Guinée : trois morts au cours d’une manifestation des jeunes à Boffa

Les jeunes se sont réunis devant la mairie de Boffa pour réclamer le courant électrique, l’eau potable et l’employabilité des jeunes dans les sociétés minières évoluant dans leur localité.

 

Selon le site Guinée Matin, dans la nuit de lundi,  trois manifestants ont été blessés par balle. « Trois personnes ont été atteintes par balle hier nuit. Deux ont été atteintes au niveau du ventre et la troisième a été atteinte à la main. Ce sont les militaires qui accompagnaient l’argent de la BCRG qui ont tiré sur eux. Deux de ces blessés ont été évacués à Kamsar pour des soins », a confié une source locale proche des manifestants.

En effet, la manifestation a commencé lundi 18 septembre 2023. Les jeunes de cette localité protestent contre le manque de courant électrique et d’eau potable, mais ils réclament aussi plus d’emplois pour les jeunes locaux dans les sociétés minières.

Les jeunes maintiennent encore leurs barricades et bloquent la circulation. Les boutiques et magasins de la commune urbaine sont fermés. Les manifestants promettent de battre le pavé jusqu’à la satisfaction de leurs revendications.

Guinée-Conakry : de nouvelles manifestations annoncées par le FNDC

Un collectif a appelé lundi 8 août à de nouvelles manifestations contre la junte le 14 août à Bruxelles en Belgique, pour interpeller l’Union européenne.

 

Le Front national pour la défense de la Constitution (FNDC), annonce de nouvelles manifestations contre la junte le 14 août à Bruxelles en Belgique. Ces manifestations ont pour objectif d’interpeller l’Union européenne, et le 17 août sur toute l’étendue du territoire guinéen, mettant fin à une trêve, faute de réponses à ses demandes de « dialogue crédible » sur la transition vers un pouvoir civil.

Le FNDC, coalition de partis, syndicats et organisations de la société civile, était à l’initiative des manifestations organisées les 28 et 29 juillet, interdites par les autorités et où cinq personnes ont été tuées, pour dénoncer la « gestion unilatérale de la transition » par la junte.

« Ces manifestations visent à exiger du CNRD la satisfaction des revendications ci-dessous, énumère Mamadou Billo Bah, le porte-parole du FNDC, au micro de notre correspondant à Conakry, Mouctar Bah : l’ouverture d’un cadre de dialogue crédible entre le CNRD, les acteurs politiques et de la société civile ; la fixation d’un délai raisonnable et consensuel de la durée de la transition, au lieu d’être en six mois imposé par le CNRD et qui ne repose sur aucune base objective ; le respect des droits et libertés fondamentaux, au premier rang desquels le droit à la vie et l’annulation de la décision portant interdiction générale des manifestations pacifiques dans la rue et sur les places publiques ; l’ouverture du procès des crimes de sang ; la libération sans condition de tous les détenus politiques liés aux manifestations ; l’arrêt des harcèlements judiciaires et des poursuites fantaisistes contre les acteurs politiques et de la société civile ; l’ouverture d’une enquête indépendante placée sous l’égide des Nations unies afin de traduire devant les juridictions compétentes les auteurs et commanditaires des crimes et exactions perpétrées. »

Guinée : Craintes d’une répression accrue à l’approche du référendum constitutionnel

L’impunité persistante attise le risque d’abus commis par des policiers et des gendarmes.

Le gouvernement guinéen devrait respecter la liberté de réunion et s’assurer de la discipline des forces de sécurité à l’approche du référendum constitutionnel du 1er mars 2020, a déclaré Human Rights Watch aujourd’hui. Ce référendum pourrait notamment ouvrir la voie au président Alpha Condé pour briguer un troisième mandat.

Depuis que des manifestations généralisées contre cette nouvelle constitution ont commencé en octobre 2019, les forces de sécurité ont eu recours au gaz lacrymogène, à de l’équipement anti-émeutes et, parfois, aux armes à feu contre les manifestants qui, de leur côté, ont lancé des pierres et d’autres projectiles sur les policiers et les gendarmes. Dans des vidéos circulant sur les réseaux sociaux et dont l’authenticité a été vérifiée par des journalistes internationaux, on voit des membres des forces de sécurité tirer sur des manifestants, passer à tabac un homme âgé et se servir d’une femme comme bouclier humain contre les pierres lancées par les manifestants. Plus de 30 personnes ont été tuées et des dizaines d’autres ont été blessées.

« Alors que la tension monte à l’approche du référendum du 1er mars, le risque de nouveaux actes de répression de la part des forces de sécurité augmente », a déclaré Corinne Dufka, directrice pour l’Afrique de l’ouest à Human Rights Watch. « Le gouvernement guinéen doit faire en sorte que les policiers et les gendarmes fassent preuve de retenue et de discipline lorsqu’ils contrôleront les manifestations de l’opposition. »

Selon la constitution, Condé, qui a été élu pour la première fois en 2010, est dans l’impossibilité de présenter sa candidature pour une troisième mandat à la tête du pays, mais ses partisans affirment qu’une nouvelle constitution lui permettrait d’être de nouveau en lice. Condé a annoncé le 4 février que le référendum aurait lieu le 1er mars, en même temps que les élections législatives, qui étaient initialement prévues pour le 16 février. Le 10 février, il a déclaré que si une nouvelle constitution est adoptée, « [son] parti déciderait » s’il sera candidat à sa propre réélection.

Depuis le 14 octobre, une coalition de groupes non gouvernementaux et de partis d’opposition – le Front national de défense de la Constitution (FNDC) – a organisé des manifestations de grande ampleur à Conakry, la capitale, et dans des villes du centre de la Guinée.

Quoique le gouvernement ait parfois autorisé des manifestations anti-constitution, dans la plupart des cas les forces de sécurité se sont efforcées de disperser ces marches de protestation et d’arrêter les participants. Le FNDC affirme que depuis octobre, les forces de sécurité ont tué par balles au moins 36 manifestants. De leur côté, les manifestants auraient tué au moins un gendarme.

Le gouvernement guinéen a cherché à faire porter aux manifestants la responsabilité de ces décès et Condé a affirmé le 24 octobre: « On sait que ce sont eux-mêmes [les organisateurs des manifestations] qui tirent sur les gens. » Cependant, au cours de la dernière décennie, Human Rights Watch a abondamment documenté le recours par la police et les gendarmes aux armes à feu et à une force létale excessive, ainsi que des passages à tabac de manifestants, des actes de corruption et d’autres formes de criminalité.

Le 16 janvier, après que des vidéos eurent circulé montrant prétendument les forces de sécurité tirant au fusil d’assaut sur des manifestants, le ministre de la Sécurité et de la Protection civile, Damantang Albert Camara, a déclaré que lorsque les manifestations ne sont plus pacifiques, « cela devient difficile de faire le discernement entre quelqu’un qui manifeste pacifiquement et quelqu’un qui a des intentions délictuelles ou criminelles….Ce n’est pas exclu qu’il y ait des bavures. » Il a toutefois démenti qu’il y ait « systématiquement un plan… où [le gouvernement] envoie des gendarmes ou des policiers tirer sur les populations. »

Le gouvernement a promis à plusieurs reprises d’enquêter sur les allégations de mauvaise conduite de la part des forces de sécurité lors des manifestations. Après qu’une vidéo eut circulé sur les réseaux sociaux le 14 janvier, montrant des agents de police battant un homme âgé, le directeur général de la Police nationale, Ansoumane Camara Bafoe, a annoncé le 15 janvier la création d’une commission spéciale d’enquête afin de « trouver et identifier les responsables de cet acte abominable ». Lorsqu’une autre vidéo est apparue, montrant des agents de police utilisant une femme comme bouclier humain, Albert Camara, le ministre de la Sécurité et de la protection civile, a déclaré le 29 janvier qu’« il n’est pas question de laisser passer ce genre d’agissements » et a promis que les responsables seraient amenés à rendre des comptes.

Le Ministère de la Justice n’a pas répondu à un email de Human Rights Watch, daté du 13 février et demandant des informations sur le statut des enquêtes relatives à ces deux incidents, ainsi que sur les morts de manifestants qui auraient été tués depuis octobre 2019.

Au cours de la dernière décennie, le gouvernement guinéen a régulièrement failli à sa responsabilité d’enquêter sur les décès et sur les autres abus survenus lors de manifestations politiques. En fait, bien que depuis 2010 des membres des forces de sécurité aient été suspectés d’avoir tué par balles des dizaines de manifestants, la condamnation, le 4 février 2019, d’un capitaine de police pour le meurtre d’un manifestant en 2016 a été la première condamnation de ce type d’un membre des forces de sécurité. Human Rights Watch a recommandé en avril 2019 que le gouvernement crée une cellule spéciale d’enquête afin d’enquêter sur les violences survenues lors de manifestations, notamment sur les allégations de meurtres commis par les forces de sécurité.

Alors que les manifestations contre la nouvelle constitution se poursuivent, le gouvernement guinéen devrait réitérer la nécessité que la police et les gendarmes se conforment aux Principes de base des Nations Unies sur le recours à la force et l’utilisation des armes à feu par les responsables de l’application des lois et aux Lignes directrices pour le maintien de l’ordre par les agents chargés de l’application des lois lors des réunions en Afrique, élaborées par la Commission africaine des droits de l’homme et des peuples. La communauté internationale devrait insister auprès du gouvernement pour qu’il respecte la liberté de réunion, maintienne la discipline et s’assure que les responsabilités soient établies pour les abus commis dans le passé.

« Alors que les manifestations contre l’adoption d’une nouvelle constitution se poursuivent, l’impunité pour les meurtres présumés et les mauvais comportements des forces de sécurité risque d’alimenter une augmentation des violations des droits humains », a affirmé Corinne Dufka. « Les autorités guinéennes doivent effectuer des enquêtes crédibles sur les allégations d’abus et punir les responsables. »

Le président guinéen à ses détracteurs: « Personne ne dicte à la Guinée ce qu’elle doit faire »

« Personne ne dicte à la Guinée ce qu’elle doit faire », a affirmé mercredi à Conakry le président guinéen Alpha Condé, confronté depuis des mois à une vague de manifestations de l’opposition, qui réclame une plus grande implication de la communauté internationale.

« En 1958, nous avons osé dire +Non+ pour prendre notre indépendance. Malgré tous les risques, nous sommes toujours débout », a dit Alpha Condé devant un parterre de diplomates, essentiellement issus du monde arabe.

La Guinée avait voté non au référendum instituant une « communauté » franco-africaine proposée cette année-là par le général de Gaulle, accédant peu après à l’indépendance.

L’opposition guinéenne organise depuis la mi-octobre des manifestations, parfois durement réprimées, pour faire barrage au projet qu’elle prête au chef de l’Etat de briguer un troisième mandat à la fin de l’année, alors que l’actuelle Constitution en limite le nombre à deux.

A la mi-janvier, le chef de la diplomatie française, Jean-Yves Le Drian, avait déclaré la France « particulièrement » préoccupée.

La situation en Guinée est « la plus sensible aujourd’hui (dans la région) et l’engagement du président Alpha Condé à demander une réforme de la Constitution ne nous paraît pas être obligatoirement partagé ni par sa population ni par ses voisins », avait dit le ministre français des Affaires étrangères à l’Assemblée nationale. « Nous sommes très attentifs, avec nos partenaires, à l’apaisement en Guinée », avait-il ajouté.

« Nous discutons avec nos partenaires, nous écoutons leurs conseils, mais personne ne dicte à la Guinée ce qu’elle doit faire. C’est le peuple de Guinée qui décide de son avenir, il faut que ça soit très clair pour tout le monde », a déclaré mercredi M. Condé lors de l’inauguration à Conakry du siège d’une nouvelle agence de lutte contre la pauvreté, l’Anies, soutenue financièrement par le Fonds d’Abou Dhabi.

« Nous sommes prêts à collaborer avec nos partenaires, à les écouter, mais dans le respect réciproque », a poursuivi le dirigeant guinéen de 81 ans.

M. Condé a aussi souligné que son pays n’était pas le seul à traverser des crises: « Nous voyons des manifestations, nous voyons des crises partout », a-t-il dit.

Au moins 27 personnes ont été tuées depuis la mi-octobre dans les affrontements entre manifestants et forces de l’ordre, qui ont également coûté la vie à un gendarme, selon un décompte de l’AFP.

Koubia: Les activités économiques au ralenti du fait des manifestations

La ville de Koubia a été paralysée pendant plusieurs heures mardi 28 janvier 2020, du fait des manifestations, rapporte l’agence de presse guinéenne.

Habituellement les manifestations sont sans conséquences majeures à Koubia ; mais ce mardi, le marché hebdomadaire qui se tient tout le mardi est resté fermé sauf quelques femmes vendeuses des condiments ont exposé leurs produits aux alentours du marché.

Les Boutiques, magasins, gares routières et autres lieux de petit commerce sont restés fermés mardi. Depuis plus de 20 ans, c’est la première fois que le marché hebdomadaire de Koubia n’a pas eu lieu.

Pour le moment aucun incident n’a été enregistré suite à ces manifestations sauf quelques cas isolés à Matakaou une sous-préfecture située à 22km au Nord de la ville de Koubia. Il faut rappeler, selon le siège central de l’AGP à Conakry « qu’aucune ville de l’intérieur n’était concernée par l’appel à manifester du 28 janvier. Il s’agit d’un effet de contagion dû à l’éparpillement des coordinations, au manque de contrôle des sujets et surtout aux considérations politico-communautaristes qui caractérisent désormais les activités du FNDC et de ses alliés politiques. Les activités et structures du FNDC sont incontrôlées. » renchérit la rédaction de l’AGP

Guinée: une manifestation violemment réprimée dans la ville de Labé

En Guinée, trois personnes sont mortes jeudi dans des heurts entre les forces de sécurité et la jeunesse de la ville de Labé, dans le centre du pays. Labé est un des centres de la contestation du référendum constitutionnel demandé par le président de la République, Alpha Condé.

Ce vendredi matin, Labé se réveille dans l’inquiétude après les violences de ce jeudi. « Je suis écœuré par ce qui vient de se passer », confie, avec émotion, un cadre de l’administration de Labé. La ville pleure trois personnes : deux jeunes tués par balles, dans l’après-midi, et un ambulancier, pris à partie par les forces de sécurité alors qu’il tentait d’évacuer le corps d’une victime.

L’ambulancier se prend une balle…

Dès le matin, ce jeudi, des barricades avaient été érigées dans les rues de Labé. Les jeunes manifestants ont d’abord tenté de s’en prendre au gouverneur. Les forces de défense et de sécurité ont alors organisé son évacuation et une violente répression. Des coups de feu partent, et deux jeunes hommes sont touchés.

L’un des deux, blessé, trouve refuge dans la mosquée de la ville. Malgré la médiation de l’imam et du maire, les forces de sécurité ont empêché son évacuation à l’hôpital. Il est décédé dans l’après-midi. Quelques heures plus tard, c’est l’ambulancier venu chercher la dépouille qui a reçu une balle.

« Les jeunes sont révoltés, il y a eu trop de morts », se désole Mamadou Aliou Lally Diallo, maire de Labé. Ce vendredi, les responsables de la ville redoutent un regain de tension, alors que les trois victimes pourraient être inhumées dans la journée.

Vers une date de référendum

Dans le reste du pays, la situation est plutôt calme : le Front national pour la défense de la Constitution a suspendu son mouvement jusqu’à mardi. Une trêve pour permettre aux habitants de faire leurs courses et en ce vendredi, jour de prière, pour la communauté musulmane.

La Guinée attend surtout de savoir quand aura lieu le référendum sur la nouvelle Constitution. Cette question a été abordée en Conseil des ministres jeudi. La date du référendum doit être annoncée dans un décret présidentiel. Selon une source gouvernementale, le référendum pourrait bien avoir lieu en même temps que les législatives prévues le 16 février.

Un scrutin déjà boycotté par l’opposition, qui dénonce à la fois l’état du fichier électoral, et une éventuelle candidature d’Alpha Condé pour un troisième mandat.

 

Les partenaires de la Guinée inquiets face aux violences dans les manifestations

Ce mardi matin, dans le cadre de la revue régulière de la situation des droits humains dans les pays membres de l’ONU, c’était au tour de la Guinée justement de passer devant ses pairs. Alors que depuis le début de la mobilisation contre un changement de Constitution, des violences meurtrières ont fait des victimes parmi les civils et les gendarmes.

Pendant une matinée, les mesures de la Guinée pour améliorer la situation des droits de l’homme sont passées au crible. Un seul point positif a été mis en avant : l’abolition de la peine de mort.

À l’inverse, les Pays-Bas, le Canada, la France, la Belgique, le Royaume-Uni, l’Allemagne, les États-Unis, tous évoquent leur inquiétude concernant l’encadrement des manifestations ces derniers mois. Ces pays demandent des enquêtes impartiales concernant les violences survenues lors des manifestations comme en faisait part Philip Martin Cummings, représentant américain : « Nous recommandons à la Guinée d’ouvrir des enquêtes indépendantes pour identifier et poursuivre les auteurs des violences qui ont conduit à la mort de plusieurs civils lors des manifestations d’octobre et novembre derniers ». La Slovaquie a dit son inquiétude face à l’utilisation d’armes létales par les forces de sécurité.

De son côté, le ministre guinéen de la Justice, Mamadou Lamine Fofana, assure que les policiers ont une consigne : se présenter les mains nues pour encadrer les manifestations. S’ils sont armés, les policiers se tiennent « à une distance raisonnable » des manifestants, selon les mots employés par le ministre. Quant aux lenteurs concernant les enquêtes judiciaires, les autorités guinéennes rappellent que les policiers n’étaient jusque-là pas formés pour mener des enquêtes balistiques. Mais cela devrait changer, puisque les agents de police sont en train d’être formés, indique le ministre.

Doubler « les efforts »

Concernant les personnes décédées durant les manifestations, le ministre Mamadou Lamine Fofana, affirme que les efforts sont là pour savoir ce qu’il s’est passé : « Pour ces morts d’hommes qui s’opèrent pendant les manifestations, le gouvernement est en train de doubler tous les efforts pour arriver à la manifestation de la vérité ». Les violences signalées « font systématiquement l’objet d’information judiciaire, seulement les policiers ne disposent pas de moyens techniques pour mener à bien leurs enquêtes », admet le ministre de la Justice.

Autre préoccupation de la communauté internationale : les scrutins législatifs et présidentiels à venir. Les Pays-Bas et les États-Unis demandent à la Guinée d’organiser des élections « libres et équitables » cette année.

Des membres du gouvernement attaqués par des jeunes à Labé

Juste après l’entretien entre le Premier Ministre et le Collège des Sages de Labé, Une des manifestation et mouvements de protestation ont été organisés dans la ville de Labé. Des jeunes surexcités et réclamant la justice pour les morts par balles à Conakry se sont livrés à des jets de pierre derrière la case abritant les membres du gouvernement.

Des tirs de gaz lacrymogènes ont été effectué pour faire déplacer le Premier Ministre et les membres de la délégation. Le convoi du premier ministre et des ministres du gouvernement a eu de la peine à effectuer une visite de terrain dans le quartier Konkola où les militants du RPG s’étaient mobilisés.

Suite au passage du premier ministre à ce niveau, des jeunes manifestants venus de la ville et sur des motos sont venus lancer des pierres pour démobiliser les militants et partisans d’une nouvelle constitution. Selon un communiqué du gouvernement, plusieurs personnes ont été interpellées suite aux affrontements entre forces de l’ordre et jeunes manifestants à Labé.

Ces manifestations spontanées et peut être bien préparées ont perturbé toutes les activités de la ville. Marchés, ateliers et écoles ont été fermé faisant place à des jeux de des caches- caches entre services de sécurité et manifestants de l’opposition à Labé. Et pour L’Imam de la Grande Mosquée de Labé « Barrer la route à des étrangers, on ne connaissait pas ça chez nous au Foutah.Ce qui s’est passé est vraiment préoccupant.
C’est une grave erreur et nous demandons aux de cesser de tels comportements et de rester derrière leurs autorités morales qui ne les trahiront pas. » Tres indigné par le comportement violent des jeunes de Labé, L’Imam El Hadj Badrou Bah a soutenu que « Le Foutah a toujours respecté l’hôte ou l’étranger. Caillasser un cortège ou barrer la route, ce n’est pas une bonne chose. Réclamer son droit dans la non-violence est admis partout. Mais bruler des pneus, barrer la route, nous ne souhaitons pas que nos enfants se livrent à de tels actes. »

Enfin pour le Grand Imam de Labé « Qu’ils réclament leurs droits mais dans le calme, sans s’en prendre aux biens des pauvres ou détruire des biens d’autrui ». La sagesse du Grand Imam de Labé colle à la dénonciation par le gouvernement des « jeunes loubards soudoyés qui ont tenté de perturber le déroulement normal de la mission de travail du gouvernement. Tout manquement aux valeurs morales et civiques qui sont les principes républicains, exposera les coupables à la rigueur de la loi ».

Et pour les observateurs, les jeunes manifestants de Labé, ont été politiquement instrumentalisés et socialement conditionnés pour jeter des pierres sur le cortège du bonheur pour les populations pauvres de Labé. Les pierres et cailloux auraient jetés contre les avantages et profits à tirer des deux composantes exposées de l’Agence Nationale d’Inclusion Economique et Sociale( ANIES) à Labé ; notamment le volet HIMO (Haute Intensité de Main d’œuvre) pour des emplois et de l’argent-liquide en faveur des jeunes organisés en groupement d’intérêts, ONG ou en Association et le volet-Transfert Monétaire avec une somme d’argent concernant les ménages touchés par l’extrême pauvreté, les personnes victimes de guerre ou de calamités, les personnes vulnérables qui cherchent à survivre ou à subvenir aux besoins de base. Or Labé et Tougué ciblées par les responsables de l’ANIES en abritent un nombre important que les « jeteurs de pierres et de cailloux » et autres promoteurs de pneus brulés et de routes barricadées, veulent sacrifier sur l’autel des intérêts politico-égoïstes.

Manifestations du Fndc: forte mobilisation des militants ce jour dans les rues de N’Zérékoré

Les citoyens de N’Zérékoré ont massivement répondu à l’appel à manifester de l’antenne locale du Fndc. De nombreux habitants de la commune urbaine et de certaines sous-préfectures voisines sont descendus dans les rues de la ville pour exprimer leur opposition à un troisième mandat en Guinée.

Dès 9 heures, la mobilisation a commencé dans la ville. De nombreux citoyens de la commune urbaine de N’Zérékoré et des sous-préfectures de Samoe, Komou, Palé, Koulé, Koropara, ont déferlé dans la rue. Certains se sont rassemblés au carrefour Komou avant d’aller rejoindre ceux qui étaient mobilisés au rond-point du Gouvernorat, où la marche a démarré aux environ de 10 heures et demi.

Vêtus pour la plupart de t-shirts rouges avec des foulards attachés à la tête, les manifestants ont défilé sur une distance de 2 kilomètres, certains brandissant des pancartes et d’autres scandant des slogans comme : « N’Zérékoré, 3ème mandat Hopaipely » ; « Ça ne passera pas en forêt » ; « On ne veut pas l’argent, on veut la vérité »…

Vêtus pour la plupart de t-shirts rouges avec des foulards attachés à la tête, les manifestants ont défilé sur une distance de 2 kilomètres, certains brandissant des pancartes et d’autres scandant des slogans comme : « N’Zérékoré, 3ème mandat Hopaipely » ; « Ça ne passera pas en forêt » ; « On ne veut pas l’argent, on veut la vérité »…

Au lieu d’encadrer la marche comme l’avait promis le maire, les forces de l’ordre sont restées campées au niveau de certains carrefours pour veiller au respect de l’itinéraire indiqué par les autorités locales. Les manifestants ont respecté cet itinéraire et ont marché dans le calme jusqu’au point d’arrivée, où est prévu un meeting.

Manifestations: une quatrième victime enregistrée à Conakry

Mamadou Mouctar Diallo, le jeune lycéen qui a reçu une balle ce vendredi 15 novembre 2019 à Hamdallaye est finalement décédé alors que son père le tenait entre les bras.

«Mon enfant est décédé sur la route entre l’hôpital Jean Paul 2 et l’hôpital Sino-guinéen. Il avait reçu une balle au niveau de la cuisse alors qu’il revenait de l’école après avoir constaté que tout était fermé», a confié le père de la victime, Alhassane Diallo.

Cet autre cas vient rallonger le nombre de victimes enregistrées depuis ce jeudi 14 novembre 2019, jour de manifestation appelée par le Front national pour la défense de la Constitution. Quatre jeunes ont été tués depuis ce jeudi.

Marche du FNDC interdite à Kindia, des membres arrêtés

L’antenne locale du FNDC (Front national pour la défense de la constitution) de kindia avait décidé de marcher malgré l’interdiction faite par la mairie.
Les membres du FNDC qui se mobilisaient à la station de service de caravansérail ont été interpellés par les forces de sécurité.

Les autorités de Kindia ont procédé à l’arrestation de certains membres du Front national pour la défense de la Constitution (FNDC) dont le coordinateur régional, qui voulaient braver l’interdiction de marcher.
Selon Alsény Farinta Camara, coordinateur régional du Front lui-même arrêté, « les interpellés sont en ce moment à la prison civile de Kindia ; on doit passer devant le substitut du procureur pour nos auditions ».

Dans la matinée, les activités commerciales suivaient normalement leur cours a constaté le correspondant préfectoral de l’AGP.
Les ruelles de la ville grouillaient de monde. Au marché central, les commerces sont restés ouverts ; les stations-services, les banques ont fonctionné et personne ne semblait être inquiétée par la marche du jeudi.

Pourtant, le FNDC de kindia avait décidé de battre le pavé pour dit-on protester contre un éventuel changement de Constitution. Dans les carrefours, quelques forces de sécurité ont été déployées. Au moment où nous mettons cet article en ligne, le FNDC était absent des rues de kindia.
Affaire à suivre

Marche funèbre à Conakry : ambiance surchauffée à l’hôpital Sino-guinéen

 La marche funèbre prévue ce lundi 04 novembre 2019 en marge de l’inhumation des victimes des violences des dernières manifestations a débuté en début de matinée. Un dispositif sécuritaire a été mis en place.

Cris, désolation étaient au menu ce jour à l’hôpital Sino-guinéen. L’électricité dans l’air était palpable ce jour à la morgue. Les forces de l’ordre ont mis le feu au poudre. En faction, elles ont demandé à la foule de reculer. Il n’en fallait pas plus pour que des étincelles jaillissent.  Des cris de colère ont été poussés sur les lieux, créant des bruits assourdissants.

Un décor qui prévaut alors que les corps des victimes des manifestations du Fndc sont rassemblés dans l’enceinte de la formation hospitalière.

Des policiers sont postés à certains endroits de la T2, sur l’itinéraire du cortège funèbre. Ceci pour éviter tout débordement.

Au commissariat urbain de Kaporo rails, un journaliste d’Africaguinee.com a constaté la présence de plusieurs éléments de la police anti-émeute.

Un pick-up rempli de policiers a quitté l’hôpital en direction de Kipé, tandis que d’autres sont immobilisés au niveau de la station services.

Kaloum: un imposant dispositif sécuritaire déployé à la morgue de l’hôpital Ignace Deen

Un important dispositif sécuritaire est déployé à la morgue de l’hôpital Ignace Deen où sont gardées les dépouilles des victimes des événements du 14, 15 et 16 octobre dernier.

Selon Aficaguinee.com, on peut observer ce jour, la présence d’au moins trois pickups de la police et de la gendarmerie.

Ce déploiement mixte des forces de l’ordre intervient alors que le Front national pour la défense de la Constitution (Fndc) a maintenu son programme de funérailles en dépit du communiqué du Gouvernement indiquant que les corps ne seraient pas disponibles ce mercredi 30 octobre 2019.

Mais les opposants qui voient des manœuvres inavouées, ont  appelé leurs partisans à se rendre à la morgue de l’hôpital Ignace Deen situé dans la commune de Kaloum comme prévu pour accompagner le cortège funèbre.

Ce qui laisse des craindre des confrontations. Mais pour l’heure, aucun militant ou responsable du Fndc ne s’est encore manifesté sur le lieu de rendez-vous.

 

 

Manifestations à Conakry: Alpha Condé envoie des émissaires dans les familles des victimes

Le Président de la République a mandaté des personnalités lundi, 28 octobre auprès des familles de certains manifestants tués lors des marches qui ont secouées récemment Conakry.

Une délégation gouvernementale s’est rendue dans plusieurs familles des victimes tombées lors des manifestations survenues à Conakry la semaine dernière. La délégation était conduite par le ministre de la Citoyenneté et de l’Unité nationale. Taran Diallo était accompagné de son homologue de l’agriculture, celui du tourisme ainsi que du Secrétaire général aux affaires religieuses.

Au nom du Chef de l’Etat, ils ont transmis les condoléances du gouvernement et ont promis que justice sera rendue aux victimes.

Manifestations contre le 3ème mandat : les inhumations des victimes prévues mercredi 

Dans une note datée du 27 octobre, la coordination nationale du Front national pour la défense de la Constitution (Fndc) communique sur la date et les lieux d’inhumations des manifestants qui sont morts lors des différentes manifestations du Fndc. (communiqué)

La coordination nationale du Front national pour la défense de la Constitution (Fndc), informe les citoyens de Conakry ainsi que tout le peuple de Guinée, que les jeunes guinéens abattus froidement par les forces de l’ordre, à l’occasion des manifestations pacifiques du Fndc des 14, 15 et 16 octobre 2019, seront inhumés ce mercredi 30 octobre 2019 à 14h au cimetière de Bambéto.

Les obsèques se dérouleront suivant le programme ci-après :

– Levée des corps à la morgue de l’hôpital Ignace Deen à 10h00, suivie d’une marche funèbre jusqu’à Koloma.

– Prière à la mosquée Turque de Koloma à 13h30

– Enterrement à 14h au cimetière de Bambéto

La coordination du Front National pour la Défense de la Constitution (Fndc) invite toutes les personnes éprises de paix, de justice et de liberté à se joindre à elle pour accompagner à leurs dernières demeures, les dix compatriotes assassinés. Aussi demande-t-elle à tout le peuple de Guinée à faire de ce mercredi 30 octobre 2019, une journée de prière et de recueillement pour le repos de l’âme de toutes les victimes des manifestations politiques et sociales en Guinée.

La coordination du Front National pour La Défense de la Constitution (Fndc) réitère ses condoléances les plus émues aux familles éplorées et au peuple de Guinée tout entier.

Puisse le Tout Puissant Allah accueillir nos compatriotes dans son paradis éternel. Amine !

Ensemble, Unis et Solidaires, Nous vaincrons !

Conakry, le 27 octobre 2019

La Coordination Nationale

Alpha Condé: «N’y a-t-il pas d’autres pays où il y a de nouvelles Constitutions?»

Dans une interview accordée à Le Monde, le président de la République de la Guinée Conakry revient sur les manifestations organisées dans son pays en protestation de la réforme constitutionnelle qu’il veut instituer. Modification qui pourrait lui permettre de briguer un troisième mandat.

 Les manifestations du 14 octobre contre le projet de révision de la Constitution se sont soldées par la mort de neuf personnes, au moins. Etes-vous inquiet ?

Il peut se passer des choses beaucoup plus graves dans le monde et on ne dit rien. Mais dès que c’est ici on dit : « Ah ! ça, c’est la Guinée »… Le ministère de la santé a décidé que dès qu’il y a un mort, il faut qu’il y ait une autopsie pour savoir qui a tiré. On fait des enquêtes. On sait que ce sont eux-mêmes [les organisateurs des manifestations] qui tirent sur les gens. Quand il y a des morts, ça impressionne la communauté internationale. Là, ce sont des tentatives de déstabilisation d’un pouvoir démocratiquement élu. L’opposition a toujours été putschiste et elle se dit que s’il y a des morts, on met ça sur le dos du gouvernement.

La police, la gendarmerie n’ont aucune responsabilité ?

Nous allons faire des enquêtes. L’armée est consignée lors des manifestations. J’ai convoqué tous les chefs de la sécurité et je leur ai dit que si un élément tire, ce sont eux qui sauteront.

L’opposition refuse de participer au dialogue, comment sortir de la crise ?

Il existe un cadre de dialogue depuis 2016 réunissant majorité, opposition et partenaires internationaux. C’est là qu’on doit se retrouver. Mais mon problème est comment donner de l’emploi aux jeunes, toute leur places aux femmes et améliorer les conditions de vie des couches les plus fragiles.

Dans ce contexte, votre projet de réforme constitutionnelle reste-t-il une priorité ?

La Constitution précédente a été adoptée sans que le gouvernement soit associé à sa rédaction. C’est un concentré d’intérêts corporatistes, à tel point que l’on a été obligé de passer des accords politiques anticonstitutionnels. Elle était le fruit d’un accord pour sortir vite du régime militaire [de Dadis Camara en 2008-2009].

Après mon élection de 2010, j’ai estimé que la priorité était de relever le pays qui était à terre. Ces derniers mois, ce n’est pas moi qui ai soulevé le débat. Mais depuis un bon moment, beaucoup de gens disent que la Constitution n’est pas bonne. Quand il y a un débat dans le pays, il y a toujours du pour et du contre. J’ai donc demandé au premier ministre d’organiser des consultations pour connaître les points de vue. Des gens manifestent contre, mais il y a aussi beaucoup de monde dans les préfectures qui la veulent.

Le premier ministre vient de me remettre son rapport. Je déciderai. Si la grande majorité de la population veut une nouvelle Constitution, je ne vois pas pourquoi on ne le ferait pas. Nous sommes très portés sur notre indépendance et notre souveraineté depuis 1958. La démocratie, c’est la voix du peuple. Si une partie veut et une autre ne veut pas, on ira au référendum.

Quel est le calendrier ?

Je ne parle pas de calendrier. J’attends d’avoir vu le résultat des consultations. Il y a seulement quatre partis [dont l’UFR et l’UFDG, les deux principales formations de l’opposition] qui ne sont pas venus. La société civile, le patronat, les syndicats… tout le monde est venu.

Donc vous n’avez pas encore décidé si oui ou non il y aura une nouvelle Constitution ?

Je n’ai pas de conviction, je ferai ce que le peuple guinéen veut.

Envisagez-vous de vous représenter ?

La question ne se pose pas pour le moment tant que je n’ai pas fini mon mandat. D’ailleurs, il n’a jamais été question de mandat – c’est l’opposition qui en a parlé – mais d’une nouvelle Constitution. Dans ce cas, les partis décideront qui sera leur candidat. Une minorité ne peut pas imposer sa volonté au reste du pays.

N’y a-t-il pas d’autres pays où il y a de nouvelles Constitutions ? Où les présidents peuvent faire un troisième mandat ? Pourquoi ne dit-on rien aux autres ? Est-ce que la Guinée est le seul où un président en exercice fait une nouvelle Constitution qui peut lui permettre de se représenter ? Pourquoi en fait-on un scandale pour la Guinée ? On ne peut pas faire deux poids, deux mesures. Les Guinéens n’accepteront jamais cela.

Nous ne sommes pas sur la planète Mars mais sur la terre africaine. Je me suis d’abord consacré à sortir la Guinée du trou. Mais s’il y a un grand courant qui demande une nouvelle Constitution… Dans les autres pays où il y a de nouvelles Constitutions, il y a eu beaucoup de manifestations, il y a eu des morts, mais ils l’ont fait.

Après les manifestations du 14 octobre, la communauté internationale a attiré l’attention sur la nécessité de respecter le droit à manifester, la liberté de la presse. N’est-ce pas une critique implicite ?

Le premier ministre a reçu tous les diplomates. Il leur a expliqué qu’on n’a jamais interdit de manifester en Guinée mais qu’il faut respecter la loi. Ici, la presse est plus libre que partout ailleurs, c’est presque l’anarchie. On m’insulte, des hommes politiques m’insultent. Je ne les arrête pas. J’ai dépénalisé la [diffamation par voie de] presse. Je n’ai jamais porté plainte contre un journaliste même s’il raconte n’importe quoi. La communauté internationale est dans son rôle de demander ça.

Pourquoi avoir fait bloquer par des véhicules blindés l’accès au domicile de Cellou Dalein Diallo et de Sydia Touré, vos deux principaux opposants alors que les manifestations étaient terminées ?

Leurs manifestations sont des échecs parce que les gens sont fatigués de tout ça donc ils vont provoquer les forces de l’ordre et les accuser d’avoir tiré sur eux pour dire qu’on a essayé de les assassiner ou de malmener des hommes politiques. On connaît leurs pratiques. Donc c’est pour éviter ça et pour leur propre protection.

A une année de la fin de votre deuxième mandat, avez-vous le sentiment d’avoir accompli votre mission ?

Quand je suis arrivé au pouvoir, j’ai dit que j’avais trouvé un pays, pas un Etat. Il n’y avait pas d’institutions, pas de police, pas d’armée. La priorité était de résoudre les problèmes macroéconomiques. La banque centrale n’avait pas un mois de réserve, l’inflation était à 21 %, on n’avait terminé aucun programme avec la Banque mondiale qui nous appelait « le panier percé ». L’épidémie de virus Ebola [2015-2016] est ensuite venue fatiguer notre économie. Mais malgré tout on a atteint, juste après, une croissance à deux chiffres qui n’est pas descendue, depuis, en dessous de 6 %.

La Guinée vivait alors du commerce. On importait tout. Aujourd’hui, on transforme de plus en plus de produits agricoles, nous exportons du ciment. Nous n’avions pas d’énergie, maintenant nous produisons des centaines de mégawatts. J’avais dit que je consacrerais mon deuxième mandat aux femmes et aux jeunes. Je continue à tenir mes engagements.

Source : Le Monde

Le Fndc tient une fois encore en haleine la Guinée et la communauté internationale

La mobilisation d’hier, 24 octobre 2019 a drainé une grande foule à Conakry et une partie du pays. Une manifestation grandeur nature qui a suscité la réaction de personnalités guinéennes et également d’ailleurs.

Le groupe «Yen a marre», du Sénégal n’a pas pu s’empêcher de réagir face à la mobilisation de milliers de guinéens hier. «Si la Guinée est déstabilisée, la Guinée ne sera pas épargnée», scande «Yen a marre» qui dit non à un troisième mandat du président Alpha Condé.

L’ancien Premier ministre, Kabiné Komara, dans une interview a précisé que la tension pourrait retomber si le Président clarifiait sa situation une bonne fois pour toute. «J’ose espérer que les décisions que le président prendra seront sages dans le sens de clarifier une position très nette. Puisque tout le débat c’est de savoir s’il se présentera ou pas, je crois que s’il clarifie ce débat-là, les solutions seront trouvées », a-t-il précisé.

Sûr du retentissement de la marche du 24 octobre, Cellou, leader de la file de l’opposition a indiqué que «le troisième mandat était mort.»

Autant de déclarations qui viennent du fait que les manifestations organisées jeudi dernier, suite à la condamnation de certains membres du Front national pour la défense de la Constitution (Fndc) a drainé beaucoup de monde. Du côté du Fndc, on parle de 1,5 million de manifestants. Le gouvernement quant à lui annonce le chiffre de près de 30 000.

Le nombre de marcheurs étaient encore plus important que les 14 et le 15 octobre dernier. Ainsi, le Fndc a réussi à paralyser le pays, malgré les campagnes de sensibilisation du gouvernement invitant les fonctionnaires et autres travailleurs à se rendre à leur lieu de service.

Sidya Touré appelle les Guinéens à une manifestation inédite

Confirmant sa participation à la marche organisée ce jour par le Front national pour la défense de la constitution (Fndc), le président de l’Union des forces républicaines (Ufr) a invité les populations à prendre part massivement à la manifestation. 

L’heure est venue de démontrer que la Constitution est sacrée. C’est l’avis de Sidya Touré.

« Il faut qu’on fasse une grande mobilisation pour démontrer que nous sommes opposés au projet de changement constitutionnel et à un troisième mandat pour Alpha Condé. C’est le moment de montrer à ce gouvernement que le projet ne va pas marcher et que la constitution est sacrée », indique le président de l’Ufr.

La marche de ce jour est également une occasion, selon lui de montrer qu’une manifestation peut-être pacifique.  « Nous voulons démontrer qu’en Guinée, si la police n’agresse pas les manifestants, il ne se passera rien. Nous voulons prouver qu’il y a beaucoup de guinéens qui s’opposent à l’idée d’un troisième mandat », a ajouté l’ancien haut représentant du chef de l’Etat.

Le rendez-vous est donc pris pour ce jour:  « Je serai à la manifestation. Il y a un climat d’insécurité dans ce pays, mais cela ne m’empêchera pas de sortir et d’aller prononcer mon discours. Je demande à la population de sortir massivement pour dire non à un troisième mandat en Guinée », assure Sidya Touré.

 

Journée de manifestations en Guinée : la mobilisation se poursuit à Conakry

Ce jeudi 24 octobre 2019, le Front National pour la Défense de la Constitution a appelé à une journée de manifestation. Contrairement aux manifestations de la semaine dernière, celle de ce jour est autorisée par les autorités compétentes.

Au Rond-point de la tannerie, les manifestants commencent à arriver ce 24 octobre au matin. Sur l’axe Bambéto-Cosa, la circulation reste plutôt fluide. Le même constat se dégage sur l’autoroute Fidel Castro. Les boutiques et magasins faisant face à la route le Prince restent fermés.

Un important dispositif sécuritaire est également déployé le long de l’itinéraire de la marche qui s’étend du rond-point de la Tannerie à l’esplanade du stade du 28 septembre de Conakry.

 

Tueries à Conakry: des femmes du Fndc dans la rue

Elles protestent contre la mort de plusieurs personnes ayant pris part aux manifestations contre la réforme constitutionnelle.

Arborant des vêtements blanc, les manifestantes scandent «libérez nos enfants» ou encore «arrêtez de tuer nos enfants.»

Pour ceux qui viendraient à ne pas les entendre, les femmes du Front national pour la défense de la Constitution (Fndc) qui ont investi les rues ce 23 octobre brandissent des pancartes où sont inscrits des messages.

L’itinéraire de la marche a pour point de départ le Rond-point Hamadallaye et point de chute, le stade du 28 septembre.

les femmes du Fndc protestent contre les tueries de la semaine dernière en Guinée, en marge de la mobilisation contre le projet de changement constitutionnel.

Manifestations du Pndc: «une crise de confiance entre les acteurs sur le terrain» (ancien Premier ministre Komara

L’ancien Premier ministre Kabiné Komara a exprimé sa tristesse face à la mort par balles de guinéens dans les récentes manifestations de rue.

L’ancien patron du Haut-commissariat de l’Organisation pour la mise en valeur du fleuve Sénégal (Omvs) se dit triste de voir des guinéens se faire tuer.

«Mon cœur saigne en tant que guinéen d’apprendre encore que dans mon pays, hélas, il y a encore des affrontements. Nous sommes devenus coutumiers de soubresauts politiques. Il est essentiel qu’on puisse y mettre fin», a déclaré Kabiné Komara.

Il a par ailleurs précisé que «chaque mort est un guinéen de trop tué».

Pour lui, c’est d’autant plus dangereux que «la Guinée est le seul bien commun qui nous appartient. Il y a une défiance importante, une crise de confiance entre les acteurs sur le terrain», a-t-il ajouté.

Kabiné Komara propose la communication pour rétablir la confiance «tant que nous n’arriverons pas à faire en sorte qu’il y ait des canaux de communication, nous continuerons, malheureusement, à instrumentaliser des populations innocentes qui se trouvent être les victimes de cette situation», a alerté l’ancien Premier ministre.

Au sujet des manifestations: «Ceux qui s’agitent aujourd’hui, pourquoi ils n’ont pas construit de barrages quand ils étaient aux affaires?» (Alpha Condé)

Dans une sortie, le président de la République a fustigé des anciens commis de l’Etat qui «manipulent» la jeunesse. Il a par ailleurs précisé que les forces de l’ordre n’ont pas brutalisé ou tiré lâchement sur des civils contrairement à ce qui est dit.

 

Le président guinéen n’a pas pu s’empêcher de tancer les anciens premiers ministres réunis au sein du Front national pour la défense de la Constitution (Fndc).

Il s’est interrogé sur les acquis et l’héritage que tous ces anciens commis de l’Etat ont laissé à la postérité lorsqu’ils étaient aux affaires. «Ceux qui s’agitent aujourd’hui, pourquoi ils n’ont pas construit de barrages pour donner le courant à la Guinée. Il faut que les sages disent la vérité aux jeunes (…), ces opposants ont pour la plupart été des anciens premiers ministres et ministres. Pourquoi ils n’ont rien fait et notre pays se retrouve à la traine. Qu’ont-ils fait lorsqu’ils étaient aux affaires?», se demande le chef de l’Etat.

Le chef de l’Etat met d’ailleurs en garde quiconque voudrait porter atteinte à l’intégrité du pays. «Le soleil de la Guinée s’est levé et personne ne pourra le cacher », a-t-il martelé.

Manifestations du Fndc: la Radho demande la libération sans condition des personnes interpellées

Dans un communiqué la Rencontre africaine pour la défense des droits de l’Homme (Raddho) demande à Alpha Condé de renoncer à tout projet de modification de la Constitution.

La Rencontre africaine pour la défense des droits de l’Homme (Raddho) se dit inquiet de la situation sociopolitique qui prévaut au pays et invite le président Alpha Condé à oublier ses projets de modification de la Constitution. Elle appelle par ailleurs les forces de l’ordre aux respects des libertés et des droits de l’Homme et le respect de la liberté d’expression par les autorités administratives. La Raddho exige la libération sans condition de toutes les personnes interpellées au cours des manifestations.

Dans le communiqué publié le 15 octobre, l’association rappelle les conséquences des événements du 14 octobre 2019. La mort de cinq personnes dont quatre civils et un gendarme, 70 blessés et plusieurs dégâts matériels. C’est le bilan que la Raddho fait des manifestations organisées par le Front national pour la défense de la constitution (Fndc), le 14 octobre dernier en Guinée Conakry. L’association revient par ailleurs sur les arrestations survenues en marge de ces manifestations.

 

Au tribunal : les militants du Fndc acquittés par le Tribunal de première instance de Kankan

Les 6 personnes dont une dame de l’Union des forces républicaines (Ufr) interpellés lundi dernier à la faveur de la journée de manifestation du Fndc ont été jugées ce jeudi 18 octobre à Kankan.

Il s’agissait d’Ibrahima Kalil Camara, Yacouba Camara, Soumaila Koulibaly, Aboubacar Doumbouya de l’ufr et de Saran Diakité et Moussa Camara sans étiquette politique qui auraient été malencontreusement arrêtés.

 

Accusés pour participation délictueuse à un attroupement, le substitut du procureur près le TPI de Kankan, Maurice Onivogui avait requis 6 mois d’emprisonnement contre les 4 militants de l’UFR et l’acquittement des 2 autres. Mais à la lecture du délibéré, le président du tribunal Abdoul Rachid N’diaye a prononcé la relaxe pure et simple des prévenus pour délit non constitué.

Selon certains prévenus à la barre, les agents des services de sécurité avec à leurs tête le préfet Aziz Diop, les auraient interpellés alors qu’ils étaient autour d’un thé. « Le lundi, j’étais avec mes deux amis autour du thé. Et soudain, les agents des services de sécurité avec à leur tête le préfet de Kankan, sont arrivés et ils nous ont embarqués dans leur pick-up.  Nous n’étions aucunement en manifestation », a témoigné Ibrahima Camara.

Cette libération des 6 prévenus vraisemblablement interpellés à tort sur instruction du préfet Aziz Diop par les juges du PTI de Kankan, a suscité un véritable ouf de soulagement chez les responsables de l’opposition fortement mobilisés en signe de solidarité.

Toutefois, le procureur de la République près le TPI de Kankan Aly Touré, visiblement non satisfait du verdict prononcé promet interjeter appel.

Il faut rappeler qu’à la faveur de l’appel à manifester du FNDC (front national pour la défense de la constitution) contre le projet de nouvelle constitution, Kankan n’a connu aucune manifestation de rue le lundi dernier. Malgré tout, les autorités locales avec à leur tête le préfet Aziz Diop aidées par certains militants du parti au pouvoir (RPG) et des responsables des services de sécurité, ont organisé des rafles au siège de certains partis politiques de l’opposition avec à la clé, des arrestations et des saccages par endroit.

Guinée : Le Fndc appelle à une journée ville-morte ce jeudi

Après trois journées de manifestations qui se sont soldées par la mort de neuf personnes, selon un dernier bilan officiel, le Fndc appelle à une journée de ville-morte ce jeudi 17 octobre sur l’ensemble du territoire national.

« Après cette troisième journée de manifestation réussie, le Fndc appelle à la poursuite des manifestations par l’observation le jeudi 17 octobre 2019, d’une journée ville morte sur l’ensemble du territoire national », lit-on dans un communiqué du Fndc parvenu à notre rédaction ce soir.

Lire l’intégralité de la déclaration.

 

Kindia : le verdict des membres du Fndc est prévu pour le 23 octobre prochain

L’ouverture du procès des personnes interpellées lors des manifestations contre le 3ème mandat à Kindia s’est faite ce matin du 17 octobre 2019 au tribunal de première instance de la ville. Le président de la cour Daye Mara a renvoyé la cause pour délibération le 23 octobre 2019.

Il s’agit d’Oumar Barry, Youssouf Barry, Mamadou Pathé Diallo, Mamadou Bah, Boubacar Barry, Abdourahamane Camara, Mamadou Oury Diallo, et Ibrahima Camara. Les membres du Fndc poursuivis  pour participation à un attroupement interdit sur la voie publique puni par les articles 627 et 629 du code pénal guinéen.

Selon le compte rendu d’audience de actuguinee.org, le substitut du procureur qui a représenté le ministère public dans ce procès a demandé la libération pure et simple de Boubacar Barry, et de maintenir les poursuite contre les sept autres prévenus. Ces derniers risquent selon l’article 629, 6 mois de prison ferme et le payement d’une amande 500 mille de nos francs.

Manifestations du Fndc: Le vice-président du Fnd fustige la réaction de la police et le silence d’Alpha Condé

Conakry, la capitale du pays et plusieurs autres localités ont été le théâtre de répression sanglante faisant 10 morts, selon le Front national pour la défense de la constitution (Fndc). Toute chose qui a poussé le vice-président du Front national pour le développement (Fnd) à réagir.

Le numéro 2 du Fnd, formation politique que dirige l’ancien ministre, Alhousseine Makanera, a dénoncé l’attitude des forces de l’ordre et le silence du président de la République face à la situation qui prévaut dans le pays.

«La Guinée ne mérite pas ce calvaire», indique Boubacar Barry, avant de demander au président de la République de tirer les conséquences de ces protestations de rue. «Je l’invite à observer la situation et d’accepter de rentrer dans l’histoire en acceptant l’instauration d’un Etat de droit en Guinée», conseille-t-il au pensionnaire de Sékhoutouréyah.

«Les hommes passent, mais les institutions restent (…). Le président devrait tout simplement renoncer à toute tentative de briguer un troisième mandat», ajoute-t-il.

Boubacar Barry invite les partis membres de la mouvance présidentielle et l’entourage du chef de l’Etat à lui dire la vérité.

«Le moment est venu de passer la main à un autre. Nous avons aujourd’hui des hommes compétents à la mouvance présidentielle. Le président Makanera, Dr Diané ou Kassory Fofana peut être l’un de nos candidats», laisse-t-il entendre.

3ème jour de manifs de Fndc: reprise timide de la circulation

Contrairement aux deux premières journées, la circulation routière a timidement repris ce mercredi 16 octobre sur l’axe Sonfonia-Hamadallaye, même si les activités demeurent à l’arrêt.

 

De la T7 jusqu’au rond-point de Belle vue, les forces de l’ordre sont postées de part et d’autres. Le commerce et les stations d’essence sont fermés. Aucune barricade n’est érigée sur la chaussée.

A l’entrée de Kaloum, l’accès des motocyclistes reste difficile: ils doivent être munis d’un badge prouvant qu’ils travaillent dans cette commune.

Les domiciles de Cellou Dalein Diallo et de Sidya Touré restent toujours inaccessibles, par les véhicules de police.

 

Manifestations à Mamou : 2 morts et 29 personnes interpellées (dont 6 filles)

Mamou, 15 octobre (AGP) -Après l’appel à manifester du Front National de Défense de la Constitution (FNDC) lundi, 14 octobre, le procureur près le Tribunal de Première Instance (TPI) de Mamou, Elhadj Sidiki Camara a dans un point presse indiqué qu’au compte de la première journée, deux (02) personnes ont été tué , 29 suspects dont 06 filles interpellées.

Ces personnes interpellées sont poursuivies pour des infractions ci-après:
.participation délictueuse à un attroupement (articles 627, 628, 629, 630, 631,632 du code pénal);
.Entraves à la libre circulation sur la voie publique (article 990 du code pénal);
.Destruction de biens publics et privés (article 523 du code pénal);
.Coups et blessures, violences volontaires et voies de fait (articles 239 et 240 du code pénal).

Poursuivant, Elhadj Sidiki Camara, a dit que les enquêtes sont en cours et que dans les prochains jours, dès que le parquet recevra le compte rendu complet de l’ensemble des enquêtes amorcées par les services de police et gendarmerie, un procès sera organisé à cet effet par le tribunal.

Parlant de la mort du margis-chef, Mamadou Yero Bah, âgé d’une trentaine d’années, marié et père de deux (02) enfants, en service à l’escadron mobile No 12 de Mamou, le procureur précise : Il a reçu un projectile au niveau de la tête. Il est tombé. Transporté à l’hôpital régional de Mamou, il y rendra l’âme juste vingt (20) minutes après son arrivée.
Il a été ordonné l’ouverture d’une enquête contre X pour assassinat. Les jours à venir nous édifieront.

Conakry: confrontation entre police et manifestants sur l’axe Hamdallaye-Bambéto

Ce 15 octobre 2019 est marqué par diverses manifestations teintées de violence dans la ville de Conakry.

Les manifestations se sont tenues ce mardi 15 octobre 2019 pour la deuxième journée de protestations lancées par le Fndc à Conakry. La marche qui se voulait pacifique a vite tourné. Des manifestants ont jeté des projectiles sur des policiers au lieu-dit Axe hamdallaye-pharmacie –Bambéto. La police a dispersé les marcheurs à coups de gaz lacrymogènes.

La confrontation était également tendue entre manifestants contre le 3ème mandat pour Alpha Condé et policiers déployés sur le terrain du côté de Hamdallaye rond-point et Concasseur.