Liste électorale : un « problème » lié à l’inscription de Gbagbo

Damana Pickass, le secrétaire général du PPA-CI, le parti de l’ex-président ivoirien, a échangé avec Ibrahime Coulibaly-Kuibiert le président de la Commission électorale indépendante (CEI) sur le principal obstacle.M. Damana Pickass, a, à la suite d’une rencontre d’une délégation du PPA-CI avec M. Kuibiert, au siège de la CEI, à Abidjan, indiqué qu’ils ont eu « un très bel échange, sympathique » sur un certain nombre de préoccupations soulevées auprès de l’institution, chargée de la conduite des opérations électorales.

« Nous avons aussi posé le problème de l’inscription du président Laurent Gbagbo sur la liste électorale. Nous avons discuté longuement de cette question », a déclaré Damana Pickass, ajoutant que « les discussions se poursuivent ».

« Le président de la CEI « nous a indiqué des voies à suivre et nous en avons pris acte », toutefois « le dialogue est maintenu et se poursuit », a-t-il souligné, faisant observer que « ce n’est pas la dernière rencontre, il y en aura certainement d’autres ».    

« Je pense que le président de la Commission nous a donné les réponses qu’il faut. Est-ce que nous avons été satisfait, là c’est un autre problème.  Il nous a donné des assurances sur le processus et a levé des équivoques », a-t-il ajouté.  

Le secrétaire général du PPA-CI a rapporté que la CEI a décidé que « les anciens certificats sont valables pour le processus en cours, ce qui est très important ». En outre, des instructions ont été données dans les tribunaux afin que les certificats de nationalité spéciaux soient délivrés avec une certaine célérité.

Pour sa part, le président de la CEI a fait remarquer que cette rencontre intervient dans le cadre des échanges avec les partis politiques sur la révision de la liste électorale lancée le 19 novembre et qui s’achève le 10 décembre 2022.

« Nous avons échangé sur tous les éléments relatifs à la révision de la liste électorale. Ça s’est très bien passé, nous ferons tout pour mériter la confiance des partis politiques qui sont nos amis », a dit M. Kuibiert, se disant « satisfait », mais « ce n’est qu’un début, la lutte continue dans la transparence ».

M. Gbagbo et trois de ses ex-ministres ont été condamnés à 20 ans de prison et 329 milliards FCFA d’amende, dans l’affaire du « braquage » de l’Agence nationale de la Banque centrale des États de l’Afrique de l’Ouest (BCEAO) lors la crise post-électorale ivoirienne de 2010-2011.   

Condamné à 20 ans de prison, l’ancien président Laurent Gbagbo avait été radié de la liste électorale ivoirienne. La Commission électorale indépendante ne peut le réintégrer sur le listing électoral que lorsque la justice lui aura donné l’assurance qu’il n’est plus sous peine judiciaire.  

Décès à Abidjan de Jacques Mangoua, vice-président du Pdci

L’ex-président du Conseil régional du Gbêkè (centre ivoirien) est décédé à son domicile, selon son entourage.M. Jacques Mangoua, vice-président du Parti démocratique de Côte d’Ivoire (Pdci, opposition) et ex-président du Conseil régional du Gbêkè est décédé vendredi à 2 heures (GMT, heure locale) à son domicile, à Abidjan.   

C’est l’émoi au sein du Pdci, le parti de l’ancien chef d’Etat Henri Konan Bédié, qui perd l’un de ses vice-présidents en pleine révision de la liste électorale, dont l’opération qui a débuté ce 19 novembre devrait s’achever le 10 décembre 2022.

L’ex-président du Conseil régional du Gbêkè, Jacques Mangoua, accusé de détenir des munitions de guerre, avait été déchargé de ses fonctions Il a perdu les législatives partielles du 3 septembre 2022 à Bodokro, remportées par le candidat du Rhdp (pouvoir), Jules Attingbré.

Maroc: Le Roi Mohammed VI reçoit le SG de l’ONU

Le roi a réaffirmé au patron de l’Onu la position constante du Maroc pour le règlement du dossier du Sahara sur la base de l’initiative marocaine d’autonomie de ce territoire.Le Roi Mohammed VI a reçu, mercredi 23 novembre 2022 à Rabat, le Secrétaire général de l’Organisation des Nations-Unies (Onu), António Guterres, indique un communiqué du Cabinet Royal.
Lors de cette audience, le patron de l’ONU a exprimé sa gratitude au Roi pour la réussite du 9ème forum de l’Alliance des civilisations, qui se tient à Fès. Guerres s’est aussi félicité de l’adoption d’une déclaration « forte et engageante, plus que jamais nécessaire dans un contexte international trouble ».

Le chef de l’ONU a, également, salué l’engagement permanent du Souverain chérifien en faveur de la promotion des valeurs d’ouverture, de tolérance, de dialogue et de respect des différences.

M. Guterres a loué la contribution constructive et constante du Royaume pour le maintien et la consolidation de la paix, le renforcement de la stabilité et la promotion du développement, notamment dans le continent africain.

La question du Sahara a été abordée par les deux hommes, à la lumière de la résolution 2654 du Conseil de sécurité des Nations Unies, adoptée le 27 octobre 2022.

A cet égard, le Roi Mohammed VI a réaffirmé la position constante du Maroc pour le règlement de ce différend régional sur la base de l’initiative d’autonomie, dans le cadre de la souveraineté et de l’intégrité territoriale du Royaume.

Le Souverain a réitéré le soutien de son pays aux efforts du Secrétaire général de l’ONU et de son Envoyé personnel, M. Stafan De Mistura, aux fins de la conduite du processus politique, ainsi qu’à la mission onusienne au Sahara, MINURSO, pour l’observation du cessez-le-feu en vigueur depuis 1991. 

Burkina : Les soldats « n’ont rien fait » pour protéger l’ambassade de France (ambassadeur)

L’Union européenne et la France ont appelé les nouvelles autorités de la transition à protéger les enseignes diplomatiques dans le pays.L’ambassade de France à Ouagadougou a demandé aux autorités de renforcer sa protection après les violentes manifestations qui l’ont visée la semaine dernière à Ouagadougou, selon une lettre adressée au gouvernement.

Le 18 novembre, des centaines de manifestants, parés de symboles russes, ont lancé des pierres et d’autres projectiles contre l’enclave diplomatique française avant de se rendre à la base militaire française à Kamboinsin, à la périphérie de la capitale.

Dans la lettre adressée au ministère des affaires étrangères, l’ambassadeur Luc Hallade a déclaré que les soldats Burkinabè « n’ont rien fait » pour protéger la représentation diplomatique pendant la manifestation. Il a affirmé que certains membres des services de sécurité « ont été filmés en train de jouer aux cartes » au moment des faits.

La délégation de l’Union européenne auprès du Burkina Faso qui a condamné, ce mardi, « la violence des actes perpétrés par de nombreux individus mobilisés et organisés à cette seule fin » a déploré « l’absence de réaction appropriée des services de sécurité ». Elle a aussi dit ne pas comprendre que ce type de scénario se reproduise alors qu’une note verbale relative à la sécurisation des missions diplomatiques avait été adressée au Corps diplomatique accrédité au Burkina, début novembre.

L’Union européenne et la France ont appelé le gouvernement à respecter les conventions internationales sur la protection des enclaves diplomatiques, de renforcer la sécurité autour des ambassades et de condamner les auteurs des actes de violences contre les représentations diplomatiques.

Début octobre dernier, des manifestants avaient pris pour cible et tenté d’incendier l’ambassade de France, au lendemain de la prise du pouvoir du capitaine Ibrahim Traoré, le deuxième putsch en moins d’un an dans le pays. Depuis, l’ambassade de France au Burkina Faso n’est toujours pas fonctionnelle. Paris avait exigé en vain des excuses de la part des autorités, à la suite des casses de manifestants à l’époque. 

Présidentielle tchadienne : Moussa Faki réfute toute idée de candidature

Le président de la Commission de l’Union africaine a nié toute intention de se présenter à la prochaine élection présidentielle prévue à l’issue de la transition en cours dans son pays.« Je crois que c’est une querelle politicienne dans laquelle on veut m’entraîner, mais je ne tomberai pas dans ce piège ». C’est en ces termes que le président de la Commission de l’Union africaine, le Tchadien Moussa Faki Mahamat, a nié les accusations portées sur son éventuelle candidature à la prochaine élection présidentielle à venir dans son pays.  

« Je ne suis candidat à rien. Je suis président de la Commission de l’Union africaine. Il me reste encore deux ans et plus pour remplir mon mandat et je me concentre sur ça », a-t-il martelé dans un entretien accordé samedi à RFI et France 24 en marge du sommet de la Francophonie tenu les 19 et 20 novembre à Djerba, en Tunisie.

Moussa Faki Mahamat a par ailleurs rappelé que cette question lui a fréquemment été posée durant sa longue carrière politique. C’était notamment le cas quand il était encore, en 2004, Premier ministre du défunt président Idriss Déby Itno.

Cette idée véhiculée par le gouvernement de la transition du Tchad est « un amalgame sciemment entretenu », a accusé M. Mahamat qui a récemment publié un rapport accablant les autorités de son pays suite à la répression sanglante notée lors de la manifestation de l’opposition dans la capitale et plusieurs grandes villes du pays.

Le 20 octobre dernier, les forces de l’ordre ont tiré à balle réelle contre les manifestants faisant officiellement 50 morts et plus de 300 blessés. Malgré cela, le Tchad n’a pas été suspendu des instances régionale et sous-régionale.  

« Au départ, on m’a causé de vouloir faire la part belle à mon pays qui a échappé à la suspension. Maintenant, c’est le contraire », a ironisé Moussa Faki, précisant qu’il a le droit d’avoir des ambitions ou un projet pour son pays comme tout citoyen tchadien qui remplit les conditions édictées par la loi.

Eclairage du Cojep sur les relations Blé Goudé-Gbagbo

Le deuxième vice-président du Congrès panafricain pour la justice et l’égalité des peuples (COJEP), Joël Poté, explique l’enjeu des liens entre Charles Blé Goudé et l’ex-président ivoirien.« Quand Blé Goudé dit que Laurent Gbagbo est son père, (cela signifie que) Gbagbo est la source qui l’a inspiré et qui l’inspire politiquement », a déclaré ce week-end Joël Poté, en marge des préparatifs du retour du président du Cojep en Côte d’Ivoire.  

Il a fait observer que les batailles de positionnement autour de M. Gbagbo, sont des choses qui existent, martelant « nous, nous sommes formels, nous n’allons pas pour prendre le contrôle d’une maison », en allusion à son parti politique.  

« Ceux qui se battent pour contrôler la maison, ils vont se battre pour contrôler la maison, ils vont de battre qu’ils prennent la maison, nous on va porter la vision. Nous, c’est la vision de la politique du président Gbagbo qui nous intéresse, non pas des problèmes de personne », a-t-il dit.  

« On a aucun problème avec M. Gbagbo », poursuit Joël Poté qui rappelle qu’en tant qu’acteur majeur de la crise postélectorale ivoirienne de 2010-2011, Charles Blé Goudé, le président du Cojep « vient pour matérialiser cela ».

Appareil et vision politique  

Suite à la création du Parti des peuples africains – Côte d’Ivoire (PPA-CI, opposition), le nouveau parti de Laurent Gbagbo, des partisans de l’ex-président ivoirien ont souhaité que le Cojep, à l’instar d’autres formations et mouvements rejoignent le PPA-CI. Mais, M. Blé Goudé a préféré garder son appareil politique.  

Ensuite, fera remarquer Joël Poté, président du Comité d’organisation du retour de Blé Goudé, « les choix stratégiques et les orientations du Cojep se décident dans les organes de notre parti, notamment le Congrès ou la Convention ».  

« M. Laurent Gbagbo, pour nous autres, ne nous a pas distribué des billets de banque pour soutenir son combat comme certains le croient, c’est le symbole qui donne espoir au fils du pauvre. C’est un homme qui nous amène à rêver. Il est parti de rien et il est devenu quelqu’un », a-t-il souligné.

Le président du Cojep, « Charles Blé Goudé nous a appris à aimer notre pays : c’est le combat (pour la liberté). Il est parti à la CPI (Cour pénale internationale comme co-accusé de crimes contre l’humanité) au nom d’une cause et d’un combat », a-t-il mentionné.  

Retour en Côte d’Ivoire 

« Il ne rentre pas en tant que victorieux d’un camp sur un autre. Il vient prendre toute sa place dans un processus de réconciliation qui est en cours en ce moment », a insisté Joël Poté, chef de Cabinet de Charles Blé Goudé, et président du Comité d’organisation de son retour en Côte d’Ivoire.

Selon Joël Poté, le retour de Blé Goudé en Côte d’Ivoire le 26 novembre 2022, en provenance de La Haye, sera marqué par deux étapes, notamment l’arrivée à l’aéroport d’Abidjan et son adresse à la Place CP1 de Yopougon.    

« A l’annonce de la date consensuelle de son retour, c’est un sentiment de joie qui m’anime. Sur instruction de Charles Blé Goudé, nous avons opté pour un format d’accueil à deux étapes, une étape d’abord à l’aéroport et la seconde étape à la place CP1 de Yopougon », renchérit-il.

« L’étape de l’aéroport se fera de manière soft parce que Charles Blé Goudé ne souhaite pas un accueil triomphal. Il nous a clairement instruit de plutôt tremper dans la modestie ; (alors) on a décidé de danser à la place CP1 à Yopougon », dans l’Ouest d’Abidjan, a-t-il ajouté.  

A l’aéroport d’Abidjan, « je peux déjà vous dire que le ministre KKB (ministre de la Réconciliation et de la cohésion nationale) sera présent, ainsi que le chef de Cabinet du président de la République », a-t-il rassuré.

Le maire de Port-Bouet commune abritant l’aéroport d’Abidjan a « confirmé sa présence et il y a aura un bon nombre de personnalités au niveau de l’aéroport, des personnalités politiques, de même que (sa) famille et les collaborateurs », a-t-il noté.

A la place CP1 de Yopougon, « nous attendons au moins 5.000 personnes », a rapporté Joël Poté, insinuant que dans la dynamique des préparatifs, le secrétaire général du Cojep a rencontré les leaders politiques Affi N’Guessan, Simone Gbagbo et Hubert Oulaye (PPA-CI) qui a confirmé sa présence.

Pour les prochaines joutes électorales, notamment les élections municipales, le Cojep envisage de mobiliser les nouveaux majeurs à participer à l’enrôlement. Et ce, dans l’optique d’engager des militants dans la bataille électorale.  

Le retour de Charles Blé Goudé était inscrit dans la 5e phase du dialogue politique, ce qui a donné un coup d’accélérateur à la réconciliation. M. Poté a remercié le président de la République et le gouvernement qui permettent ce retour.

Burkina : Des manifestants exigent le départ de l’ambassadeur de France

Les policiers ont fait usage de gaz lacrymogènes pour disperser les manifestants pro-russes.

De nombreux jeunes ont manifesté, une nouvelle fois, dans les rues de Ouagadougou, contre la présence française dans le pays.

Partis du Stade municipal de Ouagadougou, peu avant 9h, ils se sont dirigé vers l’Ambassade de France, scandant des slogans hostiles à l’Hexagone et affichant fièrement des drapeaux russe.

« Aujourd’hui, nous partons pour demander à l’ambassadeur de la France à Ouagadougou (Luc Hallade, ndlr) de rentrer dans son pays. En partant, qu’il n’oublie pas ses soldats », a expliqué un manifestant, portant un t-shirt à l’effigie du président de la Russie, Vladmir Poutine et paré des couleurs russes.

Devant la représentation diplomatique française, les manifestants ont trouvé des forces de l’ordre sur place. Des négociations ont été entamées.

Face au refus des pro-russes de rebrousser chemin, les gendarmes ont fait usage de gaz lacrymogènes pour disperser les foules. Les manifestants ont répliqué en lançant de gros morceaux de cailloux dans la cour de l’ambassade.

« Cela fait la quatrième fois que les gendarmes ont jeté les gaz, mais on est toujours là. Quand ça va finir (le gaz lacrymogène, ndlr) on va voir ce qu’ils vont faire maintenant », ironise un contestataire.

Depuis plusieurs mois, les manifestations anti-françaises se sont multipliées dans le pays. L’arrivée du capitaine Ibrahim Traoré, soutenu par de nombreux pro-russes, a cristallisé les positions. Il y a environ un mois, les pro-russes manifestent chaque vendredi contre la présence francaise au Burkina.  

Côte d’Ivoire : Bonaventure Kalou adhère au Rhdp

L’ex-footballeur international, Bonaventure Kalou, maire indépendant de Vavoua (Ouest ivoirien), rejoint le Rhdp, le parti au pouvoir, à un an des prochaines élections municipales.Au regard des actions de développement « conformes à ma vision de la politique (…) ce jeudi 17 novembre 2022, je prends la décision de rejoindre le président Alassane Ouattara », a dit M. Bonaventure Kalou dans une déclaration.  

Il a promis « l’accompagner dans son action de développement en marquant mon adhésion au Rassemblement des Houphouetistes pour la démocratie et la paix (RHDP) », le parti au pouvoir, présidé par M. Alassane Ouattara.  

Le maire de Vavoua a fait observer que « depuis son accession à la magistrature suprême, M. Alassane Ouattara président de la République de Côte d’Ivoire et son gouvernement Rhdp ne ménagent aucun effort pour la transformation positive notre pays à tous les niveaux ».

« Je ne viens pas au Rhdp pour être un spectateur, mais pour accompagner mes frères élus et cadres de la Région du Haut-Sassandra à renforcer les actions de développement et de cohésion, mais aussi d’être à l’écoute des populations pour continuer de porter leur voix auprès du président », a-t-il ajouté.

« Sachez tous que cette décision que je prends aujourd’hui est en cohérence avec les valeurs que j’ai toujours défendues et ces valeurs sont incarnées par M. Alassane Ouattara », s’est défendu l’ex-footballeur international ivoirien.

M. Kalou a ensuite énuméré des réalisations du gouvernement, indiquant que 46 villages dans sa localité ont été électrifiés sur 74, soit un taux de couverture de 62 %. De plus, plusieurs collèges de proximité ont été construits dans les sous- préfectures du département.

« Au niveau de la commune, nous avons bénéficié de l’extension du réseau électrique, avec beaucoup de projets en perspectives que sont le projet de construction d’un Lycée Municipal à Vavoua, le projet de bitumage de l’axe Zuénoula-Béziaka-Vavoua en cours d’exécution », a-t-il relevé.

Il a souligné également l’octroi de 6 kilomètres de bitume à la ville de Vavoua et le projet de reprofilage des voies de l’ensemble du département ; toute chose qui contribue au développement du département et au bien-être des populations.

Ajouté à cela, il a noté « l’énorme chantier de la réconciliation où nous observons avec beaucoup de plaisir les actions pour le renforcement de la cohésion sociale avec pour point culminant le retour de l’ex-président Laurent Gbagbo et la configuration actuelle du paysage politique qui laisse libre cours au débat démocratique ».

Le secrétaire exécutif du Rhdp, M. Cissé Bacongo, a dit accueillir avec « beaucoup de bonheur » le maire de Vavoua, Bonaventure Kalou, assurant que « l’accompagnera le plus loin possible sur le chemin de son destin politique ».

Dans un langage franc, le secrétaire exécutif du Rhdp a fait remarquer qu’« un parti politique, c’est une société de sorciers », se félicitant que M. Bonaventure Kalou est « désormais élu Vavoua du Rhdp », ce qui conforte l’électorat du parti au pouvoir.

Après une riche carrière sportive, Bonaventure Kalou a décidé en 2018 de s’engager en politique pour apporter sa modeste contribution au développement de son pays à travers sa localité Vavoua et contribuer à la cohésion sociale et à la réconciliation.

Il a fait ses premiers pas en politique en étant candidat indépendant à la mairie de Vavoua en 2018. Mais, après son élection, malgré les appels de pieds de plusieurs chapelles politiques, il a conservé son statut d’élu indépendant.

« Je me suis donné un temps de réflexion quant à mon engagement auprès d’un parti politique », a-t-il fait savoir. Il s’est réjoui de la présence de ses parents de la chefferie traditionnelle de Vavoua à ses côtés lors de la déclaration.

M. Bonaventure Kalou, désormais élu Rhdp, a lancé un appel à « une mobilisation autour du président de la République, Alassane Ouattara pour l’accompagner dans son projet de transformation positive » de la Côte d’Ivoire.

Afrique : Kémi Seba et Nathalie Yamb épinglés par Washington

Les deux activistes participent à la campagne de désinformation de l’oligarque russe Evguéni Prigojine, fondateur du groupe paramilitaire Wagner, dans toute l’Afrique, informe la diplomatie américaine.Le département d’Etat des Etats-Unis est catégorique. Kémi Séba et Nathalie Yamb « permettent aux entités liées au Kremlin de maintenir un déni plausible de l’intervention de la Russie dans les affaires africaines, tout en essayant de façonner des opinions africaines favorables aux objectifs politiques du Kremlin ».

Selon la diplomatie américaine, le panafricaniste Kémi Séba est un important colporteur de désinformation et de propagande russes. Il prétend soutenir le principe « aux problèmes africains, des solutions africaines », tout comme le fait le ministère des Affaires étrangères de la Fédération de Russie, lorsqu’il promeut l’image surfaite de la Russie en Afrique. En réalité, note le département d’Etat, le déploiement par la Russie de certaines figures africaines favorables au Kremlin pour faire écho à sa désinformation masque le propre programme néocolonialiste du Kremlin.

Née en Suisse d’un père camerounais et d’une mère suisse, Nathalie Yamb a vécu en Côte d’Ivoire de 2007 à 2019, et « est une colporteuse très prolifique de désinformation ainsi qu’une importante opposante de la France et de ses alliés sur le continent ».

Le Franco-Béninois et la Suisso-Camerounaise ont, selon Washington, des liens avec des entités liées à Evguéni Prigojine, fondateur du groupe paramilitaire russe Wagner, accusé d’exactions notamment au Mali. Ces deux « maillons essentiels du réseau d’Evguéni Prigojine » s’emploient énergiquement à influencer l’opinion publique à travers le continent pour l’amener à réclamer une plus grande influence russe, soulignent les Américains.

« La démarche d’Evguéni Prigojine est censée soutenir les idéaux panafricains, telles qu’une plus grande fraternité et la collaboration entre les peuples d’origine africaine, mais elle vise en réalité à soutenir l’exploitation sans bornes des ressources africaines par le groupe Wagner, notamment l’or, les diamants et le bois », écrit le département d’Etat.

Pour mener à bien leur mission, Kémi Séba et Nathalie Yamb « ont tous deux diffusé de la propagande pro-Kremlin lors d’événements et de conférences parrainés par le gouvernement russe et des organisations liées à Evguéni Prigojine telles que l’AFRIC et Afrique Media ».

Ils s’appuient également sur des entités liées à Evguéni Prigojine. Il s’agit de l’Association pour la recherche libre et la coopération internationale (AFRIC), sanctionnée par les États-Unis, de la Fondation de la protection des valeurs nationales (FZNC), un groupe de réflexion russe également sanctionné par Washington, et de la chaîne de télévision Afrique Media, média francophone basé au Cameroun et lié à l’AFRIC.

L’Association pour la recherche libre et la coopération internationale (AFRIC), sanctionnée par les États-Unis, sert de société écran pour les opérations d’influence d’Evguéni Prigojine en Afrique, notamment en parrainant des pseudo-missions de surveillance des élections au Zimbabwe, à Madagascar, en République démocratique du Congo, en Afrique du Sud et au Mozambique et en diffusant de la désinformation pro-Kremlin.

Tunisie : un chef de parti politique interdit de voyage

Le président du parti politique tunisien, Afek Tounes, Fadhel Abdelkefi a annoncé qu’il a été interdit de voyage ce mercredi 16 novembre 2022 à l’aéroport Tunis-Carthage. Dans un post Facebook il a dénoncé cette décision affirmant qu’elle est illégale et qu’elle n’a aucun appui juridique ou judiciaire.Le président du parti politique tunisien, Afek Tounes, Fadhel Abdelkefi a été interdit, ce mercredi 16 novembre, de voyage l’aéroport Tunis-Carthage.

Dans un Post sur sa page et celle de son parti, le président du parti Afek Tounes a dénoncé ce mercredi l’imposition de l’interdiction de voyager contre Fadhel Abdelkefi. Ce dernier a indiqué s’être déplacé au tribunal de 1ère instance et n’y a trouvé trace d’aucune affaire en justice contre lui, se demandant s’il est possible d’interdire quelqu’un de voyager alors que la justice n’a rien contre lui.

Dans son côitré, le parti Afek Tounes a révélé que son chef n’a pas été prévenu de la prise de cette mesure par les autorités judiciaires. Cette décision est semblerait-t-il « purement administrative » et « un abus et une violation des libertés fondamentales et constitutionnelles des citoyens ».

« Le parti rejette l’exploitation des organes de l’Etat pour réprimer les opposants et cibler les personnalités politiques et considère que cette décision illégale est une preuve de plus de l’autoritarisme politique et la déviation accélérée du régime de Kais Saïed vers la dictature », lis-on dans le communiqué.

« Cela n’empêchera pas ni le parti ni son président de poursuivre le militantisme en vue d’instaurer un Etat qui protège les libertés ».

Le parti a également imputé la responsabilité au Président de la République, Kais Saied quant à la détérioration de la situation politique et socio-économique, en assurant qu’il entamera toutes les procédures judiciaires pour défendre son président.

Il faut rappeler qu’à l’issue des évènements du 25 juillet, plusieurs personnalités politiques, des hommes d’affaires et d’anciens députés ont été interdits de voyage.

Burkina : Le capitaine Ibrahim Traoré renonce à son salaire de Président

Son prédécesseur, Paul-Henri Damiba avait, au contraire, augmenté le sien.Comme le capitaine Thomas Sankara, père de la révolution d’août 1983, le chef de l’Etat burkinabè Ibrahim Traoré renonce à son salaire de président de la République. Il  touchera uniquement son salaire de capitaine des forces armées nationales.

« Le président de la Transition, Ibrahim Traoré, a décidé de garder son salaire de Capitaine », a annoncé le porte-parole du gouvernement, Jean Emmanuel Ouédraogo, ce mercredi 15 novembre 2022, à l’issue de l’hebdomadaire Conseil des ministres.

Le porte-parole a indiqué que cette décision vise à « montrer cet esprit de sacrifice qui doit habiter chacun des Burkinabè dans la situation actuelle de notre pays ».

En avril 2022, le président déchu Paul-Henri Damiba avait pris un décret portant rémunération du Président, des ministres et des présidents d’institutions. Le même mois, il avait perçu un salaire de 2 826 400 FCFA. Son Premier ministre, Albert Ouédraogo, quant à lui, avait un salaire de 2 782 717 FCFA. Dans un article, le journal d’investigation « Le Reporter » avait estimé qu’il « bat tous les records de salaire Burkinabè. Ni [les anciens présidents] Blaise Compaoré, ni Roch Kaboré n’a eu le salaire » de l’ex-PM. Les 02 anciens présidents touchaient, respectivement, 2 206 195 FCFA et 2 148 320 FCFA.

La mesure prise par le capitaine Traoré abroge donc le décret d’avril 2022 et restaure celui de décembre 2008. Selon ce dernier, le Premier ministre touche 1 308 000FCFA, les présidents d’institutions 1 215 000FCFA, les ministres d’État 1 205 000FCFA et les autres ministres 1 155 000FCFA. Conformément à cette disposition, les ministres de Ibrahim Traoré vont toucher à nouveau  entre 1 155 000FCFA et 1 205 000FCFA, a déclaré Jean Emmanuel Ouédraogo. Mais les ministres ont décidé de consacrer 50% de leurs salaires du mois de novembre à la Caisse nationale de solidarité au profit des personnes en difficulté notamment les personnes déplacées internes, rapporte la présidence du Faso.

La réduction des salaires de l’exécutif est aussi une promesse du Premier ministre, Appolinaire Kyelem de Tambéla. « Nous allons baisser les salaires du Président et des membres du Gouvernement. Le Président est d’accord et moi aussi », avait-il affirmé dans une interview accordée à Radio Oméga.

La décision est bien appréciée des Burkinabè. L’homme politique et candidat malheureux aux présidentielles de 2015, Tahirou Barry, a estimé que « le sacrifice financier du chef de l’État et son gouvernement n’est rien d’autres que l’expression d’une gouvernance et d’un leadership par l’exemplarité ». Pour lui, ce sont des « des actes qui méritent sincèrement fière chandelle ».

« Joindre l’acte à la parole. Un pas concret du gouvernement de Tambéla… La direction prise est bonne. Le peuple va maintenant consentir les efforts et sacrifices..», a commenté Dieudonné Soubeiga, journaliste.

Le capitaine Traoré est arrivé au pouvoir le 30 septembre dernier par un coup d’Etat contre le lieutenant-colonel Paul-Henri Damiba, lui-même tombeur de Roch Marc Christian Kaboré huit mois plus tôt. 

Côte d’Ivoire : le Pdci dénonce une CEI déséquilibrée

Le Pdci (opposition) s’insurge contre une surreprésentation du parti au pouvoir au sein de la Commission électorale indépendante (CEI) en dépit de la réforme de l’institution.Le parti, à travers une conférence de presse animée ce mardi à son siège à Cocody, par son porte-parole, Bredoumy Soumaila a fait connaitre son avis sur le récent projet de lois voté à l’Assemblée nationale et qui consacre l’entrée de deux nouveaux membres à la Commission centrale de la CEI.

Il a rappelé que le Pdci a exprimé son rejet du projet de loi portant modification de la Commission électorale indépendante. Le PPA-CI, le parti de l’ex-président Laurent Gbagbo s’est abstenu de voter soutenant que le texte ne consacre pas l’équilibre de l’institution.

Le motif invoqué par le parti, renchérira-t-il, est que cet organe ne tiendrait pas compte des aspirations de l’opposition. Il a insisté sur le fait que le pouvoir soit représenté par plusieurs membres dans cette commission électorale de façon directe ou indirecte.

Par ailleurs, M. Soumaila Bredoumy a déclaré que le Pdci s’insurge contre la volonté de procéder à un basculement automatique des nouveaux majeurs sur la liste électorale pour ce qu’il y aurait des risques d’insertion de personnes non admises à y figurer.

Pour le parti septuagénaire, ces actes sont des sources de conflits pour les élections à venir. Raison pour laquelle le porte-parole du Pdci dit le porter à la face de la Nation et envisager des actions démocratiques pour empêcher cela.

« Le Pdci-rda ne cédera pas cette fois-ci », a-t-il prévenu, ajoutant qu’« ensemble avec nos alliés nous mènerons tous les combats démocratiques pour que notre pays retrouve l’équité, la démocratie et la paix ».

M. Bredoumy Soumaila a par ailleurs noté les autres rejets faits par le Pdci-rda sur certaines ordonnances de loi dont la parafiscalité sur des produits de construction de première nécessité à savoir le ciment et le fer et le projet de loi règlement.

Concernant la loi de règlement, le Pdci estime que la non- exécution de l’ensemble des projets adossés au budget 2021 et d’autres facteurs ne permettent pas l’adoption de celle-ci.

« Des variations entre des prévisions et des réalisations ont été constatés. Par exemple l’impôt sur le patrimoine pour une prévision de près de 28 milliards, il a été recouvré près de 40 milliards Fcfa. La prévision a été dépassée de 170% à la réalisation », a-t-il fait savoir.

« Ces écarts soulèvent le problème de la sincérité des prévisions », a dit M. Bredoumy Soumaila. Sur la vie du parti, le porte- parole du Pdci-rda a annoncé l’institution d’une tribune de témoignages des illustres membres de la formation politique afin d’édifier et consolider l’assise de ses militants.

Le porte-parole du Pdci, M. Bredoumy Soumaila a annoncé dans la foulée l’organisation d’un congrès d’ici la fin de l’année 2022, après le bureau politique prévu avant le 15 décembre prochain pour plancher sur l’avenir du parti septuagénaire.

Afrique : ces anciens présidents qui s’activent pour la paix

Plusieurs anciens chefs d’Etat africains ont réussi leur reconversion en offrant leurs services pour une paix politique durable sur le continent.En Afrique, ce ne sont pas tous les chefs d’Etat qui s’inquiètent de leur devenir au moment de quitter le pouvoir. Ces dernières années, ils sont nombreux à avoir passé pacifiquement la main à un successeur élu par leurs compatriotes pour entamer une seconde vie. Si certains préfèrent se retirer de la politique et profiter de leur retraite, d’autres choisissent par contre de rester sur la scène internationale pour apporter leur expertise dans la construction d’une Afrique démocratique.

Dans l’Est de la République démocratique du Congo (RDC) par exemple, Uhuru Kenyatta travaille depuis quelques semaines pour mettre fin aux affrontements violents entre l’armée et les rebelles du Mouvement du 23 mars (M23). Après avoir transmis le pouvoir à son successeur William Ruto, il y a un peu moins de trois mois, l’ex-chef de l’Etat kenyan s’emploie pour une résolution de cette crise dans laquelle le Rwanda est accusé de soutenir la rébellion du M23, qui a pris du galon ces derniers mois.

En tant que nouveau facilitateur de la Communauté des États d’Afrique de l’Est (EAC, sigle anglais) pour la paix dans la partie orientale de la RDC, M. Kenyatta mène sa mission avec panache. Il a achevé lundi 14 novembre un séjour de deux jours à Kinshasa, la capitale congolaise, lors duquel il a consulté des ministres, des diplomates ainsi qu’une quarantaine de représentants des communautés des deux Kivu et de l’Ituri. Parmi eux, des chefs coutumiers et des membres de la société civile qui ont fait le déplacement.

De présidents à médiateurs africains

Plus loin, dans la région ouest du continent où plusieurs pays sont perturbés par la violence jihadiste et les séries de coups d’Etat, d’anciens chefs d’Etat y sont sollicités pour la recherche de la paix et négocier des transitions « raisonnables » avec les juntes militaires. C’est le cas de Mahamadou Issoufou qui a dirigé le Niger de 2011 à 2021.

Médiateur de la Communauté économique des Etats de l’Afrique de l’Ouest (Cédéao) pour le Burkina Faso, où il a d’ailleurs obtenu la réduction de la durée de la transition à 24 mois au lieu des 36 initialement prévus par la junte au pouvoir, il parcourt régulièrement la région puisqu’il est aussi à la tête du Panel indépendant de haut niveau sur la sécurité et le développement au Sahel. Cette mission lui a été « confiée (par) le Secrétaire général des Nations unies en rapport avec l’Union africaine (UA), la Communauté économique des Etats de l’Afrique de l’Ouest (Cédéao) et le G5 Sahel », expliquait M. Issoufou lors d’une récente audience à Bamako avec le colonel Assimi Goïta, le président de la transition du Mali, un pays où les allers-retours de l’ancien président nigérian, Goodluck Jonathan (2010 – 2015), sont également fréquents en sa qualité de médiateur de la Cédéao.

En Guinée, l’ancien président béninois Thomas Boni Yayi (2016 – 2016) a réussi à rapprocher les positions de l’organisation régionale et la junte militaire dirigée par le colonel Mamady Doumbouya. Après une médiation de plusieurs mois du prédécesseur du président Patrice Talon, les autorités militaires de Conakry ont accepté de rendre le pouvoir aux civils au bout de deux ans en lieu et place des trois ans prévus. « Dans un compromis dynamique, les experts de la Cédéao et de la Guinée ont conjointement développé un chronogramme consolidé de la transition étalé sur 24 mois », s’était réjoui en octobre l’organisation régionale.

Destins tragiques

Ainsi, la liste des anciens chefs d’Etat africains présents sur la scène internationale n’est pas exhaustive. Mais force est de constater que leur destin est plus honorifique que le sort de certains de leurs pairs comme le Burkinabè Blaise Compaoré, les Guinéens Alpha Condé et Moussa Dadis Camara ou encore l’Ivoirien Laurent Gbagbo. Ces derniers ont été obligés de quitter le pouvoir par la rue ou par l’armée avant de connaître des déboires judiciaires.

En Guinée notamment, le procès de l’ex-chef de la junte Moussa Dadis Camara avec une dizaine de co-accusés dans le massacre du stade du 28 septembre 2009 se poursuit à Conakry. Renversé par l’armée un an après son élection pour un troisième mandat, son successeur Alpha Condé vit lui-aussi des moments difficiles loin de son pays. La justice guinéenne a ordonné le 3 novembre dernier des poursuites contre l’ex-président, actuellement en Turquie pour raisons « médicales », et plus de 180 de ses anciens ministres et cadres, pour des faits présumés de corruption.

Burkina : le capitaine Ibrahim Traoré lâche ses « vérités »

Le président de la transition burkinabè a entamé une série de rencontres avec les forces vives de la nation pour, dit-il, dépeindre « la réalité du Burkina ».Dans une vidéo de 12mn45 rendant compte d’une rencontre avec les partis politiques et la société civile, tenue vendredi 11 novembre 2022 et diffusée sur la télévision nationale et la page Facebook de la présidence du Faso dimanche soir, le capitaine Ibrahim Traoré a dépeint une situation sécuritaire difficile.

Au pouvoir depuis début octobre 2022, le chef de l’Etat a rappelé les origines du terrorisme au Burkina, dû essentiellement à une mauvaise gouvernance. « J’ai marché pour traverser le Sahel (…). Il n’y a rien là-bas. Qu’avons-nous construit ? Qu’avons-nous fait de sérieux dans cette zone ? Qui en est responsable ? C’est nous », a décrit Ibrahim Traoré.

Malgré les alertes, rien n’a été fait en termes d’actions de développement en faveur de plusieurs régions, aujourd’hui sous le joug des groupes armés terroristes. « C’est nous qui avons créé cette situation. On a tout fait pour abandonner certains peuples (…) à cause de nos intérêts égoïstes (…). Nous sommes responsables du malheur qui nous arrive », a insisté le capitaine.   

Dans un franc-parler que les Burkinabè découvrent, il s’en est vivement pris aux hommes politiques qu’il a accusés d’avoir « infiltré » et « politisé » l’armée au point que chaque soldat « agit en fonction de certain bord politique ». Avec le coup d’Etat du 24 janvier 2022 qui avait porté le lieutenant-colonel Paul-Henri Damiba au pouvoir, il a un temps espérer que « ça va cesser, mais ça continue ».

Le capitaine Traoré a également fustigé l’attitude des citadins qui, selon lui, ne mesurent pas encore la gravité de la situation. « Je parie que les gens ignorent sérieusement la situation dans laquelle nous nous trouvons. Dans les grandes villes, la vie est tout autre. Hors de ces villes, vous n’imaginez même pas ce qui se passe. Est-ce que vous êtes conscients que le territoire est presque perdu ? », a-t-il demandé à l’assistance. 

Pour illustrer ses propos, il a pris l’exemple des attaques terroristes régulières sur la Route nationale N°1, reliant Ouagadougou à Bobo-Dioulasso. « C’est quand la route sera coupée que certaines personnes vont prendre conscience », a poursuivi le Chef de l’Etat du Burkina Faso.

Conséquence directe de la crise sécuritaire, le capitaine Traoré a dépeint une situation humanitaire des plus catastrophiques. Loin du folklore urbain, il a évoqué le cas de « ces enfants qui ont la peau sur les os, ces vieillards qui meurent de faim, ces femmes qui ne peuvent plus allaiter parce qu’elles n’ont plus rien dans leur sein (…), des gens qui mangent des herbes » dans les localités occupées par les jihadistes.

Dans un « langage de vérité », il a aussi dénoncé le manque de solidarité des Burkinabè dans ce contexte difficile. Des commerçants ont fait de la surenchère dans la location de camions pour ravitailler les zones sous blocus des groupes armés terroristes. « C’est quoi l’intégrité ? Burkina Faso, où est l’intégrité ? (…) Il n’y a aucune pitié (…). Le Burkinabè n’a pas pitié du Burkinabè (…) Les gens meurent ailleurs, mais à Ouagadougou on fait la fête », a déploré le capitaine.

Il a invité les acteurs politiques et de la société civile à faire leur « introspection » et leur « mea culpa ». « L’avenir de ce pays est entre vos mains. (…) Chacun [est] libre, à partir de cet instant de son action future, soit pour la patrie, soit contre la patrie », a tranché le capitaine Traoré.

Pour Fabé Mamadou Ouattara, journaliste au quotidien national Sidwaya, le capitaine Ibrahim Ouattara a dit ses « vérités » à la classe politique et à la société civile, parce qu’il estime que « ce sont eux qui ont mené le pays dans cette situation ». Comme le capitaine veut « asseoir son autorité, il surfe sur la vague de discrédit qui pèse sur ces acteurs », a dit l’observateur de la vie politique Burkinabè. 

« Le capitaine Ibrahim Traoré accuse l’armée, mais il semble dire qu’il se charge de mettre l’armée au pas et demande aux autres de faire profil bas s’ils ne veulent pas aller dans le sens de la transition », a analysé Fabé Mamadou Ouattara. 

Ghana : le ministre des Finances démis de ses fonctions

Charles Adu Boahen est visé par des accusations de corruption dans un documentaire sur l’exploitation illégale d’or.Le documentaire « Galamsey Economy » du célèbre journaliste d’investigation ghanéen, Anas Aremeyaw Anas, tient sa première victime. L’un des principaux mis en cause, le ministre des Finances, Charles Adu Boahen, a été limogé ce lundi par le président Nana Akufo-Addo qui a également annoncé l’ouverture d’une enquête.

Dans des extraits de cette production qui ont déjà fuité mais dont la diffusion est prévue ce lundi, on voit Charles Adu Boahen réclamer près de 200.000 dollars à des investisseurs pour les remettre au vice-président.

Peu avant l’annonce du limogeage, le vice-président ghanéen a indiqué avoir vu l’extrait dans lequel M. Adu Boahen essaie de « collecter de l’argent auprès de supposés investisseurs » en son nom, ajoutant ne pas être au courant de cette rencontre.

« Je tiens à préciser que si ce que (M. Boahen) est censé avoir dit est fidèlement enregistré dans la vidéo, sa position en tant que secrétaire d’État est intenable. Il devrait être renvoyé et faire l’objet d’une enquête », a écrit Mahamudu Bawumia sur Facebook.

« Mon atout le plus précieux dans la vie est mon intégrité et je ne permettrai à personne d’utiliser mon nom pour se livrer à de la corruption », a-t-il ajouté.

Au Ghana, les « Galamsey » désignent des mineurs d’or illégaux qui revendent leurs butins à des intermédiaires qui se tournent ensuite vers l’exportation.

Cette affaire intervient au moment où le Ghana cherche à obtenir un crédit de 3 milliards de dollars pour faire face à l’inflation record de 40 % et à l’effondrement de sa monnaie, le Cedi, des difficultés économiques aggravées depuis l’invasion russe en Ukraine.

« Affaire du vol dans sa ferme » : Ramaphosa prêt à démissionner

En Afrique du Sud, une rocambolesque affaire de cambriolage met en difficulté le président de la République Cyril Ramaphosa.Le président sud-africain Cyril Ramaphosa, acculé par son opposition qui demande sa démission, promet de quitter son poste si des poursuites pénales étaient engagées contre lui par la justice dans l’affaire du vol dans sa ferme de Phala Phala survenu en février 2020.

Sur le terrain politique, Ramaphosa est de plus en plus fragilisé par cette affaire. Lors d’une réunion du Congrès national africain (ANC), le parti au pouvoir, ce week-end, il a tenté de se défendre.

Face aux responsables de son parti, il a présenté sa version des faits entourant le vol de sa ferme il y a près de trois ans. A ce titre, il a confié à ses collègues de parti qu’il « se retirerait volontiers » s’il était inculpé au pénal, selon le porte-parole de la Présidence, Vincent Magwenya, dimanche.

L’affaire remonte en février 2020, le chef de l’Etat sud-africain arrivé au pouvoir en 2018, est accusé d’avoir dissimulé le vol de plus de 4 millions de dollars dans l’une de ses propriétés et d’avoir acheté le silence des cambrioleurs L’opposition réclame sa démission, mettant en doute son engagement de lutter contre la corruption. M. Magwenya réitére la ligne de défense du président sud-africaine

Ramaphosa acculé

Il a rappelé aux médias que Ramaphosa n’avait pas été accusé de crime et que plusieurs enquêtes étaient en cours sur cette affaire. « La présomption d’innocence jusqu’à preuve du contraire, consacrée par la Constitution, demeure. Je pense donc que la meilleure question à poser à ceux qui ont appelé le président à se retirer est de savoir ce qui motive ces appels », a déclaré M. Magwenya.

Et d’ajouter : « Si le président est inculpé, il se retire volontiers. Mais en l’état actuel des choses, il n’y a pas de charges criminelles contre le président ». « Ce que vous avez, c’est une série d’enquêtes avec lesquelles il coopère pleinement, et il continuera à le faire jusqu’à ce que ces enquêtes soient terminées », a-t-il dit aux journalistes.

Lors de la réunion du NEC qui s’est tenue ce week-end au Nasrec Expo Centre de Johannesburg, c’est l’un de ses principaux ministres, la ministre de la Gouvernance coopérative, Nkosazana Dlamini-Zuma, qui a pris la tête du comité pour que Ramaphosa se retire. Mme Dlamini Zuma est candidate avec M. Ramaphosa lors de la conférence nationale élective de l’ANC en décembre.

La RDC au menu du tête à tête entre Kagamé et Embaló

Le président de la Guinée-Bissau Umaro Sissoco Embaló, effectue une visite au Rwanda pour évoquer la situation sécuritaire en RD Congo avec Paul Kagamé.Alors que la tension monte entre le M23 et l’armée rwandaise, le président de la Communauté économique des États d’Afrique de l’Ouest est en visite de travail depuis dimanche à Kigali pour évoquer la situation sécuritaire en RD Congo avec Paul Kagamé.

Il s’agit du deuxième voyage de M. Embaló dans la région des Grands Lacs après une visite similaire à Kinshasa au début du week-end où il s’est entretenu avec le président congolais Félix Antoine Tshisekedi Tshilombo sur la même question.

« Cet après-midi, au village Urugwiro, le président Paul Kagamé a reçu le président Umaro Sissoco Embaló de Guinée-Bissau », a déclaré le bureau du président à Kigali dans un communiqué.

Les rapports indiquent que les deux dirigeants ont discuté des moyens de renforcer davantage les liens bilatéraux entre le Rwanda et la Guinée-Bissau. Ils ont échangé sur la situation sécuritaire dans la région.

C’est la deuxième visite d’un chef d’Etat au Rwanda, une semaine après que le président Kagamé a eu des entretiens avec son homologue angolais João Lourenço pour normaliser les relations entre Kigali et Kinshasa, qui s’étaient accusés mutuellement de soutenir les rebelles de l’autre.

En tant que président de la Conférence internationale sur la région des Grands Lacs (CIRGL), M. Lourenço joue le rôle de facilitateur des efforts de paix entre le Rwanda et la RD Congo, par le biais de la feuille de route de Luanda.

La RD du Congo accuse le Rwanda de soutenir les rebelles du M23, qui ont progressé ces dernières semaines vers des villes clés de l’est du pays.

Le gouvernement de Félix Tshisekedi a récemment expulsé l’ambassadeur rwandais à Kinshasa, citant le rôle de Kigali dans l’aide et l’encouragement de la dernière campagne des rebelles contre l’armée congolaise.

Kigali a à son tour accusé à plusieurs reprises Kinshasa d’avoir intégré ce qu’il appelle les forces génocidaires des FDLR dans son armée FARDC et de les avoir habilitées à bombarder le territoire rwandais depuis leurs bases en RD Congo.

Le M23 a été vaincu par l’armée congolaise (FARDC) et les forces spéciales de la MONUSCO en 2013, mais il s’est depuis regroupé et a commencé son offensive dans l’est du pays en novembre 2021.

La CPI « poursuit ses enquêtes » en Côte d’Ivoire (procureur)

La Cour pénale internationale (CPI) réagit à la suite d’une interpellation de l’ONG ivoirienne OIDH sur les crimes perpétrés lors de la grave crise postélectorale de 2010-2011.En réponse à une lettre ouverte du président de l’Observatoire ivoirien des droits de l’Homme (OIDH), M. Eric-Aimé Semien à la juridiction pénale internationale, le procureur de la CPI, Karim A. A. Khan KC a déclaré a rappelé son engagement et la démarche concernant l’enquête.

« Je voudrais vous renvoyer à mes différentes déclarations publiques et plus particulièrement au dernier rapport annuel sur les activités de la Cour du 12 août 2021 portant référence ICC-ASP/20/7 », a écrit le procureur de la CPI.

« Il est en effet précisé dans ce rapport que mon Bureau poursuit ses enquêtes dans la situation de la Côte d’Ivoire de façon indépendante et impartiale conformément à l’article 54 Statut de Rome et en respect aux exigences de confidentialité requise », a indiqué M. Karim A. A. Khan KC.

L’OIDH a adressé une lettre le 3 octobre 2022 à la juridiction dans laquelle elle interpelle le Bureau de la CPI sur « l’état de l’enquête relative aux crimes relevant de la compétence de la Cour pénale internationale qui auraient été commis en Côte d’Ivoire entre 2010 et 2011 ».

« Je reste également convaincu que mon Bureau pourrait toujours compter sur votre soutien dans la réalisation de son mandat et sur votre engagement pour le renforcement du partenariat avec les acteurs de la société civile », a poursuivi le procureur.

Dans sa lettre, l’OIDH s’interroge en objet du « 03 octobre 2011 au 03 octobre 2022, 11 ans après l’ouverture des enquêtes de la CPI en Côte d’Ivoire, quel bilan et quelle suite ? » au sujet des crimes de la crise postélectorale de 2010-2011.

Le 22 février 2012, la Chambre préliminaire III a décidé d’étendre la période couverte par les enquêtes du 19 septembre 2002 au 28 novembre 2010. Sur la base de cette décision d’ouverture d’enquête, trois mandats d’arrêt ont d’abord été émis.

Les mandats d’arrêt émis à l’encontre de M. Laurent Gbagbo et Charles Blé Goudé qui ont été exécutés, donnant lieu à des confirmations de charges et à l’ouverture d’un procès conjoint le 28 Janvier 2016.  Le troisième à l’encontre de M. Simone Gbagbo a été annulé le 19 juillet 2021.

Après six ans de procès, MM. Blé Goudé et Laurent Gbagbo ont été acquittés en première instance par la CPI, le 15 janvier 2019. L’acquittement définitif des co-accusés sera prononcé le 31 mars 2021, ‘ex-président ivoirien rentrera au pays le 17 juin 2021, son co-accusé est attendu à Abidjan le 26 novembre 2022.

« A en juger par les conclusions de la majorité des juges de la Chambre de première instance 1 du 15 janvier 2019, confirmées par la Chambre d’appel le 31 mars 2021, selon lesquelles « le Procureur ne s’est pas acquitté de la charge de la preuve en ce qui concerne plusieurs éléments constitutifs essentiels des crimes tels que reprochés aux accusés », de toute évidence cette procédure n’a pas suffi à faire toute la lumière sur les incidents qui ont fait l’objet de chefs d’accusation et, partant, à situer les responsabilités », fait observer l’OIDH.

Tchad : le rapport de Faki Mahamat pas « contesté » (UA)

Le président de la Commission de l’Union africaine (UA), le Tchadien Moussa Faki Mahamat, n’a pas été suivi dans sa volonté de faire sanctionner les autorités de transition de son pays.Certains médias ont parlé de « camouflet » pour Moussa Faki Mahamat après la réunion du Conseil de paix et de sécurité (CPS) de l’UA du vendredi 11 novembre. Mais il n’en est rien d’après la porte-parole du président de la Commission de l’Union africaine (UA), Ebba Kalondo.

En effet, dans un rapport accablant sur le Tchad présenté devant les quinze membres de ce Conseil à Addis-Abeba, en Ethiopie, Moussa Faki Mahamat espérait des sanctions contre les autorités tchadiennes, sous le feu des critiques depuis le 20 octobre. Les forces de l’ordre avaient violemment réprimé les personnes qui manifestaient contre la prolongation de la transition, occasionnant officiellement une cinquantaine de décès et 300 blessés.

Le président de la Commission de l’UA, qui « a fait le serment de s’en tenir toujours aux principes et décisions », note que la junte militaire tchadienne a « violé (des) principes et décisions » en allongeant de deux ans la durée de la transition et en ouvrant la voie à une candidature du général Mahamat Idriss Déby Itno à l’élection présidentielle.

Alors que des sources affirment que seuls trois des quinze pays membres du CPS de l’UA ont soutenu la demande de sanctions de Moussa Faki Mahamat contre N’Djamena, Ebba Kalondo estime que son patron n’a pas subi de revers. « De même qu’il a été accusé d’avoir favorisé le Tchad en 2021, il est accusé aujourd’hui de vouloir le sanctionner. Aucun membre du CPS n’a contesté le rapport qu’il a présenté », a précisé la porte-parole du président de la Commission de l’Union africaine (UA).

Mahamat suspendu à la prochaine décision du CPS

« Certains ont estimé qu’il faut continuer à accorder aux autorités de la transition un traitement dérogatoire, d’autres qu’il faut les sanctionner en suspendant le pays conformément aux règles invariablement suivies et mises en œuvre en matière de changement non constitutionnel de gouvernement. Le CPS n’est pas parvenu à un accord sur la question au cours de sa réunion tenue le 11 novembre. Il devra prendre une décision et le Président de la Commission de l’UA l’appliquera, sans état d’âme, quelle qu’elle soit », a ajouté Mme Kalondo.

Le 20 avril 2021, à l’annonce de la mort du maréchal et chef de l’Etat Idriss Déby Itno, tué par des rebelles sur le front, l’armée avait proclamé son fils, Mahamat Idriss Déby, général alors âgé de 37 ans, président de la République du Tchad pour une période de transition de dix-huit mois devant mener à des élections.

Mais le 20 octobre 2022, soit la date programmée pour la fin de la transition, de violents heurts ont éclaté entre forces de l’ordre et manifestants, faisant « une cinquantaine de morts » et « plus de trois cents blessés » à travers le pays, selon le Premier ministre Saleh Kebzaboh. Les manifestants protestaient contre la prolongation de la transition de deux ans et le maintien au pouvoir de Mahamat Idriss Déby, deux décisions prises en septembre à l’issue du « Dialogue national inclusif et souverain (DNIS) » boycotté par une grande partie de l’opposition, de la société civile et de la rébellion armée.

Trois semaines après les événements du 20 octobre, les autorités de la transition tchadiennes ont donné leur aval pour le déploiement d’une mission d’enquête internationale en vue de faire la lumière sur ce massacre, qualifié par Mahamat Idriss Déby d’« insurrection minutieusement préparée » par l’opposition dirigée par le leader du parti Les Transformateurs, Succès Masra, avec le « soutien de puissances étrangères » qu’il n’a pas nommées.

Selon des sources médiatiques, l’opposant a fui le territoire tchadien pour se réfugier au Cameroun voisin après ce bain de sang pour lequel le régime de N’Djamena continue de recevoir des condamnations internationales.

Burkina : Dr Ousmane Bougouma élu président du Parlement

L’Assemblée nationale était le dernier organe de la transition à mettre en place, après la désignation du président de la République et la formation du gouvernement.Dr Ousmane Bougouma a été élu président du Parlement de la transition, ce vendredi 11 novembre 2022, à l’issue d’une session plénière de validation des mandats des 71 députés de la transition, a constaté APA.

Il a obtenu 65 voix sur les 67 votants. Son adversaire, la députée Bénédicte Bailou a, elle, obtenu 02 voix; le 3e candidat, Daouda Diallo ayant désisté. Il n’y a pas eu de bulletin nul.

gé 41 ans, Dr Ousmane Bougouma, professeur de Droit privé à l’Université Thomas Sankara de Ouagadougou, remplace un autre universitaire, le professeur Aboubacar Togoyéni à la tête de l’Assemblée législative de Transition (ALT).

« L’Université conserve la présidence de l’Assemblée législative de transition. C’est une affaire d’enseignants », a commenté le journaliste Yacouba Ouédraogo.

Dr Bougouma a déjà siégé au sein de l’ALT de mars à septembre 2022, sous le régime du lieutenant-colonel Paul-Henri Damiba, pour le compte du Plateau central. Très actif, il avait présidé la Commission des Affaires générales, institutionnelles et des droits humains (CAGIDH). Ce juriste a été reconduit par « consensus » par les forces vives de sa région, pour « son activisme et son engagement ».

Philippe Nissa Traoré, conseiller fiscal, estime que « dans une République, la représentation nationale est l’organe principal. Dans notre contexte, la lutte contre le terrorisme n’est pas que militaire, avec des lois sociales qui intéressent l’intérêt général, les cœurs peuvent se détendre. Des lois fortes et leur application dans des domaines comme la corruption et le foncier, peuvent apaiser ».

Après son élection, Dr Ousmane Bougouma a appelé ses collègues députés à aller au contact des populations en vue de recueillir leurs contributions pour « légiférer autrement afin de prendre en compte les opinions du peuple ».

Il a invité à une prise « en main rapide des dossiers pour qu’ensemble, avec professionnalisme et un zèle à servir notre patrie, nous puissions œuvrer à des réformes et à un contrôle sans complaisance de l’action gouvernementale ».

Son élection est intervenue après la validation des mandats des 71 membres de l’ALT désignés pour siéger à cette 3ème législature de transition qui compte 11 femmes et 60 hommes. Dix-huit députés ont siégé dans la précédente législature. 

Vingt des soixante-et-onze parlementaires ont été désignées par le Chef de l’État, le capitaine Ibrahim Traoré, 13 sont membres des Forces vives des régions, 12 sont issus des partis politiques et 10 de la société civile. Selon la Charte de la transition, ils ont un mandat gratuit mais bénéficient d’une indemnité de session. Ils sont aussi en session permanente après leur installation.

Retour Charles Blé Goudé : son parcours à Abidjan dévoilé

Le président du Cojep, M. Blé Goudé, dira un « mot » aux Ivoiriens à la Place CP1 de Yopougon, à son arrivée au pays.L’ex-leader des « Jeunes patriotes », Charles Blé Goudé, regagne la Côte d’Ivoire, en provenance de La Haye, où il a été acquitté à la CPI dans l’affaire de crimes contre l’humanité perpétrés lors des violences post-électorales ivoiriennes de 2010-2011.  

Des préparatifs de son retour au pays sont en cours. Chargé de son accueil le 26 novembre 2022 à Abidjan, Dr Gervais Boga Sako, président-fondateur de la Fédération ivoirienne pour l’observation et la surveillance des droits de l’Homme et de la vie politique (FIDHOP), a dévoilé vendredi les grandes étapes de son arrivée.

A l’aéroport d’Abidjan, environ 150 personnes sont prévues pour son accueil du président du Congrès panafricain pour la justice et l’égalité des peuples (Cojep, parti politique), parmi lesquelles sa famille biologique, politique, des autorités et des leaders politiques, a fait savoir M. Boga Sako, le président du Comité d’accueil. 

Son adresse à la Place CP1 de Yopougon, dans l’Ouest d’Abidjan, aux militants et sympathisants « n’est pas un meeting », a déclaré Dr Boga Sako, précisant qu’il s’agit « pour celles et ceux qui n’y croyaient plus » de venir le voir et le toucher.

« Ce sera une belle petite fête avec toute la solennité que requiert pareil évènement », a-t-il ajouté, lançant un appel à tous les Ivoiriens afin de lui « réserver un accueil très chaleureux à notre compatriote, notre ami et notre frère Charles Blé Goudé ».

Après le retour, le 17 juin 2022 à Abidjan, de l’ancien président ivoirien Laurent Gbagbo, son co-détenu de la Cour pénale internationale (CPI) ; l’arrivée de Blé Goudé de La Haye, au pays, marquera un autre moment fort dans l’épilogue de la crise postélectorale ivoirienne de 2010-2011.

Après les heures chaudes de la grave crise postélectorale qui a secoué le pays de fin 2010 à mi-avril 2011, M. Charles Blé Goudé qui s’était réfugié au Ghana, y a été arrêté le 17 janvier 2013 et extradé à Abidjan.

Dans la capitale économique ivoirienne, il passera 14 mois à la Direction de la surveillance du territoire (DST) avant son transfèrement à la prison de Scheveningen à La Haye, devant la Cour pénale internationale le 22 mars 2014.

Après six ans de procès, MM. Blé Goudé et Laurent Gbagbo sont acquittés en première instance par la CPI, le 15 janvier 2019. L’acquittement définitif des co-accusés sera prononcé le 31 mars 2021, mais le chef du Cojep restera à La Haye jusqu’à ce jour.

Le 30 mai 2022, à l’ambassade de la Côte d’Ivoire en Hollande, M. Charles Blé Goudé recevra son passeport. Quatre mois après, soit le 30 septembre 2022, les autorités ivoiriennes lui notifient par écrit via le greffier de la CPI qu’il pouvait rentrer dans son pays.

Dans ce courrier, les autorités ivoiriennes expliquent cette longue attente par le fait que le chef de l’Etat tenait à ce que le retour de Charles Blé Goudé se passe dans un climat totalement apaisé, ce qui a nécessité un temps de sensibilisation des victimes.

« M. Blé Goudé estime qu’il ne faut pas que son retour donne lieu à quelques grabuges que ce soit » et « c’est un nouvel homme qui a gagné davantage en maturité » qui arrive, a souligné M. Boga Sako, citant Blé Goudé qui dit « je viens (et) j’ai une pensée pour toutes les victimes ».

Af’Sud : les Kenyans exemptés de visa d’entrée pour 90 jours

Le président sud-africain Cyril Ramaphosa, a fait cette annonce lors de sa visite d’État entamée mercredi au Kenya.Les Kényans pourront entrer en Afrique du Sud sans visa pour une période de 90 jours à partir de janvier 2022. Une prise annoncée afin de renforcer les liens entre les deux pays, selon le président Ramaphosa.

Le président sud-africain s’est entretenu avec son homologue kényan William Ruto à ce sujet avant de signer plusieurs protocoles d’accord et accords au siège de la capitale kényane.

« Nous avons convenu que les Kényans devraient pouvoir visiter l’Afrique du Sud sans être soumis à l’obligation de visa », a déclaré M. Ramaphosa. Et d’ajouter : « Cette dispense commencera le 1er janvier 2023 et nos fonctionnaires accéléreront les processus de mise en œuvre ».

Il a expliqué que le nouveau régime d’exemption de visa serait accessible aux Kényans pour une période de 90 jours dans une année. « Nous serons en mesure d’examiner cela et d’obtenir des rapports de nos ministres dans l’année et de voir comment cela fonctionne », a-t-il confié aux journalistes.

M. Ramaphosa a déclaré que cette mesure renforcerait les relations entre les deux pays africains. « Les Kényans et les Sud-Africains entretiennent de multiples relations commerciales, sociales, communautaires et relatives. Ils veulent pouvoir voyager, et le tourisme entre nos deux pays s’en trouvera grandement amélioré », a déclaré le président.

Au cours des entretiens, les deux pays ont également signé des accords dans les domaines des services correctionnels et pénitentiaires, du logement et des établissements humains, des arts et de la culture, et des écoles gouvernementales, ont-ils annoncé.

Burkina : Léger remaniement ministériel

A l’issue du premier Conseil des ministres, le capitaine Ibrahim Traoré a éjecté deux ministres contestés, seulement deux semaines après la formation du gouvernement de transition.Serge Gnaniodem Poda et Mikailou Sidibé font leur entrée au 2e gouvernement de transition, a appris APA d’un décret lu, ce mercredi 9 novembre 2022, à la télévision nationale.

Le premier est nommé ministre du Développement industriel, du Commerce, de l’Artisanat et des PME (Petites et moyennes entreprises). Quant au second, il est porté à la tête du département de l’Urbanisme, des Affaires foncières et de l’Habitat.

Serge Gnaniodem Poda est un cadre de la Banque centrale des Etats de l’Afrique de l’ouest (BCEAO). Il remplace Donatien Nagalo, démissionnaire après une vague de contestations. Plusieurs associations de commerçants lui ont reproché des « malversations » dans sa gestion du syndicat national des commerçants du Burkina (SYNACOM-B).  

Mikaïlou Sidibé est Ingénieur des travaux Publics et Economiste des transports. Il a été nommé en remplacement de Yacouba Dié, également contesté. Il lui est reproché sa « mauvaise réalisation des cités du 11-Décembre à Manga en 2018 », alors qu’il était Secrétaire permanent de la Politique nationale du logement (SP/PNL).

L’annonce de ce remaniement intervient après le Premier conseil des ministres.

Formé le 25 octobre dernier, le premier gouvernement de transition n’a pas résisté aux vagues de contestations de la rue. Le Premier ministre, Me Apollinaire Kyelem de Tambéla a apporté son soutien aux ministres débarqués. En fin octobre, il a affirmé que des enquêtes de moralité n’avaient rien trouvé de compromettant contre messieurs Nagalo et Dié. 

Le parti de Gbagbo pour une « autre vague de dialogue politique »

Le Groupe parlementaire du PPA-CI (opposition) souhaite « dans un temps proche » des arbitrages sur des questions d’ordre politique et institutionnel avant les prochaines joutes électorales.Prof. Hubert Oulaye, président du Groupe parlementaire PPA-CI, le parti de l’ex-président ivoirien Laurent Gbagbo, a dénoncé un « déséquilibre de la CEI », au terme du vote d’une loi créant deux nouveaux postes de membres de la CEI centrale.

Le groupe parlementaire PPA-CI (opposition) et celui du Parti démocratique de Côte d’Ivoire (Pdci) se sont abstenus de voter le projet de loi, adopté mercredi en plénière à la majorité, estimant qu’il ne consacre pas l’indépendance de la CEI.

Il a appelé le gouvernement à ne pas hésiter à « ouvrir des pages de dialogue » en vue d’une discussion « en paix » sur le problème de la CEI, ajoutant qu’ « il y a aussi le problème du Conseil constitutionnel et le découpage électoral qui ne correspond à aucune réalité ».   

« Bien que ce texte nous concerne, puisqu’il nous permettra d’entrer à la CEI, d’avoir un représentant à la CEI centrale et des représentants dans les CEI locales, nous avons décidé de voter abstention parce que devant le peuple nous devons rechercher la mise en place d’une structure autonome », a-t-il lancé.

A la fin de la 5e phase du dialogue politique, achevée le 4 mars 2022, les acteurs politiques ivoiriens ont recommandé la prise en compte des réalités politiques nouvelles en vue de réaménager la Commission électorale indépendante, sans préjudice de l’équilibre de celle-ci.

« Nous nous sommes abstenus parce que nous n’avons pas été satisfaits et du texte et des débats », a insisté M. Oulaye, rappelant qu’ « à la 5e phase du dialogue politique, il a été convenu de l’entrée d’un parti politique important parce que disposant d’un groupe (parlementaire) et significatif dans l’opinion nationale ».

« Il s’agissait du PPA-CI et donc nous avons attendu que le texte modificatif intervienne. Ce texte, est lui que nous venons d’examiner, il procède à une modification de la composition de la CEI, mais il reste muet sur un certain nombre de questions que nous avons posées », a-t-il ajouté.

M. Hubert Oulaye a soulevé, par exemple, le fait que « le PPA-CI, parti disposant d’un groupe parlementaire entrant à la CEI y entre pour occuper quelle responsabilité. Rien n’a été dit là-dessus, c’est pour cela que nous avons déposé un amendement » pour un poste de 5e vice-président à la CEI centrale.

Cet amendement a été rejeté, a-t-il fait observer, estimant que « c’est sur la base de motifs assez légers ». Pour l’ensemble du texte, le PPA-CI estime qu’un parti comme lui qui a subi les affres de la guerre à cause de la CEI et du Conseil constitutionnel, il lui revenait d’être véritablement représenté dans cette instance.

« A la CEI, vous avez au moins 13 personnes qui sont pour le pouvoir et cinq qui sont pour l’opposition et même dans ces cinq vous avez des partis de l’opposition qui ont été choisis par le gouvernement. Finalement, il n’y a pas d’équilibre, or c’est l’équilibre qui fait l’indépendance de la CEI », a-t-il relevé.

Burkina : démission du ministre du Commerce

Deux semaines après sa formation, le premier gouvernement du capitaine Ibrahim Traoré n’a pas résisté aux vagues de contestation de la rue.Le ministre du Commerce, Donatien Nagalo a annoncé, mardi après-midi, son départ du gouvernement afin de lui « donner toutes les chances de travailler dans un climat serein et apaisé ».

Aux lendemains de sa nomination au poste de ministre du Développement industriel, du Commerce, de l’Artisanat et des Petites et Moyennes entreprises, M. Nagalo a fait l’objet de vives contestations de plusieurs organisations de commerçants. L’accusant de fait « d’escroquerie aggravée » sans jamais présenter de preuves, elles ont empêché son installation dans ses fonctions à plusieurs reprises, en prenant d’assaut la porte principale du Ministère du Commerce. Face à la pression de la rue, le gouvernement avait dû reporter son installation à une date ultérieure.

Le démissionnaire qui s’est décrit comme « un citoyen Burkinabè honnête, intègre, dévoué et engagé » a ajouté être victime d’« accusations non fondées » de la part d’un groupe de « commerçants instrumentalisés ». En fin octobre, le Premier ministre, Apollinaire Kyelem de Tambéla lui avait apporté son soutien en indiquant que des « investigations approfondies » avaient blanchi le ministre contesté. Un syndicat de commerçants dont Donatien Nagalo est le responsable lui avait aussi apporté son soutien.  

« Au vu du contexte social, économique et sécuritaire, je me sens interpelé… C’est pourquoi j’ai jugé utile de renoncer à ma fonction » de ministre du Commerce, a ajouté l’opérateur économique qui n’est pas le seul indésirable dans l’equipe du sankariste, Kyelem de Tambéla. 

La nomination du ministre de l’Urbanisme, Yacouba Dié est également contestée. Il lui est reproché sa « mauvaise réalisation des cités du 11-Décembre (jour de célébration de la fête de l’Indépendance du pays) à Manga en 2018 », lorsqu’il était Secrétaire permanent de la politique nationale du logement (SP/PNL).

Nommé le 22 octobre, le Premier ministre Me Kyelem avait formé un gouvernement de 23 membres, respectant le quota de 25 ministres fixés au cours des assises nationales, du 14 octobre, qui ont désigné le capitaine Ibrahim Traoré, Président de la transition pour 21 mois. Ce dernier avait, deux semaines plutôt, renversé le lieutenant-colonel, Paul-Henri Damiba, lui reprochant ses « choix hasardeux » dans la stratégie de lutte contre les groupes jihadistes. Depuis sept ans, des groupes armés non étatiques écument le pays, causant des milliers de victimes et près de 2 millions de personnes déplacées. 

Manifestations du 20 octobre au Tchad : vers une enquête internationale

Des enquêteurs internationaux arriveront bientôt au Tchad pour faire la lumière sur la répression meurtrière des manifestations du 20 octobre dernier.Les autorités de N’Djamena ont donné leur aval. Une mission d’enquête internationale sera déployée dans les prochains jours au Tchad pour tenter d’établir la vérité sur la violente répression de manifestants opposés au maintien au pouvoir de Mahamat Idriss Déby Itno, président de la transition et fils du défunt président Idriss Déby. Ces événements qui se sont passés, il y a trois semaines, ont occasionné la mort d’une cinquantaine de personnes et 300 blessés.

Sous le feu des critiques depuis lors, le gouvernement tchadien était pressé par la communauté internationale et des organisations de défense des droits humains à ouvrir une enquête internationale. Ces dernières estiment que rien ne peut justifier le recours abusif à la force sur des citoyens qui expriment leur opinion sur le fonctionnement démocratique de leur pays.

Déjà, une mission de facilitation de la Communauté économique des États d’Afrique centrale (CEEAC) est en cours depuis le 25 octobre. Elle sera renforcée dans les prochains jours par des enquêteurs de l’Union africaine (UA) et de l’Organisation des Nations unies (ONU). Le projet consiste ainsi en une mission d’enquête conjointe CEEAC-UA-ONU. Si N’Djamena l’a acceptée sur le principe, les détails ne sont pas encore précisés, faisant surgir des doutes sur l’indépendance des enquêteurs.

En réaction aux manifestations violemment réprimées, le général Mahamat Idriss Déby, président de la transition du Tchad, a pris la parole le 25 octobre pour les qualifier d’« insurrection minutieusement préparée » par l’opposition dirigée par le leader du parti Les Transformateurs, Succès Masra, avec le « soutien de puissances étrangères » qu’il n’a pas nommées. Selon des sources médiatiques, l’opposant a fui le territoire tchadien pour se réfugier au Cameroun voisin après le bain de sang du 20 octobre.

Ce jour en effet, l’opposition avait appelé à manifester contre le régime du fils du défunt Idriss Déby. Il venait de prolonger de deux ans la transition, sur proposition d’un dialogue national boycotté par une grande partie de l’opposition, de la société civile et de la rébellion armée. Proclamé président après la mort de son père tué au front par des rebelles, le jeune général venait de boucler 18 mois au pouvoir.

Roi Mohammed VI : Le Gazoduc Nigéria-Maroc, un projet structurant promettant d’arrimer l’Afrique et l’Europe

Le Roi Mohammed VI a affirmé que que le Gazoduc Nigéria-Maroc est « un projet structurant promettant d’arrimer l’Afrique et l’Europe ».« Eu égard à la dimension continentale du Gazoduc Nigéria-Maroc, Nous y voyons aussi un projet structurant promettant d’arrimer l’Afrique et l’Europe », a souligné le Souverain dans son discours prononcé dimanche à l’occasion du 47ème anniversaire de la marche verte.

A cet égard, le mémorandum d’entente, signé récemment à Rabat, avec la Communauté Économique des États de l’Afrique de l’Ouest (CEDEAO) et, à Nouakchott avec la Mauritanie et le Sénégal, marque un jalon essentiel dans le processus de réalisation du projet, a fait observer le Souverain marocain.

Selon lui, la signature de ce mémorandum « traduit l’engagement des pays concernés à contribuer à la concrétisation de ce projet stratégique et elle illustre leur volonté politique d’assurer son succès ».

« Compte tenu de l’intérêt particulier que nous portons au partenariat avec les États de l’ouest du continent, le Gazoduc Nigéria-Maroc représente pour nous plus qu’un projet bilatéral entre deux pays frères », a-t-il ajouté.

Le Roi a émis le souhait que ce projet « soit plus largement un projet stratégique profitable à l’ensemble de la région de l’Afrique de l’ouest, dont la population dépasse 440 millions d’habitants ».

En effet, outre le Maroc et la Mauritanie, ce Gazoduc offre aux quinze pays de la CEDEAO, des opportunités et des garanties en matière de sécurité énergétique et de développement socio-économique et industriel, a-t-il estimé.

« Destiné aux générations présentes et futures, le projet œuvre en faveur de la paix, de l’intégration économique du continent africain et de son développement commun », a affirmé le Souverain, qui s’est félicité, à cet égard, de l’appui des institutions financières régionales et internationales qui ont exprimé le souhait d’apporter leur concours effectif à sa mise en œuvre.

Et d’affirmer que le souci du Maroc d’agir toujours, de concert avec le Nigeria et l’ensemble des partenaires, en toute transparence et responsabilité, pour que ce « projet soit concrétisé dans les meilleurs délais ».

Le Souverain a, par ailleurs, souligné que le Maroc est réceptif à toute forme de partenariat « fructueux » visant « à mener à bien ce projet africain d’envergure ».

L’Afrique face aux chocs pandémique, climatique et géopolitique (rapport)

Ces dernières années, le continent noir subit les conséquences de crises qu’il n’a pourtant pas provoquées.« L’Afrique sous le triple choc pandémique, climatique et géopolitique ». C’est le thème du 3e rapport économique de l’influent Think tank marocain Policy Center for the New South (PCNS) dont la présentation a eu lieu vendredi 4 novembre à Rabat.

À l’ouverture des travaux par visioconférence, Fathallah Oualalou, chercheur senior au PCNS, a déclaré que « ce rapport met en évidence les trois chocs qui ont traversé le monde ces dernières années, mais qui ont affecté l’Afrique ».

« Le premier, c’est le choc pandémique 2020/2021. Le deuxième est géopolitique avec la guerre en Ukraine et ses conséquences pour l’Afrique dans le domaine énergétique aussi bien pour les pays producteurs que pour les pays importateurs, mais aussi alimentaire et économique. Le troisième choc est climatique », explique M. Oualalou.

Coordinateur du rapport annuel du PCNS sur l’économie en Afrique, Larabi Jaidi soutient que l’activité économique sur le continent a été perturbée par les restrictions mises en place pour lutter contre la Covid-19, malgré le faible taux de prévalence. Pour amortir le choc, l’Afrique croyait pouvoir compter sur son secteur informel qui, selon le chercheur Akram Zaoui, « a toujours joué un rôle d’amortisseur dans des moments de récession en permettant à une certaine catégorie de travailleurs de basculer dans le secteur informel ».

« Avec le coronavirus, c’est le secteur informel qui a été le plus impacté et au lieu de jouer le rôle de stabilisateur économique, l’informel a joué un rôle de déstabilisateur », fait noter M. Zaoui lors du premier panel consacré aux performances, vulnérabilités et transformations en Afrique

Au sujet du choc climatique, le constat n’est pas non plus reluisant, selon les conclusions du rapport présentées à un public trié sur le volet ce vendredi. « L’Afrique représente l’une des régions les plus touchées par le réchauffement climatique », rapporte Larabi Jaidi, relevant qu’elle « fait face en 2021 à un nombre élevé de chocs naturels liés au climat : la diminution des précipitations montre une augmentation du stress hydrique dans diverses régions du continent, particulièrement en Afrique du Nord, de l’Ouest et en Afrique australe ».

À l’en croire, « les caractéristiques économiques de la plupart des pays d’Afrique, notamment dans les régions subsahariennes, ont amplifié les effets du changement climatique sur l’état social des populations ». Ce qui fait du changement climatique une réelle menace pour la stabilité des prix et la stabilité financière des pays d’Afrique.

Le continent noir doit aussi faire face à un troisième choc lié à la guerre russo-ukrainienne. En février dernier, la Russie a lancé une opération de « dénazification » en Ukraine voisine, entraînant des conséquences sans précédent sur le commerce international. « L’Afrique a connu la récession la plus grave de son histoire », souligne le rapport du PCNS, précisant que « le choc a pesé à travers un certain nombre de canaux ».

« Le premier concerne le prix des matières premières. La guerre en Ukraine n’affecte pas seulement le prix de l’énergie, mais aussi ceux d’un ensemble de matières premières, notamment les produits alimentaires », explique M. Jaidi. Selon ce dernier, « le deuxième canal est celui des tensions financières et plus globalement de l’incertitude qui affectent négativement l’investissement et la consommation ».

Enfin, « le troisième est celui du commerce extérieur. Au-delà du canal de la demande externe, il est probable que les économies soient aussi affectées par des perturbations sur les chaînes de production », détaille-t-il, prédisant « un risque croissant d’insécurité alimentaire et de troubles sociaux » pour « les pays fortement dépendants des importations de céréales en provenances d’Ukraine et de Russie tels que l’Égypte, le Maroc, la Tunisie, le Sénégal et la Tanzanie ».

Le malheur, c’est que « tant qu’il n’y a pas de possibilités de sortie de crise, il y aura toujours cette incertitude dans l’avenir ». En revanche, tout ne semble pas perdu. Face à ces chocs, « l’Afrique est porteuse d’espoir », soupire Fathallah Oualalou, préconisant « la nécessité de transformer les tissus productifs des pays africains, de diversifier leur économie pour qu’ils puissent sortir progressivement de leur dépendance par rapport aux matières premières ».

Côte d’Ivoire : Gnamien Konan rejoint le Pdci, le parti de Bédié

Le président de la formation politique « Nouvelle Côte d’Ivoire » a évoqué les raisons de ce revirement, lors d’une conférence de presse.« Je suis venu au PDCI-RDA (Parti démocratique de Côte d’Ivoire) parce que c’est le moment de la paix et la réconciliation attendues depuis trois décennies’ », a déclaré l’ex-ministre ivoirien, Gnamien Konan, face aux caméras.

 Il a déclaré se mettre à la disposition du Pdci et de son président, l’ancien chef d’Etat Henri Konan Bédié, « sans préalable et sans contrepartie (tout en assurant) on ne perdra plus d’élection ». L’ex-ministre a en outre pris officiellement sa carte de membre du Pdci.

Cette adhésion s’est déroulée en présence du porte-parole du Pdci (opposition), Soumaïla Bredoumy et de quelques cadres de l’ex-parti unique qui totalise 76 années d’existence. Il reconnaît en M. Bédié « l’héritier de Félix Houphouët-Boigny », fondateur du Pdci et premier président ivoirien.  

L’Arabie Saoudite va abriter le procghain Sommet arabe en 2023

Le 32e Sommet arabe se tiendra l’année prochaine en Arabie saoudite, a annoncé le Conseil de la Ligue arabe, à l’issue de ses travaux ce mercredi 2 novembre 2022.Au terme des travaux du 31e Sommet arabe, ce mercredi 2 novembre 2022, le Conseil de la Ligue arabe a annoncé la tenue du prochain sommet en Arabie saoudite. Il a également approuvé la création du Centre arabe d’études sur l’autonomisation économique et sociale dans l’Etat de Palestine.

Les dirigeants arabes ont convenu, de même, d’adopter la stratégie arabe pour la consolidation du bénévolat 2023 en tant que document d’orientation, et la stratégie arabe de promotion du travail de la femme dans le cadre des objectifs de développement durable 2030.

Ils ont, en outre, adopté la déclaration ministérielle sur l’équité et l’égalité entre les deux sexes pour un développement durable et environnemental. Les dirigeants arabes ont aussi convenu du mécanisme d’organisation de la 5e session du Sommet arabe du développement économique et social dans la République islamique de Mauritanie en 2023.