Modification de la Constitution: les populations disent non à Alpha Condé

Des manifestations se tiennent dans plusieurs villes de la Guinée Conakry afin de protester contre le vœu du président de la République de modifier la Constitution.

Les rues des villes de la Guinée Conakry sont pleines de monde. Ce sont des marées humaines qui sont visibles ici et là.

Des commerces sont saccagés, des flammes sont visibles de part et d’autres. Dans cette atmosphère, les forces de l’ordre essayent tant bien que mal de contenir les populations déchaînées.

S’en suivent alors des altercations entre populations et forces de l’ordre. Certaines sources non officielles annoncent des morts et des blessés à ce stade des protestations.

Ces populations manifestent en protestation de la volonté du chef de l’Etat, Alpha Condé de modifier la Constitution afin de briguer un autre mandat. Une situation qui a débuté, hier 14 octobre et qui gagne en intensité ce jour.

Deux morts dont un gendarme, et des blessés lors de la manifestation du 14 octobre (Gouvernement)

AGPGUINEE_Conakry, le 14 octobre 2019

A la mi-journée de cette journée de manifestations non autorisées, quelques regroupements et échauffourées ont été signalés dans la Région spéciale de Conakry, principalement dans la Commune de Ratoma et celle de Labé. Dans ces zones, des manifestants se sont adonnés à des actes d’incivisme, dégradant ainsi la chaussée et mettant en péril la vie de nos concitoyens

Ainsi, à 15h30, les forces de l’ordre maitrisent globalement la situation et le calme règne sur la majorité du pays où l’on déplore néanmoins des blessés et deux morts. Il s’agit de Mamadou Lamarana Barry, résident à Sonfonia (Conakry), dont les circonstances du décès restent à élucider ; et Margis Mamadou Yéro Bah, gendarme, tué par balle à Mamou. Les services de police et de gendarmerie ont procédé à plusieurs arrestations dans les zones précitées.
Pour terminer, le Gouvernement réaffirme sa ferme volonté à maintenir la quiétude sociale et rassure les populations que toutes les dispositions sont prises afin de garantir la sécurité des biens et des personnes.
Général Bouréma Condé
Ministre de l’Administration du Territoire et de la Décentralisation
Transmis par la Cellule de Communication du Gouvernement

Interdiction de manifestations en Guinée : La Cour Suprême a rendu sa décision

La Cour Suprême a rendu sa décision le 19 septembre. L’instance s’est déclarée incompétente, sur une demande de sursis à exécution de la décision du ministre Bouréma Condé interdisant les manifestations publiques en Guinée.

Bien que la décision du ministre ne soit pas suspendue, la requête en annulation déposée en juillet dernier par l’Organisation guinéenne de défense des droits de l’Homme (OGDH) et « Mêmes Droits pour Tous » contre son acte reste pendante devant la Cour.

« La cour ne s’est prononcée que sur le sursis à exécution. Le fond du dossier reste » , a précisé Me Foromo Frederik Loua, président de l’ONG Mêmes Droits pour Tous.

« En prenant une mesure d’interdiction générale de toutes manifestations, le ministère de l’Administration du territoire et de la Décentralisation viole l’article 10 de la constitution. En conséquence, sa décision mérite d’être annulée », pouvait-on lire dans la requête aux fins d’annulation déposée le 24 juillet dernier par les avocats des deux organisations à la Cour suprême.

Les femmes du marché de Sonfonia ont barricadé la route pour protester contre une décision de la mairie

Les femmes du marché de Sonfonia, dans la commune de Ratoma, se sont mobilisées le matin de ce 27 août pour barricader la route Le Prince, empêchant toute circulation de véhicules sur le tronçon Sonfonia-T6.

Ces femmes protestent contre le remaniement opéré au sein du bureau du marché par les autorités de la commune de Ratoma. N’ayant pas vu le nom de leur administratrice sur la nouvelle liste, elles ont décidé de se faire entendre en descendant dans la rue.

Ibrahima Sory Bangoura, un des responsables de ce marché s’est exprimé sur la cause de la manifestation des femmes. « Depuis hier soir, il y a eu un remaniement du bureau à partir de la commune (Ratoma). Et les femmes de notre marché n’ont pas retrouvé le nom de leur administratrice générale. A partir de là, elles se sont levées pour exiger le retour de celle-ci », a-t-il expliqué.  « La commune a délégué l’un des vice-maires qui est venu rencontrer l’ancienne administratrice et les manifestantes. Après plusieurs minutes d’échanges, les femmes ont fini par libérer la circulation, avant de rejoindre leurs boutiques et magasins », a-t-il ajouté.

Les autorités communales de Ratoma promettent de revoir la situation d’ici à mercredi, pour trouver une solution définitive à cette situation.

Kaloum: plusieurs personnes manifestent pour réclamer le départ d’Alpha Condé

Des habitants de Kaloum, centre administratif, sont descendus dans la rue ce lundi pour réclamer le départ d’Alpha Condé.  La contestation a pris de l’ampleur et les manifestants scandent des propos hostiles à Alpha Condé. En plus de réclamer le retour des classes, les manisfestatants exigent du pouvoir la résolution de la crise dans le système éducatif qui dure depuis un mois jour pour jour.

Ils ont érigé des barricades et brûlé des pneus sur la chaussée pour se faire entendre. Les agents des forces de l’ordre, déployés sur les lieux, se contentent d’observer la scène comme si de rien n’était.

Des femmes de la localité ont grossi les rangs des manifestants en rejoignant le mouvement de contestation. Ils ont pris la direction de  Sekhoutoureyah, le palais présidentiel.

Ils ont été repoussés par des agents des forces de l’ordre postés sur les lieux.

Sur le chemin, ils ont déchiré une effigie du président de la République. Venu calmer les manifestants, le Premier ministre Mamady Youla a été bloqué par la foule  qui réclame son départ.

Face à la contestation qui prenait une allure inquiétante, le chef du gouvernement a été contraint de rebrousser chemin.

Outre cette protestation de rue, une autre est annoncée à Conakry pour réclamer le départ du gouvernement.

Au même moment, l’opposition appelle à l’observation d’une ville morte pour exiger la publication des résultats issus des urnes lors du scrutin du 4 février.