Cellou Dalein sur la confirmation de Mohamed Lamine Bangoura : «La République est en danger…»

Conakry (journaldeconakry.com) – Le président de la République Alpha Condé a confirmé Mohamed Lamine Bangoura au poste de président de la cour constitutionnelle dans la soirée du mercredi 03 octobre 2018.

Au cours d’une rencontre de l’opposition républicaine ce  jeudi, le chef de file de l’opposition guinéenne a réagi à cette décision.

Cellou Dalein Diallo a qualifié cet acte du président Alpha Condé de «parjure». Pour lui, depuis le début de la crise qui secoue la Cour constitutionnelle, il y a eu trois actes illégaux qui ont été posés.

« Il y a eu trois actes irréguliers, illégaux qui ont été posés, le premier acte, c’est la destitution du président de la Cour constitutionnelle, le deuxième acte, c’est l’élection d’un nouveau président, le troisième acte qui est plus grave, c’est le décret pris par le président de la République qui doit veiller sur le bon fonctionnement des institutions. Ce sont des actes illégaux, non conformes à la constitution, non conforme à la loi organique portant création, organisation et fonctionnement de la cour constitutionnelle », a déclaré le président de l’union des forces démocratiques de Guinée (UFDG) tout en rappelant les conditions de destitution du président de la Cour constitutionnelle sont illégales.

« La loi a encadré la destitution du président de la Cour constitutionnelle, il peut être destitué mais la loi l’a bien encadré, il doit être destitué dans trois cas : pour incapacité physique ou mentale constatée par un collège de médecins assermentés, pour parjure, crime ou délit, donc il n’est justiciable que devant la cour suprême, il n’est pas justiciable devant ses collègues. Seule la Cour suprême est compétente pour qualifier ses fautes et le juger », a-t-il rappelé.

Par ailleurs, le leader de l’UFDG a indiqué que cette confirmation du président de la Cour constitutionnelle met en danger le processus électoral. « Malgré tout, Monsieur Alpha condé trouve qu’il peut prendre un décret pour valider cette irrégularité, c’est un parjure parce qu’il a juré sur la Constitution de respecter et de faire respecter la constitution. Face à cette situation qui met en danger même le processus électoral, parce que la Cour constitutionnelle doit se prononcer aussi bien sur la constitutionnalité des lois que sur le contentieux électoral mais ce sont des gens inféodés qui exécutent aveuglement les instructions de l’exécutif. Comment voulez-vous que les partis politiques qui se battent pour participer aux débats et aux élections dans ce pays fassent confiance à une telle Cour? », S’interroge t- il.

Cellou Dalein Diallo a annoncé une réaction forte de l’opposition républicaine. « La république est en danger, l’opposition républicaine réagira de la manière la plus forte contre cette violation de la constitution de notre pays, nous allons entreprendre des consultations avec les forces vives, avec tous les patriotes déterminés à défendre la constitution, à défendre la légalité pour qu’ensemble nous puissions opposer à cette forfaiture la réaction qui convient et croyez-moi qu’Alpha Condé trouvera les patriotes guinéens sur son chemin, dans sa tentative de tripatouiller la constitution pour s’offrir un troisième mandat » a déclaré Cellou Dalein Diallo,  président de l’UFDG, chef de file de l’opposition guinéenne.

Mohamed Lamine Bangoura confirmé président de la cour constitutionnelle 

Conakry (journaldeconakry.com) – Sans surprise, le Chef de l’Etat, le Pr Alpha Condé, vient de  confirmer, par décret, l’élection de Mohamed Lamine Bangoura en tant que président de la cour constitutionnelle. La nouvelle a été annoncée ce mercredi soir à la télévision nationale.

Dans le même décret, le président de la république a confirmé Amadou Diallo, vice-président de la cour constitutionnelle.

Les deux hommes, Mohamed Lamine Bangoura et Amadou Diallo, ont été élus la semaine dernière par les sept membres de la cour constitutionnelle, suite à une fronde engagée par ces derniers contre Kèlèfa Sall, qu’ils ont destitué quelques jours plutôt, à la suite d’une plénière.

Théoriquement, la page Kèlèfa Sall est donc tournée, en attendant la réaction de l’opposition et de la société civile, qui comptent déclencher des actions de protestation contre cette destitution de Kelefa Sall.

Dors et déjà, l’opposition  à travers la voix de Dr Fode Oussou Fofana vice-président de l’UFDG annonce que « ce décret ne passera pas ».

Il faut souligner qu’avant même le décret de sa confirmation, Mohamed Lamine Bangoura a participé aux festivités marquant le 60ème anniversaire de la République de Guinée. Il était assis à la loge officielle à côté des présidents des autres institutions.

Affaire à suivre !

Mohamed Lamine Bangoura élu président de la cour constitutionnelle 

Conakry (journaldeconakry.com) – Les conseillers frondeurs de la cour constitutionnelle viennent de mettre leur menace en exécution. En effet, les sept conseillers viennent de rendre public un communiqué annonçant l’élection d’un nouveau président de ladite cour.
Un communiqué par lequel, la cour porte à la connaissance de l’opinion publique nationale et internationale de l’élection de Mohamed Lamine Bangoura en qualité de président de la cour constitutionnelle ce vendredi 28 septembre 2018.
Les conseillers disent se référer à l’article 10 de la loi organique L/2011/006/CNT du 10 mars 2011, portant organisation et fonctionnement de la cour constitutionnelle et le dispositif de l’arrêt RI 001 du 12 septembre 2018.
Dans le même communiqué, la cour constitutionnelle, institution gardienne de la constitution, se dit prête à assumer avec dignité et responsabilité les compétences et attributions à elle conférées par la constitution et les lois de la République.
Seulement, joint par certains de nos confrères ce matin, le président évincé de la cour constitutionnelle Kelefa Sall a dit être dans l’attente des documents lui annonçant l’élection de son remplaçant.
«Quand le moment sera opportun, je verrai ce que je peux dire, mais pour le moment, je suis sous le coup de deux serments: mon serment de magistrat qui a valu ma présence ici, et mon serment de membre de la cour constitutionnelle. Mon second serment m’interdit de me prononcer sur ce qui relève de compétences de la cour constitutionnelle»,  a-t- il dit à nos confrères.