Côte d’Ivoire : l’ex-chef d’Etat, Laurent Gbagbo acquitté définitivement par la CPI

La Cour pénale internationale (CPI) a confirmé ce mercredi 31 mars 2021, l’acquittement prononcé en 2019 de l’ex-président ivoirien Laurent Gbagbo et Charles Blé Goudé. 

L’ancien chef d’Etat ivoirien avait été jugé lors d’un procès pour crimes contre l’humanité liés aux violences post-électorales en 2010 et 2011. Ces derniers ont été accusés de quatre chefs de crimes, notamment de meurtres, viols, persécutions et autres actes inhumains.

Rappelons que M. Gbagbo et Charles Blé Goudé, avaient été acquittés en janvier 2019 et libérés sous conditions un mois plus tard. Cependant, la procureure générale sortante de la Cour, Fatou Bensouda, avait faire appel en septembre 2019, huit mois après l’acquittement.

Après onze années d’absence, cette décision de la Cour, donne une lueur de retour au pays à ce dernier.

Législative ivoirienne 2021 : Bédié et Gbagbo appellent leurs militants à une participation massive et pacifique

Le président du Parti démocratique de Côte d’Ivoire (PDCI), Henri Konan Bédié en accord avec l’ancien président Laurent Gbagbo, a appelé, mercredi 25 février 2021, les militants et sympathisants de leurs parti respectifs à une participation massive au scrutin législatif du 6 mars  2021.

Dans ce cadre, le Président Gbagbo et moi-même appelons solennellement, toutes les filles et tous les fils de la Côte d’Ivoire, épris de fraternité et de démocratie à participer aux élections législatives du 06 mars prochain”, a déclaré M. Bédié, dans une adresse publique.

Pour le président du PDCI, la participation de leurs formations politiques est en parfaite cohérence avec les propositions antérieures de l’opposition ivoirienne.  “Nous devons donc prendre la majorité à l’Assemblée nationale”, a-t-il soutenu.

Selon lui, leur victoire est impérative, notamment, pour équilibrer les pouvoirs législatif, exécutif et judiciaire, réconcilier les ivoiriens avec le retour des exilés, la libération de l’ensemble des détenus politiques et militaires et restaurer l’unité nationale en tenant compte de l’expression des diversités.

Il faut contribuer positivement et fortement à l’avènement d’une bonne gouvernance sur les plans administratif, économique, judiciaire, économique, judiciaire et politique en vue d’une répartition équilibrée, juste de nos richesses”, a-t-il affirmé, dans son communiqué.

Le président du PDCI a défini le combat qu’il mène en symbiose avec Laurent Gbagbo comme “un combat pour notre bonheur commun et celui des générations  futures”.

Bédié a rendu hommage aux enfants disparus ou grièvement atteints dans leur intégrité physique et morale, lors de la crise pré et post-électorale de la présidentielle d’octobre 2020.

Côte d’Ivoire : La CPI prolonge le mandat des juges dans l’affaire Laurent Gbagbo et Blé Goudé

La présidence de la Cour pénale internationale (CPI) a prolongé les mandats des juges dans l’affaire Laurent Gbagbo et Blé Goudé. Ces derniers auront jusqu’au 31 mars 2021, pour clôturer le recours en appel contre leur acquittement.

« Suite à un examen de la situation, la présidence annonce qu’elle a accordé une prorogation de mandat aux juges jusqu’au 31 mars 2021 au plus tard aux fins de la clôture du recours », indique la présidence de la Cour pénale internationale.

Selon la note, la présidence de la Cour pénale internationale, dans sa composition Ad Hoc, est composée du premier vice-président Robert Fremr, du deuxième vice-président Marc Perrin de Brichambaut et de la juge Olga Herrera Carbuccia.

Par ailleurs, le texte a précisé que les 20 et 21 janvier 2021, la cour a été saisie de demandes administratives du juge président de l’affaire, le juge Chile Eboe-Osuji, et le juge Howard Morrison concernant la prorogation de leurs mandats respectifs aux fins de l’achèvement de l’appel dans l’affaire de l’ex-président ivoirien Laurent Gbagbo.

Cependant, notons que l’Assemblée des États parties (AEP) au Statut de Rome vient d’élire Karim Khan pour devenir le prochain procureur de la CPI. Le nouveau Procureur qui entrera en fonctions le 16 juin 2021, pour un mandat non renouvelable de neuf ans, succédera à Fatou Bensouda.

Côte d’ivoire : Laurent Gbagbo reçoit deux passeport ivoiriens

L’ancien président ivoirien Laurent Gbagbo a reçu, ce vendredi à Bruxelles, un passeport ordinaire et un passeport diplomatique ivoirien.

Selon Radio France internationale (RFI), les deux documents lui ont été remis ce vendredi matin, à 11 heures. Par ailleurs, cette remise a été faite dans un grand hôtel de l’avenue Louise à Bruxelles par un envoyé spécial d’Abidjan et l’ambassadeur de Côte d’Ivoire en Belgique.

Toujours selon les dires de RFI, M. Gbagbo a été enrôlé la semaine dernière par une équipe mobile du ministère ivoirien des Affaires étrangères ayant fait le déplacement à Bruxelles. La prise de ses empreintes digitales a été faite en présence de sa seconde épouse Nady Bamba et de son avocate personnelle, Me Habiba Touré.

La remise de ces documents de voyage est un pas important pour le retour du Woody de Mama en Côte d’Ivoire, lui qui exprimait ce désir depuis bien longtemps. Toutefois, soulignons que M. Gbagbo est en attente du verdict de l’appel du procureur de la Cour pénale internationale (CPI) Fatou Bensouda.

L’Etat ivoirien craint un «risque de fuite» de Gbagbo s’il est libéré par la CPI

Les Conseils de la République de Côte d’Ivoire ont exprimé leur crainte sur la «réalité du risque de fuite» de Laurent Gbagbo, l’ex-président ivoirien en liberté conditionnelle en Belgique si celui-ci recouvre une liberté totale alors que la procédure ouverte contre lui à la Cour pénale internationale (CPI) n’est pas encore terminée.A travers un document consulté jeudi par APA et intitulé observations de la République de Côte d’Ivoire sur la «requête de la défense afin d’obtenir que la Chambre d’appel restitue à Laurent Gbagbo acquitté de toutes les charges portées contre lui, l’intégralité de ses droits humains fondamentaux», l’État de Côte d’Ivoire entend aider la Cour à prendre « la meilleure décision dans l’intérêt de la justice et de la paix».

M. Gbagbo a été acquitté mi-janvier 2019 par la CPI de toutes les charges portées à son encontre et libéré sous conditions avec résidence à Bruxelles. Le 16 septembre dernier, le procureur de la CPI a déposé un acte d’appel contre cette libération de M. Gbagbo.

Quant aux avocats de l’ex-président, ils ont déposé depuis le 07 octobre dernier, une requête afin d’obtenir la libération totale de M. Gbagbo avec en ligne de mire son retour en Côte d’Ivoire.

« Il faut s’assurer que la décision sur la liberté ne compromette pas l’appel interjeté contre l’acquittement. En effet une mise en liberté totale, sans conditions, ne devrait être envisagée que si M. Gbagbo présente de solides garanties de représentation. Or, tel n’est pas le cas en l’espèce et  la gravité des charges et le risque qui s’ensuit de condamnation à une lourde peine, I’existence d’un réseau de partisans et les moyens dont dispose Laurent Gbagbo sont de nature à I’inciter à prendre la fuite», ont fait remarquer les maîtres Jean-Pierre Mignard, Jean-Paul Benoît, Pierre-Emmanuel Blard, Mamadou Koné et Ben Abdoulaye Méïté,  les avocats de l’État ivoirien.

Selon eux, la fuite de M. Gbagbo engendrerait de « graves conséquences » pour l’autorité de la Cour, l’administration de la justice, le droit des victimes, la République de Côte d’Ivoire et ainsi pour l’ordre public international.

Les avocats de l’État ivoirien soutiennent par ailleurs, que le retour de M. Gbagbo en Côte d’Ivoire  serait un facteur de «grave désordre» puisque M. Gbagbo et ses partisans ne manqueraient pas d’exploiter la décision d’acquittement de la Chambre de première instance pour contester à la République de Côte d’Ivoire toute coopération avec la Cour durant la poursuite de la procédure.

« La mise en liberté sans conditions de M. Gbagbo affecterait gravement le droit des victimes de voir reconnaître leurs préjudices et ainsi d’espérer obtenir quelque réparation que ce soit», poursuit le document, estimant que parmi les conditions posées par la Chambre d’appel, aucune ne prive M. Gbagbo de ses droits civils et politiques comme le prétendent ses avocats.

« Pour toutes ces raisons, la République de Côte d’Ivoire estime que la décision du 1er février 2019 rendue par la Chambre d’appel a réduit la liberté d’aller et venir de M. Gbagbo au strict nécessaire pour garantir sa représentation devant la justice, ainsi que la sécurité de tous, y compris la sienne. Elle est ainsi juste, équilibrée et proportionnée», ont conclu les conseils de l’État ivoirien.

Laurent Gbagbo, l’ex-président ivoirien et Charles Blé Goudé, son ancien ministre de la jeunesse, ont a été acquittés en janvier 2019 et libérés sous conditions par la CPI des charges de crimes contre l’humanité commis pendant la crise postélectorale ivoirienne de 2010-2011.

Depuis lors M. Gbagbo réside à Bruxelles en Belgique alors que son ex-co-détenu est au Pays-Bas. Ils sont tous les deux en attente de la fin de la procédure à leur encontre car le procureur de la CPI a fait appel contre la décision d’acquittement. Une audience de la Chambre d’appel de la CPI est d’ailleurs prévue  le 06 février prochain à la Haye.