouya a pris le pouvoir par la force en Guinée-Conakry. Cet officier de l’armée guinéenne de 41 ans, nommé commandant du Groupement des forces spéciales de l’armée guinéenne en 2018, faisait partie de la Légion étrangère française où il a évolué jusqu’au grade de caporal-chef.

Les Guinéens ont découvert cet homme à l’allure imposante la même année, à l’occasion de la célébration du 60e anniversaire de l’indépendance du pays au stade du 28 septembre situé à Conakry, la capitale.

Guinée : la Cedeao salue la mise en place d’un « cadre de concertation »

L’ancien président béninois Thomas Boni Yayi a passé presqu’une semaine à Conakry pour tenter de trouver une issue à la crise politique guinéenne.Le médiateur de la Communauté économique des Etats de l’Afrique de l’ouest (Cedeao) pour la Guinée a achevé samedi 27 août sa deuxième mission de travail, près de deux mois après son premier séjour dans la capitale guinéenne. Arrivé le 21 août, Thomas Boni Yayi a rencontré divers acteurs dans ce pays qui traverse une nouvelle crise institutionnelle à la suite du coup d’Etat du 5 septembre 2021.

Au terme de sa visite, dont le but était de faciliter l’opérationnalisation d’un cadre de dialogue inclusif qui devrait permettre le retour à l’ordre constitutionnel, l’ancien président béninois (2006 – 2016) a notamment « salué la mise en place par les autorités de la transition du cadre de concertation inclusif ».

Cet organe, composé d’acteurs politiques et membres de la société civile, a été lancé le 15 avril dernier par le colonel Mamadi Doumbouya, président de la transition, à la tête du putsch qui a renversé Alpha Condé. Boycotté par certains partis politiques majeurs, tels que le RPG d’Alpha Condé et la coalition du G58 de Cellou Dalein Diallo et de Sidya Touré, ce cadre est censé instaurer des discussions pour sortir de la transition. Ces figures politiques guinéennes exigent toutefois sa supervision par un observateur international.

Cependant, Thomas Boni Yayi « a exhorté les partis politiques n’ayant pas encore pris part au cadre de concertation initié par les autorités, lequel cadre pourrait être actualisé de manière consensuelle, de le faire afin d’assurer une transition apaisée ». Il invite dans ce sens les parties prenantes, à savoir le gouvernement de transition, l’opposition et la société civile, « à trouver des compromis pour rendre le dialogue inclusif et consensuel ».

Selon le communiqué de la Cedeao, ces dernières « ont affirmé leur volonté de poursuivre les discussions afin de convenir d’un calendrier et d’un contenu de transition acceptés de tous ».

Par ailleurs, la fin de séjour du médiateur de cette organisation sous-régionale coïncide à la suspension partielle des appels à manifester du Front national pour la défense de la Constitution (FNDC). Ce mouvement contestataire, dissous en début août par le gouvernement de transition, est composé de coalition de partis, de syndicats et d’organisations de la société civile.

Malgré sa dissolution, le FNDC continue toujours de mobiliser et avait appelé à manifester ce lundi 29 août et le 4 septembre pour un retour à l’ordre constitutionnel face à la « la gestion unilatérale de la transition » par la junte militaire. Le mouvement a renvoyé cette décision après des entretiens avec des responsables de la Cedeao et certains présidents de la conférence des chefs d’État de l’organisation ouest-africaine.

« Au cours de ces discussions, les divergences qui découlent de la conduite de la transition, en Guinée, ont été abordées. Le FNDC, très à l’écoute de ses partenaires et soucieux de la réussite de cette transition, est favorable au dialogue et à la paix, a accédé à la demande de la Conférence des chefs d’État de la Cedeao, mais aussi des chrétiens de Guinée de suspendre ces manifestations citoyennes et pacifiques, pour le retour rapide à l’ordre constitutionnel, prévu ce lundi 29 août et le dimanche 4 septembre, jour de prière de nos compatriotes chrétiens », a expliqué sur RFI Sékou Koundono, l’un des dirigeants du FNDC.

Le Niger hôte de la réunion annuelle du Partenariat de Ouagadougou

L’évènement réunira des participants venus des neuf pays membres et plusieurs de leurs partenaires.Après plusieurs années d’attente, le Niger accueillera en décembre prochain, la 11e réunion annuelle du Partenariat de Ouagadougou (PO). Placée sous le thème « développement socio-économique et planification familiale », la rencontre de Niamey regroupera les acteurs de la planification familiale des neufs pays du PO. Ce mécanisme qui reconnait la nécessité d’investir dans la planification familiale, regroupe le Bénin, le Burkina Faso, le Cameroun, la Côte d’Ivoire, la Guinée, le Mali, la Mauritanie, le Niger, le Sénégal et le Togo.

« Le choix du Niger, pour ce grand rendez-vous n’est pas fortuit », annonce l’Unité de Coordination du Partenariat de Ouagadougou (UCPO), qui précise que ce pays « a été en mesure de relever de nombreux défis afin de promouvoir l’accès des femmes et des familles aux produits et services de planification familiale ».

L’UCPO rappelle que le Niger a adopté, depuis 1985, une politique de planification familiale pour des raisons sanitaires, socio-économiques et démographiques. Cette politique vise « l’espacement volontaire des naissances en vue de réduire le taux de mortalité maternelle dû aux nombreuses grossesses rapprochées et celui de mortalité infantile dû au sevrage brutal ». 

La volonté politique s’est aussi traduite par la création de structures d’accueil, la formation d’agents de santé et la gratuité des prestations en planification familiale.

Le Partenariat de Ouagadougou a été lancé en février 2011, à Ouagadougou, au Burkina Faso. Il mise sur l’engagement des gouvernements, une meilleure coordination entre les bailleurs de fonds pour optimiser leurs soutiens aux pays, une accélération de la mise en œuvre des interventions à haut impact et également sur une collaboration et une coopération sur les plans national et régional pour remédier au taux élevé des besoins non satisfaits en matière de planification familiale.

L’Afrique dotée d’une stratégie pour la sécurité sanitaire

Le nouveau plan d’action vise à réduire les impacts sanitaires et socioéconomiques des urgences de santé publique.Conscients des effets dévastateurs de la pandémie de Covid-19 sur des systèmes de santé fragiles, les ministres africains de la Santé ont adopté une nouvelle stratégie pour transformer la sécurité sanitaire et la riposte aux urgences dans la Région au cours des huit prochaines années.

La Stratégie régionale pour la sécurité sanitaire et les urgences 2022-2030, a été adoptée lors de la soixante-douzième session du Comité régional de l’Organisation mondiale de la santé (OMS) tenue du 22 au 26 août 2022 à Lomé, au Togo. Elle a pour objectif de réduire les impacts sanitaires et socioéconomiques des urgences de santé publique.

« La Covid-19 rappelle à la Région africaine la nécessité d’accorder la priorité à la construction de systèmes de santé résilients capables de fournir des soins de santé de qualité tout en faisant face à des urgences de santé publique », a déclaré Dr Matshidiso Moeti, Directrice régionale de l’OMS pour l’Afrique. 

Elle a souligné qu’il y a de plus en plus une prise de conscience de la montée de la menace que représentent les urgences sanitaires pour les économies du monde et les sociétés. « Ceci, a indiqué Dr Moeti, souligne la nécessité d’une approche +Une seule santé+ et d’investir dans la prévention et la préparation à ces urgences. En investissant maintenant, nous pouvons prévenir un effondrement économique et social dans le futur ».

L’OMS estime que jusqu’à quatre milliards de dollars américains, provenant de sources internationales et domestiques, sont nécessaires chaque année pour entièrement financer les principales capacités de sécurité sanitaire en Afrique et mieux se préparer à la prochaine pandémie. Ceci représente environ 3 dollars par personne et par an.

C’est pourquoi, la nouvelle stratégie inclut des mécanismes de renforcement des partenariats et de la collaboration multisectorielle, en s’assurant d’un investissement soutenu et prévisible et en réaffectant des ressources dédiées à l’éradication de la polio et de la Covid-19, afin de soutenir des investissements stratégiques dans les systèmes et les outils d’urgences de santé publique.

En adoptant cette stratégie, les pays africains ont convenu d’atteindre, d’ici à 2030, 12 objectifs qui renforceront leurs capacités à prévenir, à se préparer, à détecter et à répondre aux urgences sanitaires. Ainsi, 80 % des États africains doivent disposer d’un financement prévisible et durable de la sécurité sanitaire, 90 % doivent mobiliser une réponse efficace aux urgences de santé publique dans les 24 heures suivant leur détection et tous les pays doivent disposer de 80 % de districts sanitaires dotés de programmes fonctionnels de prestation de services et de programme d’amélioration de la qualité.

« Cette stratégie est le fruit de consultations approfondies avec les ministères africains de la santé et d’un éventail d’autres institutions, d’acteurs techniques et de partenaires partout sur le continent », a ajouté la patronne de l’OMS Afrique, Dr Matshidiso Moeti.

Lors des assises de Lomé, les ministres africains de la Santé se sont accordés à faire preuve de volonté politique et à fournir un leadership technique, à mobiliser des ressources domestiques et externes, à fournir les ressources humaines et logistiques adéquates pour mettre en œuvre la stratégie, ainsi qu’à renforcer le mécanisme de coordination « Une seule santé » et les capacités aux niveaux national et décentralisé.

Electricité: le Guinéen Abé Sylla désigné président du Comité directeur du CLSG

M. Ibrahima Abé Sylla remplace son homologue ivoirien Mamadou Sangafowa-Coulibaly, ministre ivoirien des Mines, du pétrole et de l’énergieLe ministre de l’Energie, de l’hydraulique et des hydrocarbures de la République de Guinée, Ibrahima Abé Sylla, a été désigné, vendredi à Abidjan,  président du Comité directeur du projet d’interconnexion électrique Côte d’Ivoire, Liberia, Sierra Leone et Guinée (CLSG) pour une durée d’une année.

Cette désignation est intervenue à l’issue des travaux de la troisième réunion du Comité directeur. M. Ibrahima Abé Sylla remplace son homologue ivoirien Mamadou Sangafowa-Coulibaly, ministre ivoirien des Mines, du pétrole et de l’énergie.

« Le Comité directeur, après examen et échanges sur les sujets abordés dans le rapport, a approuvé les recommandations formulées par le Comité de pilotage », souligne le communiqué final de la rencontre. 

Il s’agit notamment de l’état d’avancement du projet CLSG, du plan d’affaires 2022-2026 révisé et du tarif pour 2022, du programme de travail et du budget 2022, et de la stratégie de financement pour remédier au déficit financier.

« Au terme des échanges, le Comité directeur a estimé que certains points recommandés nécessitent une analyse approfondie », ajoute le communiqué, précisant que si à l’issue de cette analyse, il s’avère nécessaire, une réunion du Comité directeur sera convoquée.

Gesler E. Murray, ministre des Mines et de l’énergie de la République du Liberia et Alhaji Kanja Sesay, ministre de l’Energie de la République de Sierra Leone, ont participé aux travaux qui ont eu lieu dans la capitale économique ivoirienne. 

La prochaine réunion du Comité directeur se tiendra à Conakry, République de Guinée, le 25 novembre 2022.

La Côte d’Ivoire, Le Liberia, La Sierra Leone et la Guinée sont les quatre pays qui ont signé le Traité CLSG en 2012. Ce traité  a entre autres créé la TRANSCO CLSG, une société supranationale, détenue à part égale par les sociétés nationales d’électricité et chargée de financer, construire, détenir, exploiter, maintenir et développer cette infrastructure régionale.

Le Président du Conseil d’administration de TRANSCO CLSG, M. Sidibé Noumory, a mentionné que le résultat de toutes les activités révèlent “un avancement significatif de 97% à ce jour soit la construction effective des 1303 km de ligne”.

Le projet a permis en outre la réalisation de douze postes Haute Tension et centres de contrôle associés avec “un début d’écoulement de puissance depuis la Côte d’Ivoire d’environ 50 MW à la pointe”, a-t-il fait savoir.

Le ministre ivoirien chargé de l’énergie a dit que le dispatching est “quasiment achevé”. Il s’est réjoui des livraisons d’énergie à la Sierra Leone à BO-Kenema et Freetown respectivement depuis le 23 décembre 2021 et 7 juillet 2022 ainsi qu’à la Guinée à N’Zérékoré, depuis le 02 avril 2022.

“Quant au Liberia, il devrait bientôt recevoir de l’énergie via la ligne CLSG, avec la mise sous tension de quatre des cinq postes”, a-t-il ajouté, relevant que le projet a accusé un retard au niveau d’échange d’énergie actuelle sur la ligne, qui demeure en dessous des prévisions initiales.

Electricité : 4 pays ouest africains bientôt interconnectés

La construction de la ligne d’interconnexion électrique dénommée « Traité CLSG » est achevée à 97%.La Côte d’Ivoire, le Libéria, la Sierra Leone et la Guinée renforcent leurs échanges en matière d’énergie. Ainsi, ces quatre pays de l’Afrique de l’Ouest ont signé un Traité en 2012 qui a, entre autres, créé la TRANSCO CLSG, une société supranationale, détenue à part égale par les sociétés nationales d’électricité et chargée de financer, construire, détenir, exploiter, maintenir et développer la ligne d’interconnexion électrique Côte d’Ivoire-Liberia-Sierra Leone-Guinée.

« A l’endroit de TRANSCO CLSG, mes félicitations pour l’achèvement de la phase de construction de la ligne du projet CLSG, malgré les nombreuses difficultés rencontrées », a dit le ministre ivoirien des Mines, du Pétrole et de l’Energie, Mamadou Sangafowa-Coulibaly.

Il s’exprimait ce vendredi à Abidjan lors de la 3e réunion du Comité directeur du Projet CLSG qu’il préside.

Prenant la parole, le Président du Conseil d’administration de TRANSCO CLSG, Sidibé Noumory a révélé « un avancement significatif de 97% (des travaux), soit la construction effective des 1303 km de ligne ».

Selon lui, le projet a permis la réalisation de douze postes de haute tension et centres de contrôle associés avec « un début d’écoulement de puissance depuis la Côte d’Ivoire d’environ 50 MW à la pointe ».

« Le Comité de pilotage, a-t-il dit, recommande, entre autres mesures, l’approbation du budget 2022 et du tarif de transport associé, ainsi que les conforts nécessaires l’autorisant à bénéficier d’appuis financiers de banques régionales en attendant au besoin des ressources financières additionnelles en étude chez certains bailleurs de fonds ».

Poursuivant, M. Noumory a appelé les pays concernés à prendre les mesures dérogatoires nécessaires pour permettre le raccordement au réseau CLSG dans les meilleurs délais pour satisfaire les gros consommateurs d’énergie, notamment les sociétés minières en activité dans la zone.

La ligne d’interconnexion électrique CLSG qui s’inscrit dans cette dynamique, est un projet ambitieux et innovant du plan directeur de 2011 des moyens de production et de transport du Système d’échanges d’énergie électrique ouest africain (EEOA) et dont la réalisation a été possible grâce à un engagement fort des chefs d’Etats des quatre pays membres.

Ce qui fait dire au ministre ivoirien des Mines, du Pétrole et de l’Energie, Mamadou Sangafowa-Coulibaly, que le projet CLSG se présente aujourd’hui comme une autoroute électrique de 1303 km de long, de 12 postes et d’une capacité de 243 MW, extensible à 486 MW par l’adjonction d’un 2e terne en vue de renforcer les échanges transfrontaliers d’énergie et le marché régional de l’électricité en Afrique de l’Ouest pour une population cible d’environ 24 millions d’habitants.

Guinée : la dissolution du FNDC condamnée par plusieurs organisations

La dissolution du Front national pour la défense de la Constitution (FNDC) est une violation des libertés individuelles et collectives, selon des organisations de défense des droits humains et des mouvements citoyens africains.La junte guinéenne est passée à l’acte. Alors que des rumeurs couraient lundi soir sur les réseaux sociaux, le gouvernement de transition a sorti un arrêté mardi pour officialiser la dissolution du Front national pour la défense de la Constitution (FNDC). Cet important collectif, fer de lance de la contestation contre l’ex-président Condé (2010-2021) et qui s’oppose depuis plusieurs mois à la junte au pouvoir en Guinée, préparait pourtant une manifestation le 17 août sur l’ensemble du territoire guinéen.

Mais pour le ministre de l’Administration du territoire et de la Décentralisation, Mory Condé, l’arrêté de dissolution du FNDC « prend effet à compter de sa date de signature », c’est-à-dire samedi dernier. « Leur mode opératoire se structure par des actions violentes au cours de manifestations interdites, des attaques contre des individus qui ne partagent pas leur idéologie, et des actions ciblées contre les forces de l’ordre », a-t-il chargé avant de noter que « ce groupement de fait (…) provoque des manifestations armées sur les voies et lieux publiques, ayant les agissements d’un groupement de combats et de milices privées ».

Le gouvernement de transition précise que le FNDC, « mettant en péril l’unité nationale, la paix publique et le vivre ensemble, ne figure pas sur la liste des ONG en Guinée, ni sur la liste des collectifs d’association (…) et encore moins dans le répertoire des ONG agréées en République de Guinée ».

Un non événement pour le FNDC

Toutefois, le chargé de communication du collectif, Abdoulaye Oumou Sow, a refusé de commenter l’arrêté du ministre de l’Administration du territoire et de la Décentralisation. « Nous ne nous sentons pas concernés », a-t-il dit à l’AFP, comme pour signifier qu’ils maintiennent leurs prochaines manifestations. Le FNDC avait suspendu ses mouvements de contestation pour une semaine, dont celui prévu dans tout le pays le 4 août, « à la demande expresse » du chef de l’État bissau-guinéen Umaro Sissoco Embalo, président en exercice de la Communauté économique des États d’Afrique de l’Ouest (Cedeao). Cette trêve avait pour « unique objectif de donner une chance à la médiation de la Cédéao pour trouver une issue favorable à la crise en Guinée », avait indiqué le collectif.

De son côté, Cellou Dalein Diallo, principal opposant guinéen sous l’ancien président Alpha Condé, a condamné la décision du gouvernement de transition en estimant que c’était « un coup dur porté à la liberté, la justice, la démocratie et la paix ».

En dehors de la Guinée, le bureau régional d’Amnesty International pour l’Afrique de l’Ouest et du Centre a qualifié la dissolution du FNDC, un organisme dont le rôle « a été déterminant dans la promotion et l’avancement des droits humains en Guinée », comme « une grave atteinte aux libertés d’association et de réunion pacifique reconnues par la Constitution guinéenne ». Ainsi, cette ONG des droits humains « appelle les autorités à rétablir le FNDC et à garantir la liberté d’expression et d’association qui sont des droits consacrés par des conventions et traités internationaux relatifs aux droits humains que la Guinée a ratifiés, ainsi que par la Charte de la transition ».

Soutiens internationaux

Au Sénégal, le mouvement « Y’en a marre » a apporté également son soutien au collectif guinéen, fondé autour de coalition de partis, de syndicats et d’organisations de la société civile. Selon son coordonnateur, Aliou Sané, « le FNDC, comme tous les mouvements citoyens, tire sa légitimité du peuple guinéen. Il n’a donc besoin ni d’approbation ni d’autorisation pour parler au nom de ceux qui s’y reconnaissent ».

Ancien directeur régional d’Amnesty international pour l’Afrique de l’Ouest et du Centre, le Sénégalais Alioune Tine s’est insurgé aussi contre l’acte que vient de poser le chef de la junte guinéenne. « Mamadi Doumbouya vient de franchir un seuil critique dans la violation des droits humains avec la dissolution du FNDC. Ce que Alpha Condé n’a jamais fait. La Commission africaine des droits de l’homme et des peuples (CADHP) et le Rapporteur Spécial de l’ONU sur la liberté d’expression doivent intervenir en Guinée », a-t-il souligné sur les réseaux sociaux.

Après avoir renversé le 5 septembre 2021 Alpha Condé, au pouvoir depuis 2010, le colonel Mamady Doumbouya s’est engagé à remettre le pouvoir aux civils dans un délai de trois ans. Le 1er août dernier, la Cedeao a appelé les acteurs politiques guinéens à s’asseoir autour d’une table pour « désamorcer la tension et convenir d’un calendrier et de modalités raisonnables pour le rétablissement pacifique de l’ordre constitutionnel ». Mais le FNDC estime que la junte refuse « de répondre aux nombreux appels au dialogue sur la transition ».

Le collectif, qui exige en outre la libération sans condition de tous ses militants arrêtés lors des dernières manifestations, reproche ainsi au pouvoir guinéen son « attitude de défiance chronique » vis-à-vis de la Cedeao, mais aussi sa « gestion unilatérale et autoritaire de la transition » et « l’usage illégal d’armes létales dans la gestion des manifestations ».

Guinée : la Cédéao « préoccupée » par la montée des tensions sociopolitiques

De violentes manifestations se sont déroulées la semaine dernière à Conakry, la capitale.La Guinée a renoué avec la violence. Les manifestations voulues pacifiques par le Front National pour la Défense de la Constitution (FNDC) ont été violemment réprimées par les forces de l’ordre. Le bilan des deux jours de contestations, jeudi et vendredi, fait état de cinq morts, de nombreux blessés et plusieurs biens saccagés.

Foniké Mengué, Coordinateur national du FNDC, a été interpellé dans la nuit de vendredi à samedi à son domicile par un groupe de militaires encagoulés et armés. Ibrahima Diallo, le responsable des opérations du FNDC et Saïkou Yaya Barry, Secrétaire Général de l’Union des Forces Républicaines (UFR), le parti de l’opposant Sidya Touré, ont eux-aussi été arrêtés. Tous ont été conduits ce lundi au Tribunal de première instance de Dixinn pour être entendus avant d’être placés sous le mandat de dépôt.  

Dans un communiqué diffusé aujourd’hui, « la Communauté économique des États de l’Afrique de l’Ouest (Cédéao) exprime sa profonde préoccupation face à la montée des tensions sociopolitiques en Guinée et déplore les violences ».

L’organisation régionale demande la libération des détenus et l’ouverture rapide d’une enquête sur les circonstances ayant conduit à ces malheureux incidents en vue de traduire les auteurs en justice.

Par ailleurs, la Cédéao appelle les autorités de transition guinéennes, la classe politique et la société civile à engager un dialogue inclusif afin de désamorcer la tension et de convenir d’un calendrier et de modalités raisonnables pour le rétablissement pacifique de l’ordre constitutionnel.

La Communauté économique des États de l’Afrique de l’Ouest se dit en outre « pleinement engagée » à soutenir la Guinée dans cette entreprise, notamment par le biais de la médiation dirigée par l’ancien président béninois, Boni Yayi.

Guinée : « un risque de confiscation du pouvoir par les militaires » (chercheur)

Au lendemain des heurts lors de la manifestation interdite du Front National pour la Défense de la Constitution (FNDC) dans la capitale, Conakry, le fondateur du think tank Wathi, Dr Gilles Yabi, décrypte pour APA l’impasse dans laquelle se trouve la transition guinéenne.1. Dix mois après la chute d’Alpha Condé, les putschistes au pouvoir en Guinée semblent s’éterniser. Qu’est-ce qui explique cette situation ?

Tous ceux qui suivent les coups d’État dans la région ne s’étonneraient pas qu’il n’y ait pas de transfert du pouvoir aux civils à travers l’organisation d’élections libres et transparentes dix mois après le renversement d’Alpha Condé.

Nous nous attendions à ce que la transition dure un certain temps d’autant plus qu’il y avait a priori des réformes politiques et institutionnelles à effectuer. D’ailleurs, l’une des raisons avancées pour le coup d’État est le troisième mandat d’Alpha Condé et le vote d’une nouvelle Constitution à cette fin.

Nous imaginions donc que le calendrier de la transition devait inclure le réexamen des institutions et éventuellement une nouvelle Constitution ou une révision de l’actuelle. Mais tout cela prend du temps. Le plus inquiétant est que nous ayons le sentiment d’une absence de dialogue politique et social permettant de mettre en œuvre les réformes et d’avoir un agenda assez clair pour le reste de la transition.

Il ne faut pas aussi oublier le profil de l’auteur du coup d’État, en l’occurrence le colonel Mamady Doumbouya, qui était du cercle proche d’Alpha Condé. Dès le début, nous pouvions nous interroger sur ses réelles intentions et motivations.

Une fois qu’il arrive au pouvoir, il n’est malheureusement pas étonnant qu’il y ait la tentation pour lui ou certains de ses proches conseillers, membres de la junte, de rester le plus longtemps au pouvoir pour profiter de ses avantages. Dans l’histoire politique de la Guinée, il est arrivé qu’il y ait beaucoup d’espoir et que finalement ceux qui arrivent au pouvoir reproduisent strictement les pratiques politiques qu’ils dénonçaient.

2. Le coup d’État du colonel Mamady Doumbouya a largement été bien accueilli par l’opinion guinéenne. Une part importante de celle-ci commence à prendre ses distances avec la junte et parle de risque de confiscation du pouvoir par les militaires. A-t-elle raison ?

Il y a un risque de confiscation du pouvoir par les militaires pour une longue durée. Il n’y a pas de doute là-dessus. Je rappelle tout de même que les premières indications portaient sur trois ans de transition. Ce qui est quand même beaucoup même avec des réformes à mener.

Ce qui est encore plus préoccupant, c’est le sentiment d’une orientation de la transition essentiellement guidée par les militaires et suivie par des civils. Nous avons aussi l’impression d’une volonté de la junte d’écarter des acteurs importants de la politique guinéenne dans les discussions sur le contenu de la transition.

Il y a également des doutes sur les choix des hommes, notamment au Conseil National de Transition (CNT). De nombreuses personnes doutent de la crédibilité de certains responsables de cet organe de législation et donc de ses capacités de conduire les réformes politiques et institutionnelles attendues par les populations qui espèrent une véritable amélioration de la gouvernance, des changements dans les pratiques politiques et économiques qui ont maintenu jusque-là le pays dans la pauvreté.

3. Contrairement aux militaires maliens, la junte guinéenne a jusqu’ici évité d’être soumise à des sanctions et à l’isolement de la part de la communauté internationale. À quoi cela est-il dû ?

Par rapport aux sanctions, il faut d’abord souligner le fait que la Guinée a bénéficié des situations de transition déjà compliquées dans la région. Les sanctions très fortes, que la Communauté économique des États de l’Afrique de l’ouest (Cédéao) a prises contre le Mali, ont mis en difficulté l’organisation sous-régionale sur le terrain d’une sortie de crise politique.

La perception très négative de son rôle dans ces transitions au niveau de l’opinion publique ouest-africaine et même au-delà s’est aussi accentuée. Il devenait donc difficile pour la Cédéao, avec les autres coups d’État en Guinée et au Burkina, de prendre les mêmes sanctions et de se retrouver à gérer des tensions dans trois pays au même moment.

Le deuxième élément important à souligner est que la Guinée est un pays un peu à part au sein de la Cédéao et surtout parmi les pays francophones. La Guinée a sa propre monnaie. Elle n’est pas membre de la zone franc de l’Union économique et monétaire ouest-africaine (Uemoa).

Une partie des sanctions très importantes prises contre le Mali, les transactions financières dont celles qui passent par la Banque centrale, ne pouvait s’appliquer à la Guinée qui a une souveraineté sur le plan monétaire. De fait, cela a réduit la marge de manœuvre de la Cédéao.

Le troisième élément porte sur la structure même de l’économie guinéenne qui dépend beaucoup des ressources minières. D’une certaine manière, il est plus compliqué de sanctionner la Guinée pour avoir un impact très fort sur son économie et sur les ressources de l’État dans la mesure où elle peut toujours prélever directement des ressources auprès du secteur minier.

Tous ces éléments expliquent sans doute la perception assez rapide de la part des acteurs régionaux et internationaux de la nécessité d’avoir une approche un peu différente concernant la Guinée en termes de pertinence des sanctions. Cela dit, les discussions se poursuivent. La Cédéao, privilégiant la voie diplomatique, a désigné un médiateur.

Du côté des autorités de transition au Mali, la question de la souveraineté est fréquemment brandie. Par contre, la Guinée a une forme de culture de souveraineté bien plus ancienne. Cet héritage est toujours très présent.

C’est un pays beaucoup plus difficile à sanctionner et à isoler parce qu’au fond il peut s’adapter facilement. Un dernier élément qui distingue la Guinée du Mali ou du Burkina est son ouverture sur l’océan Atlantique.

La Guinée a un accès à la mer qui rend inefficace les sanctions commerciales. Avec le Port de Conakry, la Guinée est moins vulnérable à ce type de sanctions. Toutefois, il y a des sanctions traditionnelles déjà prises comme la suspension du pays des organes de la Cédéao.

Vaccin antipaludique : un nouveau financement pour l’Afrique

Ce soutien international de près de 160 millions $ pour la période allant de 2022 à 2025 permettra d’améliorer l’accès au vaccin pour les enfants.L’Organisation mondiale de la Santé (OMS) accueille avec satisfaction l’initiative lancée par Gavi, l’Alliance du vaccin, qui offre aux pays une occasion historique de demander un financement afin d’introduire ou d’amplifier le déploiement du vaccin antipaludique RTS,S/AS01 (RTS,S). Ce soutien international doté d’une enveloppe de près de 160 millions de dollars américains vise à améliorer l’accès au vaccin pour les enfants exposés à un risque élevé de maladie et de décès dus au paludisme, en commençant par le Ghana, le Kenya et le Malawi. Après ces trois pays africains qui ont lancé la phase pilote de l’introduction du vaccin en 2019, l’initiative sera étendue à d’autres pays éligibles où la maladie est endémique.

Le paludisme reste une cause majeure de maladie et de décès chez les enfants en Afrique subsaharienne, selon l’OMS. En 2020, près d’un demi-million d’enfants Africains sont décédés du paludisme, soit un enfant chaque minute.

Depuis sa toute première introduction en 2019, les communautés africaines ont bien accepté le premier vaccin antipaludique après un temps relativement court. La demande reste élevée malgré le contexte marqué par la pandémie de Covid-19, ce qui s’illustre par le succès en matière de vaccination et une couverture allant de 73 % à plus de 90 % pour la première dose selon le pays. À ce jour, environ 1,3 million d’enfants ont bénéficié de ce vaccin dans les trois pays pilotes d’Afrique.

« La nouvelle opportunité de financement de Gavi nous rapproche un peu plus de la possibilité d’administrer à des millions d’enfants supplémentaires en Afrique le vaccin antipaludéen RTS,S qui sauve des vies », a déclaré la Dre Matshidiso Moeti, Directrice régionale de l’OMS pour l’Afrique.

Elle a ajouté : « Pendant la pandémie, alors que les services de santé de routine étaient confrontés à d’innombrables défis, les parents et les soignants ont amené leurs enfants dans les cliniques et aux centres de santé afin qu’ils soient vaccinés contre le paludisme. Ils savent très bien que des vies sont perdues chaque jour à cause du paludisme et désirent protéger leurs enfants contre cette maladie mortelle ».

Suite à la recommandation formulée par l’OMS en octobre 2021 concernant l’utilisation à grande échelle du vaccin antipaludique RTS,S chez les enfants vivant dans des régions où la transmission du paludisme à Plasmodium falciparum est de niveau modéré à élevé, un certain nombre de pays endémiques au paludisme ont exprimé leur intérêt pour l’adoption du vaccin et devraient solliciter le soutien de Gavi en vue de son introduction.

Le vaccin RTS,S agit de façon spécifique contre le Plasmodium falciparum, qui est le parasite palustre le plus mortel et le plus répandu sur le continent africain. Là où le vaccin a été introduit, on a pu observer une baisse considérable du nombre d’enfants hospitalisés pour cause de paludisme grave, de même qu’une baisse du nombre de décès d’enfants dans la tranche d’âge visée par le vaccin.

Gavi, l’Alliance du vaccin, a indiqué que la première date limite de septembre 2022 pour la soumission des demandes, est réservée aux pays qui utilisent actuellement le vaccin et pour lesquels la continuité du programme de vaccination est une priorité. Une deuxième phase de soumission des demandes ouverte à d’autres pays éligibles où le paludisme est endémique, sera clôturée en janvier 2023. Les pays peuvent soumettre des manifestations d’intérêt pendant la première phase de financement pour être inclus dans ce cycle.

« Le paludisme a dévasté des communautés en Afrique pendant trop longtemps. Nous savons qu’au départ, l’offre ne répondra pas à la demande, mais nous sommes tout de même impatients de travailler avec les pays et nos partenaires pour intégrer ce nouvel outil à nos efforts de lutte contre le paludisme et à assurer sa mise à échelle, ce qui pourrait sauver la vie de milliers d’enfants partout sur le continent », a expliqué Thabani Maphosa, Directeur général en charge des programmes pays chez Gavi.

Guinée : Bernard Goumou Premier ministre par intérim

Le Colonel Mamadi Doumbouya a nommé Bernard Goumou au poste de Premier ministre par intérim durant la période d’absence du premier ministre Mohamed Beavogui.

 

Bernard Goumou a été nommé Premier ministre par intérim. Il occupera ce poste pendant la période d’absence du premier ministre Mohamed Beavogui.

Le Premier ministre par intérim aura cette responsabilité cumulativement avec ses fonctions de ministre du Commerce de l’industrie des petites et moyennes entreprises. Cette nomination fait suite à l’absence du premier ministre.

Interrogé samedi soir par le journal local « Africa Guinée », Mohamed Beavogui a effectivement confirmé qu’il est en déplacement hors de la Guinée.

« Au moment où je vous parle, je suis à Rome. Vous avez entendu le Décret qui dit que je suis absent. Alors, je vous le confirme », a souligné M. Beavogui.

Sur sa page officielle sur Facebook, Goumou a remercié le président de transition en Guinée pour cette mission qui lui a été confiée.

« Je viens à travers ce post vous annoncer officiellement ma nomination au poste de Premier Ministre, dans le but d’assurer l’intérim en l’absence de son Excellence Monsieur Mohamed Béavogui… De toute évidence, assurer l’intérim d’un homme de la trempe de Monsieur Mohamed Béavogui se trouve être une tâche ardue, eu égard à la grandeur de l’homme, au charisme et à la manière dont il conduit les rênes de la primature depuis sa nomination », a-t-il réagi.

Conakry terminal participe à la construction d’une école à mamou

Le 15 juin 2022, Conakry Terminal, filiale de Bolloré Ports, a signé une convention de partenariat avec Guinée Education Biotechnologie relative à la construction d’une école dans la commune urbaine de Mamou.A travers cette convention, Conakry Terminal s’engage à apporter un appui financier de 12 000 euros comme participation pour la construction un bâtiment de 8 classes, d’un bureau et d’une salle polyvalente.

« Le renforcement du système éducatif à travers la construction des infrastructures scolaires modernes est un de nos axes prioritaires. En tant qu’entreprise citoyenne, nous sommes ravis de participer à ce projet de construction d’école en faveur des communautés défavorisées », a déclaré Emmanuel MASSON, Directeur général de Conakry Terminal.

« Nous remercions Conakry Terminal de nous avoir cru en accompagnant ce projet qui va permettre aux enfants d’étudier dans des conditions descentes. Nous nous engageons à utiliser ce montant conformément à l’esprit de la convention signée entre nous », a exprimé Michel CORDIER, Président de Guinée Education Biotechnologie.

D’autres projets ont été également accompagnés par Conakry Terminal, notamment la construction des latrines dans les écoles primaires de Madina Ecole et de Tombo 2, la construction du Centre de Formation des Chemins de Fer à Simbaya, la construction du Centre de Formation professionnelle des personnes à mobilité réduite (Centre Konkoure) à Mamou ainsi que l’octroi de bourses aux étudiantes de l’ENAM (École Nationale des Arts et Métiers).

À propos de Bolloré Ports

Bolloré Ports est un acteur global de l’activité portuaire opérant 21 concessions dans le monde dont16 sur le continent africain. Premier opérateur d’infrastructures portuaires en Afrique, Bolloré Ports continue à se développer et à investir en Afrique mais aussi en Asie, au Moyen-Orient et en Amérique. Son savoir-faire s’articule autour de trois principaux domaines d’expertise : la gestion de concessions portuaires, la manutention portuaire et la consignation maritime.

www.bollore-ports.com

Contacts presse :

Fodé Diaoune, Responsable Communication et RSE – Bolloré Transport & Logistics Guinée T +224 621 08 92 22/ 664 52 11 66 – fode.diaoune@bollore.com

Cindy Patan, Responsable Relations Médias – Bolloré Transport & Logistics T +33 1 46 96 49 75 / +33 7 72 40 49 75 – cindy.patan@bollore.com

Zambie : 12 chefs d’Etat au Sommet de coordination de l’UA

La réunion est prévue le 17 juillet 2022 au Mulungushi International Conference Centre de Lusaka, dans la capitale zambienne.Plusieurs dirigeants africains ont confirmé leur participation à la 4e réunion de coordination semestrielle de l’Union africaine (UA). Au total 12 chefs d’Etat sont attendus à Lusaka pour cette rencontre prévue le 17 juillet prochain, selon le ministre zambien des Affaires étrangères, Stanley Kakubo.

Parmi les participants, figurent les quatre chefs d’Etat et de gouvernement qui forment le Bureau de l’Assemblée de l’UA et les huit chefs d’Etat qui président les huit Communautés économiques régionales (CER) reconnues par l’UA.

Le Bureau de l’UA est composé de représentants des cinq régions africaines : Afrique centrale, Afrique de l’Est, Afrique du Nord, Afrique de l’Ouest et Afrique australe.

Les huit CER sont l’Union du Maghreb arabe, le Marché commun d’Afrique orientale et australe, la Communauté des Etats sahélo-sahariens, la Communauté d’Afrique de l’Est, la Communauté économique des Etats de l’Afrique de l’Ouest, l’Autorité intergouvernementale pour le développement et la Communauté de développement d’Afrique australe.

Selon le chef de la diplomatie zambienne, sur les cinq régions formant le Bureau de l’UA, seule l’Afrique de l’Est ne sera pas représentée à la réunion en raison de la poursuite des consultations internes sur le leadership.

Le président zambien Hakainde Hichilema participera en tant qu’hôte de la réunion qui se tiendra au Mulungushi International Conference Centre à Lusaka.

La réunion de coordination a été conceptualisée en 2017 comme le principal forum permettant à l’UA et à ses CER d’aligner leurs travaux et de coordonner la mise en œuvre du programme d’intégration continentale. Elle a remplacé les précédents sommets de mi-année qui se tenaient généralement vers juin/juillet et impliquaient les dirigeants des 55 États membres de l’organisation continentale.

La réunion de cette année devrait recevoir des rapports des présidents des différentes Communautés économiques région ales (CER) sur l’état de l’intégration régionale et examiner les résultats des négociations en cours entre l’UA, les CER et les Etats membres sur les domaines d’intégration déjà convenus.

Elle devrait également discuter du lancement prévu de l’échange interrégional de connaissances (I-RECKE) sur l’alerte précoce et la prévention des conflits.

L’I-RECKE est une communauté institutionnelle de pratique pour l’apprentissage intracontinental et interrégional en vue de construire la paix. Il s’agit d’un mécanisme panafricain pour développer, capturer et documenter les connaissances et également partager les leçons apprises et les expériences sur la gouvernance et la prévention des conflits sur le continent.

Parmi les autres points à l’ordre du jour, figurent l’impact de la crise ukrainienne sur l’Afrique, à la lumière de la hausse vertigineuse des prix du gaz naturel, du blé et des engrais, ainsi que la réponse du continent à la Covid-19.

Guinée : interruption de la rédaction de la nouvelle constitution

Cette décision a été prise après concertation avec le président du Conseil National de Transition (CNT) indique un communiqué du Comité national pour le rassemblement et le développement.

 

Le colonel Mamady Doumbouya, président du Comité national pour le rassemblement et le développement (CNRD) a accepté de « surseoir » au projet de révision constitutionnelle, en attendant le rapport final des Assises Nationales. C’est ce qui ressort d’un communiqué du 10 juillet 2022.

Cette décision a été prise après concertation avec le président du Conseil National de Transition (CNT) indique-t-on dans le communiqué.

« Depuis le 05 septembre 2021, le CNRD a initié les concertations nationales, les assises nationales et le dialogue national. Afin de conférer les chances de réussite à l’ensemble de ces actions, le CNRD conformément à l’esprit du communiqué N°001 du 5 septembre 2021 et après concertation avec le Président du CNT, demande de surseoir à toute activité allant dans le sens de la rédaction d’une nouvelle constitution en attendant le rapport des assises nationales », explique le communiqué.

A noter que le Conseil national de la Transition (CNT) avait mis en place, le 8 juillet courant, une commission ad-hoc pour la rédaction de l’avant-projet de la Constitution, dirigée par l’ancien président de l’Association des magistrats de Guinée, Mohamed Aly Thiam, conseiller au CNT.

La composition des membres de cette commission a créé des polémiques sur les réseaux sociaux. Dr Fodé Oussou Fofana, vice-président de l’Union des forces démocratiques de Guinée (UFDG), a souligné que « c’est la plus grosse erreur de Dansa Kourouma ».

Cet ancien député de l’UFDG a indiqué, sur sa page Facebook, que « la rédaction de l’avant-projet de Constitution relève normalement de la Commission n°1 (Commission Constitution, lois organiques, Administration publique, Organisation judiciaire). Une Commission ad-hoc n’a donc pas de sens ».

Le colonel Mamady Doumbouya, avait pris le pouvoir en Guinée-Conakry, le dimanche 5 septembre 2021, en reversant Alpha Condé, au pouvoir depuis 2010, fortement contesté depuis sa réélection en 2020 pour un troisième mandat.

Doumbouya avait en outre annoncé la suspension de la Constitution, la dissolution du gouvernement et des institutions ainsi que la fermeture des frontières.

Sommet de la Cedeao: quel sort pour les putschistes ouest africains ?

A Accra, la capitale du Ghana, se réunissent ce dimanche 3 juillet 2022, les chefs d’Etat de la Communauté économique des Etats d’Afrique de l’Ouest (Cedeao).Les dirigeants de la sous-région ouest africaine planchent sur la situation politique au Mali, en Guinée et au Burkina Faso. A l’issue de la présentation de rapports de médiateurs désignés pour ces trois pays, il est attendu que les dirigeants ouest africains prennent des décisions en faveur du maintien ou non des sanctions décidées par l’organisation sous-régionale contre ces pays depuis que des militaires y ont pris le pouvoir en 2020, 2021 et 2022. 

Réunis le 4 juin 2022 lors d’un sommet extraordinaire, les chefs d’Etats étaient divisés sur le sort à réserver au Mali qui, depuis le deuxième coup de force de mai 2021 mettant fin à la transition mise en place après le coup d’Etat d’août 2020, donne du grain à moudre à la Cedeao. 

Certains présidents étaient pour le maintien des sanctions pour contraindre le régime du colonel Assimi Goïta à réduire la durée de la transition à 16 mois conformément au souhait de la Cedeao, alors que d’autres avaient plaidé leur levée pour des raisons humanitaires. 

Contre toute attente, la junte malienne a décidé, au lendemain de ce sommet, de rester au pouvoir pour 24 mois supplémentaires. Une décision contestée par la Cedeao.

Pour autant, les échanges entre les deux parties se sont poursuivis pour aboutir à un « chronogramme mutuellement acceptable de transition ». 

Ces derniers jours, Bamako semble s’être inscrit dans une dynamique d’attendrissement de l’organisation régionale. Dans un premier temps, une loi électorale fixant les modalités de l’organisation des élections a été adoptée par le Conseil national de transition (CNT) et promulguée par le chef de l’Etat de transition, le colonel Goïta. A cela s’ajoute la présentation aux partis politiques d’un projet de chronogramme des élections.   

S’agissant du cas burkinabè, des avancées ont été notées à l’issue de la visite du médiateur de l’organisation sous-régionale, l’ex-président nigérien, Mahamadou Issoufou, à Ouagadougou à la veille du sommet d’Accra de ce 3 juillet. 

Selon un communiqué sanctionnant la visite du médiateur, « le gouvernement (du Burkina Faso) s’est montré disposé à parvenir, avec la Cedeao, à une durée consensuelle de la transition », fixée à 36 mois par la Charte de la transition. 

Suspendue des instances de la Cedeao, la Guinée espère éviter un durcissement des sanctions. Dans cette perspective, le lieutenant-colonel Mamadi Doumbouya, auteur du coup d’Etat du 5 septembre 2021 contre le président Alpha Condé, a envoyé des missions diplomatiques dans plusieurs capitales ouest africaines pour plaider sa cause.

Cependant, ces efforts risquent d’être sapés par le Front national pour la défense de la constitution (FNDC) qui, à la veille du sommet du 3 juillet, « sollicite la bienveillance de la Cedeao » pour l’ouverture d’un cadre de dialogue avec les acteurs politiques et la société civile.

Cette principale organisation de la société civile et de l’opposition a aussi demandé à la Cedeao d’intervenir pour « la fixation d’un délai raisonnable et consensuel de la transition, au lieu des 39 mois imposés par le Comité national  du rassemblement pour le développement (CNRD) de manière unilatérale, le respect des droits et libertés fondamentaux, notamment le droit de manifester conformément aux engagements nationaux, régionaux et internationaux de la Guinée ».

Au-delà des décisions attendues sur le sort de ces trois pays, la Conférence des chefs d’Etat et de gouvernement élira le remplaçant du président ghanéen, Nana Akufo Addo, ci-devant président en exercice de la Communauté économique des États de l’Afrique de l’Ouest  (Cedeao) et nommera le nouveau président de sa commission pour la période 2022-2026.

Variole du singe: l’Afrique doit miser sur le dépistage (OMS)

À la date du 28 juin, 1821 cas de variole du singe ont été notifiés par 13 pays sur le continent.Alors que des cas de variole du singe ont été notifiés dans trois pays africains qui n’avaient jusqu’alors jamais signalé de cas d’infection par cette maladie, l’Organisation mondiale de la Santé (OMS) collabore avec les autorités sanitaires nationales de la région. L’objectif est de renforcer la surveillance et le diagnostic en laboratoire afin de détecter des cas et d’éviter une propagation silencieuse du virus.

Au total, 1821 cas de variole du singe ont été notifiés par 13 pays sur le continent à la date du 28 juin 2022, écrit l’OMS dans son dernier rapport consulté par APA. Parmi ces cas signalés, 109 ont été confirmés en laboratoire dans neuf pays. Le nombre de cas confirmés sur le continent représente 2 % des plus de 4500 cas confirmés dans le monde.

Cependant, explique l’organisme onusien, on enregistre un grand nombre de cas suspects en Afrique, et 81 % de ces cas ont été recensés en République démocratique du Congo, ce qui souligne la nécessité d’une capacité de diagnostic accrue.

« Si tous les pays africains disposent de machines d’amplification génique (PCR) nécessaires pour détecter la variole du singe grâce au renforcement des capacités de laboratoire intervenu dans le cadre des efforts de riposte à la pandémie de Covid-19, beaucoup de ces pays manquent de réactifs et, dans certains cas, de formation dans les domaines du prélèvement, de la manipulation et de l’analyse des échantillons », souligne l’OMS.

C’est pourquoi, elle dit s’efforcer d’obtenir 60.000 tests pour l’Afrique, dont environ 2000 tests et réactifs à expédier dans des pays à haut risque et 1000 tests et réactifs à expédier dans les pays moins exposés au risque de variole du singe.

Au cours du mois dernier, elle a offert à cinq autres pays africains des réactifs, ce qui porte à 12 le nombre de pays de la région dotés d’une meilleure capacité de diagnostic de la variole du singe. Un autre groupe de pays d’Afrique de l’Ouest recevra des réactifs après la formation organisée à l’intention de ces pays.

« La propagation géographique de la variole du singe dans des parties de l’Afrique où aucun cas n’a encore été détecté est un signe inquiétant. Il est essentiel que nous accompagnions les efforts des pays pour renforcer la surveillance et le diagnostic en laboratoire, qui sont les pierres angulaires de la lutte contre la maladie », a indiqué Dr Matshidiso Moeti, Directrice régionale de l’OMS pour l’Afrique.

Guinée-pénurie de carburant : les stations services prises d’assaut

En milieu de semaine de nombreuses stations services à sec ont été obligées de fermer mais la Sonap rassure la population.

 

La pénurie de carburant de la semaine passée a laissé des traces en Guinée. Alors que certaines stations services à sec fermaient ce mercredi, les Conakryka se sont rués sur les pompes à essence. Des rumeurs annonçaient une nouvelle rupture de stock. Les discours officiels peinent désormais à rassurer.

La Sonap, l’entreprise publique qui importe les produits pétroliers, a beau enchaîner communiqués et visites de terrain pour assurer qu’il n’y aura pas de pénurie, des dizaines de voitures et de motos faisaient encore la queue jeudi 30 juin devant une station de Dixinn (taxi-moto). « Nous, on a fait toute la semaine dernière sans travailler, explique un conducteur. Quand on dit maintenant que la crise vient, tout le monde se précipite pour aller prendre beaucoup de carburant. D’après la communication du directeur de la Sonap, il y a suffisamment de carburant, mais les habitants ont peur. » Ce taxi-moto a attendu deux heures pour faire le plein. Il a un message pour les autorités : « Moi, je leur demande deux choses : Il faut beaucoup communiquer, il faut passer beaucoup d’informations. En plus, mettez la pression sur les dirigeants des stations. Quand vous voyez qu’une station est fermée, venez vérifier, parce qu’il y a des stations de mauvaise foi. »

Le chef de station, Mamoudou Konaté, a reçu des consignes claires : « On ne sert pas dans les bidons, les véhicules 20 litres, les motos 5 litres. » L’État a décidé de sévir contre le marché noir. Jeudi, il y avait encore de l’essence dans cette station, mais le ravitaillement, un camion-citerne de 30 000 litres, se faisait attendre : « On a défini un stock de sécurité à 2 000. Arrivé à 2 000, j’arrête. » Mamoudou Konaté avait donc un peu plus de 5 000 litres à distribuer, soit l’équivalent d’une journée normale. Avec l’affluence, la demande a pu, ces derniers temps, atteindre 8 000 litres par jour.

Sénégal-Guinée : l’énergie solaire pour booster l’autonomisation des femmes

Le projet de transition énergétique à travers la chaîne de valeur horticole, lancé mercredi à Dakar, vise à réduire la pénibilité de l’exhaure et la charge financière qui en résulte en cas de mécanisation du processus.La Guinée et le Sénégal disposent de temps d’ensoleillement estimés respectivement entre 2000 et 3000 heures par an. Dans un contexte marqué par la flambée des prix des énergies fossiles, ces ressources solaires constituent une véritable alternative pour ces deux pays ouest-africains.

Au-delà de la fourniture d’électricité, celles-ci peuvent jouer un rôle important dans l’exécution des programmes de développement. C’est le cas notamment dans l’agriculture où le solaire peut faciliter l’arrosage et l’irrigation des champs.

C’est pourquoi, le think tank Initiative prospective agricole et rural (Ipar) en collaboration avec le Centre d’étude et de coopération internationale (Ceci) ont lancé le projet de recherche sur la transition énergétique pour l’autonomisation économique des femmes à travers la chaîne de valeur horticole dans un contexte post-Covid en Guinée et au Sénégal.

« Nous allons regarder quels sont les mécanismes qui peuvent permettre une meilleure utilisation du solaire dans la chaîne de valeur horticole notamment pour l’irrigation, mais également dans l’ensemble de la chaîne de valeur que ça soit la transformation, la conservation… », a indiqué la directrice de la recherche à l’Ipar, Laure Tall.

Par ailleurs, a-t-elle fait savoir, le consortium va renforcer la capacité des acteurs, les femmes en particulier, à l’utilisation de ces technologies et pour l’accès aux financements afin d’atteindre une autonomisation sociale, gage d’épanouissement pour les cibles.

Ce programme compte répertorier les solutions écoénergétiques à faible émission pour la gestion de l’eau et leur niveau de contrôle par les hommes et les femmes dans la chaîne de valeur horticole, évaluer les solutions écoénergétiques en mesurant l’amélioration de la rentabilité, de l’efficience, de la pénibilité, et du temps de travail des femmes et des hommes.

En outre, il cherchera à déterminer l’impact de l’accès et du contrôle de ces technologies solaires par les femmes sur leur capacité d’agir et leur autonomisation sociale et économique et à identifier les conditions pour un passage à l’échelle des techniques de l’irrigation solaire dans les chaînes de valeur horticoles notamment.

Ce projet de 30 mois, ayant officiellement débuté en novembre 2021 par une revue littéraire des actions similaires réussies dans d’autres pays en développement, est financé par le Centre de Recherches pour le Développement International (CRDI) à hauteur d’un peu moins un million de dollars canadiens.

Au Sénégal, le programme sera mis en œuvre dans la zone des Niayes, bande côtière qui va de Dakar (Ouest) à Saint Louis (Nord) et en Guinée dans la région de Boké (Nord-Ouest). Selon Hérico Diallo, point focal du projet en Guinée, cette collaboration permettra de bénéficier de l’expertise sénégalaise dans le domaine du solaire.

De son côté, Mouhamed Ndiaye, Conseiller technique N°1 du ministre de la Femme, de la Famille, du Genre et de la Protection des enfants, a invité les acteurs à faire de cette initiative « un projet de recherche-action au service du développement et de l’autonomisation des femmes ».