Sénégal : pour la parité dans les nouveaux conseils territoriaux

L’installation des bureaux des conseils municipaux et départementaux exige la parité Homme-Femme dans les instances électives et semi-électives.Au Sénégal, la Loi 2010 -11 1 du 28 mai 2010 institue la parité absolue Homme-Femme au niveau de toutes les instances totalement ou partiellement électives. Au moment où sont installés les bureaux des conseils municipaux et départementaux issus des élections territoriales du 23 janvier dernier, des organisations de la Société civile invitent les acteurs politiques à prendre en compte cette législation.

« Dans ce contexte de post-électoral marqué par l’élection des maires et présidents de conseils départementaux au suffrage universel direct, nous rappelons que les maires et présidents font partie des bureaux. Ces derniers doivent rester paritaires sous peine d’une violation flagrante des textes », lit-on dans un communiqué diffusé ce vendredi.

Parmi les organisations signataires du document, il y a le Conseil sénégalais des femmes (Cosef) et l’Association des juristes sénégalaises (Ajs).

Elles rappellent que toute violation de la loi sur la parité peut faire l’objet d’un recours au niveau des autorités administratives ou judiciaires compétentes. S’il s’agit du conseil municipal, le recours doit être soumis au plus tard cinq jours après son installation. Ce délai passe à huit jours si le recours concerne le conseil départemental.

Cédéao : les décisions majeures du sommet d’Accra

Les chefs d’Etat et de gouvernement de la Communauté économique des État de l’Afrique de l’Ouest (Cédéao) ont pris plusieurs décisions majeures dans les différentes crises politiques qui secouent certains pays d’Afrique de l’Ouest.L’Autorité des chefs d’Etat et de gouvernement de la Communauté économique des Etats de l’Afrique de l’Ouest (Cedeao) a décidé de maintenir la suspension du Burkina Faso de toutes les structures de l’Institution sous-régionale jusqu’à la restauration de l’ordre constitutionnel.

Dans le communiqué publié à l’issue du Sommet extraordinaire d’Accra, au Ghana, le jeudi 3 février 2022, les dirigeants de la Cédéao ont demandé aux autorités militaires du Burkina Faso de mettre en place les institutions de la transition, d’adopter un calendrier de transition et de faciliter le retour à l’ordre constitutionnel dans les meilleurs délais.

Ils ont instruit la Commission de la Cédéao d’assurer un engagement continu avec les nouvelles autorités à travers la mise en place d’un mécanisme de suivi, incluant l’Union africaine et les Nations unies, en vue d’accompagner le processus de transition.

Sur la situation politique en République de Guinée, la Conférence a pris note de la récente mise en place du Conseil National de Transition (CNT), en tant qu’organe législatif et a exprimé sa préoccupation quant à l’indisponibilité du calendrier de transition requis cinq mois après le coup d’Etat, tel que demandé par la Session extraordinaire de la Conférence des Chefs d’Etat et de Gouvernement de la Cédéao tenue le 16 septembre 2021.

En conséquence, « l’Autorité décide de maintenir toutes les sanctions déjà imposées à la Guinée et de demander à l’Autorité de transition de fournir à la Cédéao un calendrier acceptable pour le rétablissement de l’ordre constitutionnel. L’organisation sous-régionale « réaffirmer sa disponibilité à accompagner la Guinée vers le retour à l’ordre constitutionnel dans les meilleurs délais », indique le communiqué.

S’agissant de la situation politique en République du Mali, les chefs ouest-africains ont salué les conclusions de la 1057ème réunion du Conseil de paix et de sécurité (CPS) de l’Union africaine tenue le 14 janvier 2022 entérinant toutes les décisions et sanctions de la Cédéao à l’égard du Mali.

« L’Autorité regrette l’indisponibilité d’un nouveau calendrier conforme aux décisions de l’Autorité » En conséquence, « l’Autorité décide maintenir toutes les sanctions imposées au Mali conformément à sa décision du 9 janvier 2022 ». Elle exhorte encore « les autorités maliennes à proposer d’urgence à la Cédéao un calendrier électoral acceptable en vue de permettre la levée progressive des sanctions ».

« Par ailleurs, la Cédéao réaffirme sa disponibilité à travailler en liaison avec l’Union africaine et les Nations unies pour apporter l’appui technique nécessaire aux autorités du Burkina Faso, de la Guinée et du Mali dans la mise en œuvre des calendriers approuvés », conclut le communiqué.

Les dirigeants de la Cédéao ont également examiné les mémorandums sur les situations politiques au Mali et en Guinée présentés par le président de la Commission de la Cédéao Jean-Claude Kassi Brou. L’Autorité a salué la qualité des rapports et des mémorandums et a pris note des recommandations qu’ils contiennent. Le communiqué note que l’Autorité a été informée par Suzi Carla Barbosa, Ministre d’Etat des Affaires étrangères, de la Coopération Internationale et de la diaspora de Guinée-Bissau, des circonstances entourant la tentative de coup d’Etat en Guinée Bissau le 1er février 2022.

« L’Autorité a fermement condamné la tentative de coup d’Etat en Guinée-Bissau et a exprimé sa solidarité avec le Président Umaro Sissoco Embaló et le peuple de Guinée-Bissau. Compte tenu de ces récents développements, l’Autorité décide de déployer une force en vue de soutenir la stabilisation du pays » indique le communiqué. « L’Autorité décide en outre de maintenir les composantes militaire et policière de la Mission de la Cédéao en Gambie (ECOMIG) afin de consolider la stabilité dans le pays » ajoute le communiqué.

Les dirigeants ouest-africains ont également affirmé son engagement à rester ferme pour la protection de la démocratie et de la liberté dans la région et réitère leur position résolue à faire respecter le principe de tolérance zéro pour l’accession au pouvoir par des moyens anticonstitutionnels, tel qu’inscrit dans le protocole additionnel de la Cédéao de 2001 sur la démocratie et la bonne gouvernance

Sénégal : les enjeux du prochain remaniement ministériel

Le chef de l’Etat Sénégalais a profité du dernier conseil des ministres mercredi pour faire ses « adieux » à ses ministres.Macky Sall a annoncé à ses désormais ex-ministres qu’il va nommer un Premier ministre  et procéder à un nouveau remaniement dès son retour d’Addis Abeba, la capitale éthiopienne le 9 février, où il sera installé à la tête de l’Union africaine samedi.

Le remaniement ministériel agité depuis l’annonce de la réintroduction du poste du Premier ministre supprimé en 2019 est imminent.  Après les élections municipales du 23 janvier qui a vu la coalition présidentielle perdre les villes symboliques de Dakar et Ziguinchor au profit de l’opposition, Macky Sall va  devoir rebattre les cartes dans un remaniement qui pourrait toucher les différentes sphères de l’Etat. 

Se dirige-t-on vers un gouvernement d’union nationale ou un gouvernemental politique en vue des prochaines échéances électorales? qui sera le futur Premier ministre? Macky Sall va-t-il se séparer des responsables qui ont perdu leurs fiefs lors des dernières élections municipales ?

Quel avenir pour Moustapha Niass (président Assemblée nationale), Aminata Mbengue Ndiaye (présidente Haut Conseil des collectivités territoriales) et Idrissa Seck (président du Conseil économique social et environnemental) ? Ces alliés traditionnels de Macky Sall, à la tête des trois grandes institutions du pays, ont un point commun : ils ont vu leur poulains perdre lors des dernières élections locales. 

Si Moustapha Niass a manifesté son désir de quitter le perchoir après les élections législatives, il est légitime de s’interroger sur les sorts d’Idrissa Seck, deuxième à la dernière présidentielle de 2019 avant de rallier Macky Sall en novembre 2020, et Aminata Mbengue Ndiaye, patronne du Parti socialiste.

La nouvelle équipe gouvernementale devra vite prendre ses marques avant les élections législatives prévues le  31 juillet 2022 et la présidentielle de février 2024.

Élu en 2012 et réélu au premier  tour en 2019, Macky Sall (60 ans) ne s’est pas encore prononcé officiellement sur une éventuelle candidature à un troisième mandat en 2024. 

UA: Le Maroc élu au Conseil de paix et de sécurité pour un mandat de trois ans

Le Maroc a été élu, jeudi, pour un mandat de trois ans au Conseil de paix et de sécurité (CPS) de l’Union africaine par le Conseil exécutif de l’organisation panafricaine, annonce le ministère marocain des Affaires étrangères.L’élection du Maroc, et des quatorze autres membres, pour des mandats de deux ou trois ans, au Conseil de paix et de sécurité (CPS) de l’Union africaine, a eu lieu à l’occasion de la 40e session ordinaire du Conseil exécutif tenue du 2 au 3 février au siège de l’organisation panafricaine à Addis-Abeba. Le Maroc a obtenu plus de deux tiers des voix lors de cette élection.

Le ministre marocain des Affaires étrangères, Nasser Bourita, a conduit la délégation marocaine à cette session.

Pour rappel, le Maroc avait siégé au Conseil de paix et de sécurité de l’UA pour un mandat de deux années (2018-2020) au cours duquel le Royaume a contribué, de manière constructive, à l’amélioration des méthodes de travail et à l’instauration des bonnes pratiques, se félicite le ministère.

Cedeao: vers un allègement des sanctions contre le Mali ?

Sous le feu des critiques, l’organisation sous-régionale, qui se réunit depuis ce matin dans la capitale ghanéenne, pourrait reconsidérer certaines mesures prises contre le Mali.Mis sous embargo depuis près d’un mois par la Communauté économique des Etats de l’Afrique de l’Ouest (Cedeao), le Mali croise les doigts, espérant une possible atténuation des sanctions politiques et économiques en vue d’amener les autorités militaires à organiser rapidement une transition du pouvoir aux civils.

La fermeture des frontières avec le Mali au sein de l’espace sous-régional et la suspension des échanges commerciaux autres que les produits de première nécessité plongent plusieurs acteurs dans le désarroi. « Même pour se dire bonjour, on se met de chaque côté de la frontière. C’est pitoyable », déplore un habitant de Kidira, ville sénégalaise frontalière du Mali.

Même si certains essaient de passer par la brousse, le quotidien sénégalais L’Observateur note que la Direction de la police de l’air et des frontières a déployé un renfort d’éléments pour renforcer la sécurité. « Des gens essaient de passer par tous les moyens. Ils essaient de nous prendre par les sentiments lorsqu’on les arrête, mais nous ne faisons qu’appliquer des décisions qui vont au-delà du Sénégal », chuchote un officier dans le journal.

Aujourd’hui, ce sont 1348 camions qui sont en souffrance à la frontière sénégalo-malienne. « C’est plus de 3000 personnes quelque part dans la brousse dans des conditions de précarité. Ils vivent dans un dénuement total. Ils sont dans la rue », d’après les responsables des Groupements économiques du Sénégal, cités par des médias de ce pays.

Poids des sanctions

Ils alertent sur les conséquences humanitaires de ces sanctions contre les transporteurs bloqués avec leurs chargements à la frontière à Kidira, située à plus de 700 kilomètres à l’est de Dakar. « Les chauffeurs commencent à vendre le gasoil pour pouvoir vivre. J’appelle à l’intelligence de nos autorités. Cette décision politique va porter l’estocade à notre secteur après les conséquences de la Covid-19 », interpelle Momar Sourang, coordonnateur du collectif des acteurs de la Coordination des Professionnels des Transports Routiers du Sénégal (CPTRS).

A Accra donc, ce jeudi 3 février, les chefs d’Etat et de gouvernement de la Cédéao devraient prendre en compte cette donne même si la priorité sera portée sur le dossier du Burkina Faso, dirigé depuis quelques jours par des putschistes.

Dans une étude publiée le 25 janvier dernier, sous le thème intitulé : « Effets des sanctions de la CEDEAO sur le commerce extérieur du Mali », des chercheurs du Centre universitaire de recherches économiques et sociales (CURES) soulignent que le Burkina Faso, le Sénégal, la Côte d’Ivoire et le Bénin « pâtiront des mesures économiques et financières adoptées contre le Mali ».

« En cas de rupture commerciale totale, le Sénégal réaliserait une perte de plus de 1,3 milliards de FCFA par jour, suivi de la Côte d’Ivoire avec plus de 612 millions de FCFA puis vient, en troisième position, le Bénin avec un peu plus de 151 millions de FCFA par jour », indique l’Agence malienne de presse (AMAP), citant ces chercheurs.

La semaine dernière, la Cédéao a, dans une longue note technique sur le Mali, tenté de justifier ses sanctions très critiquées par l’opinion malienne et dans certains pays du continent. « La Cédéao demande seulement aux autorités de la transition militaire de permettre aux Maliens de choisir eux-mêmes leurs dirigeants ».

Image de la Cédéao

La Cédéao veut briser l’image de « club de chefs d’État » qu’on lui colle et prouver que c’est bien le respect de la volonté du peuple qu’elle essaie de défendre, en prônant l’organisation d’« élections démocratiques ».

Les autorités militaires maliennes ont proposé un chronogramme de cinq ans révisable avant un retour aux civils au pouvoir, faisant comprendre que les conditions sécuritaires dans ce pays miné par le djihadisme ne le permettent pas pour le moment. Cela a fait sortir l’organisation sous-régionale de ses gonds. Après la convocation d’un sommet extraordinaire, elle a entériné des décisions élargies à la coupure des aides financières et le gel des avoirs du Mali à la Banque centrale des Etats de l’Afrique de l’Ouest (BCEAO).

Depuis lors, la société civile malienne s’est montrée solidaire, avec notamment les syndicats d’enseignants qui ont décidé de lever leur mot d’ordre de grève. Des manifestations monstres ont été organisées dans le pays à l’appel du président de la transition, le colonel Assimi Goïta, pour dénoncer les sanctions « impopulaires » de la Cédéao.

L’Union africaine préoccupée par les coups d’Etat

Le président de la Commission de l’Union africaine Moussa Faki Mahamat a exprimé son inquiétude face aux menaces croissantes pour la sécurité du continent liées aux changements anticonstitutionnels.

 

 

S’adressant au Conseil exécutif à l’ouverture de la 40ème Session ordinaire du Conseil exécutif de l’Union africaine (UA), le Président de la Commission Moussa Faki Mahamat, a déclaré que le continent a été touché par une série de conflits qui ont déstabilisé un grand nombre de personnes. « La paix et la sécurité ont été sérieusement menacées dans de nombreuses régions du continent avec l’augmentation des coups d’Etat militaires, des conflits intra-étatiques et l’expansion des groupes meurtriers dans de nombreux Etats africains », a déclaré M. Mahamat.

Le président a imputé les problèmes d’insécurité croissante à la gouvernance politique, économique et sociale déficiente sur le continent. Il a reconnu que la résurgence des changements anticonstitutionnels de gouvernement affectent dangereusement le continent qui doit faire face à la pandémie de la Covid-19 et et au changement climatique.

Selon M. Mahamat, les déplacements et les migrations restent les problèmes majeurs du continent, alors que les crises économiques frappent l’Afrique de plein fouet. S’exprimant à cette occasion, Vera Songwe, Sous-secrétaire des Nations unies et Secrétaire exécutive de la Commission économique des Nations unies pour l’Afrique (CEA) a souligné un certain nombre de risques auxquels l’Afrique est confrontée.

« L’Afrique, comme le reste du monde, doit renforcer sa résilience face à un certain nombre de menaces, notamment le changement climatique, les risques de cyber-sécurité, les pandémies et les maladies infectieuses, la faible gouvernance et les conflits », a-t-elle déclaré.

Selon Mme Songwe, ces risques s’inscrivent dans le sillage de la dépression, des niveaux élevés de chômage et d’un espace civique de plus en plus fermé. Par ailleurs, Vera Songwe a indiqué que l’Afrique avait mis en commun ses risques et, s’appuyant sur 20 ans de solidarité, elle a créé la Plateforme africaine de fournitures médicales pour accéder aux équipements de protection.

Cedeao : le Burkina, sujet brûlant du sommet extraordinaire à Accra

Le coup d’Etat perpétré le 24 janvier 2022 par des militaires au Burkina Faso, sera au menu du sommet extraordinaire de la Cedeao qui s’ouvre ce jeudi à Accra.Pas de répit pour la Communauté économique des Etats de l’Afrique de l’Ouest (Cedeao). Alors qu’elle est pleinement engagée dans le dossier malien, la crise politique au Burkina Faso oblige les chefs d’Etat de l’organisation à se réunir en urgence pour prendre des mesures à l’égard de Ouagadougou.

C’est le prétexte du sommet extraordinaire qui s’ouvre ce jeudi à Accra dans la capitale ghanéenne sans le Mali, la Guinée et désormais le Burkina Faso suspendu à son tour des instances de l’organisation sous-régions après le putsch du 24 janvier dernier contre le président démocratiquement élu Roch Marc Christian Kabore. 

Le dossier burkinabé sera d’ailleurs la priorité des chefs d’Etat et de gouvernements lors de ce sommet extraordinaire. Plusieurs dirigeants dont Alassane Ouattara ont annoncé leur présence.

La Cedeao va faire le point sur la mission envoyée à Ouagadougou  après le putsch avant de prendre les premières mesures. Tout devrait se jouer selon plusieurs sources diplomatiques sur « la durée de la transition au Burkina Faso ». Paul-Henri Sandaogo Damiba qui a pris le pouvoir après le coup d’Etat, a montré sa volonté de travailler avec la Cedeao. Mais l’organisation sous-regionale veut avant tout des gages et cherchera à obtenir une transition courte au Burkina Faso, ce qu’elle n’a pu obtenir au Mali. 

Le Mali et la Guinée, deux autres pays frappés par des coups d’Etat ces derniers mois, seront aussi au menu des discussions. La Cedeao avait déjà prononcé des sanctions contre ces deux pays à des degrés divers. 

Burkina : Damiba lève le couvre-feu et chamboule l’armée

Le nouvel homme fort de Ouagadougou a annoncé dans la soirée de mercredi, la levée du couvre-feu instauré après la prise du pouvoir.En vigueur depuis le 24 janvier et la chute de l’ex-président Roch Marc Christian Kabore, le couvre-feu instauré sur toute l’étendue du territoire de 21 heures à 4 heures, a été levé bien que certaines restrictions restent en place selon un communiqué du chef de l’État, le lieutenant-colonel Paul-Henri Sandaogo, lu à la télévision publique. « Le président du Mouvement patriotique pour la sauvegarde et la restauration, président du Faso, chef de l’État, informe l’opinion publique nationale de la levée totale de la mesure de couvre-feu à compter de ce jour, 2 février », indique le communiqué.

Le lieutenant-colonel Paul-Henri Sandaogo Damiba, qui dirige désormais le Burkina Faso a également procédé à des changements à la tête de la hiérarchie militaire.

Sénégal: la date des élections législatives connue

Les élections législatives au Sénégal auront lieu le 31 juillet 2022.L’information est donnée par le Président de la République Macky Sall en conseil des ministres ce mercredi.

Depuis la tenue des Locales le 23 janvier dernier, des rumeurs d’un éventuel report circulaient sur la date des législatives.

Pas de tendance des coups d’Etats en Afrique de l’Ouest (analyste)

Vingt-quatre heures après le coup d’Etat manqué en Guinée-Bissau, le Sénégalais Ibrahima Kane, chargé des questions régionales à l’ONG OSIWA et membre fondateur de la RADDHO, explique à APA que la fréquence des putschs n’est pas une raison suffisante pour la qualifier de tendance lourde dans la région ouest-africaine.La Guinée-Bissau a été, mardi 1er février, le théâtre d’un coup d’État avorté contre le président Umaro Sissoco Embaló. Qu’est-ce qui explique cette situation ?

Officiellement, selon le président Embaló, lui-même, c’était des ennemis de son gouvernement et des narcotrafiquants qui essayaient de fomenter un coup d’Etat. Mais pour qui suit l’actualité bissau-guinéenne de ces quatre derniers mois, on sait que le décès du chef d’Etat-Major a créé une situation inédite dans le pays. Parce que cette personne constituait le lien entre Embaló, qui est lui-même un général à la retraite, et le reste de l’armée. Et il semblerait qu’une des raisons pour lesquelles les militaires se sont soulevés, c’était pour influencer la nomination d’un nouveau chef d’Etat-Major.

Le deuxième point, on sait que l’équipe qui a porté M. Embaló au pouvoir avait commencé à connaître des fissures. Je pense notamment à un des leaders de l’opposition, à savoir le Mouvement pour l’alliance patriotique qui a créé une sorte de dissidence au sein de la coalition. Et en plus, tout le monde connaît les rapports plus ou moins difficiles que le président Embaló avait avec son Premier ministre. Tous ces éléments faisaient que le contexte politique bissau-guinéen était difficile. Il pouvait donner des idées à des militaires surtout dans le contexte actuel de l’Afrique de l’Ouest où les coups d’Etat se font à la pelle.

Après le Mali, la Guinée Conakry et le Burkina Faso récemment, assiste-t-on, avec ce coup de force à Bissau, à un retour des coups d’État en Afrique de l’Ouest ?

Non, je ne le pense pas. Personnellement, je ne pense pas que les coups d’État soient les réponses appropriées aux situations difficiles que nous vivons dans la région ouest-africaine. Il y a 18 mois, des militaires avaient pris le pouvoir au Mali en arguant que le pouvoir civil avait failli à assurer la défense du territoire et à avoir une gestion vertueuse de l’appareil d’Etat. Mais 18 mois après, la situation a empiré au Mali. Et ce sont les mêmes militaires qui contrôlent le pays depuis cette période. Donc visiblement, ce n’est pas le coup d’État qui a amélioré la situation sécuritaire au Mali. Il l’a au contraire rendu difficile.

Si vous voyez ce qui s’est passé en Guinée, tout le monde savait qu’on allait vers le précipice du fait de l’absence de réaction de la Cédéao, mais du fait aussi de la fuite en avant d’Alpha Condé. Contre vents et marées, il a voulu avoir un troisième mandat et gérer le pays comme il gère sa maison. Et donc on en est arrivé là. Il a fallu quelques militaires, du fait de la faiblesse de l’Etat, pour prendre le pouvoir. Et au Burkina Faso aussi, l’explication c’est que la crise sécuritaire a pris une certaine ampleur. Les militaires ont pensé que les politiques ne voulaient pas les aider, ils ont pris le pouvoir.

Chacun de ces coups d’Etat répond à une certaine réalité, mais je ne pense pas qu’elle soit partagée par tous les pays. Et donc je ne pense pas que ce soit une tendance lourde dans la région. Mais j’espère seulement que la Cédéao va en tirer les leçons comme elle l’a déjà commencé à le faire avec le sommet extraordinaire pour vraiment mettre le holà sur le mouvement de bruits de bottes dans la région.

Quels sont les pays de la région qui présentent des conditions favorables à un renversement du président par les militaires ?

On avait parlé de la Guinée-Bissau. J’assistais la semaine dernière à une réunion où tout le monde insistait sur le fait qu’il y avait des risques sérieux de rébellion militaire dans ce pays. Ça s’est prouvé. Beaucoup pensent au Niger, mais je ne pense pas, dans son état actuel, que les militaires soient tentés de faire quoi que ce soit. D’abord, la crise sécuritaire est localisée à l’ouest du Niger, un pays qui reçoit beaucoup d’aides de la part des puissances occidentales. Il n’est pas dans la même situation que le Mali ou le Burkina Faso. Donc je ne pense pas qu’il soit dans une situation sécuritaire terrible.

Par rapport aux pays côtiers, je pense que jusqu’à présent ils assurent le contrôle de leur territoire. Même s’il y a, ici et là, au Bénin, au Togo, au Ghana et même en Côte d’Ivoire, quelques attentats et tentatives d’infiltration de groupes terroristes. Malgré tout, ces Etats arrivent à contrôler la situation. Dans l’immédiat, je ne vois pas de pays qui se trouvent dans l’œil du cyclone par rapport à un renversement du président par les militaires.

La Cédéao et l’Union africaine ont dans un communiqué condamné la tentative de coup d’État en Guinée-Bissau. Est-ce que les réactions épistolaires de ces organismes siéent aux actes qui ont été posés par les putschistes ?

C’est une excellente question. Je pense que la Cédéao doit vraiment revoir sa copie. Quand je dis la Cédéao, je parle de toutes ses structures, à commencer par la Commission de la Cédéao qui est la cheville ouvrière de l’institution. Prenons le cas de la crise en Guinée-Bissau qui a pris une forme violente hier. Elle couvait depuis très longtemps. Et on n’a pas vu la Cédéao agir de manière concrète, aller dans le pays pour voir les choses. Pourtant, elle a une force militaire basée dans ce pays et connaît très bien la situation pour y avoir géré beaucoup de crises. Donc, elle avait en mains tous les éléments qui lui permettaient d’agir rapidement et efficacement. Elle ne l’a pas fait. C’est la même chose pour la crise en Guinée Conakry.

Pour moi, il y a vraiment un besoin réel pour la Cédéao de revoir sa méthode de travail et sa façon d’agir dans les pays. Ce ne sont pas les textes qui manquent. Si vous prenez le Protocole de 2012 qui concerne les sanctions contre les pays, il est clairement dit dans le document que le président de la Commission peut initier des actions allant dans le sens de sanctionner les Etats pour ne pas avoir ou avoir mal appliqué les décisions ou les normes de la Cédéao. Mais on n’a jamais vu la Commission faire cela. Elle a toujours agi de manière très politique alors qu’elle a des moyens d’agir.

Pour les chefs d’Etat également, je pense que ça ne sert à rien d’attendre qu’une situation s’envenime quelque part pour tenir des sommets extraordinaires. Il faut quand même prendre le taureau par les cornes, voir que dans tel ou tel pays il y a des crises. Il faut mener des actions énergiques, à la limite menacer le gouvernement en place de sanctions pour qu’il respecte les normes et principes de la Cédéao. Si ce n’est pas le cas, on risque de se retrouver encore avec des crises çà et là.

Comment la tentative de putsch a été vécue à Bissau

Des personnes contactées par APAnews depuis Bissau en Guinée, confient que le calme est revenu dans la capitale après le putsch avorté du 1er février 2022.Sorti indemne d’un coup d’Etat avorté, le président de la Guinée Bissau, Umaro Sissoco Embalo par d’un « un acte isolé, très bien préparé ». Il a ensuite déclaré que la situation « était sous contrôle ». Pour constater la situation sur le terrain, APAnews est entré en contact avec un résident à Bissau. « Le calme est revenu à Bissau et les banques et commerces ont repris ce matin. Évidemment, il y a une certaine forme de crainte. Mais nous sommes habitués maintenant à ces coups d’Etat » dit-il au bout du fil.

Ce dernier précise que ces genres d’évènements opposent souvent les militaires. « D’habitude cela se passe surtout entre les militaires. Les civils et les banques ne sont pas souvent attaqués dans ces genres de situation » indique-t-il, rappelant les sanglants événements de 2009. « Cette année-là, le chef d’Etat major (Batista Tagme Na Waie) est tué. Le lendemain, le président Nuno Vieira est assassiné par des militaires. Il y avait une grande tension à Bissau. Mais cela n’avait pas empêché les populations de vaquer à leur occupation dès le lendemain. Tout juste pour vous confirmer que les coups d’Etat font partie de nos habitudes quotidiennes ».

Un autre interlocuteur raconte la journée du mardi. « Il y a eu des combats violents pendant plusieurs heures. On entendait des coups de feu. Évidemment, il y avait un sentiment de peur, parce qu’on ne savait réellement ce qui se passait dehors. On voyait juste des voitures avec des militaires qui circulaient dans les rues. »

Selon d’autres témoignages, des hommes en armes sont entrés mardi 1er février en début d’après-midi dans le complexe du palais du gouvernement, qui abrite les différents ministères. Le président et son Premier ministre y tenaient un conseil des ministres extraordinaire. Des tirs nourris ont ensuite été entendus devant la résidence et les combats auraient duré plusieurs heures.

Le président Embalo, en poste depuis décembre 2019, lie cette énième tentative avortée à sa volonté de lutter contre la corruption et le narcotrafic. « Quand j’ai été élu président de la République, je défends deux choses : la lutte contre la corruption et le narcotrafic. J’en connaissais le prix. Il y a eu beaucoup de morts. Ce n’était pas seulement une tentative de coup d’Etat mais aussi de tuer le président de la République et tout le cabinet. Mais ils n’ont pas réussi à entrer dans le palais. Je félicite nos forces de défense et de sécurité » a-t-il indiqué quelques après le coup d’Etat avorté.

Guinée Bissau : 40 ans d’instabilité

Retour sur quelques dates majeures qui ont marqué l’histoire contemporaine de la Guinée Bissau, théâtre lundi 1er février d’une sanglante tentative de coup d’Etat avorté.La trajectoire mouvementée de cette ancienne colonie portugaise qui a obtenu son indépendance en 1974 après une sanglante guerre de libération nationale et le régime politique parlementaire ont souvent favorisé ces putschs réussis ou avortés. Depuis son élection à la tête de la Guinée Bissau en décembre 2019, Umaro Sissoco Embalo avait des difficultés à avoir une mainmise sur l’appareil sécuritaire du pays.

A ce jour, l’ancienne colonie portugaise d’Afrique de l’Ouest a connu quatre coups d’Etat réussis et une dizaine de putschs avortés.

1963-1974 : Le Parti africain pour l’indépendance de la Guinée-Bissau et du Cap-Vert (PAIGC) déclenche une guerre d’indépendance de ces deux colonies portugaises d’Afrique de l’Ouest.

1973 : Assassinat d’Amilcar Cabral, leader historique du PIAGC dans son quartier général à Conakry par des membres de la branche militaire du parti, en relation avec des agents portugais.

10 septembre 1974 : La Guinée-Bissau est officiellement indépendante.

14 novembre 1980 : Le président Luis Cabral est renversé par coup d’Etat dirigé par Joao Bernardo Vieira dit « Nino ».

1984 : Adoption d’une nouvelle constitution

1984 : Nino Vieira est élu président du Conseil d’Etat par l’Assemblée.

1985 : tentative de coup d’État contre Nino, le général Batista Tagme Na Waie est accusé

1991 : Adoption du multipartisme

1994 : première élection présidentielle pluraliste : Nino Viera élu par 52,02 % des voix contre 47,98 % pour Kumba Yalá.

Juin 1998 : tentative de coup d’État menant à une courte guerre civile

Novembre 1998 : signature d’un accord de paix en vue d’un gouvernement d’union nationale de transition

7 mai 1999 : Nino Vieira est renversé par un coup d’État mené par le Général Ansumane Mané. Malam Bacaï Sanha est nommé président de transition.

Janvier 2000 : Election de Kumba Yala à la présidence de la république.

Novembre 2000 : Assassinat du Général Ansumane Mané

Novembre 2002 : Dissolution de l’Assemblée nationale par Kumba Yalá

Septembre 2003 : Coup d’État contre Kumba Yalá

Mars 2004 : Victoire du PAIGC aux élections générales

Juillet 2005 : Election présidentielle, Vieira de nouveau président

Décembre 2017 : Loi d’amnistie pour les auteurs des violences politiques entre 1980 et 2004

Novembre 2008 : Elections législatives : victoire du PAIGC au pouvoir. Carlos Gomes Junior est nommé chef du gouvernement

Août 2008 : Dissolution de l’Assemblée nationale par le président Nino Viera

Novembre 2008 : Coup d’état manqué contre Nino Viera

1er mars 2009 : Assassinat du général Batista Tagme Na Waie, dans un attentat à la bombe.

2 mars 2009 : Assassinat du président Nino Vieira par des militaires

26 juillet 2009 : Election au second tour de Malam Bacaï Sanha à la présidence.

1er avril 2010 : Tentative de coup d’État menée par le Général Antonio Indjai; arrestation éphémère du Premier ministre Carlos Gomes Júnior

9 janvier 2012 : Mort du président Malam Bacaï Sanha à Paris, en France ; Raimundo Pereira devient le président par intérim

18 mars 2012 : premier tour de la présidentielle ; le Premier ministre Carlos Gomes Junior annoncé victorieux face à l’ex-président Kumba Ialá.

12 avril 2012 : Attaque contre le domicile du Premier ministre ; l’armée procède à son arrestation, en compagnie du président par intérim Raimundo Pereira.

17 avril 2012 : l’Union Africaine suspend la Guinée Bissau de l’Union Africaine ; création d’un Conseil national de transition (CNT)

18 avril 2012 : Manuel Serifo Nhamadjo est choisi comme président de transition.

Octobre 2012 : Coup d’Etat manqué mené par le Capitaine Pansau N’Tchama ; bilan : 7 morts

Mai 2014 : Second tour présidentielle, victoire de José Mario Vaz du PAIGC, avec 61,90 % des suffrages face Nuno Gomes Nabiam soutenu par l’armée.

Juillet 2014 : Nomination de Domingos Simões Pereira au poste de Premier ministre

Août 2015: dissolution du gouvernement de Pereira par le président Vaz qui nomme Baciro Dia Premier ministre

Novembre 2016 : Umaro Sissoco Embalo devient le 5è Premier ministre en presque un an

Octobre 2016 : Signature des Accords de Conakry sous l’égide du président guinéen Alpha Condé

Juin 2017 : Départ de Bissau du premier contingent de la mission de la Cédeao en Guinée Bissau (Ecomib)

14 janvier 2018 : Démission du Premier ministre Emballo

30 janvier 2018 : le président Vaz nomme un nouveau Premier ministre, Augusto Antonio Artur da Silva,

Février 2018 : Sanction de la Cédeao contre 19 personnalités bissau-guinéenes pour non-respect aux Accords de Conakry

Avril 2018 : le président Vaz nomme Aristides Gomes au poste de Premier ministre, le 7è du genre en 4 ans.

Mars 2019 : Elections législatives, victoire du PAIGC

29 août 2019 : Le président Vaz annonce sa participation à la présidentielle du 24 novembre pour un second mandat.

29 décembre 2019 : élection du président Umaro Sissoco Embalo

1er février 2022 : coup d’Etat avorté contre le président Sissoco Embalo

20 ans de l’UA : quel bilan ?

Malgré les critiques formulées à l’encontre de l’Union africaine au cours des deux dernières décennies, celle-ci est loin d’être un suiveur docile des ordres de ses Etats membres, écrit Thomas Kwasi Tieku, professeur associé de sciences politiques au King’s University College.L’opinion selon laquelle l’Union africaine – et sa bureaucratie – sont les serviteurs glorifiés des gouvernements africains est largement répandue. Cette opinion est soutenue par les universitaires et les médias.

Mais est-elle exacte ? J’aborde cette question dans un article récent, alors que l’Organisation fête cette année son 20ème anniversaire.

L’Union africaine a été négociée et signée par les gouvernements africains en 1999. Son traité fondateur n’aurait pas vu le jour si au moins deux tiers des 54 gouvernements africains ne l’avaient pas ratifié et déposé le 26 mai 2001.

Mon article montre que depuis son lancement officiel en 2002, l’Union africaine a développé une agence considérable. Je l’ai définie comme sa capacité à façonner l’agenda et les décisions en Afrique et dans les affaires mondiales.

Il ne fait aucun doute que l’Union africaine a des défis à relever. Elle est financièrement faible et dépend de donateurs extérieurs. Elle est souvent perçue comme un club de vieux messieurs inaccessible aux Africains ordinaires. Et elle présente des déficits de mise en œuvre, son travail étant parfois freiné par des Etats mal gouvernés.

Pourtant, l’Organisation est souvent au cœur de la définition des programmes, de la prise de décision, de la création de règles, de l’élaboration des politiques et de la direction stratégique du continent africain.

C’est donc une simplification excessive de la relation complexe entre l’Union africaine et ses membres que de traiter la bureaucratie panafricaine comme un simple serviteur des gouvernements du continent. L’Union africaine et sa bureaucratie ne sont ni des messagers glorifiés ni des suiveurs dociles des ordres des gouvernements africains.

Elle a rassemblé ses 55 membres pour qu’ils adoptent des positions communes sur de nombreux problèmes mondiaux critiques. Il s’agit notamment de dégager un consensus sur les réformes des Nations unies, la réponse du Covid-19 et le financement du développement de l’Afrique.

Rédaction de traités internationaux

L’Union africaine a contribué à la rédaction de traités visant à promouvoir la paix, la démocratie et la bonne gouvernance.

Nombre de ses traités contiennent des premières mondiales. Cela est vrai même si de nombreux Etats membres présentent encore des lacunes en matière de protection de la démocratie.

L’Union africaine a pu contribuer à l’élaboration de traités parce qu’elle a attiré certains des meilleurs esprits politiques du continent. Ces recherches montrent que le personnel de l’Union africaine compte parmi les fonctionnaires internationaux les plus instruits au monde. Ils ont également une grande expérience professionnelle.

Faire respecter les règlements, les promesses et les traités : L’Union africaine a développé une machine bien huilée pour promouvoir la paix et la sécurité.

Ses initiatives ont consisté à développer un modèle institutionnel pour la médiation, le dialogue politique, les systèmes d’alerte précoce et les opérations de soutien de la paix. Ces initiatives ont changé la donne des missions de paix et ont conduit à un succès relatif. L’intervention en Somalie en est un exemple.

L’Union a également réussi à faire évoluer l’état d’esprit des élites politiques africaines, qui sont passées de leur posture traditionnelle d’indifférence à une attitude qui les encourage à intervenir dans les affaires des autres. Elle est intervenue rapidement lors des violences post-électorales au Kenya en 2007 et a rapidement déployé l’opération « Démocratie » aux Comores en 2008.

Volonté collective, définition de l’ordre du jour et orientation de la réflexion, l’Union africaine a utilisé le pouvoir des recommandations avec beaucoup d’efficacité.

Elle l’a utilisé pour rallier ses membres à soutenir une liste de candidats africains en lice pour des postes au sein d’organisations internationales. Parmi les exemples, citons l’élection de l’Ethiopien Tedros Adhanom Gebreyesus au poste de Directeur général de l’Organisation mondiale de la santé et de la Rwandaise Louise Mushikiwabo au poste de secrétaire générale de l’Organisation internationale de la Francophonie.

En outre, des études indiquent que l’Union africaine a réussi à amener ses membres à adopter des positions communes sur plus de 20 questions majeures.

Nombre de ces positions ont influencé le débat et les décisions au niveau mondial. Elles ont notamment influencé les termes de l’engagement entre l’Onu et les organisations régionales.

Mais l’Union a également convoqué et mobilisé pour de mauvaises causes. Par exemple, l’ex-président du Soudan, Omar el Béchir, et le président du Kenya, Uhuru Kenyatta, ont été protégés des appels à comparaître devant la Cour pénale internationale pour répondre aux accusations de crimes contre l’humanité.

Leadership stratégique

L’Union africaine a montré qu’elle était capable d’assurer un leadership et de jouer un rôle de conseiller auprès des gouvernements et des agences intergouvernementales.

Elle a élaboré avec succès des cadres de développement tournés vers l’avenir, tels que l’Agenda 2063 et l’Accord de libre-échange continental africain (Zleca).

Par ailleurs, elle a créé des agences de développement, dont l’Agence de développement de l’Union africaine (NEPAD).

L’Union africaine a réussi à socialiser les gouvernements africains pour qu’ils acceptent les idées de développement et en fassent les piliers des plans de croissance nationaux.

Elle a également mobilisé des ressources pour stimuler les initiatives de développement du continent. Elle a notamment déployé des efforts pour mettre les vaccins Covid-19 à la disposition des Etats membres.

Mais il y a des faiblesses

La mobilisation des ressources de l’Union africaine a été critiquée pour avoir exacerbé la dépendance de l’Afrique vis-à-vis des partenaires internationaux. Certains affirment également que l’UA est douée pour proposer des idées nobles, mais qu’elle est souvent incapable de les mettre en œuvre ou peu désireuse de le faire.

Problèmes

L’Organisation a été freinée par la pression constante exercée pour la réformer.

Entre 2002 et 2009, l’acharnement de Mouammar Kadhafi à vouloir la transformer en un gouvernement d’union est devenu un obstacle majeur à la mise en œuvre de ses programmes.

Et depuis 2016, un processus de réforme de l’Institution mené par le président rwandais Paul Kagamé a semé la division parmi les dirigeants de la commission. Ce processus a paralysé le personnel pendant près de cinq ans et affaibli la Commission de l’UA, comme l’a observé l’ancien président sud-africain Thabo Mbeki.

De vieilles habitudes – telles que le culte de la personnalité, la concentration du pouvoir dans le bureau du Président de la Commission et le rétrécissement des espaces de participation populaire à la prise de décision – se sont installées au cours des dernières années.

La rotation du président de l’Union entre des dirigeants dont les références démocratiques sont douteuses suggère également que l’Union est entrée dans l’orbite d’un groupe particulier de dirigeants africains. Ce groupe est composé de dirigeants autoritaires qui ont fait de l’Institution un organisme conservateur et peu enclin à prendre des risques.

Un exemple de cette approche plus conservatrice est l’assouplissement de sa position de tolérance zéro à l’égard des régimes militaires.

Elle s’est montrée indulgente à l’égard des récents auteurs de coups d’Etat. Cela contraste avec sa position franche des années précédentes et les mesures qu’elle a prises pour ostraciser les régimes militaires en Guinée-Bissau et à Sao Tomé-et-Principe en 2003, au Togo en 2005, en Mauritanie en 2005 et 2007, en Guinée en 2008, au Mali en 2012, ainsi qu’en Egypte et en République centrafricaine (RCA) en 2013.

La récente résurgence des coups d’Etat sur le continent invite l’Union africaine à revoir sa position sur les changements anticonstitutionnels de gouvernement et renforcer son programme de promotion de la démocratie.

Le continent a besoin d’un leadership plus fort de l’Union africaine sur cette question – et sur bien d’autres – au cours des 20 prochaines années.

Cet article a été publié pour la première fois par ‘The Conversation’.

Union africaine: Macky Sall détaille ses ambitions pour l’Afrique

Lors d’une visite en Égypte en fin de semaine dernière, le président sénégalais qui prend la tête de l’Union africaine, à partir de début février, a détaillé ses ambitions pour l’Afrique dans un entretien au plus influent quotidien d’Égypte et du monde arabe.Le président sénégalais Macky Sall a déclaré que l’accession de son pays à la présidence tournante de l’Union africaine (UA), qui prend effet à partir de mardi 1er février, intervient dans des circonstances très particulières, marquées par de nombreuses difficultés dont les défis sécuritaires, épidémiologiques et économiques. Le président sénégalais nourrit, cependant, un grand espoir sur les capacités des pays africains à faire face à ces enjeux.

Selon le chef de l’Etat sénégalais, qui s’exprimait dans un entretien accordé au rédacteur en chef du célèbre quotidien égyptien Al-Ahram, Alaa Thabet, à l’occasion de sa récente visite dans le pays des Pharaons, les pays africains disposent d’une grande capacité d’adaptation. Et ils ont déjà surmonté de nombreuses crises, a ajouté le chef de l’Etat sénégalais.

Pour le nouveau président de l’Union africaine, le Sénégal est fier de ses relations politiques et diplomatiques avec l’Égypte avec laquelle il partage les mêmes visions sur les questions internationales et régionales. Macky Sall se félicite du grand soutien apporté par le président égyptien Abdel Fattah Al-Sissi, en sa qualité d’ancien président de l’UA, en vue d’affronter les crises du continent. Il a espéré que le président égyptien puisse soutenir le Sénégal durant sa présidence de l’Union.

Le président Sall a aussi souligné que que la prochaine conférence sur le climat qui aura lieu en Égypte représente une opportunité historique que l’Afrique doit saisir pour exposer ses problèmes environnementaux au monde, insistant sur la nécessité pour le continent de « parler d’une seule voix et de véhiculer un discours unifié, car il n’est pas acceptable que nous restions toujours dans la position de ceux qui paient le prix de la pollution causée par les autres, une pollution qui a causé beaucoup de dégâts à notre continent ».

« Tout le monde sait que l’Afrique n’est pas un continent industriel et par conséquent le réchauffement climatique n’est pas de sa faute. Ce que le continent africain émet dans son ensemble de dioxyde de carbone ne dépasse pas 4% des émissions totales émises par les pays du monde entier », a-t-il fait observer, estimant qu’il est inacceptable de ne pas être aux côtés du continent africain pour réaliser son développement économique, notamment en ce qui concerne l’accès des peuples africains à l’électricité.

Au sujet de la crise autour du barrage éthiopien, le président sénégalais a estimé qu’une solution à ce différend passe par le dialogue, afin de parvenir à un accord de partage transparent et équitable avec tous, et que le Forum mondial de l’eau, qui se tiendra le 22 mars prochain au Sénégal, sera une occasion idoine pour partager les expériences positives à travers le monde dans le domaine de la gestion de l’eau.

Pour le chef de l’Etat sénégalais, la meilleure façon de relever ces défis et de résoudre ces crises est de ne pas ignorer, en premier lieu, les défis économiques, « car il faut redonner l’espoir d’un avenir meilleur à la jeunesse  et aux peuples africains, lequel doit s’accompagner de la construction des économies souples et solides capables de créer des opportunités d’emploi au profit des diplômés universitaires ou ceux issus du monde rural. « Les économies des pays africains doivent pouvoir créer une valeur ajoutée », a lancé le chef de l’Etat sénégalais.

Les premiers signes du dialogue politique ivoirien sont rassurants (Ministre)

Les premiers signes du dialogue politique ivoirien sont « rassurants », a déclaré, mardi à Abidjan, le ministre ivoirien de la Réconciliation et de la cohésion nationale Bertin Konan Kouadio dit KKB, soulignant qu’un « grand vent de paix souffle sur le pays ».

Ce dialogue sensé permettre aux acteurs de la classe politique et de la société civile de débattre des questions liées à la stabilité, à la paix et au développement du pays, a été relancé le 16 décembre 2021. Il s’agit de la cinquième phase qui est en cours.

« C’est le temps d’aller à la paix sans calcul », a lancé KKB pour qui 2022 sera « l’année de la consolidation des acquis» de la réconciliation dans le pays où une « accalmie» règne. A ce propos, il a annoncé qu’une stratégie nationale de la réconciliation déclinée en plan d’actions sera présentée bientôt aux ivoiriens.

« Les premiers signes que j’observe sont rassurants » a déclaré le ministre KKB se prononçant sur le dialogue politique ivoirien face à des journalistes à la Maison de la presse d’Abidjan.  Selon lui, les travaux de ce dialogue se déroulent dans une bonne ambiance emprunte de « courtoisie ».

« Il y a un temps pour se battre et il y a un temps pour faire la paix », a poursuivi le ministre de la Réconciliation et de la cohésion nationale, faisant observer qu’il y a « un grand vent de paix qui souffle sur le pays ».

Le dialogue politique entre le gouvernement ivoirien et les acteurs de la classe politique, a repris le 20 janvier 2022, après une brève suspension de la rencontre, due aux fêtes de fin d’année.

 

Pour la mise en œuvre de cette stratégie, le rôle des médias et des journalistes sera déterminant. « Le rôle des médias et des journalistes que vous êtes est incontournable. La réconciliation a besoin de vous. La réconciliation est l’une des causes majeures que chacun doit porter au plus profond de lui-même pour préserver notre pays », a soutenu le ministre KKB.

En retour, le président de l’Union nationale des journalistes de Côte d’Ivoire (UNJCI), la faîtière des organisations professionnelles des médias,  Jean Claude Coulibaly a marqué la disponibilité des hommes des médias à accompagner ce processus de réconciliation dans le pays.

 « La réconciliation passera nécessairement par une presse libre », a-t-il dit, sollicitant le ministre KKB à être l’avocat des médias auprès du premier ministre et du gouvernement pour une aide financière aux médias.

Guinée-Bissau : des tirs signalés en centre-ville

Le Conseil des ministres extraordinaire qui réunissait le président de la République, Umaro Sissaco Embaló et le reste du gouvernement a été interrompu.Un après-midi mouvementé à Bissau. En plein Conseil des ministres, des tirs d’armes automatiques se sont fait entendre autour du palais du gouvernement. Dans la capitale bissau-guinéenne, des témoins décrivent des mouvements importants de militaires.

Des cordons armés ont été déployés autour de certains bâtiments officiels. Pour l’instant, les intentions des assaillants restent inconnues.

Depuis que la nouvelle s’est répandue c’est la débandade dans le centre-ville. Les écoles sont fermées et les enfants sont rentrés chez eux.

La France va-t-elle quitter le Mali ?

La France se donne quinze jours pour décider de l’avenir de sa présence militaire au Mali.La France n’a pas vocation à s’éterniser au Mali, ont souvent répété les responsables politiques français. L’ancienne puissance coloniale, dont plusieurs milliers de soldats sont engagés depuis 2013 contre les groupes jihadistes actifs sur le territoire malien et dans les pays voisins, va-t-elle enfin retirer ses troupes de la région ?

S’il ne lui manquait qu’un alibi pour prendre une telle décision, que beaucoup d’observateurs ne cessent d’envisager en raison de l’enlisement manifeste de l’armée française sur le terrain et de la dégradation des relations entre Paris et Bamako, l’expulsion de l’ambassadeur de France par les autorités maliennes, mardi 31 janvier, pourrait lui en fournir.

 « La situation ne peut pas rester en l’état », a déclaré mardi 1er février le porte-parole du gouvernement français Gabriel Attal, donnant ainsi le sentiment que la France envisage désormais toutes les hypothèses y compris un retrait de ses troupes du Mali.

D’ici la mi-février, « on va travailler avec nos partenaires pour voir quelle est l’évolution de notre présence sur place » et « pour prévoir une adaptation », a déclaré Gabriel Attal sur Franceinfo commentant le renvoi du diplomate français par le Mali, en réaction aux récentes déclarations jugées par Bamako « hostiles » des ministres français des Armées et des Affaires étrangères.

L’expulsion de l’ambassadeur français ; Joël Meyer, 60 ans, en poste à Bamako depuis octobre 2018, est inédite dans l’histoire des relations entre le Mali et la France. Elle marque une nouvelle étape dans la tension née entre les deux pays suite à la prise du pouvoir à Bamako à partir d’août 2020 par une junte de colonels qui depuis ne semble pas pressée d’organiser un retour à l’ordre constitutionnel.

Invoquant la souveraineté nationale, la junte entend se maintenir plusieurs années au pouvoir, le temps selon elle de « refonder les bases de l’Etat et restructurer les forces armées et sécurité » du pays plongé depuis 2012 dans une grave crise sécuritaire liée à la présence de plusieurs groupes jihadistes sur une grande partie du territoire malien, le Nord et le Centre notamment.

Durant les premiers mois après la prise du pouvoir par l’armée à Bamako, Paris s’était pourtant montré conciliant vis-à-vis des putschistes maliens. Mais les rapports entre les deux parties se sont brusquement dégradés lorsqu’en mai dernier les colonels qui avaient entre-temps installé un président et un premier ministre à la tête d’un gouvernement de transition avaient décidé de débarquer les deux hommes confiant la présidence de l’Etat au chef de la junte, le colonel Assimi Goita.

La crise s’est, ensuite, aggravée quand quelques jours plus tard, la France a brandi la menace de retirer ses militaires engagés depuis 2013 au Mali et au Sahel dans le cadre d’une opération de lutte contre les groupes jihadistes, avant de se rétracter finalement pour annoncer une simple réduction de ses troupes et une restructuration de son dispositif militaire sur le terrain.

Évoquant alors « un abandon en plein vol », les autorités de Bamako avaient, dans la foulée, menacé de faire appel à d’autres partenaires extérieurs, donnant ainsi crédit à ce qui n’était à l’époque qu’une simple rumeur comme quoi elles souhaiteraient solliciter la Russie pour l’envoi d’éléments appartenant à la très sulfureuse compagnie militaire privée russe Wagner, accusée d’exactions en Syrie, en Libye et en Centrafrique. La France qui n’a jamais caché son hostilité à une telle perspective n’avait, depuis lors, cessé de mettre en garde Bamako et Moscou contre cette éventualité qui, depuis peu, serait devenue finalement une réalité, selon plusieurs sources diplomatiques occidentales en poste au Mali.

Les sorties musclées de responsables des deux pays, devenues quasi quotidiennes ces dernières semaines, n’ont pas contribué à apaiser la tension.

Commentant mercredi dernier, les sanctions prises contre la junte par la Communauté économique des Etats d’Afrique de l’Ouest (Cedeao), qui a infligé le 9 janvier une série de sévères sanctions diplomatiques et économiques au Mali, le colonel Abdoulaye Maïga, ministre et porte-parole du gouvernement malien, s’était livrée à une attaque virulente contre la ministre française des Armées, Florence Parly et la France, qu’il a accusée de chercher à diviser les Maliens, « d’instrumentaliser » les organisations sous-régionales et de conserver ses « réflexes coloniaux ». Le colonel malien avait alors sommé Mme Parly de se taire.

« Ce que nous avons souhaité en demandant le départ de l’ambassadeur » (ministre)

Le ministre malien des Affaires étrangères et de la coopération internationale, Abdoulaye Diop, attend de Paris qu’elle « clarifie ses positions et ses appréciations par rapport aux autorités de la Transition ».« Il y a un différend sur le plan politique et diplomatique avec la France » a laissé entendre Abdoulaye Diop, après la demande d’expulsion notifiée de l’ambassadeur français à Bamako, Joël Meyers. « Ce que nous avons souhaité en demandant le départ de l’ambassadeur c’est que qu’il puisse, en attendant que les autorités françaises clarifient leurs positions et leurs appréciations par rapport aux autorités de la Transition, ils puissent quitter le territoire national et revenir à tout moment si le gouvernement français détermine sa position » a martelé le chef de la diplomatie malienne.

Avant d’ajouter : « Il y a certainement un différend sur le plan politique et diplomatique que nous travaillons à régler. Nous n’admettons pas que vous soyez là et continuez à traiter les autorités d’illégitimes. Je tiens à préciser qu’il s’agit d’une position de principe parce que cette position de la France est contraire au principe d’amitié, de relations amicales entre les pays »

Selon Abdoulaye Diop, cette mesure répond à cette posture de la France à l’égard des autorités de la transition malienne. « Nous savons que la France, elle-même, aligne sa position à celle de la Cedeao qui n’a jamais remis en cause les autorités de la Transition, ni l’Union Africaine et les Nations unies, ni même l’Union européenne. Donc, la France est le seul pays dans cette posture d’attaques directes contre la légalité et la légitimité des autorités de la Transition ».

Le ministre des Affaires étrangères malien précise toutefois que « les différends avec la France ne touchent pas les ressortissants français qui sont parmi nous, ni des entreprises françaises qui peuvent continuer à vaquer normalement à leurs occupations. Les Français restent les bienvenus au Mali, donc il n’y a pas de problème entre les populations françaises et les populations maliennes, ni ici, ni en France. »

L’ambassadeur du Mali à Bamako est sommé de quitter le Mali dans les 72 heures à compter de la notification reçue le 31 janvier 2022. Une mesure « liées aux déclarations outrageuses qui ont été formulées à l’endroit des autorités de la Transition » par le chef de la diplomatie française Jean-Yves Le Drian.

Une Fondation pour la « libéralisation de la distribution des produits de presse » en Côte d’Ivoire

La Fondation Friedrich Naumann souhaite une « libéralisation de la distribution des produits de presse », en Côte d’Ivoire, en vue du renforcement de la liberté des entreprises de presse et le droit à l’information.

En 2022, « nous comptons ouvrir le débat sur la libéralisation de la distribution des produits de presse dans la perspective de renforcer la liberté des entreprises de presse et le droit à l’information », a dit M. Magloire N’Dehi, le chef de Bureau de la Fondation en Côte d’Ivoire.

M. N’Dehi s’exprimait à l’occasion de l’an 33 de la Fondation allemande Friedrich Naumann, installée en Côte d’Ivoire en novembre 1989. Il a annoncé pour l’année en cours, les perspectives de l’organisation. 

« Pour 2022, notre travail va continuer parce que malgré les avancées, la Côte d’Ivoire fait  encore face à de nombreux défis notamment en matière des droits civils et politiques. Elle  a reculé d’au moins 7 points », a-t-il dit.  

Sur l’indice des libertés de Freedom House en 2021, elle a 44/100 points avec 16/40 pour les droits politiques et 28/60 pour les libertés civiles, a fait observer M. N’Dehi, ajoutant que l’action de la Fondation sera axée sur la promotion des droits civils et politiques.

La fondation veut aussi mettre l’accent sur « le pluralisme politique » ainsi que les libertés d’expression, de réunion et un accent sur le renforcement du leadership politique des jeunes cadres en perspectives aux élections locales de 2023 et les présidentielles de 2025. 

Les journaux, en Côte d’Ivoire, sont distribués seulement par l’Entreprise de distribution de presse et libraire en Côte d’Ivoire (Edipresse). Les organes de presse se plaignent de ce que les journaux n’arrivent pas partout dans le pays.  

Le Groupement des éditeurs de presse de Côte d’Ivoire (Gepci), le patronat de la presse imprimée, estime à 300 millions de Fcfa le montant que lui doit Edipresse, l’entreprise chargée de la distribution des journaux ivoiriens.  

« Friedrich Naumann pensait que des citoyens instruits et informés politiquement étaient indispensables au bon fonctionnement d’une démocratie. Selon lui, l’éducation civique  est une condition préalable à la participation politique et donc à la démocratie », a-t-il relevé.   

La politique libérale prônée par la Fondation Friedrich Naumann pour la liberté, veut élargir les compétences, les opportunités et la liberté des individus dans tous les  domaines et limiter le rôle de l’État à l’essentiel, a-t-il poursuivi.  

La Fondation Friedrich Naumann, arrivée en Côte d’Ivoire en Novembre 1989, n’a cessé de contribuer au renforcement du processus de démocratisation par la formation politique et l’éducation civique de nombreux ivoiriens et cadres politiques et de l’administration. 

La Fondation doit son nom au pasteur protestant Friedrich Naumann (1860-1919).  Député, écrivain politique et défenseur de l’idéologie libérale. Pour lui, la promotion de la  dignité humaine est la condition ultime d’une société où les individus peuvent vivre librement et dans la paix. 

Tension: « Le retrait de l’armée française du Mali est une option » (Analyste)

Professeur à Sciences Po à Paris et à Advisor Brussels International center, Kader A. Abderrahim décrypte, pour Apa news, la décision du gouvernement malien d’expulser l’ambassadeur français en poste au Mali, Joël Meyer.-La décision malienne d’expulser l’ambassadeur de France, annoncée lundi 31 janvier,  était-elle prévisible ?

Malheureusement oui. Ces dernières semaines la tension est montée entre les deux capitales. Les déclaration de Jean-Yves Le Drian et de Mme Florence Parly, en fin de semaine dernière, n’ont pas contribué à faire retomber la pression.

Le retrait annoncé, jeudi dernier, des troupes danoises présentes dans le cadre de la task-force européenne Takuba qui appuie l’armée française dans la lutte contre les groupes jihadistes au Mali et au Sahel après une admonestation du gouvernement malien a marqué le point d’orgue. 

Dans cette situation, il me semble que le Mali s’isole diplomatiquement et que la France est fragilisée dans ce qu’elle considère être son pré-carré. 

-Quelle pourrait être la réponse de la France à cette annonce ?

La France pourrait prendre une décision similaire. Toutefois, je ne crois qu’elle le fera afin de marquer son désir de maintenir a minima des relations entre les deux pays.

En revanche, le départ des troupes françaises peut être une option. La France se trouve dans un contexte de pré-campagne pour une élection présidentielle prévue en, avril 2022. Le président Emmanuel Macron prendra, sans doute, une décision en fonction de l’élection à venir et de l’intérêt pour la France de rester ou non au Mali. Son influence et son rôle en Afrique sont ainsi remis en cause. Il doit en tirer des enseignements.

-Un retrait définitif des troupes françaises est-il envisageable ? 

C’est naturellement cela que les protagonistes de cette crise diplomatique ont à l’esprit. 

-Paris et Bamako pouvaient-ils éviter d’arriver à ce niveau de tension ?

Chacun des deux acteurs pouvait faire l’économie de cette dégradation bilatérale.

Il me semble que les autorités maliennes tardent à expliquer leur projet et leurs intentions, à tout le moins vis-à-vis de leurs compatriotes, il est plus aisé de se déterminer lorsque les citoyens comprennent dans quelle direction vous souhaitez aller. Ici on le sentiment d’une navigation à vue, sans véritable projet politique. Au niveau régional, il y a une recomposition géopolitique en cours. 

Il est légitime que le Mali cherche à établir des alliances ou des partenariats nouveaux pour préserver ses intérêts. 

Quant à la France, les vieux réflexes et le sentiment d’être dans sa zone de confort ne lui ont pas permis de voir les évolutions en cours sur le plan géopolitique.  

Burkina: Premières mesures majeures de la junte

Le lieutenant-colonel Damiba est officiellement investi des charges de président du Faso, chef de l’Etat et chef suprême des Armées.Dans une déclaration lue à la télévision nationale, le lundi 31 janvier 2022, par le lieutenant-colonel Cyprien Kaboré, le Mouvement patriotique pour la sauvegarde et la restauration (MPSR), la junte qui a pris le pouvoir au Burkina Faso le 25 janvier, a annoncé plusieurs décisions majeures. 

Selon cette déclaration qui précise que  le MPSR assure la « continuité de l’État en attendant la mise en place d’une Transition », la suspension de la Constitution est levée et celle-ci est rétablie dans ses articles qui ne contredisent par »l’Acte fondamental » mis en place par les militaires pour organiser le pouvoir en attendant l’adoption d’une «charte de la transition ». 

Le lieutenant-colonel Cyprien Kaboré a également déclaré que le président du MPSR, le lieutenant-colonel Paul-Henri Sandaogo Damiba est officiellement investi des charges de président du Faso, chef de l’Etat et chef suprême des Armées.

Deux hauts responsables militaires ont aussi été démis de leurs fonctions par la junte. Le chef d’Etat-major général des Armées, le général de brigade Gilbert Ouédraogo, nommé en octobre dernier par le président récemment déchu, Christian Marc Roch Kaboré, a été relevé de ses fonctions et le patron des Renseignements, le colonel François Ouedraogo n’est plus le directeur général de l’Agence nationale des Renseignements (ANR), poste qu’il occupe depuis le 9 mars 2016.

Mali : l’ambassadeur de France sommé de quitter le pays

Le diplomate français a trois jours pour quitter Bamako.La décision des autorités maliennes fait suite aux « propos hostiles et outrageux » tenus « récemment » par le ministre français de l’Europe et des Affaires étrangères, Jean-Yves le Drian, et à la « récurrence de tels propos par les autorités françaises à l’égard des autorités maliennes en dépit des protestations maintes fois élevées », explique la présidence de la République malienne.

Dans un communiqué lu ce lundi sur les ondes de l’ORTM, la télévision nationale, le gouvernement de transition a sommé l’ambassadeur de France, Joël Meyer, à quitter le Mali dans les 72 heures.

Ces derniers jours, Jean-Yves Le Drian avait jugé « illégitimes » les autorités de transition et dénoncé leur « fuite en avant ». Il avait aussi estimé que le groupe russe Wagner était déjà à l’œuvre au Mali, et qu’il y « protégeait les autorités en échange de l’exploitation des richesses minières du Mali. »

Tout en condamnant vigoureusement de tels propos, Bamako souligne qu’ils sont « contraires au développement de relations amicales entre nations. »

L’exécutif malien réaffirme cependant sa « disponibilité à maintenir le dialogue et poursuivre la coopération avec l’ensemble de ses partenaires internationaux, y compris la France dans le respect mutuel et sur la base du principe cardinal de non-ingérence, conformément aux aspirations légitimes du Peuple Malien.»

Il y a eu ces derniers jours des tensions entre Bamako et Paris sur le déploiement de soldats danois dans le pays, qui se sont finalement retirés.

Cedeao : quelle solution face aux putschs en Afrique de l’Ouest ?

Les récents bouleversements qui ont brouillé le paysage politique de l’Afrique de l’Ouest remettent directement en question la crédibilité de la Communauté économique des Etats de l’Afrique de l’Ouest (Cedeao).L’institution dont beaucoup pensent qu’elle n’est bonne que pour donner des coups d’épée dans l’eau et faire des menaces de sanctions est à bout de souffle et devient la cible d’une partie des populations. En l’espace de quelques mois, la Cedeao a suspendu trois de ses Etats membres, le Mali, la Guinée, et le Burkina Faso confrontés à des coups d’Etat militaires. Un coup sévère porté au processus démocratique selon l’organisation régionale.

Le premier pays à subir les foudres de l’organisation est le Mali en 2020, la Guinée en septembre 2021 et plus récemment, le Burkina Faso. Dans ces trois pays minés par des crises multiformes, des présidents civils ont été écartés au profit de militaires. Une situation qui a mis l’organisation ouest-africaine désormais composée de 12 membres, dans l’embarras pour trouver les réponses appropriées et pas nécessairement cohérentes à ces crises.

Les juntes qui dirigent ces trois pays font l’objet de sanctions de la part de la Cedeao pour avoir renversé des gouvernements démocratiquement élus. Mais ces coups d’Etat de l’avis de certains experts politiques sont une réponse à la mal gouvernance et l’incapacité des dirigeants déchus à faire face à la crise sécuritaire, comme c’est le cas au Mali et au Burkina Faso.

Naturellement, la Cedeao, qui regroupe 15 pays, a tenté dès le début d’asseoir son autorité avec sa panoplie de sanctions. Mais à l’évidence, ces mesures n’ont fait renforcer un sentiment nationaliste au niveau des Etats sanctionnés.

Elle est depuis lors entrée en scène avec des sanctions contre les nouveaux dirigeants militaires qui, à des degrés divers, l’ont prises au mot en prenant des mesures de représailles contre elle, laissant les observateurs se demander si la Cedeao a vraiment les moyens de faire face à ce nouvel assaut contre la démocratie en Afrique de l’Ouest.

Après que la Cedeao a annoncé des sanctions à l’encontre des nouveaux hommes forts de Bamako pour avoir voulu porter à cinq ans une courte transition politique, le régime militaire a non seulement condamné « les sanctions abusives » de l’organisation avant de fermer à son tour ses frontières aux pays membres de la Cedeao.

Une défiance assumée par la junte malienne qui vient saper l’autorité du groupement régional ouest-africain. Les chefs d’Etat de l’organisation surpris par la riposte du Mali, a momentanément envisagé de revenir sur sa politique volontarisme mais sans impact réel, à en croire le récit de certains cercles au sein de l’organisation pour expliquer cet apparent changement d’opinion.

Beaucoup estiment qu’une Cedeao divisée et intrinsèquement minée par des intérêts géopolitiques disparates défendus par ses membres ne peut pas imposer de sanctions comme moyen sérieux, voire crédible, de mettre au pas les transgresseurs en son sein, sans risquer de diviser davantage ses rangs.

Par exemple, alors que les jeunes démocraties dans les petits pays membres comme la Gambie, la Sierra Leone et la Guinée-Bissau soutiennent les sanctions pour des raisons évidentes visant à dissuader les coups d’Etat dans leur propre pays, les régimes militaires en Guinée et au Mali voisin se soutiennent les uns les autres. En effet, ces deux voisins se considèrent comme les gardiens l’un de l’autre face à une organisation régionale dont ils se sentent de plus en plus isolés et détachés.

Cette solidarité mutuelle entre le colonel guinéen Mamady Doumbouya et le malien Assimi Goita ne peut que s’étendre au lieutenant-colonel burkinabé Paul-Henri Damiba qui a gagné le droit d’entrer dans leur club exclusif grâce à son coup d’Etat du 24 janvier 2022.

Déjà discréditée avant même d’avoir eu le temps d’être mise en œuvre, la politique unique de la Cedeao pour gérer les conséquences des coups d’Etat en Guinée, au Mali et au Burkina Faso a montré qu’elle était déconnectée des politiques qui ont précipité les interventions des militaires dans ces pays.

En Guinée, l’insistance de l’ancien président Alpha Condé à se maintenir au pouvoir après avoir épuisé ses deux mandats constitutionnels a fourni le prétexte à Doumbouya pour agir.

Au Mali et au Burkina Faso, l’instabilité prolongée causée par des insurrections a poussé les citoyens à descendre dans la rue pour demander la fin des gouvernements en place, jugés incapables de faire face aux crises.

Selon les observateurs, le seul espoir pour le bloc régional d’avoir plus de poids sur les trois pays en défaut de démocratie est de revoir sa copie d’élaborer des politiques spécifiques à chaque pays, en fonction de leur situation politique au moment des coups d’Etat. Mais un bloc aussi divisé que la Cedeao le reconnaîtra-t-il pour agir en conséquence ?

L’Union africaine suspend le Burkina Faso

L’Union africaine a suspendu le Burkina Faso de toute participation aux activités de l’organisation panafricaine jusqu’à ce que l’ordre constitutionnel soit rétabli dans le pays.La décision de l’UA, qui compte 55 États, a été annoncée ce lundi 31 janvier dans un tweet du Conseil de paix et de sécurité. Après le coup d’Etat du 24 janvier 2022 contre le président Roch Marc Christian Kaboré renversé par le lieutenant-colonel Paul-Henri Sandaogo Damiba, le Conseil de paix et de sécurité de l’Union africaine (UA) réuni ce lundi a « décidé de suspendre le Burkina Faso de toute participation à toutes les activités de l’Union africaine jusqu’au rétablissement effectif de l’ordre constitutionnel dans le pays » peut-on lire sur le message.

Le président de l’Union africaine Moussa Faki Mahatma dit suivre avec « préoccupation la situation très grave au Burkina Faso ». Il a exhorté l’armée à « s’en tenir strictement à leur vocation républicaine, à savoir la défense de la sécurité intérieure et extérieure du pays ».

L’Organisation en pleine réforme sera dirigée à partir de février par le sénégalais Macky Sall, qui en assurera la présidence tournante pour un an à la place du président de la République démocratique du Congo, Félix Antoine Tshilombo Tshisekedi, en poste depuis février 2021.

Créée le 9 juillet 2002 à Durban en Afrique du Sud pour prendre le relais de l’Organisation de l’unité africaine (OUA, 1963-1999), l’UA veut s’inscrire dans cette vision « d’une Afrique intégrée, prospère et pacifique, dirigée par ses propres citoyens ».

Auparavant, la Communauté économique des Etats d’Afrique de l’Ouest (Cedeao) qui compte 15 États, avait décidé lors d’un sommet extraordinaire des chefs d’Etats le vendredi 28 janvier par visioconférence, de suspendre le Burkina Faso de ses instances après le Mali et la Guinée.

Décès à Abidjan de l’ex-ministre ivoirien Alphonse Douati

Alphonse Douati (67 ans), ex-ministre de la Production animale et des ressources halieutiques, sous l’ère Laurent Gbagbo et cadre de sa formation politique, le Parti des peuples africains Côte d’Ivoire (PPA-CI), est décédé dimanche à Abidjan, selon un membre de sa famille politique.

Dans une note,  M. Gbagbo, président du PPA-CI, a exprimé sa « profonde douleur d’annoncer aux militants, sympathisants et à l’ensemble du peuple de Côte d’Ivoire, le rappel à Dieu, ce dimanche 30 janvier 2022, des suites d’une longue maladie du ministre Alphonse Douati ».

L’ex-ministre, Alphonse Douati était un membre du Conseil stratégique et politique  (CSP) du Parti des peuples africains Côte d’Ivoire  (PPA-CI). « Attristé », l’ex-chef d’Etat ivoirien, Laurent Gbagbo, a adressé ses condoléances à la famille éplorée et à l’ensemble des militants.

Souffrant, Alphonse Douati, n’est plus apparu en public depuis plusieurs années et ne participait pas aux activités politiques de son parti, a rapporté dimanche une source proche de sa formation politique.

Le président sénégalais entame une visite officielle en Egypte

Par Mohamed Fayed — Le président égyptien Abdel Fattah Al-Sissi a reçu, samedi, au Caire, son homologue sénégalais, Macky Sall, lors d’une cérémonie d’accueil officiel organisé en son honneur.A l’arrivée du cortège du Chef de l’Etat sénégalais, le président Al-Sissi et son illustre hôte ont passé en revue un détachement de la garde d’honneur avant de gagner la tribune d’honneur pour saluer les couleurs nationales au son des hymnes nationaux des deux pays.

Par la suite, les deux présidents se sont entretenus en tête-à-tête avant de tenir une séance de discussions élargies en présence des délégations des deux pays, au cours desquelles le président égyptien a exprimé son appréciation pour les relations historiques étroites et la coopération entre les deux pays, soulignant la volonté de l’Égypte de renforcer davantage la coopération stratégique avec le Sénégal dans divers domaines et d’établir un partenariat durable entre les deux pays.

Le président Al-Sissi a salué le rôle important du Sénégal dans la région de l’Afrique de l’Ouest, ce qui requiert davantage la coordination et la coopération entre le Caire et Dakar pour ce qui est des questions de sécurité régionale et d’intégration en vue d’établir la paix et la stabilité sur le continent africain.

Au niveau des relations bilatérales, le président égyptien s’est réjoui de l’ampleur et de la portée des relations avec le Sénégal sur les plans politique, économique, sécuritaire et culturel, ainsi que la coopération croissante entre les deux pays dans le domaine du renforcement des capacités, mettant l’accent sur l’importance de continuer à travailler pour le développement de projets de coopération bilatérale entre les deux pays, notamment en ce qui concerne la promotion des échanges commerciaux et des investissements égyptiens dans divers domaines.

Pour sa part, le président sénégalais s’est félicité des relations historiques distinguées avec l’Égypte, soulignant la nécessité de développer ces relations dans divers domaines, notamment commercial et économique. Il a également salué l’activité des entreprises égyptiennes au Sénégal dans divers secteurs de la construction, du tourisme et des infrastructures, tout en exprimant son aspiration à accroître les investissements égyptiens dans son pays, ainsi qu’à maximiser l’appui technique apporté par l’Égypte au peuple sénégalais dans les domaines du renforcement des capacités, en particulier à la lumière de l’énorme boom de développement que connaît actuellement l’Égypte et des grands projets nationaux en cours et à venir.

Le président Macky Sall a également affirmé la détermination de son pays de bénéficier de l’expérience et de la vision égyptiennes pour renforcer l’action africaine conjointe et diriger l’Union africaine, en particulier à la lumière de l’accession prochaine du Sénégal à la présidence tournante de l’Union lors du prochain sommet panafricain prévu en février à Addis-Abeba.

Le continent africain en général, et les régions du Sahel et de l’Afrique de l’Ouest font face à des défis successifs et croissants, ce qui nécessite d’intensifier la coopération et la coordination avec l’Égypte en termes de maintien de la paix et de la sécurité en vue de parvenir à la stabilité régionale.

A l’issue des entretiens, les deux chefs d’Etat ont présidé la cérémonie de signature d’accords de coopération dans les domaines de l’électricité, des énergies renouvelables, de l’archéologie, de la culture, des sports et de l’exemption mutuelle de visas pour les titulaires de passeports diplomatiques et de mission.

Les Emirats rouvrent leur espace aérien à 12 pays africains

Les Emirats arabes unis (EAU) ont levé les restrictions de voyage imposées à la fin de l’année dernière aux voyageurs de Namibie et de 11 autres pays africains, au plus fort des inquiétudes mondiales concernant la variante Omicron du Covid-19.Les EAU avaient interdit en novembre 2021, les vols en provenance du Botswana, de la République du Congo, de l’eswatini, d’Ethiopie, du Lesotho, du Kenya, du Mozambique, de Namibie, du Nigeria, d’Afrique du Sud, de Tanzanie et du Zimbabwe.

L’Autorité nationale de gestion des crises d’urgence et des catastrophes des Emirats arabes unis a annoncé jeudi dernier qu’elle levait l’interdiction et que les vols à destination et en provenance de ces 12 pays reprendraient à partir de samedi.

« A partir du 29 janvier, l’entrée aux EAU des voyageurs en provenance du Kenya, de la Tanzanie, de l’Ethiopie, du Nigeria, de la République du Congo, de la République d’Afrique du Sud, du Botswana, de l’Eswatini, du Lesotho, du Mozambique, de la Namibie et du Zimbabwe est de nouveau autorisée ».

Toutefois, les voyageurs en provenance de ces pays devront obtenir au moins trois tests Covid-19 négatifs.

Le premier sera un test PCR Covid-19 négatif obtenu 48 heures avant le départ et un autre test rapide-PCR négatif à l’aéroport du pays d’où ils sont partis. Les passagers doivent passer un autre test PCR à leur arrivée aux Emirats.

La ton monte entre Bamako et Paris après le retrait du Danemark

Le Danemark va rapatrier ses soldats face aux exigences du gouvernement de la transition malienne.« Les généraux au pouvoir ont envoyé un message clair où ils ont réaffirmé que le Danemark n’était pas le bienvenu au Mali. Nous ne l’acceptons pas et pour cette raison nous avons décidé de rapatrier nos soldats », a déclaré le ministre des Affaires étrangères Jeppe Kofod après une réunion au Parlement à Copenhague.

Le chef de la diplomatie danoise s’indigne de cette décision prise par le régime de la transition malienne. « Nous sommes là à l’invitation du Mali. Les généraux ont retiré cette invitation (…) parce qu’ils ne veulent pas d’un plan rapide de retour à la démocratie », dit-il.

Le gouvernement malien de transition avait réitéré « avec insistance » dans un communiqué publié dans la soirée de mercredi à jeudi, le départ des troupes danoises arrivées dans le cadre de la mission militaire européenne Takuba. Le ministre de l’Administration territoriale et de la Décentralisation, le Colonel Abdoulaye Maîga, martelait qu’en entrant sur le territoire malien, le Danemark n’a pas respecté le « protocole additionnel applicable aux partenaires européens » de la force Takuba, qui exigerait de signer au préalable un accord bilatéral avec Bamako.

Le Colonel Maîga a ensuite répondu à Florence Parly, ministre française des Armées accusée de vouloir diviser les Maliens. « Nous invitons également Mme Parly à plus de retenue et également à respecter le principe élémentaire de non-ingérence dans les affaires intérieures d’un État », a rétorqué le colonel Maïga avant de l’inviter de « faire sienne cette phrase d’Alfred de Vigny sur la grandeur du silence ».

De son côté, la ministre danoise de la Défense a indiqué que le rapatriement des soldats allait « prendre un peu de temps ». Si un calendrier précis ne peut être établi à ce stade, l’armée danoise juge qu’il faudra « plusieurs semaines » pour ramener hommes et matériel au Danemark, précise-t-elle dans un communiqué.

Le Drian : « la situation ne peut pas perdurer »

Alors qu’on frôle l’incident diplomatique entre Paris et Bamako, Jean-Yves Le Drian soutient que la « situation en l’état actuel ne peut pas perdurer au Mali » faisant planer le spectre d’un changement de dispositif au Sahel. « Vu cette situation, vu la rupture du cadre politique et du cadre militaire (au Mali), nous ne pouvons pas rester en l’état », a déclaré le chef de la diplomatie française sur la radio RTL.

« Ce n’est pas uniquement une décision française, c’est une décision collective et donc nous avons engagé des discussions et avec nos partenaires africains et avec nos partenaires européens pour savoir comment on peut adapter notre dispositif en fonction de la nouvelle situation », a-t-il ajouté

« Lorsqu’on tente désespérément d’isoler le Mali en instrumentalisant les organisations sous-régionales, on se demande enfin qui est dans la provocation », a martelé le colonel Maîga qui apporte la réplique au chef de la diplomatie française.

A peine lancée, Takuba vacille. La Task-force qui doit remplacer Barkhane, l’opération militaire menée par la France au Sahel est déjà dans l’impasse. Lancée en mars 2020 à Liptako Gourma, dans la partie sud-ouest du Niger, Takuba doit étendre son domaine d’intervention au Burkina Faso et au Mali. Elle a pour mission d’assister et de former l’armée malienne, en coordination avec les partenaires du G5 Sahel, de la Minusma et les missions de l’UE.

Après avoir annoncé la fin de Barkhane en juin 2021, La France s’ensable véritablement dans le dossier malien. Paris estime pourtant qu’un retrait au Sahel serait présenté comme une faillite militaire et politique en Afrique notamment par les jihadistes, et laisserait le champ libre à la Russie qui se déploie actuellement au Mali et lorgne le Burkina Faso.

Un gouvernement est « crédible » quand il travaille pour le plus grand nombre (Gbagbo)

L’ancien président ivoirien, Laurent Gbagbo, leader du Parti des peuples africains Côte d’Ivoire (PPA-CI) estime qu' »un gouvernement n’est crédible que quand il travaille pour le plus grand nombre », à l’occasion des 100 jours du parti.

« Un gouvernement n’est légitime et crédible que quand il travaille pour le plus grand nombre; d’où les Grecs ont créé le concept de la démocratie qui signifie le pouvoir du peuple », le système politique par lequel le peuple est souverain, a dit M. Gbagbo, dans un message vidéo.

Selon lui, « c’est par le plus grand nombre qu’il faut qu’un pouvoir travaille ». Aujourd’hui, dans la sous-région ouest-africaine, la résurgence des coups d’Etat montre « la façon de gouverner qui ne convient pas au plus grand nombre ». 

« Voici déjà 100 jours que nous avons créé à notre congrès constitutif le PPA-CI qui est une idée pour la transformation de la Côte d’Ivoire, pour le combat pour la Côte d’Ivoire, notre pays », a lancé l’ex-président ivoirien. 

« Confisquer les biens et les idées du peuple pour un petit groupe, c’est contre cela que nous nous battons », a-t-il souligné, ajoutant « il faut qu’ on lutte pour qu’il (le pays) soit le meilleur possible ».

Toutefois, les populations doivent savoir que « les périls sont nombreux, et il y a le péril de la non-démocratie » que l’on peut d’ailleurs observer dans la sous-région, c’est pourquoi le PPA-CI se bat pour que le plus grand nombre ait droit à la parole et à de meilleures conditions de vie.

Dans l’élan de la démocratie, « on n’est pas assuré de réussir à chaque fois, mais on doit le faire pour un grand nombre » quand on a les commandes du pouvoir,  a laissé entendre M. Gbagbo, à l’occasion des 100 jours de son nouveau parti, le PPA-CI. 

Malawi : Chakwera remanie de son gouvernement

Le président du Malawi, Lazarus Chakwera, a annoncé un nouveau gouvernement qui comprend de nouveaux visages, quelques jours après avoir limogé l’ensemble de l’Exécutif lundi, à la suite d’une tempête de corruption impliquant certains de ses anciens principaux lieutenants.Dans la nouvelle liste ministérielle annoncée par le Secrétaire de la Présidence et du Gouvernement, Zanga Zanga Chikosi, Samuel Kawale remplace Kezzie Msukwa, accusé de corruption, en tant que nouveau ministre des Terres du Malawi, tandis que l’homme d’affaires Mark Phiri est nommé ministre du Commerce et de l’Industrie, en remplacement de Sosten Gwengwe.

Vera Kamtukule a été promue ministre du Travail, tandis qu’Abida Mia a été élevée au rang de ministre de l’Eau et de l’Assainissement. Kamtukule et Mia étaient auparavant vice-ministre du Travail et vice-ministre des Terres, respectivement.

Chakwera a dissous l’ensemble de son cabinet cette semaine à la suite d’un tollé public concernant la corruption croissante parmi ses ministres.

Msukwa a été suspendu au début du mois sur la base d’allégations selon lesquelles il aurait accepté des pots-de-vin d’un homme d’affaires important en échange de l’accès à des terres de premier ordre.

Deux autres ministres ont été licenciés à la fin de l’année dernière, également en raison d’allégations de corruption.

D’autres nominations seront faites prochainement, a déclaré le bureau de Chakwera.

Voici la liste des nouveaux ministres :

Lobin Lowe, ministre de l’Agriculture

Michael Usi, ministre du Tourisme, de la Culture et de la Faune sauvage

Samuel Kawale, ministre des Terres

Mark Phiri, ministre du commerce et de l’industrie

Vera Kamtukule, ministre du Travail

Abida Mia, ministre de l’Eau et de l’Assainissement

Patricia Kaliati, ministre du Genre, du Développement communautaire et du Bien-être social

Titus Mvalo, ministre de la Justice

Agnes Nyalonje, ministre de l’Education

Khumbidze Chiponda, ministre de la Santé

Jacob Hara, ministre des Transports

Blessings Chinsinga, ministre du Gouvernement local.