Covid-19: la BAD prévoit un rebond de la croissance en Afrique de 3% en 2021

L’Afrique devrait connaître un rebond de sa croissance économique de 3% en 2021 contre -3,4% dans le pire des scénarios pour 2020 si la crise de la Covid-19 n’est pas jugulée, prévoit la Banque africaine de développement (BAD) dans le supplément d’un rapport sur les «Perspectives économiques en Afrique 2020 ».Dans une évaluation socio-économique complète de l’impact de la pandémie, la Banque africaine de développement relève que la croissance devrait rebondir à 3% en 2021, contre -3,4% dans le pire des scénarios pour 2020, mentionne une note dont APA a reçu copie.

Selon le supplément du rapport, près de 49 millions d’Africains pourraient être plongés dans l’extrême pauvreté à cause de la pandémie, en particulier en Afrique de l’Ouest et en Afrique centrale, où la pandémie continue de progresser.

Les prévisions du supplément aux Perspectives économiques en Afrique de la Banque, publié le 30 janvier, soulignent que la croissance de l’Afrique était, auparavant, prévue à 3,9 % en 2020 et à 4,1 % en 2021.

En outre, le supplément avertit que les perspectives de croissance pour 2021 et au-delà dépendraient largement de l’efficacité des gouvernements africains à aplatir la courbe de l’épidémie et des politiques de réouverture des économies.

Dans ce contexte, les gouvernements et les partenaires au développement doivent intervenir de manière mieux coordonnée, plus ciblée et plus rapide pour limiter efficacement les répercussions de la crise de la Covid-19, fait observer la BAD.

« Pour rouvrir les économies, les décideurs politiques devraient adopter une approche progressive et graduelle qui évalue soigneusement les compromis entre le redémarrage trop rapide de l’activité économique et la préservation de la santé des populations », a déclaré Charles Leyeka Lufumpa, économiste en chef par intérim et vice-président pour la Gouvernance économique et la gestion des connaissances à la Banque.  

Les activités économiques peuvent être relancées progressivement sur la base des risques de transmission des différents secteurs, indique le rapport qui relève que sur le plan clinique, seuls 21 des 54 pays d’Afrique ont les moyens de faire face aux épidémies.

Le supplément ressort que la courbe de la pandémie en Afrique est en train de s’aplatir progressivement. Cependant, compte tenu des insuffisances des systèmes de santé et de la protection sociale, le virus reste une menace pour les vies humaines.

Selon le rapport de la Banque, l’Afrique pourrait perdre entre 145,5 milliards et 189,7 milliards de dollars américains de croissance en 2020.

Hanan Morsy, la directrice du Département des politiques macroéconomiques, des prévisions et de la recherche à la Banque africaine de développement affirme que le supplément des Perspectives économiques en Afrique 2020 montre que pour la première fois depuis un demi-siècle, l’Afrique serait confrontée à une récession économique en raison des retombées de la pandémie de la Covid-19.

Cela affecterait les progrès réalisés en matière de réduction de la pauvreté car on estime que 49 millions d’Africains pourraient être poussés dans la pauvreté, avec environ 30 millions d’emplois sur le point de disparaître.

 L’institution suggère également de nouvelles politiques de régulation du marché du travail destinées à protéger les salariés et les emplois, ainsi que des politiques structurelles devant permettre aux économies africaines de se reconstruire et d’améliorer leur résilience face aux chocs futurs.

Le tourisme, les transports et les loisirs seront certainement les secteurs qui tarderont le plus à repartir. Entre 2017 et 2018, le secteur du tourisme et des voyages en Afrique avait progressé de 5,6 % (moyenne internationale de 3,9 %), poursuit la note.

Selon Morsy, le supplément prévoyait que dans le pire des cas, 49 millions d’Africains supplémentaires pourraient être poussés vers l’extrême pauvreté par les conséquences de la pandémie. Le nombre de personnes vivant dans l’extrême pauvreté en Afrique (en usant du seuil de pauvreté international de 1,90 $) pourrait atteindre 453,4 millions en 2020 en raison de la pandémie, contre 425,2 millions dans un scénario sans pandémie.

Selon les auteurs du supplément, les populations d’Afrique de l’Ouest et du centre courent un risque plus élevé de tomber dans l’extrême pauvreté en raison de la pandémie, mais le Covid-19 pourrait également aggraver la pauvreté en Afrique orientale et australe.

Les cas confirmés de Covid-19 dans 54 pays africains s’élevaient à 304 642 pour 8 087 décès signalés au 22 juin 2020. Mais selon le supplément, en réalité les chiffres rapportés étaient probablement plus élevés en raison des capacités de test limitées dans la plupart des pays, conclut la note.

Kenya: Suspension de l’enseignement primaire et secondaire jusqu’en 2021

Malgré la levée des restrictions de voyage à l’intérieur du pays, les autorités kenyanes ont décidé que les écoles resteraient fermées jusqu’en 2021, tandis que celles de l’enseignement supérieur pourraient reprendre en septembre, a appris APA mardi.Selon le ministère de l’Education, les cours ne reprendront dans les écoles primaires et secondaires que l’année prochaine, par mesure de précaution contre la propagation du coronavirus.

Le gouvernement kenyan, sur avis de son ministère de la Santé, a fermé toutes les écoles du pays en mars dernier, du fait de l’installation de la pandémie de coronavirus.

Pour la reprise des cours l’année prochaine, tous les étudiants devraient rester dans leur forme actuelle car, aucun examen national ou externe n’est prévu pour la présente année.

George Magoha, le ministre de l’Education du pays, a toutefois déclaré que les étudiants des collèges et universités reprendraient leurs cours en septembre. Ils seront soumis à des réglementations sanitaires strictes, a-t-il précisé.

Kenya Airways suspend ses opérations à la bourse de Nairobi

Kenya Airways a annoncé qu’elle suspendait ses activités à la Bourse de Nairobi pour une période de quatre-vingt-dix jours à compter du 3 juillet.La compagnie aérienne nationale en difficulté avait demandé une suspension de ses stocks à la NSE, une décision qui a été approuvée par la Capital Markets Authority.

« La restructuration opérationnelle et corporative de l’entreprise et le rachat par le gouvernement sont maintenant imminents après la publication du Projet de loi 2020 sur la gestion de l’aviation dans le pays (National Management Aviation Bill 2020) le mois dernier », a déclaré un communiqué de Nairobi Securities Exchange Plc.

La suspension des actions de Kenyan Airways à la NSE intervient alors que son avenir est en jeu, un an exactement après que le Parlement du pays a approuvé un projet de loi pour la nationalisation de la compagnie.

Cette solution a été envisagée comme un moyen pour Kenya Airways d’éviter ses dettes croissantes.

Le gouvernement kenyan détient une participation de 48,9% dans la société, KLM-France représentant 7,8%.

Les multiples plans de sauvetage pour sauver la compagnie de l’effondrement ont tous échoués, ce qui a poussé le National Aviation Management Bill, 2020 à élaborer un Conseil national de l’aviation civile.

Le Conseil sera chargé de créer un projet de Kenya Aviation Corporation (KAC), pour gérer la société.

La KAC sera également mandatée pour contrôler les actions appartenant à Kenya Airways, Kenya Airports Authority et Aviation Investment Corporation.

Covid-19: l’économie kenyane vit un « léger » ralentissement

L’Office kenyan des statistiques a révélé que la croissance économique du pays avait ralenti au cours des trois premiers mois de 2020, a rapporté APA mercredi.Au cours de la période considérée, l’économie kenyane s’est améliorée de 4,9%, ce qui représente un léger ralentissement par rapport à 5,5% enregistré au cours de la même période en 2019.

Les principaux statisticiens du pays ont observé que le secteur le plus durement touché était le tourisme qui a subi des pertes en raison de l’annulation des plans de voyage des touristes vers la nation d’Afrique de l’est, suite à l’épidémie du coronavirus.

Les autres secteurs affectés négativement sont le commerce de détail, l’agriculture et les transports.

L’autre activité qui n’a pas épargnée la Covid-19 est le secteur des services financiers.

Les revenus tirés des exportations du Kenya ont également été affectés par l’effet délétère de la pandémie sur les principales puissances économiques mondiales, tels que les Etats-Unis, la Chine et l’Union européenne, qui sont les principaux partenaires commerciaux des pays d’Afrique de l’est.

Covid-19: l’UA ouvre une pharmacie en ligne pour des fournitures médicales

L’Union africaine (UA) a mis en place une pharmacie en ligne pour permettre à ses Etats membres d’accéder à des fournitures médicales essentielles pour lutter contre la pandémie de coronavirus, a déclaré vendredi le président de l’Union, Cyril Ramaphosa.Le président sud-africain s’exprimait à l’occasion du lancement de la Plateforme africaine des fournitures médicales lors d’une conférence de presse virtuelle à Pretoria.

Cette pharmacie unique de l’UA est une initiative à but non lucratif conçue pour servir de réponse immédiate, intégrée et pratique à la pandémie de Covid-19, a déclaré Ramaphosa.

Il a ajouté que les Etats membres de l’UA pourraient s’approvisionner en fournitures médicales directement auprès des fabricants pour les quantités nécessaires et à des prix compétitifs.

« Une fois qu’un vaccin sera disponible, il sera également ajouté à ce portail conformément à notre engagement déclaré de garantir un accès équitable à toute forme de médicament salvateur », a-t-il déclaré.

Il a révélé que les ressources « seront garanties par les gouvernements sur la base d’un quota déterminé, entre autres, par le niveau de vulnérabilité. Les avantages d’une telle mise en commun des ressources sont innombrables. »

Ramaphosa a déclaré que les pays auraient facilement accès à un marché en ligne en un clic, par opposition au «processus onéreux et long de parcourir le monde pour se procurer ces fournitures médicales».

« Considérez-le comme l’Amazonie, l’Alibaba ou même l’eBay des ressources de coronavirus sur le continent africain – fabriquées en Afrique par des Africains – la différence fondamentale étant que sur cette plateforme, l’acheteur n’est pas un groupe d’individus mais des gouvernements », a-t-il ajouté.

La plateforme africaine des fournitures médicales a été développée en partenariat avec la Banque africaine d’import-export (Afreximbank), au nom des Centres africains de contrôle et de prévention des maladies, a poursuivi le président de l’UA.

Afreximbank facilitera les paiements, tandis que les partenaires logistiques, y compris les transporteurs nationaux africains et les transitaires mondiaux, vont accélérer la livraison, a-t-il conclu.

Kenya: trois morts dans une attaque d’insurgés somaliens

Au moins trois personnes ont été tuées dans une attaque menée par des insurgés supposés appartenir au mouvement somalien al-Shabaab, dans le comté kenyan de Madera, ont révélé lundi à Nairobi des responsables de la sécurité.Jeremiah Kosoim, membre des services de sécurité kenyans, a déclaré aux journalistes que parmi les personnes tuées, figurent un réserviste de la police et deux des assaillants qui tentaient de détruire un pylône de communication dans la zone.

Le personnel de sécurité non loin de la zone avait riposté et neutralisé deux des insurgés.

Le groupe de miliciens somaliens al-Shabaab cible des intérêts kenyans à l’intérieur et à l’extérieur du pays depuis que le gouvernement de Nairobi a envoyé des troupes en Somalie pour aider à vaincre les insurgés.

Les miliciens islamistes exigent du Kenya qu’il retire ses forces de la Somalie, un pays qui est tombé dans l’anarchie depuis le renversement de l’ancien dictateur Siad Barre au début des années 1990.

Les troupes kenyanes font partie d’une force de l’Union africaine (AMISOM) qui a réussi à chasser les combattants al-Shabaab de Mogadiscio, la capitale, et d’autres parties de la Somalie, bien qu’elles conservent de vastes étendues du pays et la possibilité de lancer des raids sporadiques sur la capitale et d’autres villes.

Covid-19: des parlementaires pour l’annulation de la dette des pays pauvres

Plus de 300 parlementaires d’une vingtaine de pays ont demandé mercredi au Fonds monétaire international (FMI) et à la Banque mondiale d’annuler la dette des pays pauvres face au contexte de la pandémie de Covid-19.L’annulation de la dette des pays pauvres est « la moindre des choses que la Banque mondiale, le FMI et d’autres institutions financières internationales devraient faire pour empêcher un accroissement inimaginable de la pauvreté, de la faim et des maladies qui menace des centaines de millions de personnes », selon le sénateur américain Bernie Sanders, cité par l’agence Reuters.

L’ancien candidat aux Primaires démocrates pour l’élection américaine de 2020 est à l’origine de cette initiative avec sa camarade Ilhan Omar, représentante démocrate de l’Etat de Minnesota au Congrès des États-Unis. Parmi les signataires, originaires de tous les continents, figurent aussi l’ancien leader travailliste, Jeremy Corbyn, ou encore l’ancien président de l’Argentine, Carlos Menem.

Ainsi pour Sanders, les pays pauvres doivent pouvoir mobiliser l’ensemble de leurs faibles ressources pour protéger leur population plutôt que de rembourser des « dettes insoutenables » dues aux grandes institutions financières internationales.

Les signataires jugent par ailleurs que le remboursement de la dette des pays les plus pauvres devrait être complètement annulé plutôt que simplement suspendu, comme l’a décidé le G20 en avril.

La Banque mondiale a déclaré qu’elle allait réfléchir aux moyens de renforcer son soutien aux pays les plus pauvres mais que l’annulation des dettes pourrait nuire à sa note de crédit et limiter sa capacité à fournir des financements à moindre coût à ses membres.

Au plan africain, plusieurs leaders d’opinion comme le président sénégalais Macky Sall ont plaidé pour l’annulation de la dette des pays du continent, qui sont parmi les plus pauvres du monde.

Il est soutenu dans cette initiative par son homologue français, Emmanuel Macron.

La Banque Mondiale a indiqué dans un rapport, en avril, que l’Afrique allait vivre cette année sa première récession depuis un quart de siècle, redoutant même une crise alimentaire dans certains pays.

Toutefois, la « coopération » entre les pays pourrait atténuer les « pertes » en bien-être social dues à la pandémie, a souligné Albert Zeufack, économiste en chef de la Banque Mondiale pour l’Afrique.

Sur plus de quatre millions de cas confirmés de Covid-19 dans le monde et près de 300.000 décès, selon un décompte fait mercredi après-midi depuis le début de la pandémie, le continent dénombre quelque 69.000 malades et plus de 2400 morts.

Covid-19 :Bolloré lance une solution multimodale rail-route internationale

Dans le cadre de la lutte contre la pandémie de Covid-19, Bolloré Transport & Logistics a lancé une solution de transport rail-route pour l’exportation de marchandises de Mombasa au Kenya vers l’Ouganda, via le port sec de Naivasha.Selon un communiqué transmis à APA, le premier train, chargé de 64 conteneurs équivalents vingt pieds (EVP) de marchandises en transit est arrivé au port sec de Naivasha. 

En utilisant le rail pour transporter des marchandises jusqu’à Naivasha, l’entreprise veille à la sécurité sanitaire des chauffeurs qui assurent le transport des marchandises. Elle apporte une solution supplémentaire de protection contre la pandémie à Covid-19, pour les habitants des nombreuses villes implantées le long de l’autoroute A104 reliant Mombasa à Naivasha. 

Une flotte de camions de Bolloré Transport & Logistics partie d’Ouganda pour le port sec de Navaisha, attendait le convoi pour transférer les conteneurs chargés en Ouganda, destinés à l’export, et recharger les conteneurs import vers Kampala. 

Lancée le 7 mai 2020 à Nairobi, cette solution de transfert rail-route, qui sera mise en œuvre tous les deux jours, permet d’optimiser les coûts et de développer le trafic régional. 

Le Président-directeur général de Bolloré Transport & Logistics en Afrique de l’Est, M. Jason Reynard a pris part à cette opération aux côtés de M. James Macharia, ministre kenyan des Transports, des Infrastructures, du Logement et du Développement urbain, M. Rashid Abdi Aman, Chef de cabinet du ministre de la Santé, M. Githii Mburu Commissaire général de l’Administration fiscale du Kenya, M. Rashid Salim, Directeur général de l’Autorité portuaire du Kenya et  M. Philip Mainga, Directeur général des Chemins de fer kenyans. 

« L’épidémie de Covid-19 soumet la chaîne logistique à une pression considérable. Les entreprises du secteur mettent tout en œuvre pour assurer la sécurité sanitaire des équipes sans interrompre la circulation des marchandises »,a précisé Jason Reynard, Président-directeur général de Bolloré Logistics en Afrique de l’Est.

Remerciant tous ceux qui les ont soutenus dans le lancement de ce nouveau service, M. Reynard souligne que son entreprise a choisi d’explorer la solution ferroviaire.

« Sans compromis sur les fondamentaux de sécurité, de solidarité et de continuité du service, Bolloré Transport & Logistics poursuit ses opérations avec la plus grande rigueur, et maintient le développement de solutions innovantes pour assurer la circulation des marchandises en toute sécurité et dans le respect des délais », a-t-il ajouté.