Affaire Fodé Baldé-Mohamed Bangoura : Le verdict attendu le 17 septembre

Poursuivis pour diffamation et mise à disposition de données de nature à troubler l’ordre public, où à porter atteinte à la dignité humaine, par le biais d’un système informatique, et divulgation de fausses informations et tant d’autres chefs d’accusation à l’encontre du président de la République par le procureur général, le dossier du journaliste Mohamed Bangoura et du communicant de l’UFR, Fodé Baldé s’est poursuivi le lundi 09 septembre 2019, au Tribunal de Première Instance de Kaloum.

Plus de deux mois de procès devant la juridiction de Conakry 1, l’affaire semble se compliquer davantage pour les prévenus. Pour ce lundi, au cours de sa réquisition, le ministère Public a demandé au Tribunal de Kaloum l’application pure et simple de la loi relative à la procédure.

De son côté, la partie civile conduite par l’avocat Me Lancei Doumbouya, a soulevé le fait que la tribune incriminée par les plaignants intitulée : « Alpha Condé à la tête de la CEDEAO au revoir à la démocratie en Afrique », de Fodé Baldé de l’UFR, qui fut publiée sur le site Mosaiqueguinee.com par Mohamed Bangoura, Directeur de Publication de l’organe en question, a porté atteinte à l’honneur et à la considération du président de la République. L’avocat a sollicité devant la justice, que les deux prévenus payent un franc symbolique au titre de dommage et intérêt au président Alpha Condé. Il souhaite aussi qu’à l’issue de cette affaire, que l’image du locataire du Palais Sékhoutouréya soit lavée.

« L’intérêt pour nous dans ce procès est de laver notre image. Nous estimons qu’il y a lieu de les retenir dans les liens de la prévention de délit de diffamation en application de l’article 108 de la loi sur la liberté de la presse » a-t-il recommandé, avant d’inviter le tribunal d’ordonner l’insertion de la décision dans un journal légal.

La défense quant à elle fustige l’attitude du ministère public qui engage l’application de la Loi sur la cyber-sécurité, ignorant celle portant liberté de la presse. Alors que le dossier avance à pas d’éléphant, Me Mohamed Traoré dit n’avoir aucune information à date sur quelle loi ce dossier est engagé. Sur les réquisitions du procureur, ce dernier a déclaré d’appliquer la loi relative à la procédure sans la citer, confie l’avocat qui souhaiterait que le procureur ‘’ aille plus loin en citant la loi. Sinon il est obligé de nous rejoindre sur la loi sur la liberté de la presse’’.

« Depuis le début, on vous a dit ici que cette affaire ne peut pas être jugée sur la base de la loi sur la cyber-sécurité, qui est une loi qui n’a pas été encore publiée dans le journal officiel.  Donc, nous ordonnons au tribunal de présenter les excuses publiques » a lancé Me Traoré, qui rappel par ailleurs, qu’il n’y a aucune possibilité de condamner ses clients pour diffamation à l’endroit du président Alpha Condé.

Après la défense des arguments, d’où les réquisitions et les plaidoiries, la juge du Tribunal de Kaloum a renvoyé le dossier pour la mise en délibéré le 17 septembre à venir. C’était en présence de plusieurs militants de l’UFR, de journalistes, venus massivement apporter leurs soutiens à leurs proches et collaborateurs. Mohamed Bangoura lui, était épaulé par son patron, Aboubacar Diallo.

Globalguinée.info