Crise à la Cour Constitutionnelle: Kelefa Sall tient une conférence de presse mercredi

Accusé de gestion opaque par ses pairs, le président «déchu» de la cour constitutionnelle compte briser le silence le mercredi 03 octobre au cours d’une conférence de presse qu’il tiendra à la maison commune de journalistes à partir de 15 heures TU.

Une conférence au cours de laquelle, Kelefa Sall compte se défendre des accusations portées contre lui, avec des preuves pour laver son honneur et celle de la cour constitutionnelle guinéenne.

Cette sortie de Kelefa Sall changera-t-elle grand chose dans la crise qui mine la gardienne de la constitution  guinéenne quand on sait que les conseillers frondeurs ont déjà élu un autre président de la cour ?

Attendons de voir!

 

Destitution de Kelefa Sall: des acteurs de la société civile s’y opposent et font un sit-in devant l’institution

Ce mercredi 19 septembre, des membres de la cellule du balai citoyen, une organisation de la société civile guinéenne, accompagnés de quelques militants de l’union des forces démocratique de Guinée (UFDG) et leaders d’ONG, ont fait un sit-in devant la cour constitutionnelle située dans la commune de Kaloum, centre administratif et des affaires du pays ce mercredi 19 septembre 2018. C’est une centaine de personnes qui sont venues protester contre la destitution de Kelefa Sall, président de l’institution par ses pairs qui lui reprochent d’opacité dans la gestion de la cour.

«  À bas les corrompus, ne touche pas à ma constitution, Kélèfa Sall reste et demeure le président de la cour constitutionnelle, à bas les putschistes, vive le respect de la loi, notre constitution est sacrée » sont  les slogans qu’on pouvait lire sur les pancartes détenues par ces manifestants.

« Cette conspiration, cet acharnement, ce putsch constitutionnel orchestré et formaté par des délinquants qui sont appelés conseillers, nous sommes là ce matin pour déjouer ce putsch et montrer aux putschistes et à leurs complices que cette conspiration ne marchera pas », a déclaré dans la foulé  l’administrateur général du balai citoyen, Sékou Koundouno.

« Ce monsieur (Kélèfa Sall, NDLR)  on l’en veut depuis le 16 janvier 2016 dès après son discours historique où il a rappelé à l’ordre le chef de l’Etat pour lui dire qu’il ait à son second et dernier mandat, il ne vit plus en paix. Déjà des revendications, on est à la troisième manifestation demandant sa destitution pour que des marionnettes se retrouvent à la tête de cette institution qu’ils puissent faire passer facilement certaine tentative qui pointera à l’horizon 2020 », a-t- il ajouté.

Au moment le reporter de journaldeconakry.com quittait les lieux seule une jeep de la gendarmerie nationale et une du commissariat central de Kaloum étaient stationnées  devant l’entrée de la cour constitutionnelle.

Il reste à savoir si cet appel des forces sociales sera entendu par les détracteurs de Kelefa Sall.

Crise à la Cour constitutionnelle: destitué, Kelefa Sall bénéficie du soutien des Forces Sociales

Une délégation des forces sociales de Guinée, avec à sa tête Abdourahamane Sanoh, a été reçu en audience par Kelefa Sall, le président « destitué » de la cour constitutionnelle, ce mardi 18 septembre 2018 à son bureau.

Après une heure d’échange, Abdourahamane Sano, président de la Plateforme des citoyens unis pour le développement (PCUD), une plateforme de la société civile guinéenne, est revenu sur l’objectif de cet entretien.

« Notre visite s’inscrit dans le cadre d’apporter notre soutien à cette importante institution de la République tout en regrettant et fustigeant l’attitude de certains conseillers dont le comportement est de nature à mettre en danger la jeune démocratie que nous sommes en train de construire », a affirmé Abdourahmane Sanoh, coordinateur national des Forces Sociales de Guinée avant de poursuivre en ces termes : « Nous venons, exprimer la déception et le désarroi des populations vis-à-vis de l’attitude de ces conseillers-là, apporter notre soutien à la cour et demander à son président de maintenir le cap afin de permettre que la cour constitutionnelle puisse continuer à jouer le rôle qui est le sien en ce qui concerne la consolidation de la démocratie », a-t- il rajouté.

À la question de savoir, dans quel état ils ont trouvé le président Kélèfa Sall, M. Sano répond : « C’est un  homme serein, apaisé qui apparemment n’est pas au courant de ce qui se passe. C’est nous qui l’avons demandé de nous rencontrer. Et je crois qu’il ne demandait de rencontrer quelqu’un parce que, il considère ce qui se passe comme un non-événement », a-t- il rapporté.

Il a par ailleurs, le président de la PCUD a lancé un appel à l’endroit des guinéens: « Je demande à tous les membres des forces sociales et la population de continuer à se mobiliser pour que personne ne vienne à l’orée  des échéances électorales que nous avons,  notamment, les législatives, le présidentiel à venir, que personne ne vienne les perturber ».

Les forces sociales envisagent un sit-in devant la cour constitutionnelle ce mercredi matin pour une fois de plus, affirmer leur soutien à Kelefa Sall.

Le président de la Cour constitutionnelle destitué 

Kélèfa Sall a été démis de ses fonctions à l’issue d’une assemblée plénière réunissant lundi huit commissaires sur les neuf que compte la Cour.

Kélèfa Sall a été démis de ses fonctions de président de la Cour constitutionnelle à l’issue d’une assemblé plénière de l’institution tenue lundi à Conakry. Les huit commissaires sur neuf ont décidé de le destituer de ses fonctions de président pour non respect de la procédure de renouvellement des conseillers. Kélèfa Sall est accusé également d’avoir violé les statuts et règlement intérieur de la Cour.

« Elle (la Cour) a en conséquence, décidé à la majorité, la destitution de Monsieur Kéléfa Sall de ses fonctions de Président », a-t-elle annoncé dans un communiqué.

Dans le même communiqué, la Cour Constitutionnelle dit avoir été informée de « la décision unilatérale prise par le Président de la Cour, Monsieur Kéléfa Sall, d’organiser lundi 05 mars, à 10h 30 minutes, dans la salle d’audience, le renouvellement par tirage au sort du tiers de ses membres. En raison du caractère inconstitutionnel et illégal de cette décision, les conseillers se sont réunis en audience plénière lundi 05 mars et ont décidé d’ajourner purement et simplement le tirage au sort ».

« Les conseillers ont été informés par la suite que le Président, Monsieur Kéléfa Sall, a organisé seul dans son bureau un « tirage au sort » en violation de la Constitution, de la loi organique L/2011/06/CNT du 10 mars 2011 portant organisation et Fonctionnement de la Cour Constitutionnelle et du Règlement Intérieur de la Cour Constitutionnelle », indique ledit communiqué.

Plus loin, les huit membres ont souligné que le « tirage au sort » auquel le Président a procédé est nul et de nul effet.

Selon les membres de la Cour, une nouvelle date sera communiquée ultérieurement pour le renouvellement inclusif du tiers de ses membres dans les conditions conformes à la Constitution.