Projet de nouvelle constitution en Guinée: L’Assemblée Nationale renforcée

L’Assemblée Nationale voit son pouvoir renforcé par deux (2) dispositions- phares du projet de nouvelle constitution.

Il s’agit du vote de confiance sur la déclaration de politique générale du gouvernement et de la motion de censure. Ce pouvoir permet désormais au parlement guinéen d’accentuer son contrôle sur l’action gouvernementale et sur l’évaluation des politiques publiques.

Sous réserve des dispositions de l’article 58, « l’Assemblée Nationale vote seule la loi, contrôle l’action gouvernementale et évalue les politiques publiques. L’Assemblée Nationale se réunit de plein droit en session ordinaire qui commence le 5 octobre et prend fin le 4 juillet. Si le 5 octobre et le 4 juillet sont des jours fériés, la réunion est reportée le premier jour ouvré suivant ».

L’Assemblée Nationale est réunie en session extraordinaire soit à l’initiative du président de la République, soit à la demande de la majorité des membres qui la composent, sur un ordre du jour déterminé. Elle est convoquée, dans tous les cas par le président de la République.

Autre mode de pression « Les ministres peuvent être entendus à tout moment par l’Assemblée nationale et par ses commissions. Le gouvernement est tenu de fournir à l’Assemblée Nationale toutes les explications qui lui seront demandées sur sa gestion et sur ses activités. Les moyens de contrôle de l’Assemblée Nationale sur l’action gouvernementale sont les questions écrites ou orales auxquelles sont tenues de répondre le premier ministre et les ministres. Une séance par semaine est réservée, au cours de la session ordinaire, aux questions orales avec débats », peut-on lire dans les articles 75, 76, 80, 96 et 97.

Dans la même foulée, les articles 98 et 99 mentionnent que : « Le premier ministre, après délibération, du conseil des ministres, engage devant l’Assemblée Nationale, la responsabilité du gouvernement sur son programme ou sa déclaration de politique générale. L’Assemblée Nationale peut mettre en cause la responsabilité du gouvernement par le vote d’une motion de censure. Une telle motion n’est recevable que si elle est signée par un dixième (1/10) au moins des membres de l’Assemblée Nationale.

Le vote ne peut avoir lieu que quarante-huit (48) heures après son dépôt. Seuls sont recensés, les votes favorables à la motion de censure qui ne peut être adoptée qu’à la majorité des trois quarts (3/4) des membres composant l’Assemblée Nationale ».
Si la motion de censure est rejetée, les signataires ne peuvent en proposer une nouvelle au cours de la même session. Le premier ministre peut, après délibération du conseil des ministres, engager la responsabilité du gouvernement devant l’Assemblée Nationale sur le vote d’un texte. Dans ce cas, ce texte est considéré comme adopté, sauf si une motion de censure, déposée dans les vingt-quatre (24) heures qui suivent, est votée. La motion de censure peut conduire à l’éviction du Premier Ministre, donc au changement de gouvernement.

Par ailleurs « Lorsque l’Assemblée Nationale adopte une motion de censure ou lorsqu’elle désapprouve le programme ou une déclaration de politique générale du gouvernement, le premier ministre doit remettre au président de la République la démission du gouvernement ».

Par ailleurs, le projet de constitution précise qu’« en cas de désaccord persistant entre le gouvernement et l’Assemblée Nationale, sur des questions fondamentales, le président de la République peut, après avoir consulté le président de l’Assemblée Nationale, prononcer la dissolution de celle-ci. En cas de dissolution, de nouvelles élections ont lieu dans les soixante (60) jours qui suivent celle-ci. La nouvelle Assemblée Nationale se réunit de plein droit dans les dix (10) jours qui suivent son élection », lit-on dans l’article 102.
A cela s’ajoute l’abaissement de l’âge de l’éligibilité qui est désormais de 18 ans, un symbole fort d’ouverture et de réponse aux préoccupations de la jeunesse guinéenne.

Guinée: L’école obligatoire et gratuite jusqu’à 16 ans dans le projet de nouvelle constitution

Le Projet de constitution qui sera soumis à referendum le 1er mars, permet, au titre 2, à l’Etat d’investir dans la jeunesse et d’accorder plus de protection à cette couche vulnérable de la Nation. D’abord au niveau de l’article 23 « Les parents ont le devoir d’assurer l’éducation et la santé physique et morale de leurs enfants. L’autorité parentale est exercée par le père et la mère ou, par toute autre personne conformément à la loi. Et les Enfants doivent assistance et soins à leurs parents ».
Accordant plus de poids à la promotion des jeunes, le projet de constitution stipule à l’article 24 que « La jeunesse doit être particulièrement protégée par l’Etat et les collectivités contre toute exploitation et l’abandon moral, l’abus sexuel, le trafic d’enfant, la traite des êtres humains, et les fléaux de toutes sortes. Dans les conditions déterminées par la loi, l’Etat veille, à travers un fonds spécial, à la promotion et à la préparation de la jeunesse aux enjeux culturels, scientifiques et technologiques futurs ».
Le même article 24 interdit, en dehors des cas prévus par la loi, le travail des enfants et ouvre un créneau obligatoire de formation et d’éducation « L’école est obligatoire et gratuite pour les enfants des deux sexes jusqu’à l’âge de 16 ans, et dans les conditions prévues par la loi ».
Et si avec l’article 26 de la nouvelle constitution, l’Etat veille à la promotion de la culture et au bien-être des jeunes et des femmes, à travers des programmes spécifiques qui favorisent le développement de la culture, de l’éducation et de l’emploi ; l’article 29 de la même constitution indique que chaque citoyen a le devoir de participer aux élections, de promouvoir la tolérance, les valeurs de la démocratie et d’etre loyal envers la nation.
A ce titre, la nouvelle constitution prévoit l’abaissement de l’âge de l’éligibilité contre l’âge de 25 ans révolus pour être candidat à la députation dans la constitution de 2010.
Et au titre 4, article 68 de la nouvelle constitution, il est indiqué que « Les Députés à l’Assemblée Nationale sont élus au suffrage universel direct pour un mandat de 5 ans. Le mandat peut être renouvelé. Et l’âge minimum pour être éligible à l’Assemblée Nationale est de 18 ans révolus ».
Autant dire que le projet de constitution comporte des avantages inouïs pour la jeunesse qui concourent déjà au rajeunissement en cours de la classe politique à travers les candidatures des jeunes aux législatives du 1er mars.

Guinée: Le président Alpha Condé annonce un projet de nouvelle constitution

Le chef de l’Etat guinéen, Alpha Condé, a annoncé ce jeudi 19 Décembre soir, un projet de nouvelle constitution.

En effet, Le président de la République, qui maintenait le flou sur ses intentions vient de rendre public dans une adresse a la nation, le projet de nouvelle constitution. Projet qu’il promet vulgariser avant son adoption.

Cependant, selon Alpha Condé, c’est après examen du projet par la cour constitutionnelle et réception de l’avis conforme de celle-ci qu’il a décidé de rendre public le contenu du texte de la nouvelle constitution. Nouvelle constitution qu’il entend soumettre à l’approbation du peuple.

Toutefois, il souligne avoir instruit au ministre de la justice d’organiser des explications approfondies sur les différents articles de la nouvelle constitution afin de permettre aux populations de s’approprier le contenu et de pouvoir mieux prendre leurs décisions le jour venu.

« Cela doit permettre à la population de s’approprier du contenu et de se prononcer le jour venu (lors d’un référendum) pour ou contre en toute connaissance de cause », a-t-il dit.

Notons que ce projet de réforme de la nouvelle constitution est largement rejetée par l’opposition et par le Front National pour la Défense de la Constitution (Fndc) qui ne cesse de multiplier les manifestations contre ce projet de constitution du président Alpha Condé.