Le coronavirus pourrait ne jamais disparaître, selon l’OMS

La maladie à coronavirus pourrait «ne jamais disparaître» et devenir une maladie avec laquelle l’humanité devra apprendre à vivre, a averti mercredi 13 mai, l’Organisation mondiale de la santé (OMS), alors que le bilan mondial s’approchait jeudi 14 mai des 300 000 morts.

«Nous avons un nouveau virus qui pénètre la population humaine pour la première fois et il est en conséquence très difficile de dire quand nous pourrons le vaincre», a déclaré mercredi, Michael Ryan, directeur des questions d’urgence sanitaire à l’OMS, lors d’une conférence de presse virtuelle à Genève.

«Ce virus pourrait devenir endémique dans nos communautés, il pourrait ne jamais disparaître», a insisté M. Ryan.

Autre élément inquiétant, une étude montre que le coronavirus pourrait bien se transmettre non seulement par la toux ou l’éternuement mais même par la parole.

Les micro-gouttelettes de salive générées par la parole peuvent rester suspendues dans l’air d’un espace fermé pendant plus de dix minutes, selon une expérience publiée mercredi dans la revue PNAS et qui souligne le rôle probable des micro-gouttelettes dans la pandémie de Covid-19.

Selon un haut responsable sanitaire limogé récemment par le président américain, Rick Bright,  il y aura une «recrudescence des cas à l’automne» et «2020 sera l’hiver le plus sombre de l’histoire moderne», a estimé Bright.

Le patron de la Banque centrale américaine, Jérôme Powell a prévenu que les dommages de la pandémie sur la première économie mondiale pourraient être «durables» et qu’il faudrait peut-être de nouvelles aides, en plus des quelque 2 900 milliards de dollars de soutien déjà débloqués.

La Commission européenne a souhaité mercredi une réouverture «concertée» et «non discriminatoire» des frontières intérieures de l’Union européenne (UE) afin d’empêcher le naufrage du secteur du tourisme qui représente 10% du PIB et 12% des emplois dans l’Union

La lutte contre le coronavirus sera longue, prévient l’OMS

Le monde n’en a pas encore fini avec le coronavirus, selon l’OMS. L’organisation a en effet averti que la pandémie  « est là pour longtemps ».

«Ne vous y trompez pas : nous avons encore un long chemin à parcourir. Ce virus nous accompagnera pendant longtemps», a prévenu mercredi le directeur général de l’OMS, Tedros Adhanom Ghebreyesus.

L’AFP renseigne que dans les pays, notamment européens, où les mesures de confinement des populations mises en place le mois dernier commencent à être allégées, la crainte d’une seconde vague de contaminations est omniprésente et les appels à la prudence fréquents.

Tedros Adhanom Ghebreyesus a fait savoir qu’il redoute un relachement dans le combat mené contre le coronavirus. «L’un des plus grands dangers auxquels nous sommes confrontés aujourd’hui est la complaisance» a-t-il déclaré. Il a ajouté de plus que la majeure partie de la population mondiale reste susceptible d’être contaminée.

La pandémie qui a tué plus de 180 000 personnes à travers le globe, est en fait en hausse en Afrique, en Amérique centrale et du Sud, et en Europe de l’Est. Situation qui inquiète le DG de l’OMS.

La Grande-Bretagne a enregistré 759 décès en 24h, portant le bilan dans le pays à 18.000 morts. L’administration sanitaire a toutefois laissé entrevoir que Londres allait alléger les mesures de confinement dans les semaines à venir.

Aux États-Unis, pays officiellement le plus endeuillé au monde par le Covid-19 (46’583 décès), les règles de distanciation sociale ne sont pas respectées. Dans les Etats encore sous ordre de confinement, des manifestations pour appeler à relancer l’économie se multiplient.

Le président Donald Trump a en outre jugé la semaine dernière qu’il était temps de faire «redémarrer l’Amérique». Il a toutefois laissé chacun des gouverneurs prendre la décision selon la gravité de l’épidémie dans son État.

L’Allemagne, l’Autriche, la Norvège ou le Danemark ont en revanche opté pour l’assouplissement de leurs mesures de confinement, tout en conservant des mesures de « distanciation sociale ». L’Italie, la France, la Suisse, la Finlande et la Roumanie préparent également un déconfinement en prudence.

Quant à l’ONU, elle tire la sonnette d’alarme sur une imminente «catastrophe humanitaire mondiale». Le nombre de personnes souffrant de famine risque en effet de doubler pour atteindre «plus de 250 millions d’ici la fin de 2020», selon elle.

La crainte d’une deuxième vague reste également très forte Aux États-Unis, un haut responsable de la santé publique, Robert Redfield, a dit redouter pour l’hiver prochain un épisode «encore plus difficile que celui que nous venons de vivre», en raison d’une possible coïncidence avec la grippe saisonnière.

Berceau du coronavirus, parti de Wuhan fin 2019, la Chine craint aussi une deuxième vague épidémique. Dans le collimateur : les personnes venant de l’étranger. Face à cette menace, la métropole de Harbin, proche de la Russie, a renforcé mercredi ses mesures de restriction.