Bah Oury n’approuve pas la reprise des négociations avec la mouvance « le comité de suivi n’a plus sa raison d’être »

Les travaux du comité de suivi ont repris, jeudi , au palais du peuple avec la mouvance présidentielle. Ils ont eu lieu en présence de représentants de l’UFDG et l’UFR, au nom de l’opposition.

Pour Bah Oury, il faut un véritable dialogue en lieu et place de discussions sur des accords conclus par le passé.
‘’Il nous faut un vrai dialogue qui prendra en compte l’ensemble des problématiques qui se posent aujourd’hui sur l’échiquier politique guinéen déclare le président de l’Union pour la Démocratie et le Développement (UDD).

‘’le comité de suivi n’a plus sa raison d’être vu que le contexte politique a changé. Les acteurs qui étaient présents à cette rencontre [du 5 décembre], dans une certaine mesure, sont plus ou moins responsables de la situation qu’on dénonce aujourd’hui’’.

Il termine en faisant une remarque  » Ce sont les accords politiques qui continuent de mettre la Guinée dans les situations compliquées. La preuve jusqu’à présent les chefs de quartier et de district n’ont pas été installés dans leurs fonctions. Tout ca, c’est le fruit des accords politiques. »

 

Le parti de Sidya Touré se désolidarise de Baidy Aribot

Le désormais ancien secrétaire exécutif de l’Union des Forces Républicaines et son parti politique, ce n’est plus « l’amour parfait ».

L’information donnée par Baidy Aribot à propos de la mise en circulation de nouvelles coupures de billets a été démentie la  semaine dernière par l’un des vice-présidents de l’UFR. « Paradoxalement, dès qu’on annonce une échéance électorale, il y a des coupures de nouveaux billets qui s’annoncent aussi. En 2015 c’étaient les billets de 20 mille FG qui sont sortis, et ces coupures de 20 mille, on a vu l’usage qu’on en a fait. Ça a servi pour la campagne », a rappelé Ibrahima Bangoura qui fait un parallèle entre la mise en circulation de ces nouveaux billets et la campagne pour un éventuel troisième mandat pour le Président Alpha Condé.

 

Baidy Aribot qui parlait d’une nécessité de renforcer la sécurité de la monnaie fiduciaire comme raison de l’émission de nouvelles coupures de billets, le député Ibrahima Bangoura y voit plutôt comme un moyen de financement d’une campagne électorale. « Cette année aussi, la campagne s’annonçant, surtout la campagne du troisième mandat, les gens ont fait sortir les billets de 20 mille et des billets de 10 mille. Et ce sont les mêmes billets qu’on voit circuler dans les concessions à Conakry et à l’intérieur du pays », regrette ce vice-président de l’UFR.

Présidentielle 2020 : le « deal » proposé à Sidya Touré

 Le débat autour d’un troisième mandat pour le Président Alpha Condé est plus que d’actualité en Guinée. Pour contrecarrer les contestataires d’une modification de la Constitution guinéenne, les promoteurs d’une troisième échéance pour Alpha Condé ont trouvé la solution .

La solution serait une nouvelle constitution guinéenne qui permettra au président Alpha Condé de se représenter pour un 3ième mandat en 2020. Alors que la constitution actuelle ne lui permet pas de le refaire car elle limite le nombre de mandat à deux. D’après certaines sources, une première mouture aurait déjà été rédigée dans ce sens. Plusieurs éléments nouveaux seraient contenus dans cette nouvelle Constitution qui devra être soumis à un référendum. Il s’agit notamment de l’existence du poste de « Vice-Président » de la République. L’occupant de cette fonction devra être élu au même titre que le Président de la République.  Des indiscrétions proches de la majorité présidentielle ont confié que ce poste de vice-président a même été proposé à Sidya Touré. Le leader de l’Union des Forces Républicaines devait accepter ce poste en contre partie de son soutien pour la révision Constitutionnelle. Le désormais ancien Haut-Représentant du Chef de l’Etat aurait « gentiment » décliné l’offre faite par les émissaires du pouvoir en place.

 

C’est cet acte qui a confirmé les soupçons de Sidya Touré quant à la volonté d’Alpha Condé de briguer un autre mandat présidentiel. Depuis cette date, le chef de file de l’UFR est en ordre de bataille et continue à remobiliser ses troupes.

Nouvelle alliance politique de l’opposition guinéenne

La création de ce nouveau bloc d’opposition qui s’inscrit dans le cadre de l’ouverture et du rassemblement alimente les débats politiques.

Cette nouvelle alliance pourrait servir de tremplin pour la carrière politique de Sidya Touré confiné au simple rôle « de faiseur de rois » dans l’éternel duel entre Alpha Condé et le leader de l’UFDG.  En 2015, le leader de l’UFR avait tenté d’unir l’opposition autour d’une candidature unique afin de maximiser ses chances de battre Alpha Condé. Malheureusement, cette approche  avait  été rejetée par Cellou Dalein Diallo qui optait plutôt pour  la stratégie utilisée par l’opposition sénégalaise en 2012 face à Abdoulaye Wade. Au final, l’opposition est allée en rang dispersé aux élections présidentielles. Résultats,  Alpha Condé a été réélu dès le  premier tour, scellant ainsi le sort la fragile unité de l’opposition qui a dénoncé des fraudes massives.

Pour le moment Sidya Touré refuse de porter le chapeau de leader de la COD. « Je ne suis à la tête de rien du tout. Nous sommes en train de discuter », a tranché tout récemment le président de l’UFR interpellé dans la presse. Dans sa conquête du Pouvoir, l’ancien premier ministre sait qu’il abat pratiquement sa dernière carte en 2020, après ses échecs  de 2010 et 2015. La convergence de l’opposition démocratique pourrait être  un ‘’atout’’.

La création du COD qui rassemble en son sein deux anciens premiers ministres intervient dans un contexte de recomposition du paysage politique guinéen. On voit de nouvelle figure montante avec de nouvelles ambitions. « Ce nouveau bloc a plusieurs têtes pensantes. Il pourrait dans une certaine façon, être un tremplin pour Sidya Touré, s’il réussit à fédérer toutes les forces qui le composent. Mais il faudra aller avec tact. Car certains comme Bah Oury ont déjà annoncé qu’ils seront candidats en 2020 », analyse un observateur, alors que Dr Ousmane Kaba qui fait office de porte-parole du COD a donné un indice qui en dit long sur les ambitions futures de cette plateforme politique.