Côte d’Ivoire : le vice-président Tiémoko Meyliet Koné a prêté serment

Le vice-président ivoirien, Tiémoko Meyliet Koné, a preté mercredi serment au lendemain de sa nomination, à la présidence de la République, devant le Conseil constitutionnel.Tiémoko Meyliet Koné a exprimé sa « profonde gratitude » et son « infini reconnaissance pour la grande confiance » ainsi placée en sa personne, disant mesurer l’honneur qui lui est fait et la responsabilité de la tâche.

Il a assuré aborder cette fonction « avec humilité et détermination » dans la perspective des actions du gouvernement, sous le leadership du chef de l’Etat, des réalisations qui sont visibles dans les villes et campagnes.

Le désormais ex-gouverneur de la Banque centrale des Etats de l’Afrique de l’Ouest (BCEAO), a salué la transformation qualitative de la Côte d’Ivoire dans tous les domaines, affirmant que Alassane Ouattara « est demeuré le digne successeur du père de la Nation, notre icône national, feu le président Félix Houphouët-Boigny ».

Tiémoko Meyliet Koné aura, entre autres, pour mission de travailler sur les cinq milliers de la vision du président ivoirien, à savoir « consolider le triptyque paix, sécurité et cohésion, socle de tout progrès, favoriser la création de richesse, promouvoir un cadre de vie et d’investissement au niveau de chacune des régions, assurer le développement d’une administration plus performante ».

En outre, il s’agira de « placer l’homme au coeur de toutes les actions, en termes de finalité et de moyens d’atteindre les objectifs visés ». Il a déclaré se mettre à disposition pour poursuivre à ses côtés l’initiative de consolidation de la démocratie et de transformation de l’économie.

Le chef de l’Etat, a procédé mardi à la nomination de Tiémoko Meyliet Koné comme vice-président, en accord avec le Parlement réuni en congrès, à Yamoussoukro, conformément aux dispositions de la Constitution du 8 novembre 2016.

Decryptage: Où va le Tchad, un an après la mort d’Idriss Déby?

Zakaria Ousman Ramadan,
directeur du centre tchadien d’études stratégiques, décrypte pour Apa news l’état du Tchad, un an après la disparition du président Idriss Déby Itno.Il y a un an disparaissait le président Idriss Déby Itno au Tchad. Dans la foulée, une transition conduite par un comité militaire dirigé par un de ses fils avait été annoncée. Comment va le pays aujourd’hui?

Idriss Deby Itno a marqué le Tchad par sa longévité au pouvoir. Il a passé trente ans à la tête du pays. Ce qui n’est pas peu. 
Pour les tchadiens nés dans les années 1990, c’est l’unique chef d’Etat qu’ils ont connu.
Cette longévité explique la solidité du système de pouvoir qu’il a construit et qu’il a légué à ses héritiers politiques qui tiennent aujourd’hui le pays. 
Combien de temps conserveront-ils un tel héritage ? Pourront-ils tenir autant que lui? La réponse est difficile, même si une très grande partie des tchadiens se reconnaissent aujourd’hui dans le système politique construit par le président disparu. 

Un pré-dialogue inter-tchadien a été lancé depuis le 13 mars à Doha sous le patronage du Qatar. La réunion se poursuit encore. Quels sont les objectifs de ce dialogue? 

Le pré-dialogue de Doha est censé être le début d’un processus qui devrait conduire à un dialogue inclusif sur la transition pour un retour à l’ordre constitutionnel prévu début mai à Ndjamena, la capitale tchadienne.
La rencontre réunit les représentants de plus d’une cinquantaine de groupes politico-militaires et près de 200 délégués, dont 25 représentants du Conseil militaire de la transition (CMT) que par Mahamat Idriss Déby Itno, homme fort du Tchad depuis la mort au front de son père, en avril 2021. 
C’est une sorte de mise  » en jambe » qui a pour objectif d’arrondir les angles et definir les modalites de participation de tous les acteurs politico- militaires en assurant aux uns et aux les conditions de sérénité et de sécurité au cours de la rencontre et surtout en offrant à ceux qui en font la demande une garantie absolue pour leur intégrité physique.
Les périodes sombres de l’histoire du Tchad ont été marquées par des violences politiques et des contentieux qui ont fortement abîmé le tissu social sur fond de règlement de compte et des représailles sans fin. 
A Doha, les acteurs de ce pré-dialogue ont pour tâche essentielle d’aplanir les malentendus et d’assainir les cœurs et les esprits.

Le processus de Doha a-t-il enregistré des avancées?

Le fait d’avoir réussi à réunir dans le même lieu les principaux acteurs de la crise tchadienne est une avancée en soi. Mais obtenir d’une telle réunion des résultats majeurs en trente jours seulement est très difficile.
En 61 ans d’indépendance, le Tchad n’a connu que huit à douze ans de paix et de stabilité. 
L’essentiel n’est, donc, pas la vitesse et le rythme avec lequel avance les discussions. Mais la direction que celles-ci devraient prendre. En raison de l’immensité des malentendus et des rancœurs accumulées depuis de longues années, le chemin vers la paix sera naturellement très long. L’essentiel est que ce chemin est désormais tracé. 

Côte d’Ivoire : Tiémoko Meyliet Koné, nouveau dauphin de Ouattara

En nommant l’actuel gouverneur de la Banque centrale des Etats de l’Afrique de l’Ouest (BCEAO) Tiémoko Meyliet Koné, au poste de vice-président de la République de Côte d’Ivoire, Alassane Ouattara a choisi son dauphin constitutionnel.La révision constitutionnelle de 2016 a permis au président de la République ivoirien d’introduire le poste de vice-président pour éviter un vide constitutionnel.

Le vice-président de la République est le numéro deux du pays et remplace le chef de l’Etat en cas vacance de la présidence selon la nouvelle réforme constitutionnelle. La Constitution adoptée il y a six ans, relègue le président de l’Assemblée nationale au quatrième rang dans l’ordre protocolaire, alors que la précédente loi fondamentale faisait de lui, le dauphin constitutionnel.

Alassane Ouattara (80 ans) réélu pour un troisième mandat avec 94,27 % des voix en 2020, était revenu sur sa décision de ne pas briguer un troisième mandat, après le décès d’Amadou Gon Coulibaly, qu’il avait choisi comme dauphin.

Avec la nomination de Tiémoko Meyliet Koné, ce technocrate, qu’il décrit devant les députés et les sénateurs réunis mardi 19 avril en congrès dans la capitale politique Yamoussoukro, comme un homme « travailleur et compétent » à la vice-présidence de la République, Ouattara préparait-t-il sa succession à la tête de l’Etat ?

Tiémoko Meyliet Koné remplace à la vice-présidence l’ancien Premier ministre Daniel Kablan Duncan. Ce dernier avait démissionné du poste en juillet 2021 quelques jours seulement après le décès de l’ancien Premier ministre ivoirien Amadou Gon Coulibaly.

Le président ivoirien a été élogieux à l’égard de celui qui était jusqu-ici Gouverneur de la banque centrale devant le Parlement (Sénat et Assemblée nationale) réuni en congrès ivoirien. « Il s’agit d’une personnalité qui a fait la preuve de ses qualités personnelles et professionnelles dans toutes les hautes fonctions qu’elle a occupées dans l’administration publique, le gouvernement ivoirien et à l’extérieur de la Côte d’Ivoire », dit-il à l’égard de Tiémoko Meyliet Koné.

Côte d’Ivoire : Patrick Achi reconduit Premier ministre

Alors qu’il était pressenti au poste de vice-président de la Côte d’Ivoire, Patrick Achi est reconduit à la Primature par le président de la République ivoirienne Alassane Ouattara.Patrick Achi retrouve la Primature. Alors qu’il était pressenti au poste de vice-président après sa démission le 13 avril, le chef du gouvernement ivoirien n’aura pas de promotion. Le président Ouattara prend de court plusieurs observateurs qui affirmaient le contraire.

« C’est pour tenir compte de la conjoncture économique mondiale et la nécessaire réduction des dépenses de l’Etat que le gouvernement qui sera mis en place cette semaine, sera resserré, M. le Premier ministre, vous avez eu mes instructions à cet effet », a dit M. Ouattara.

Il a porté son choix sur Tiémoko Meyliet Koné, actuel gouverneur de la Banque centrale des États d’Afrique de l’Ouest (Bceao), au poste de vice-président, numéro deux dans l’ordre protocolaire de la République de Côte d’Ivoire.

Par ailleurs, Patrick Achi, 66 ans, aura la tâche de former dans les prochains jours une équipe gouvernementale moins importante que la précédente, suivant les nouvelles directives d’Alassane Ouattara. Le gouvernement sortant comptait quarante et un membres dont trente-sept ministres et six secrétaires d’État.

« En vue de renforcer l’efficacité de l’action du gouvernement et pour tenir compte de la conjoncture économique mondiale actuelle, j’ai décidé de la réduction du nombre de ministres du gouvernement », avait déclaré le chef de l’État qui souhaite réorienter l’action du gouvernement vers la résilience sociale et la sécurité.

Côte d’Ivoire : Tiémoko Meyliet Koné nommé vice-président de la République

L’actuel gouverneur de la Banque centrale Etats de l’Afrique (BCEAO) est nommé mardi ce 19 avril 2022, vice-président de la République de Côte d’Ivoire par le président Alassane Ouattara.Le président ivoirien a fait cette annonce devant le Parlement réuni en congrès ce mardi 19 avril 2022 à la Fondation Félix Houphouët-Boigny. Le poste de vice-président de Côte d’Ivoire est nouvellement créé par la Constitution de novembre 2016. Il fait de son occupant, le dauphin constitutionnel du président de la République.

Tiémoko Meyliet Koné remplace à la vice-présidence l’ancien Premier ministre Daniel Kablan Duncan. Ce dernier avait démissionné du poste en juillet 2021 quelques jours seulement après le décès de l’ancien Premier ministre ivoirien Amadou Gon Coulibaly.

Le Maroc et la Jordanie considèrent que l’escalade à Al-Qods est de nature à attiser les sentiments de rancœur et de haine

Le Roi Mohammed VI a eu, ce lundi, un entretien téléphonique avec le roi Abdallah II ibn Al Hussein, souverain du Royaume hachémite de Jordanie, annonce un communiqué du cabinet royal.Cet appel téléphonique a été l’occasion pour le Souverain marocain de s’assurer de l’état de santé du Souverain jordanien après l’opération chirurgicale réussie qu’il a subie récemment.

Les entretiens entre les deux Souverains ont porté sur les développements et les événements que connaissent la ville d’Al Qods et la Mosquée Al Aqsa suite aux incursions dans les lieux sacrés et aux agressions des fidèles, partant en cela de la Présidence par le Roi Mohammed VI du Comité Al Qods et de la Tutelle hachémite du Roi Abdallah II sur les lieux sacrés islamiques et chrétiens à Al Qods Acharif.

Les deux Souverains ont considéré que cette escalade « est de nature à attiser les sentiments de rancœur, de haine et d’extrémisme et à anéantir les chances de relance du processus de paix dans la région», indique la même source.

Le Maroc condamne fermement l’incursion des forces d’occupation israélienne dans la mosquée Al Aqsa

Le Maroc, dont le Roi Mohammed VI, préside le Comité Al Qods relevant de l’Organisation de la Coopération Islamique, exprime sa ferme condamnation et sa forte dénonciation de l’incursion des forces d’occupation israélienne dans la mosquée Al Aqsa, la fermeture de ses portes et l’agression des fidèles désarmés dans l’enceinte de la mosquée et sur ses esplanades, causant nombre de blessés.Dans un communiqué, le ministère marocain des Affaires Étrangères indique que le Royaume considère que cette agression flagrante et cette provocation méthodique durant le mois sacré du Ramadan contre le caractère sacré de la mosquée et sa place dans le cœur de la Oumma islamique ne fera qu’attiser les sentiments de haine et d’extrémisme et réduire à néant les chances de relance du processus de paix dans la région.

Le Maroc appelle les Nations Unies et la communauté internationale à intervenir d’urgence pour mettre un terme à ces violations et agressions contre le peuple palestinien désarmé et ses valeurs sacrées, ajoute la même source.

Sur instructions du Roi Mohammed VI, cette condamnation et cette dénonciation ont été communiquées directement au chef du bureau de liaison israélien à Rabat, conclut le communiqué.

Le Maroc pour une approche multidimensionnelle de paix, de sécurité et de développement en Afrique

Le Maroc a réitéré devant le Conseil de Paix et de Sécurité (CPS) de l’Union africaine (UA) à Addis-Abeba, l’importance de l’approche multidimensionnelle de paix, sécurité et développement dans l’accompagnement des pays africains en transition politiqueL’Ambassadeur Représentant Permanent du Royaume auprès de l’UA et de la CEA-ONU, Mohamed Arrouchi, qui intervenait lors de la réunion du CPS de l’UA consacrée à l’examen du processus de la transition politique au Burkina faso, au Tchad, en Guinée, au Mali et au Soudan, a souligné l’impératif d’une approche multidimensionnelle axée sur le nexus paix, sécurité et développement tout en tenant compte du grand nombre de la population de ces pays frères et l’impact sur leurs conditions de vie notamment les jeunes qui en constituent le quart.

Le diplomate qui conduit la délégation marocaine, a souligné la nécessité d’explorer les meilleurs voies et moyens pour accompagner ces pays amis et frères dans leur processus de transition politique tout en leur assurant l’aide nécessaire susceptibles de leur garantir la paix et la sécurité et leur développement.

A cet égard, la délégation marocaine a suggéré l’établissement d’un diagnostic exhaustif pour déterminer la réalité politique, social et économique sur le terrain susceptible de permettre l’adoption d’une approche opérationnelle orientée vers l’action.

La délégation marocaine a également appelé à l’implication des autres départements de la Commission de l’Union africaine chargés des secteurs de la santé, de l’infrastructure et de l’éducation pour aider ces pays sur le plan socio-économique et leur assurer une transition politique solide et durable.

Côte d’Ivoire : Patrick Achi vers la vice-présidence (politologue)

Le politologue Eddie Guipié décrypte, pour Apa news, les raisons et suites éventuelles de la démission récente du premier ministre ivoirien, Patrick Achi.La démission de Patrick Achi du poste de Premier ministre est-elle une surprise ?

On serait tenté de dire à la fois oui et non. Le fait qu’il n’ait pas été limogé ou que le gouvernement n’ait pas été dissous à l’initiative du président de la République montre toutefois que Patrick Achi garde la confiance du chef de l’Etat.

Dans notre système, lorsque le Premier ministre démissionne, cela veut tout de suite dire qu’il faut mettre en place un nouveau gouvernement. C’est pourquoi, nous avons deux hypothèses. La première serait que le gouvernement Patrick Achi est reconduit sur des bases beaucoup plus resserrées avec moins de ministres pour répondre aux soucis et aux attentes des populations frappées par la vie chère.

La seconde hypothèse serait qu’un autre Premier ministre soit nommé par le chef de l’Etat pour conduire l’action gouvernementale.

Il faut savoir qu’en politique, tous les jeux sont ouverts et on ne doit ignorer aucune hypothèse. Il y a eu une dépêche deux à trois heures avant la démission du Premier ministre qui indiquait qu’il allait avoir une refonte gouvernementale et que le Premier ministre allait être nommé comme vice-président et probable dauphin du chef de l’Etat.

Nous sommes dans une architecture constitutionnelle où le président a l’initiative et cumule beaucoup de pouvoirs. Cela lui permet de choisir son dauphin ou de brouiller les cartes pour essayer de ralentir ou stopper les ambitions de certains cadres.

Quelle était la nature des rapports entre le président Alassane Ouattara et Patrick Achi ?

Ce sont des rapports cordiaux, des rapports de travail et de confiance (bien qu’il soit issu du Parti démocratique de Côte d’Ivoire, ex-allié) parce que M. Patrick Achi, avant d’être Premier ministre, a été Secrétaire général de la présidence de la République. A ce poste, on côtoie tous les jours le président de la République. C’est la courroie de transmission du chef de l’Etat. On ne peut pas confier ce poste à quelqu’un en qui on n’a pas confiance.  

Cela veut dire que c’est un homme que le président a eu à éprouver à plusieurs charges.  

 Le Premier ministre Patrick Achi est venu dans un contexte d’urgence, où son prédécesseur était décédé. Il fallait donc tenir la barre gouvernementale et le chef de l’Etat a décidé de choisir celui qui aujourd’hui est reconnu comme un technocrate.

Ceci étant, le chef de l’Etat avait marqué son insatisfaction sur certains points, notamment sur le volet social, et le gouvernement a communiqué qu’il devait répondre aux attentes sociales.

Quel pourrait être le profil du prochain Premier ministre ivoirien ?

Je suis surpris par la démission du Premier ministre Achi qui obéit toutefois à des contraintes politiques. Le gouvernement démissionne la plupart du temps après des élections capitales, mais dans ce cas de figure, on n’a plus d’élection en ce moment. Les municipales, c’est en 2023 et la présidentielle en 2025.

C’est à l’issue des compétitions électorales qu’on remanie le gouvernement pour apporter un signal, alors qu’aujourd’hui, on se retrouve dans une période tout à fait assez atone qui n’est pas propice à un remaniement.

Mais, le chef de l’Etat a estimé qu’il fallait réformer son équipe gouvernementale pour aussi répondre aux besoins des Ivoiriens.

Pour ce qui concerne le profil du prochain Premier ministre, un technocrate, un cadre de l’ancien Rassemblement des républicains (RDR, fondé par Alassane Ouattara et devenu le Rassemblement des houphouëtistes pour la démocratie et la paix), peut-être un astre de la finance internationale ou un diplomate. Je pense que le chef de l’Etat a l’embarras du choix eu égard à la coalition gouvernementale, les ressources ne manquent pas.

Mais il faut signaler que la Constitution oblige le président de la République à informer le Parlement réuni en congrès de sa décision de nomination du vice-président. Donc, je pense que c’est à cet exercice constitutionnel que va sacrifier le chef de l’Etat pour informer le Parlement (l’Assemblée nationale et le Sénat le 19 avril 2022 à Yamoussoukro).

Maintenant, il peut aller au-delà et faire un message beaucoup plus exhaustif pour essayer de donner un sens à son projet. Même si le président a annoncé un nouveau gouvernement (la semaine prochaine), Patrick Achi peut être reconduit et quelqu’un d’autre peut être choisi comme vice-président.

Entretien: Thierno Monénembo s’inquiète pour la Guinée

Le célèbre écrivain guinéen, plusieurs fois distingué par de prestigieux prix littéraires dont un Renaudot, s’inquiète de la situation politique de son pays et appelle, dans un entérine avec Apa news, à une sérieuse hygiène du passé » en Guinée.Il y a huit mois, le président Alpha Condé, dont vous étiez un des critiques les plus virulents, était déposé par une partie de l’armée. La Guinée va-t-elle mieux aujourd’hui, alors que la junte tarde à fixer un calendrier de transition? 

Dire que cela va mieux serait un pieux mensonge. 
Sur le plan économique, personne ne s’attendait à une amélioration avant une décennie ou deux. Les Guinéens sont habitués à l’inflation chronique et au chômage galopant. Ce qui est nouveau, c’est que pour des raisons  internes aussi bien qu’externes, on assiste à une brusque accélération de la montée des prix. Les denrées de première nécessité sont devenues inabordables même pour les bourses les mieux garnies. Les Guinéens vivent un ramadan particulièrement pénible. 
Le chapitre politique n’est pas plus réjouissant. A ce jour, le délai de la Transition n’a toujours pas été fixé. La liste des membres du CNRD (l’organe suprême de a junte) n’a toujours pas été publiée. Un gouvernement qui avance masqué est un gouvernement qui a des choses à cacher. Mais il n’y a pas que ça :  le Lieutenant-Colonel Doumbouya a décidé tout seul sans même informer son Premier Ministre, d’attribuer à l’aéroport de Conakry le nom du sanguinaire Sékou Touré. C’est un acte doublement condamnable. Sur le plan du droit, rien n’autorise le putschiste  qu’il est à baptiser ou à débaptiser un lieu public, à nouer ou à rompre des relations diplomatiques etc. 
Sur le plan de la morale, il s’impose d’abord de condamner les crimes du tyran avant de célébrer le Sékou Touré du 28 Septembre 1958. Les 50 000 êtres humains assassinés au Camp Boiro méritent d’être rétablis dans leurs droits de victimes ne serait-ce que de manière symbolique. Rappelons qu’ils n’ont jamais eu droit à un procès. Ils ont été arrêtés de nuit, ils ont émis des aveux sous la torture avant d’être mis à mort par fusillade, par pendaison ou par diète noire (privation totale de boisson et de nourriture jusqu’à ce mort s’en suive). La décence veut qu’on retrouve leurs fosses communes, qu’on érige des stèles en leur mémoire, bref qu’on permette enfin à leurs descendants de porter leur deuil. C’est une question de décence. Après cela, tout le reste est possible. La Guinée n’ira pas loin sans une sérieuse hygiène de son passé. C’est maintenant qu’il faut crever l’abcès des rancoeurs et des frustrations sinon demain, ce sera l’explosion. 
Avec cet aéroport Sékou Touré, notre Lieutenant-Colonel n’a pas posé qu’un acte illégal, il a aussi posé un acte clivant, dangereusement clivant. 

Le Lieutenant-colonel Mamadi Doumbouya, le chef de la junte, avait promis lors de sa prise du pouvoir, que la justice serait sa « boussole ». Depuis, plusieurs dignitaires de l’ancien régime ont été interpellés. Certains dénoncent une chasse aux sorcières. Êtes-vous de cet avis ? 

Il y a loin de la parole aux actes surtout dans ce pays réputé depuis Sékou Touré justement, comme étant celui du simulacre et de la démagogie. La chasse aux sorcières est la marque de fabrique de la vie politique guinéenne. Tous les Guinéens savent qu’Alpha Condé et ses ministres ont volé et tué. Ils méritent tous d’être jugés mais pas comme ça.  Sans transparence et sans respect de la procédure, il n’y a pas de justice. A cet égard, la boussole de Mamadi Doumbouya a déjà perdu le nord. Dommage parce qu’il n’y a qu’une seule denrée qui manque à cette véritable corne d’abondance qu’est la Guinée : la justice.Les Guinéens n’ont pas besoin de vengeance mais de justice. La justice, rien que la justice mais toute la justice. 

La junte mène, actuellement, une campagne de récupération des domaines et propriétés de l’État. Approuvez-vous cette opération? 

Non, je ne l’approuve pas. Dans le principe, l’Etat a le droit de récupérer ses biens si jamais ils sont vraiment les siens. Mais c’est aux juges, aux greffiers, aux huissiers de faire le travail dans le strict respect des formalités et non à des hordes de bidasses armés jusqu’aux dents. On a l’impression que Mamadi Doumbouya, comme ses  prédécesseurs utilise les moyens de l’Etat pour régler des comptes personnels. Et puis, la voilà, la seule question qui vaille : quel est le rôle d’un gouvernement de transition ? Poser les questions de fond (qui reviennent de fait à un gouvernement constitutionnel) ou organiser les élections en expédiant les affaires courantes ?

Les « Assises Nationales, la récupération des biens de l’Etat, la Cour de la Répression des Infractions Economiques et Financière (CRIEF) tout cela n’est que de la poudre aux yeux, de simples moyens de diversion. Mamadi Doumbouya veut tromper le peuple pour rester le plus longtemps au pouvoir. 

Lors de sa dernière rencontre avec les dirigeants des compagnies minières, Le lieutenant-colonel 
Mamadi Doumbouya leur a demandé de construire des raffineries pour traiter la bauxite sur place. Cette exigence est-elle réaliste ?  

Evidemment qu’elle n’est pas réaliste et Mamadi Doumbouya le sait plus que tout le monde. C’est juste pour l’opinion. Je le disais plus haut, l’Etat guinéen a l’art de manier le discours. Tout est slogan, envolée lyrique et incantation. C’est la culture héritée du système du parti unique, celui du PDG, le Parti Démocratique de Guinée de Sekou Touré : si c’est dit, c’est que c’est fait. 
La transformation de la bauxite est l’un des procédés industriels les plus coûteux. Elle absorbe énormément d’énergie et beaucoup de capitaux. Et puis,  c’est un secteur dominé par de puissantes multinationales qui rechignent aux ordres des gouvernements les plus puissants de la planète à plus forte raison celui d’un petit pays comme la Guinée. Un pays qui ne peut même pas satisfaire ses besoins en électricité domestique ne peut pas penser produire de l’alumine ou de l’aluminium. 
C’est du pipeau tout cela, c’est juste pour amuser la galerie.

Sahel : ISS Africa prône le dialogue avec les jihadistes

Chercheur principal à l’institut d’études et de sécurité en Afrique (ISS Africa) au sein du bureau de l’Afrique de l’Ouest en charge du Sahel et du bassin du Lac Tchad, Hassan Koné décrypte, pour APA News, le dialogue que prône son organisme entre les gouvernements sahéliens et les groupes jihadistes.Dans une étude récente du think tank ISS Africa, dont vous êtes le coauteur, la nécessité d’un dialogue entre le gouvernements sahéliens et les groupes jihadistes est fortement défendue. Pourquoi ?

L’idée du dialogue avec les jihadistes au Sahel, ou certains d’entre-eux, part d’un constat simple: depuis dix ans, les forces de défense des différents pays de cette région, appuyés par d’importants partenaires étrangers, comme la France et la force européenne Takuba, n’arrivent pas à éradiquer la menace jihadiste qu’ils s’efforcent de combattre. L’action  militaire n’ayant pas, à elle seule, réussi à résoudre le problème, l’idée d’envisager d’autres outils devient ainsi évidente. Il ne s’agit pas d’abandonner, purement et simplement, l’option sécuritaire. Il s’agit d’y associer d’autres moyens ayant fait leurs preuves ailleurs.
Cette approche qui se veut plus globale implique le recours à la médiation, d’autorités traditionnelles, religieuses notamment. Mais elle implique surtout l’exploration de solutions politiques susceptibles de convaincre les jihadistes ou certains d’entre-eux d’abandonner le recours à la violence. Or, cette voie-là que l’on peut assimiler à une sorte de politique de la « la main tendue » passe forcément par le dialogue. Elle a réussi dans les pays de la péninsule arabique et dans le Maghreb. Il n’y as pas de raison qu’elle ne soit pas tentée dans le Sahel.

Ces groupes sont-ils suffisamment réalistes pour accepter de dialoguer avec des gouvernements dont ils contestent la légitimité?

En règle générale, les jihadistes ne sont pas radicalement fermés au dialogue. Cela vaut, sans doute, plus pour les groupes liés à Al Qaida que pour ceux affiliés à l’Etat islamique.
Il est vrai que leurs exigences sont, par certains aspects, difficiles à accepter pour les Etats. Mais dans le Sahel, il y a des éléments qui pourraient rendre ce dialogue souhaité plus facile que dans d’autres régions du monde. Par exemple: si l’on prend les trois pays sahéliens où la menace jihadiste est la plus manifeste, qui sont le Mali, le Burkina-Faso et le Niger, l’essentiel des combattants islamistes sont nationaux. Une majorité d’entre-eux ont rejoint ces groupes non pas pour des raisons idéologiques, mais politiques ou sociales. Les recherches que nous avons menées au sein de l’Institut d’études de sécurité en Afrique (ISS Africa), ont démontré qu’une grande partie des jeunes engagés dans ces groupes, y ont adhéré pour avoir les moyens de se protéger, défendre ou venger leurs communautés contre les exactions réelles ou supposées des forces gouvernementales de sécurité ou d’autres groupes armés. Parfois, c’est aussi pour protéger leurs biens ou les moyens de substances de leurs groupes ethniques.
Cette diversité de profils est d’ailleurs un élément essentiel à prendre en compte dans le cadre du dialogue que l’ISS Africa prône entre les gouvernements et ces groupes.
Quels sont les compromis envisageables au Sahel avec les groupes jihadistes?

Avant d’envisager tout dialogue avec les jihadistes, les gouvernements doivent se pencher sur les raisons qui sont à l’origine de leur choix pour les armes. Une fois ce préalable franchi, le dialogue proprement dit peut être envisagé. Dans le cadre des concessions que pourraient faire les gouvernements, il ne faudrait pas avoir peur de proposer l’option du pardon en contrepartie d’un abandon des armes. Le dialogue souhaité pourrait d’ailleurs s’inscrire dans une sorte d’accords politiques, ou de proposition unilatérale de la part des autorités, sous forme de « réconciliation nationale ». L’essentiel est de faire preuve d’imagination et de courage politiques. Dans certaines situations individuelles, il est possible, par exemple, d’accorder une libération des détenus dont la situation personnelle le permet selon la loi. Si la législation l’autorise, les autorités peuvent encourager une atténuation des peines pour certains condamnés. Une fois démobilisés, les individus devraient également pouvoir bénéficier d’un plan d’insertion social rigoureux. Des réformes des programmes d’enseignement des écoles coranique sont aussi à envisager. L’enseignement théologique dispensé dans ces établissements doit être accompagné de cours de formation préparant à l’exercice de métiers générateurs de revenus.
Des retouches au sein du système judiciaire pourraient être apportées en fonction des pays et des situations. Le « cadi », ce juges musulman qui a toujours existé dans des pays comme la Mauritanie, le Niger et même le Mali, pourrait voir son statut clarifié ou amélioré. C’est une fonction très appréciée par les populations en raison de son rôle traditionnel de médiateur et de régulateur efficace de certains conflits sociaux.
Dans le même esprit, les Etats ne devraient surtout pas oublier un sujet essentiel: la crise du pastoralisme. Aussi bien au Mali, au Niger, au Burkina Faso, que dans les pays du Golfe de Guinée, comme le Bénin ou le Togo qui commencent à être touchés par la menace jihadiste, le problème est une cause majeur de la violence islamiste. Dans tous ces pays, les éleveurs ont des problèmes d’accès aux pâturages. Avec la hausse de la démographie, les terres subissent une surexploitation pour l’agriculture, rendant les espaces de pâturages moins disponibles. Cette situation crée des tensions entre éleveurs transhumants et agriculteurs sédentaires, contraignant les premiers, faute de quoi entretenir leur bétail, de commettre dee actes de banditisme ou de criminalité.

Votre étude cite l’exemple mauritanien où un dialogue entre religieux et détenus jihadistes a contribué au repentir d’une majorité de ces derniers. Peut-il servir de modèle ?

Le dialogue initié en 2010 par le gouvernement mauritanien avec une partie des partisans du jihad en Mauritanie en 2010 était une réussite incontestable. Le fait que depuis 20011, soit un an après le lancement de ce dialogue, aucune opération jihadiste n’a eu lieu dans ce pays, s’explique d’ailleurs en partie par les résultats de cette initiative.
S’il peut servir d’exemple pour les autres pays sahéliens actuellement confrontés à la menace jihadiste, il ne peut cependant y être copié sans avoir été adapté aux réalités locales.
En Mauritanie, le dialogue était purement doctrinal, en raison du fait que la majorité des jeunes mauritaniens alors engagés dans les rangs des groupes jihadistes ou partisans du jihad armé, avait fait un choix fondé sur une conviction religieuse.
Dans les autres pays de la région, les raisons qui ont poussé leurs citoyens à rejoindre les groupes islamistes armés sont, souvent, différentes. Les motivations dans ces pays sont largement dominées par le besoin de se protéger ou de défendre les siens, contre des agressions extérieures, réelles ou supposées, qu’elles soient le fait de forces régulières ou d’autres groupes armés.

Le modèle mauritanien ne peut donc s’exporter sans adaptation au contexte propre à chaque pays. Faute de quoi, son échec est assuré. 

Mali : arrestation de trois Européens suspectés de « terrorisme »

L’armée malienne annonce l’arrestation de trois ressortissants européens suspectés de mener des actions terroristes.Les « suspects » ont été interpellés à Diabaly, une localité située à quelque 300 km au nord-ouest de Bamako, d’après un communiqué de l’armée publié mardi 12 avril. Ils ont été interpellés dans le centre du Mali lors d’opérations menées contre des jihadistes.

« Le détachement FAMa (Forces armées maliennes) de Diabaly a procédé à l’interpellation le 10 avril 2022 de cinq suspects dont trois ressortissants européens », affirme l’état-major général des armées. Toutefois, le communiqué ne précise pas l’identité de ces « suspects » européens interpellés dans cette localité située à quelque 300 km au nord-ouest de Bamako.

Accusée d’avoir récemment mené des exactions contre des civils à Moura (centre), l’armée malienne conteste ces allégations, mais confirme une nouvelle fois sa « montée en puissance » sur des terroristes en « débandade » et dont la force de nuisance repose « essentiellement sur les poses d’engins explosifs improvisés ».

Le Mali est, depuis août 2020, dirigé par une junte militaire qui assure que son objectif est de créer les conditions sécuritaires pour la reconquête de l’intégrité territoriale. Mais depuis janvier dernier, le pays s’est coupé de plusieurs de ses partenaires dont les pays de la Cedeao qui ont imposé un embargo pour obliger les autorités militaires à rendre rapidement le pouvoir aux civils.

Côte d’Ivoire : démission du Premier ministre Patrick Achi

Le Premier ministre ivoirien Patrick Achi a annoncé sa démission du gouvernement ce mercredi 13 avril 2022.Le Premier ministre Patrick Achi a remis sa démission au Président de la République Alassane Ouattara, ce jour, lors du Conseil des ministres. La démission du Premier ministre Patrick Achi entraîne également la démission du gouvernement ivoirien. 

« Dans ce contexte d’extrême exigence internationale, qu’elle soit sous continentale ou mondiale, vous avez clairement exprimé votre volonté de procéder à un réaménagement du gouvernement, je voudrais donc respectueusement vous présenter ma démission en tant que Premier ministre ainsi que celle de l’ensemble du gouvernement », a-t-il déclaré.

Une démission acceptée par Alassane Ouattara. « M. le Premier ministre, vous venez de me remettre votre démission ainsi que celle de votre gouvernement, je l’accepte en vue de renforcer l’efficacité de l’action du gouvernement et pour tenir compte de la conjoncture économique mondiale actuelle, j’ai décidé de la réduction du nombre de ministres du gouvernement », a déclaré le président de la République ivoirien.

Il a expliqué « qu’il est impératif de réduire les dépenses de l’Etat tout en les réorientant vers la résilience sociale et sécuritaire. La réduction du nombre de ministre entraînera certainement le départ de certains d’entre vous », a regretté Alassane Ouattara.

Le président ivoirien a annoncé la nomination d’un nouveau premier ministre dès la semaine prochaine et d’un gouvernement resserré d’une trentaine de membres.

Ce fidèle du chef de l’État ivoirien, avait été nommé à la primature le 26 mars 2021 après le décès d’Hamad Bakayoko. 

Jacob Zuma absent à son procès pour des raisons médicales

L’ex-président sud-africain et le marchand d’armes français Thales font face à de multiples accusations de corruption.Jacob Zuma n’a pas assisté à l’ouverture de son procès, ce lundi 11 avril, devant la Haute Cour de Pietermaritzburg, dans la province du KwaZulu-Natal, « en raison d’un problème de santé non divulgué ». Ses conseils ont demandé un nouveau report de son procès.

La presse locale rapporte que le président Zuma veut utiliser un Procureur privé pour relancer son affaire contre le Procureur principal de l’Autorité nationale des poursuites, Billy Downer, qui doit être retiré du dossier pour son impartialité.

Ses précédents efforts pour retirer Downer ont échoué devant les tribunaux, ce qui a permis à ce dernier de fixer ce lundi le début du procès complet.

Zuma et le marchand d’armes français Thales font face à de multiples accusations de corruption en relation avec un contrat d’armement de plusieurs milliards de dollars lorsqu’il était vice-président de l’État sous l’ancien président Thabo Mbeki (1997-2007).

Guerre en Ukraine : Volodymyr Zelensky veut se faire entendre à l’UA

Le chef de l’État ukrainien a eu, ce lundi, un entretien téléphonique avec Macky Sall, le président en exercice de l’Union Africaine (UA).Dans la guerre qui l’oppose à la Russie, le président de l’Ukraine s’investit dans la bataille de l’opinion. Au-delà de l’Occident, Volodymyr Zelensky espère grappiller des soutiens sur le continent noir où Moscou avance ses pions.

Avec Macky Sall, président en exercice de l’Union Africaine (UA), il a émis le souhait de « faire une communication à l’UA », informe sur Twitter le chef de l’État du Sénégal.

Par ailleurs, les deux dirigeants ont « évoqué l’impact de la guerre en Ukraine sur l’économie mondiale et la nécessité de privilégier le dialogue pour une issue négociée du conflit ».

Mali : « ce qui s’est passé en réalité à Moura » (PM)

Le Premier ministre malien Choguel Kokalla Maïga a qualifié de « cabale » les accusations contre le Mali sur le massacre de Moura.En rencontrant les membres de l’association Tabital Pulaku, la plus importante association culturelle des peuls du Mali le 6 avril dernier, le Premier ministre du Mali est revenu sur le massacre de Moura. « Nous faisons face à une situation où n’ayant pas pu nous faire courber l’échine, certains de nos partenaires ont décidé de changer de fusil d’épaule afin de discréditer l’action du gouvernement et des forces armées et de sécurité. Cela s’appuie sur des faits qui ressemblent souvent à la vérité » a indiqué le dirigeant dans des propos rapportés par le journal malien l’Aube.

Avant de poursuivre, « Depuis quelques jours, il y a une campagne contre l’armée malienne et contre le gouvernement, consécutivement à ce qui s’est passé à Moura. Ce qui s’est passé en réalité à Moura ? Aujourd’hui, l’armée dispose de gros moyens d’observation. C’est avec ces moyens que nous avons pu neutraliser les nids des terroristes qui étaient basés dans la forêt de Ouagadou (frontière mauritanienne) ».

Selon Choguel Maïga, l’armée est désormais bien équipée pour faire face à la menace jihadiste. Cela se traduit par de bons résultats sur le terrain, souligne-t-il. « La pression de l’armée est très forte ! De même qu’il y a de fortes pressions sur les FAMA. Nous perdons des hommes tous les jours… A Moura, les moyens d’observation ont permis à l’armée d’observer des mouvements ennemis pendant des jours… S’y ajoutent des renseignements humains. On s’est rendu compte qu’il y avait un regroupement de différents mouvements terroristes sur place. Ceux qui sont de la zone savent bien ce qui se passe à Moura : c’est un véritable bastion des groupes terroristes. »

Choguel Maïga s’est dit surpris qu’au lendemain de cette opération des médias internationaux et des ONG internationales affirment que l’armée est allée massacrer des populations civiles, essentiellement les peulhs. Dans leur calcul, la meilleure façon pour le Mali de perdre la guerre contre le terrorisme, c’est d’avoir les populations contre l’armée » avise-t-il.

Selon le Premier ministre malien qui donne les détails de cette opération, « grâce aux moyens déployés, pendant plusieurs jours, on a pu constater un regroupement de 50 personnes, de 100 personnes jusqu’à mille personnes. Et les mêmes moyens d’observations et de renseignements ont permis de comprendre aussi que ce regroupement des terroristes à Moura avait pour but d’arrêter et de planifier des actions futures contre l’armée » révèle Choguel Maïga, qui ajoute que « c’est ainsi que l’armée est intervenue. Et effectivement on a dénombré environ 200 terroristes neutralisés, plus les opérations des forces spéciales qui ont continué » soutient-il.

Législatives au Sénégal : Macky Sall veut reconquérir Dakar

Lors d’une réunion samedi dernier à Dakar, le président de la coalition Benno Bokk Yakaar (BBY, unis pour même espoir) a remobilisé ses troupes pour aller à la conquête du « difficile » électorat de la capitale pour les élections législatives du 31 juillet prochain.Macky Sall ne s’avoue pas vaincu malgré la perte des dernières élections locales à Dakar. Le camp présidentiel avait investi beaucoup de moyens pour reprendre la mairie de la capitale sénégalaise, mais l’opposant Barthélémy Dias a finalement ravi la vedette au ministre Abdoulaye Diouf Sarr. Malgré tout, le président Sall a dit à ses partisans et alliés dakarois que la capitale n’est pas un obstacle insurmontable.

« Nous avons toujours gagné des élections à Dakar. Déjà avec (la coalition) Macky2012, nous sommes arrivés premier au premier tour et nous avons gagné au deuxième tour avec Benno. Sur sept élections, nous avons remporté les cinq », a-t-il évoqué devant ses camarades.

Macky Sall pense alors que BBY peut renverser la pente dans la région de Dakar, représentant environ 40 % de l’électorat national. Si la mouvance présidentielle a largement perdu le 23 janvier dernier dans cette localité c’est à cause des querelles internes au sein du parti, a-t-il regretté.

Il appelle ainsi les responsables de la mouvance à l’humilité, à l’unité et à la proximité vis-à-vis de la population, notant que son bilan dans la capitale plaide en sa faveur. Il cite notamment le projet du Bus rapid transit (BRT) et la réalisation du Train express régional (Ter), entre autres.

Par ailleurs, le président de BBY a désigné Amadou Ba comme délégué général pour la collecte des controversés parrainages. Macky Sall renouvelle ainsi sa confiance à son ex-ministre de l’Economie et des Finances puis des Affaires étrangères, après l’avoir nommé coordonateur national de la coalition présidentielle lors des dernières élections locales.

BBY, qui s’est classée en tête avec moins de 50 % des voix à ce scrutin, veut coute que coute éviter la cohabitation à l’Assemblée nationale après que les opposants de Yewwi Askan Wi (libérer le peuple) ont raflé d’importantes villes et communes du pays. Macky Sall a donc du pain sur la planche, lui qui n’a pas clairement dit ses ambitions pour la présidentielle de 2024 même si beaucoup de ses adversaires lui rappellent qu’il n’a pas le droit de se représenter.

Présidentielle en France: Macron et Le Pen au second tour, Mélenchon perd de justesse.

Depuis leur dernier affrontement au second tour de la présidentielle de 2017, Macron et Le Pen sont devenus les symboles de la nouvelle configuration de la vie politique politique française.Ça aurait été un véritable coup de tonnerre et il était à deux doigts de se réaliser. Mais le leader de la France insoumise et « candidat préféré » d’une grande partie des Africains, n’ira pas en finale de l’élection présidentielle dont le premier tour s’est déroulé dimanche 10 avril.
Avec 22,% des voix, Jean-Luc Mélenchon s’arrête net, donc, aux portes du second tour, au profit de ses deux principaux adversaires: Emmanuel Macron, qui recueille 27,6% et Marine Le Pen, qui obtient 23,%.

Le duel final qui doit avoir lieu le 24 avril entre le président sortant et la patronne du parti d’extrême-droite du Rassemblement national (RN) était largement prévu.
Depuis leur dernier affrontement au second tour de la présidentielle de 2017, Macron et Le Pen sont devenus les symboles de la nouvelle configuration de la vie politique politique française, désormais organisée en deux grands blocs: un courant républicain moderniste et un autre nationalistes identitaires, entre lesquels un troisième regroupant les héritiers des divers courants de gauche dont Mélenchon incarne désormais la figure majeure, semble vouloir s’installer comme seule alternative crédible aux deux.
Avec un taux d’abstention de 26 %, le vote de dimanche a été plus boudé par les français depuis vingt ans.

Après les appels à leur partisans pour voter en sa faveur au second tour lancés, dimanche soir, par des candidats comme celle du parti de droite Les Républicains, Valérie Pécresse (4,8 %), celui des Écologistes, Yannick Jadot (4,7%) ou encore la socialiste Anne Hidalgo (1,7), Emmanuel Macron semble nettement favori pour être reconduit à l’Elysée dans deux semaines.

C’est la troisième fois seulement dans l’histoire politique de la république française qu’un candidat de issu de l’extrême-droite se retrouve au dernier tour élection présidentielle. En 2002, Jean-Marie Le Pen, père de la candidate d’extrême-droite et fondateur de l’ex Front National (FN),  ancêtre du RN, avait créé la surprise en se qualifiant au second tour au détriment du socialiste Lionel Jospin, alors premier ministre sortant. Mais il avait été battu par le président sortant, Jacques Chirac par un score fleuve de plus de 82%. Lors de la dernière présidentielle en 2017, sa fille et héritière politique avait fait mieux. Elle avait obtenu plus de 33% des voix au second tour contre 66% environ pour Emmanuel Macron.

Présidentielle française: Emmanuel Macron et Marine Le Pen au second tour

Comme en 2017, le second tour de la présidentielle française opposera Emmanuel Macron à Marine Le Pen.Les premières estimations placent Emmanuel Macron, de La République en Marche en tête avec (28,5%)) contre  (24,2%) pour la candidate du Rassemblement national Marine Le Pen. Le taux d’abstention pour ce 1er tour s’élève à 26,2%.

Jean-Luc Mélenchon arrive troisième avec 21,1% et Eric Zemmour quatrième avec 7%.

Les résultats des autres candidats se présentent ainsi:  Valérie Pécresse (4,8 %), Yannick Jadot (4,7 %), Jean Lassalle (3,0 %), Fabien Roussel (2,4 %), Nicolas Dupont-Aignan (2,1 %), Anne Hidalgo (1,7 %), Philippe Poutou (0,8 %), Nathalie Arthaud (0,6 %).

Présidentielle française: environ 13.000 électeurs à Abidjan

Douze candidats sont en lice pour le premier tour de la présidentielle française de ce dimanche 10 avril 2022.En Côte d’Ivoire, il y a une forte communauté d’expatriés français. Pour la présidentielle française de ce 10 avril, quelque 13.000 électeurs inscrits au Consulat général de France à Abidjan sont appelés aux urnes.

Dès l’ouverture des cinq bureaux de vote à 8 heures TU, plusieurs électeurs étaient présents pour accomplir leur devoir citoyen, sous une haute surveillance policière.

Selon Michel Charbonnier, Consul général de France à Abidjan, « il y avait énormément de Français qui faisaient la queue devant le Consulat pour pouvoir voter pour le premier tour de l’élection présidentielle française ».

« En Côte d’Ivoire, nous avons entre 18.000 et 19.000 Français et environ 13.000 électeurs », a renseigné M. Charbonnier, indiquant que les bureaux de vote devraient fermer à 19 hheures.

En cas de second tour, le vote aura lieu dans deux semaines. Dans le monde, 48,7 millions d’électeurs français sont appelés aux urnes ce dimanche.

Législatives gambiennes : courte victoire du parti présidentiel

Le Parti national du peuple (NPP, sigle anglais) du président Adama Barrow a remporté 19 sièges sur les 53 en jeu.Le Parti démocratique unifié (UDP, sigle anglais) n’est plus majoritaire à l’Assemblée nationale gambienne. Selon les résultats communiqués par la Commission électorale indépendante, le principal parti d’opposition n’a gagné que 14 des 53 sièges du parlement. Il a été renversé,samedi, par le parti au pouvoir, le NPP.

Ce dernier, en plus des 19 sièges gagnés, bénéficiera de cinq députés supplémentaires dont le président du parlement qui seront nommés par le chef de l’État.

Malgré cette victoire, Adama Barrow, réélu pour un deuxième mandat en décembre 2021 en recueillant 53% des voix contre le candidat de l’UDP Ousainou Darboe, devra recourir à une coalition pour gouverner.

«Sous Macron, les relations entre la France et l’Afrique ont évolué » (Ould Abdallah)

Ancien ministre, ancien représentant spécial des Nations-Unies en Afrique de l’Ouest et en Somalie, le Mauritanien Ahmedou Ould Abdallah, président du Think Tank Centre4S, fait le bilan des relations entre l’Afrique et la France à la veille de l’élection présidentielle de dimanche dans ce pays.Pourquoi l’élection présidentielle en France, dont le premier tour est prévu dimanche 10 avril,  intéresse-t-elle les Africains ?

L’Afrique n’est pas un bloc homogène. L’élection présidentielle française intéresse sans doute les élites publiques et privées des États ayant des relations politiques, économiques, culturelles, humaines ou historiques avec la France. C’est-à-dire l’Afrique francophone. Cette élection est, sans doute, de peu d’intérêt pour les opinions publiques de pays tels l’Afrique du Sud, le Kenya, l’Egypte, le Nigéria ou le Sierra-Léone. Elle a peu à voir avec certaines présidentielles passées comme celle de 1981 ou de 2002. La première avait vu le président sortant Valéry Giscard d’Estaing affronter un vieux routier de la vie politique française, le socialiste et ancien ministre François Mitterrand dont la victoire reste à jamais dans les mémoires. C’était la première fois depuis la naissance de la Cinquième république en 1958 qu’un candidat de gauche était élu à la tête de l’Etat français. En 2002, le président sortant et candidat de la droite, Jacques Chirac affrontait, entre autres rivaux, son premier ministre socialiste Lionel Jospin. A la surprise générale, Chirac s’était finalement retrouvé au second tour en face de Jean-Marie Le Pen, candidat du Front National qui signait ainsi une performance politique inédite dans l’histoire de France: la présence d’un candidat d’extrême droite au tour final d’une présidentielle. C’était une autre époque.

Quelle est la place de l’Afrique dans la campagne électorale pour cette présidentielle en France ? Est-elle centrale ou marginale ?

En raison de la pandémie de Covid19 et surtout de la guerre actuellement en cours en Ukraine, la couverture médiatique de la campagne semble avoir été très modeste en comparaison avec les présidentielles passées. Ce qui fait redouter, d’ailleurs, une abstention exceptionnellement élevée qui serait gênante tout le monde, en particulier le camp du président sortant Emmanuel Macron. 

Les déclarations musclées contre l’immigration constituaient la base des premiers débats de la campagne électorale, surtout chez ce fameux candidat qui partage les mêmes origines qu’une des plus grandes communautés d’immigrés en France, en l’occurrence la communauté algérienne. En faisant de ce thème un élément central de son programme, ce candidat ne pouvait pas laisser indifférent à cette présidentielle une partie des opinions africaines, notamment celles de pays ayant des communautés installées en France. C’est peut-être sa grande victoire lors de cette présidentielle. 

Dans son discours à l’université de Ouagadougou, Burkina-Faso, six mois après son entrée à l’Elysée, Emmanuel Macron avait annoncé « la fin de la politique africaine de la France ». A-t-il tenu promesse ?

 »Les promesses n’engagent que ceux qui y croient » disait un ancien ministre français de l’Intérieur. 
Avec le dernier Sommet France-Afrique de Montpellier où il avait décidé d’inviter des jeunes africains à la place de leurs chefs d’Etat, Emmanuel Macron, a sans doute confirmé ses déclarations de Ouagadougou. Le format inédit de ce sommet, illustre,à mon avis, l’évolution qu’Emmanuel Macron a fair subir aux relations de so nous avec l’Afrique.
Aujourd’hui, les relations entre Etats, y compris entre la France et ses amis africains, sont en pleine évolution du fait de l’individualisation des relations économiques hors des circuits officiels et du développement des nouvelles technologies. 

L’Afrique n’est plus dans une relations exclusive avec aucune ancienne puissance coloniale. Le continent est désormais ouvert sur le reste du monde, comme en témoignent les sommets Afrique-Japon. Afrique-Chine, Afrique-Russie et Afrique-Turquie. 

Un exemple de cette évolution : les exportations françaises vers l’Afrique ont doublé de 13 à 28 Milliards de Dollars entre 2000 et 2017. Pendant cette même période les importations des pays africains avec le monde entier ont augmenté de 100 à 400 Milliards. Des chiffres très parlants.

Législatives gambiennes: jour de test pour le président Barrow

Réélu pour un second mandat à l’issue de la présidentielle du 4 décembre 2021, le chef de l’État gambien espère consolider son pouvoir avec une majorité parlementaire.Top de départ pour les élections législatives en Gambie. Les bureaux de vote ont ouvert à 8 heures et devront fermer à 17 heures TU, conformément à la loi électorale du pays.

Au terme d’une campagne électorale d’un mois ayant pris fin jeudi 7 avril, les électeurs élisent ce samedi 53 députés de l’Assemblée nationale, les 5 autres parmi lesquels le président de l’institution parlementaire devant être nommés par le président de la République.

La chambre sortante est dominée par le Parti démocratique unifié (UDP) de l’opposant Ousainou Darboe, rival malheureux du chef de l’Etat à la présidentielle de décembre dernier. Mais le Parti national du peuple (NPP), formation politique du président Adama Barrow, créé en 2020 après l’éclatement de la coalition l’ayant porté au pouvoir contre Yahya Jammeh en 2016 vise la majorité au Parlement.

Si le pouvoir obtient la majorité parlementaire,  la nouvelle législature aura comme principale tâche l’adoption d’une nouvelle Constitution, jugée indispensable par les partenaires internationaux de la Gambie pour y consolider la démocratie notamment en contenant les pouvoirs du président.

Le président Barrow a promis que ce chantier serait achevé à la fin de son mandat, mais le Parlement sortant a rejeté, en septembre 2020, un projet de Constitution instituant une limite de deux mandats présidentiels.

Niger : Cissé Ibrahim Ousmane écroué

L’ancien ministre de l’Intérieur est accusé d’ « atteinte à la sûreté de l’Etat » dans la tentative du putsch du 31 mars 2021.La tentative de coup d’état à laquelle serait impliquée Cissé Ibrahim Ousmane est survenue deux jours avant l’investiture de l’actuel président nigérien, Mohamed Bazoum.

Cissé Ibrahim Ousman, proche parent du général Salou Djibo qui a renversé le président Tanja Mamadou, était jusqu’à son arrestation Ambassadeur de son pays au Tchad.

Guinée : report du procès de l’ex-Pm Kassory Fofana & Cie

Le chef du dernier gouvernement du président déchu, Alpha Condé, a été placé sous mandat mercredi dernier.Ibrahima Kassory Fofana, ancien Premier guinéen et trois de ses anciens ministres devront encore attendre pour être édifiés sur leur sort. Leur procès prévu ce lundi 11 avril devant la Cour de répression des infractions économiques et financières (Crief) est reporté. Celle-ci a renvoyé en instruction l’affaire d’enrichissement illicite et de détournement de deniers publics pour laquelle l’ex-Premier ministre et ses coinculpés sont poursuivis.

Au terme d’enquêtes de la Crief, Ibrahima Kassory Fofana, Mohamed Diané, Diakaria Koulibaly et Oyé Guilavogui ont été inculpés le 6 avril dernier et placés sous mandat de dépôt à la maison centrale de Conakry.

Decryptage: « Macron n’a pas tenu promesse sur l’Afrique » (Gilles Yabi)

Analyste politique, docteur en économie, Gilles Yabi directeur du think tank ouest africain Wathi, décrypte pour APA News l’élection présidentielle française de ce dimanche vue d’Afrique.Pourquoi l’élection présidentielle organisée en France, dont le premier tour est prévu dimanche 10 avril,  intéresse-t-elle les Africains ?

Toute l’Afrique ne s’intéresse pas de la même manière à la vie politique française. Ce sont les pays qui ont des relations particulières avec la France notamment les anciennes colonies françaises qui s’intéressent à l’élection organisé ce dimanche.

Je ne suis sûr qu’au Botswana, en Afrique du Sud ou au Kenya, on s’intéresse à cette présidentielle. Par contre, dans les pays africains francophones, il y a toujours un intérêt à la vie politique française, dans la mesure où celle-ci a, souvent, un impact sur les développements politiques, économiques et sécuritaires dans ces pays. C’est donc normal que ce qui se joue en France soit toujours surveillé par les élites dirigeantes des ces pays francophones africains

Quelle est la place de l’Afrique dans la campagne électorale pour cette présidentielle en France ? Est-elle centrale ou marginale ?

Dans tous les pays du monde, les électeurs ont tendance à se focaliser sur les questions qui ont un impactent direct sur leur vie quotidienne: l’économie, l’emploi le chômage, parfois aussi les problèmes de sécurité intérieure.
Cette élection présidentielle en France intervient, cependant, dans un contexte particulier.

Au-delà des questions habituelles économiques, sociales ou de politiques intérieure, il y a la guerre entre la Russie et l’Ukraine qui déstabilise profondément l’Europe et qui a des impacts économiques immédiats, y compris sur les questions énergétiques. C’est donc naturellement que la guerre en Ukraine s’est imposée comme sujet majeur de la campagne présidentielle en France. Cette situation pourrait d’ailleurs être une des raisons qui expliquent que l’Afrique soit moins présente dans cette campagne que d’habitude.

Pourtant, on aurait pu avoir un sujet comme la guerre contre les groupes jihadistes au Mali, comme sujet important dans cette campagne présidentielle. Mais le désengagement militaire de la France au Mali plusieurs mois avant cette présidentielle a permis de sortir ce dossier très important et sensible à la fois du débat entre les candidats. Le sujet n’aurait pas plaidé en faveur d’Emmanuel Macron, le président sortant, face à ses adversaires.

Comme par le passé, le seul élément qui tient à la fois de la  politique intérieure et extérieure est la question de l’immigration. Et Comme d’habitude, le sujet tient une certaine place dans les discours de campagne d’une partie des candidats, surtout ceux situés à l’extrême droite de l’échiquier politique. Les propos particulièrement outrageants tenus sur la question par un candidat comme Eric Zemmour illustre parfaitement l’obsession qu’entretient l’extrême-droite française autour de l’immigration. 

Dans son discours à l’université de Ouagadougou, Burkina-Faso, six mois après son entrée à l’Elysée, Emmanuel Macron avait annoncé « la fin de la politique africaine de la France ». A-t-il tenu promesse ?

J’ai l’impression qu’il s’agissait d’un lapsus lorsque le président Macron déclarait la fin de la politique française en Afrique. On s’est demandé qu’est-ce qu’il voulait dire exactement.
Tous les pays ont des politiques extérieures en direction des différentes parties du monde. Cela n’a pas de sens de parler de la fin de la politique française en Afrique, puisqu’il y a toujours à l’égard des pays africains une politique et au-delà à l’égard du continent de manière plus global. Je crois qu’il voulait dire plutôt la fin de la « France-Afrique », ce modèle de rapports qui remonte aux indépendances et qui est basé sur une conception particulièrement inégalitaire, donc, contestable des relations entre la France et ses anciennes colonies africaines. Je crois que c’est ce qu’il voulait dire. Est-ce qu’il a tenu promesse ? Je ne le pense pas.

Pour revenir au fameux discours de Macron devant les écrivains de l’université de Ouagadougou, il a été prononcé dans un contexte où ce pays et la sous-région étaient dans une situation nettement différentes celle qui y prévaut aujourd’hui.  Des coups d’état ont renversé les régimes qui étaient en place à Bamako, à Conakry et à Ouagadougou. Il y a une forte très tension entre la France et le Mali. Les opinions publiques dans beaucoup de pays du Sahel et en Afrique expriment, aujourd’hui, des positions très négative sur l’influence française. À mon avis, la perception africaine n’est pas celle d’un changement profond dans la politique africaine de la France. Je pense qu’on a retrouvé avec le président Emmanuel Macron, dans le ton et un peu dans les formes, les mêmes tendances qu’on dénonçait jusque-là qui donnaient l’impression que le continent africain est traité avec condescendance et pas de la même manière que d’autres régions du monde.

Guinée : Alpha Condé de retour d’un séjour médical

L’ex-chef de l’État, âgé de 84 ans, était aux Émirats arabes unis depuis le 17 janvier 2022.Presque trois mois après son évacuation en toute discrétion, Alpha Condé est bien rentré « cet après-midi » en Guinée. Le Comité National du Rassemblement pour le Développement (CNRD) vient d’en faire l’annonce.

Le colonel Mamadi Doumbouya, président de la transition, témoigne sa gratitude aux autorités du pays hôte, les Émirats arabes unis, « pour la grande attention ainsi que le traitement privilégié dont l’ancien président a bénéficié durant son séjour ».

L’actuel homme fort de Conakry remercie également « les institutions régionales et sous-régionales et toutes les bonnes volontés connues ou anonymes ayant contribué à la réussite de cette mission ».

S’adressant à l’opinion nationale et internationale, la junte fait une mise au point : Alpha Condé « demeurera en Guinée aussi longtemps que sa santé le permettra ». Par ailleurs, le Comité National du Rassemblement pour le Développement (CNRD) s’engage à toujours respecter l’intégrité et la dignité du président déchu le 5 septembre 2021.

Législatives gambiennes : la Cédéao déploie ses observateurs

La Communauté économique des États de l’Afrique de l’Ouest (Cédéao) compte veiller au bon déroulement de ces élections prévues ce samedi 9 avril.Jean-Claude Kassi Brou, le président de la Commission de la Cédéao, a envoyé hier jeudi 40 observateurs en Gambie. Sur place, Mohamed Ibn Chambas, le chef de la mission d’observation, a eu des entretiens pour évaluer le niveau de préparation du scrutin.

« Je suis pleinement conscient des enjeux de ces élections, des obstacles franchis et des sacrifices consentis. Il est donc impératif que nous réussissions notre mission en faisant en sorte que le vote soit transparent, libre, crédible, pacifique et inclusif pour l’acceptation du verdict des urnes par tous les candidats », a déclaré M. Ibn Chambas.

Dans un communiqué, Rémi Ajibewa, Directeur des Affaires politiques de la Commission de la Cédéao, a rappelé que la base juridique d’une mission d’observation dans l’espace communautaire est le protocole additionnel sur la démocratie et la bonne gouvernance de 2001. Poursuivant, il a indiqué que les observateurs seront présents « dans les sept régions administratives de la Gambie ».

Maroc-Espagne : Les détails de la nouvelle feuille de route

Le Maroc et l’Espagne entendent établir une feuille de route durable et ambitieuse, qui comprend plusieurs éléments touchant aux différents aspects de leur coopération bilatérale. Voici les détails de cette nouvelle feuille de route.«La visite, au Maroc, du président du Gouvernement espagnol constitue un moment important pour consolider cette feuille de route et définir les priorités de la prochaine Réunion de haut niveau (RHN) devant se tenir avant la fin de l’année en cours», souligne, jeudi 7 avril 2022, la Déclaration conjointe Maroc-Espagne.

Sur cette base, la nouvelle feuille de route comprend plusieurs éléments, ajoute la Déclaration, qui a été adoptée au terme des discussions approfondies entre le Roi Mohammed VI et le président du Gouvernement espagnol, Pedro Sanchez, qui effectue une visite officielle au Royaume à l’invitation du Souverain.

Ainsi, les sujets d’intérêt commun seront traités dans un esprit de confiance, dans la concertation, loin des actes unilatéraux ou des faits accomplis, précise la Déclaration, notant que la pleine normalisation de la circulation des personnes et des marchandises sera rétablie de façon ordonnée, y compris des dispositifs appropriés de contrôle douanier et des personnes au niveau terrestre et maritime.

Parmi les éléments qui figureront dans la feuille de route, il y a lieu de citer le rétablissement immédiat des liaisons maritimes de passagers entre les deux pays et de façon graduelle jusqu’à l’ouverture de l’ensemble des fréquences. Les préparatifs pour l’opération Paso del Estrecho/Marhaba seront entamés dans cette même perspective, ajoute la même source.

De même, le groupe de travail sur la délimitation des espaces maritimes dans la façade Atlantique sera réactivé, dans l’objectif de réaliser des avancées concrètes, tandis que des discussions concernant la gestion des espaces aériens seront engagées.

La coopération dans le domaine des migrations sera aussi relancée et renforcée, lit-on dans la Déclaration conjointe, qui précise que le Groupe permanent hispano-marocain sur la migration se réunira prochainement.

Par ailleurs, la coordination dans le cadre des présidences respectives du processus de Rabat, pendant la période 2022-2023, sera menée de manière à mettre en exergue la coopération exemplaire entre les deux pays dans ce domaine, à la faveur d’une approche globale et équilibrée du phénomène migratoire. Dans le même temps, la coopération sectorielle sera réactivée dans tous les domaines d’intérêt commun: économique, commercial, énergétique, industriel et culturel, entre autres, ajoute la même source.

Figurent également parmi les éléments de la feuille de route, une réunion prochaine sur la facilitation des échanges économiques et des liaisons entre les deux pays et la priorité qui sera donnée dans cette nouvelle étape au domaine de l’éducation, de la formation professionnelle et de l’enseignement supérieur. Un groupe de travail spécifique sera établi à cet effet.

La coopération culturelle sera renforcée. Dans ce cadre, poursuit la Déclaration conjointe, un groupe de travail sectoriel dans le domaine de la culture et des sports sera établi. Un nouvel élan sera imprimé au conseil d’administration de la Fondation des Trois Cultures.

Les rapports d’activité des réunions et groupes de travail, établis ou réactivés, seront présentés à la Réunion de haut niveau, affirme la même source, qui note que les deux pays entameront des échanges sur la mise à jour du Traité de bon voisinage, d’amitié et de coopération, de 1991, sur la base des principes, des paramètres et des priorités devant guider leurs relations bilatérales dans les années à venir.

«Sa Majesté le Roi Mohammed VI et le président du Gouvernement espagnol, S.E. Pedro Sanchez, désigneront un comité en charge de la mise en œuvre de la présente déclaration, dans un délai de 3 mois», conclut la Déclaration conjointe.

Le Maroc et l’Espagne réitèrent la volonté d’ouvrir une nouvelle étape dans les relations bilatérales

Le Roi Mohammed VI a reçu, jeudi à Rabat, le président du gouvernement Pedro Sanchez qui effectue, une visite au Maroc dans le cadre d’une nouvelle étape dans les relations maroco-espagnoles.Maroc-Espagne

Cette audience, qui s’inscrit dans le prolongement de l’entretien téléphonique intervenu le 31 mars entre le roi Mohammed VI et le Président du gouvernement espagnol, vient en concrétisation de la lettre adressée le 14 mars par Pedro Sanchez au souverain dans laquelle le gouvernement espagnol s’engage à inaugurer une nouvelle phase dans les relations entre les deux Royaumes, basée sur la transparence et le respect mutuel.

Cette nouvelle dynamique se veut un écho à l’appel lancé par le souverain, dans son discours du 20 août 2021, à inaugurer une étape inédite dans les relations entre les deux pays. Au cours de cette audience, Pedro Sanchez a tenu à réaffirmer la position de l’Espagne sur le dossier du Sahara, considérant l’initiative marocaine d’autonomie comme la base la plus sérieuse, réaliste et crédible pour la résolution du différend.

A cette occasion, le Roi et le Président du gouvernement espagnol ont réitéré la volonté d’ouvrir une nouvelle étape dans les relations entre les deux pays, fondée sur le respect mutuel, la confiance réciproque, la concertation permanente et la coopération franche et loyale.

À cet égard, il a été notamment convenu la mise en œuvre d’actions concrètes dans le cadre d’une feuille de route couvrant l’ensemble des domaines du partenariat, intégrant toutes les questions d’intérêt commun.

Par ailleurs, l’audience accordée au Chef de l’exécutif espagnol a été l’occasion de passer en revue les différents volets d’intérêt commun dans leurs composantes politique, économique, sécuritaire et culturelle. Les questions régionales et internationales ont également été au menu de ces entretiens.