Hadjh 2018 : Des pèlerins toujours en attente d’avion

Ils sont nombreux à attendre désespérément que leur soit affrété un avion qui les conduira au lieu saint.

A 48 heures de la fermeture des frontières de l’Arabie Saoudite, ils sont encore plusieurs centaines de candidats au pèlerinage à attendre désespérément les avions devant les transporter aux lieux saints de l’Islam. Ils sont installés dans la salle des départs, ou la plupart d’entre eux ont passé la nuit, plus que déçus. Rencontrés ce mardi 14 août 2018 par Mediaguinee, ces candidats au pèlerinage confient ne plus savoir à quel saint se vouer. Attendant dans la salle des départs de l’aéroport international de Conakry-Gbessia, ces candidats ont une fois de plus passé la nuit à même le sol.

Selon nos informations, depuis 72 heures aucun d’entre eux n’a quitté Conakry. C’est avec le cœur serré qu’ils se prêtent à nos questions. « C’est très décevant, toi tu es là, tu paies officiellement et tu penses que c’est le circuit normal qu’on, suit mais arrivé à un certain temps les trucs qu’ils font, ils prennent un peu par là et un peu par là.

Ceux qui quittent le village ou alors ceux qui sont là même, ils refusent, ils prennent des copains, ils prennent ceux qui donnent un peu d’argent, ils trainent les gens pour rien, et malheureusement chaque année c’est la même chose. Sinon il y ‘en a qui ont passé la nuit ici, nous nous sommes venus ce matin. Ce qu’ils disent, on va bouger aujourd’hui, c’est déjà très serré. Il ne reste pas beaucoup de temps » se lamente ce candidat qui a souhaité garder l’anonymat. Mohamed Barry, directeur de l’agence Saffa, dont il reste encore 236 candidats, explique que depuis les 72 heures passées, aucun pèlerin n’a quitté Conakry « on nous avait promis de partir depuis le 06 Juillet, mais jusqu‘à présent on est là, on n’a pas bougé. On est au 08ème mois et on n’est pas encore partis. Chaque jour on nous dit demain. D’abord, ils nous avaient dit qu’on allait bouger hier lundi à 09heures. De 09 heures à minuit on n’a pas vu de vol. Aujourd’hui encore ils nous ont dit midi et jusqu’à présent l’avion n’est pas venu. Depuis samedi les pèlerins passent la nuit ici. Chaque jour on nous dit que l’avion vient et il y a plus de 400 pèlerins qui attendent ici. Nous nous sommes acquittés de toutes les dépenses au compte de nos pèlerins », rappelle-t-il. « Nous sommes là depuis hier nuit aux environs de 20 heures. Ils nous disaient que l’avion devait venir à 1 ou 2 heures et il est bientôt 11 heures, l’avion n’est pas là. Eux-mêmes, ils n’ont pas de nouvelles précises. Je m’excuse du terme mais ils ne font que nous mentir ici.

La réalité c’est ça. Ils nous ont donné rendez hier à 16 heures pour venir au centre pour les formalités. Nous sommes venus, on est restés jusqu’aux environs de 20 heures on est arrivés ici et l’avion n’est pas là, ils nous parlent tantôt de 12 heures, tantôt de 14 heures et de 16 heures. On ne sait plus à quel saint se vouer », estime cet autre. A noter que jusqu’au moment de mettre en ligne cet article, toutes nos tentatives pour joindre le secrétaire général des affaires religieuses et le président de la commission nationale chargé de l’organisation des pèlerinages sont restées vaines. Aux dernières nouvelles, on apprend qu’un vol pourrait quitter Conakry demain matin pour l’Arabie saoudite.

 

Hadja 2018: Encore des pèlerins dans l’impasse

Au centre islamique de Donka, plus rien ne va entre les pèlerins guinéens et le  secrétariat général des affaires religieuses.

Les pèlerins sont remontés contre ce qu’ils appellent « le copinage »  qui serait organisé par le secrétaire général aux affaires religieuses dans l’organisation du hadj 2018.

Selon ces pèlerins, ils ne peuvent pas rester sans dénoncer ce comportement des cadres du secrétariat général des affaires religieuses, en complicité avec le secrétaire général Aly Jamal Bangoura qui, par la corruption, aurait envoyé plusieurs pèlerins à son nom propre dont certains membres de sa famille.

C’est une dame assis sur une chaise avec une mine serrée, qui interpelle notre reporter pour l’expliquer de son mécontentement, sur le processus du déroulement du Hadja.  « Ce qui se passe ici est anormal. Ils donnent la priorité aux pèlerins qui se sont inscrits aux agences de voyage privées. Nous qui sommes de la ligue, on nous laisse ici durant des jours, on dirait que ce n’est pas de l’argent qu’on a payé alors que, moi j’ai tout payé depuis le mois de ramadan. Je suis là depuis une semaine, mes habits sont salles et je n’ai personne à Conakry. Je viens de loin et mon argent de poste aussi tend  vers la fin. Je connais des gens qui ont passé deux semaines ici et qui ont beaucoup souffert avant de bouger» a déclaré  pèlerin sous l’anonymat.

Même son de cloche pour Mory Sara Cisse un autre candidat, venu  de Djécké, localité de la région forestière. « Aujourd’hui, les agences privées de voyage sont mieux. Moi je suis là depuis plus de quatre jours mais, jusqu’à présent, on ne m’a pas appelé. Chaque jour, on me programme, mais jusqu’à présent rien. Je ne sais même pas où se trouve mon passeport. J’ai mon grand frère qui doit partir aussi, mais lui, comme c’est avec les agences, il a été situé par rapport à son départ » déclare-t-il.

Il faut noter qu’ils sont encore nombreux les candidats au pèlerinage qui s’impatientent au niveau des différents points de regroupement de Conakry.

 

Hadj 2018: Le calvaire des pèlerins guinéens

Si l’organisation du Hadj 2018 était  jusqu’ici appréciée par les pèlerins et leurs parents, la dernière étape de cette organisation semble tout chambouler.

En effet,  beaucoup de pèlerins peinent encore à être situé dans le programme.  Des pèlerins n’ayant aucun parent à Conakry, se retrouve au centre islamique de Donka depuis plusieurs semaines sans soutien ni aide de la part de quiconque. C’est une pagaille totale et une désolation est lisible sur le visage des pèlerins. Nombreux sont les  pèlerins qui  se plaignent du retard de visas, du détournement des places et  la corruption qui caractérise le Hadj 2018.
Sur les lieux, le constat  est  alarmant, pitoyable  et  dramatique pour les pèlerins. Beaucoup de pèlerins rencontrés au Centre Islamique, accuse El hadj Aly Jamal Bangoura, secrétaire général de la ligue islamique  d’être à la base de cette mauvaise organisation.

Aboubacar Soumah, venu accompagner sa grande soeur, dénonce la magouille dans le choix des pèlerins.
 » Ma sœur  est la  représente du parti GPT de Kassory Fofana. Elle a bénéficié d’une recommandation du Premier ministre, pour aller à la Mecque cette année. Elle a fini de faire toutes les démarches. Elle a reçu  un autre appel d’un  homme du beau frère de Kassory,   nommé Tidiane. Celui-ci a dit à ma sœur d’aller laisser ses pièces d’identités à Coleah. Maintenant, on vient demander mais on dit que son nom  n’est pas sur la liste des voyageurs» s’est il indigné.

 » C’est dans le bureau d’Aly Jamal Bangoura  que la corruption est née. Il ya tout ici. Je regrette  pourquoi je suis venu ici. De 9heures à 16heures hier, nous avons cherché à lui rencontrer, impossible. Il était enfermé dans son bureau, entrain d’orchestrer non seulement de la corruption mais aussi, de la pagaille totale dans l’organisation de hadj 2018. »  a crié un pèlerin qui a gardé l’anonymat.  Toutes nos tentatives pour rencontrer El hadj Aly Jamal Bangoura sont restées veines. Affaire à suivre