L’OGDH appelle les autorités guinéennes à respecter les droits de l’homme dans les milieux carcéraux

Au moins quatre détenus ont perdu la vie à la maison centrale de Conakry en l’espace de trois mois. L’Organisation des guinéennes des droits de l’homme (OGDH) dénonce la banalisation des droits des prisonniers et invite les autorités à améliorer les conditions de détention en milieu carcéral.

Thierno Souleymane Bah, nouveau président de l’OGDH constate avec amertume que les droits de l’homme sont négligés en Guinée.

« Ça signifie que les droits de l’homme ne sont pas respectés dans notre pays. Nous observons tout ce qui se passe ces derniers temps. Depuis qu’on a commencé à parler d’élections et autres, il y a eu de graves violations des droits de l’homme », dénonce-t-il.

« Dans les milieux carcéraux, la situation est encore plus grave. Parce qu’aucune condition n’est créée pour que les prisonniers vivent dans de bonnes conditions. Il faut que les gens comprennent que le seul droit qu’un prisonnier n’a pas, c’est la liberté d’aller et de venir. Tous les autres droits lui sont reconnus », ajoute-t-il.

Ce défenseur des droits de l’homme en Guinée estime que s’il y a eu des morts en prison, « c’est parce qu’on leur refuse le droit à la santé, à la nourriture. Bref, on leur refuse les droits les plus élémentaires. Ce n’est pas une forme de négligence de l’Etat, ils le font sciemment. Depuis les années 90, l’OGDH a tout fait pour qu’on nous permette d’améliorer les conditions de vie des prisonniers ».

« A chaque fois qu’on vient, on nous dit que le gouvernement prend tout en charge. Malheureusement, ça ne s’est jamais fait. Lorsque vous entrez à la Maison centrale de Conakry, vous noterez a une surpopulation. C’est une prison qui a été construite pour 200 personnes, aujourd’hui, elle a plus de 2000 détenue », ajoute M. Bah.

« Et il y a pire que ça. Lorsqu’ils se rendent compte que les individus malades sont devenus un bloc humain en prison, on les prend pour les lâcher nuitamment dans les rues. Parfois, c’est dans les rues de Kaloum ou en haute banlieue qu’on les laisse. C’est inadmissible que des humains fassent cela à des humains », poursuit-il.

Le président de l’OGDH assure que sa structure n’entend pas baisser les bras dans la défense des droits de l’homme. « Nous allons essayer de faire ce qu’on peut. C’est-à-dire amener les autorités guinéennes à jouer leur véritable rôle pour que les conditions carcérales soient vraiment meilleures que ça. Nous prendrons des mesures au niveau de l’OGDH. Nous demandons à l’Etat de revoir la situation des détenus. Il faut que le ministre de la justice passe dans les prisons pour voir ce qui s’y passe », souhaite Thierno Souleymane Bah.