Somalie: l’IATA se félicite du rétablissement de l’espace aérien

L’Association internationale du transport aérien (IATA) se félicite de la reclassification, après trois décennies, de l’espace aérien au-dessus de la Somalie et de la région environnante en classe A.Cette reclassification a eu lieu le 26 janvier 2023 à 00h01, lorsque les services de contrôle du trafic aérien ont été rétablis de manière opérationnelle dans l’espace aérien, officiellement connu sous le nom de Région d’information de vol (FIR) de Mogadiscio.

Elle couvre la masse continentale entourant la Corne de l’Afrique et s’étend dans l’océan Indien. « La reclassification de la FIR de Mogadiscio en espace aérien de « Classe A » améliorera considérablement la sécurité dans la région et renforcera l’efficacité », a déclaré jeudi Kamil Al-Awadhi, vice-président régional de l’IATA pour le Moyen-Orient et l’Afrique.

« Cela est dû aux efforts de collaboration de l’équipe de coordination spéciale de l’espace aérien de la Somalie, qui comprend l’Autorité de l’aviation civile, l’IATA, l’Organisation de l’aviation civile internationale, les FIR adjacentes et les compagnies aériennes », a ajouté M. Al-Awadhi.

La reclassification de l’espace aérien et la reprise opérationnelle du contrôle du trafic aérien dans la FIR de Mogadiscio ont été rendues possibles par l’installation et la mise en service d’une infrastructure moderne de radionavigation et d’autres technologies.

Elle fait suite à un essai réussi qui a débuté en mai dernier. « La modernisation de la gestion du trafic aérien et l’amélioration de l’infrastructure de navigation et de communication permettront d’améliorer la connaissance de la situation le long d’un couloir aérien de plus en plus fréquenté et de ses intersections avec les routes reliant de nombreuses régions du monde », a déclaré M. Al-Awadhi.

Tous les vols effectués dans l’espace aérien de classe A doivent être autorisés par le contrôle du trafic aérien, qui est également responsable du maintien de la séparation latérale et verticale entre les aéronefs, indique l’IATA, qui représente quelque 300 compagnies aériennes représentant 83% du trafic aérien mondial.

Tchad : au moins 20 morts dans un accident routier

Le président de la transition tchadienne, Mahamat Idriss Déby Itno promet des« mesures fortes pour mettre fin à ces tragédies répétitives ».Dans la nuit de jeudi à vendredi, un accident routier survenu entre Abéché et Oum-Hadjer; à l’est de N’Djamena, a fait une vingtaine de mort, selon un bilan provisoire. 

L’accident implique un bus appartenant à l’agence de voyage Abou Islam qui avait à son bord 31 passagers dont le chauffeur et l’apprenti-chauffeur et un gros porteur. 

D’après une source, tombé en panne et garé au bord de la route, le gros porteur n’aurait pas pris le soin d’installer un panneau de signalisation pour prévenir d’un danger, comme l’exige le code de la route. Le chauffeur du bus, roulant à vive allure, est tombé nez à nez avec le camion qu’il n’a pu éviter, raconte notre source. Le choc est tel que toute la toiture du bus est partie en lambeaux et le corps du chauffeur démembré.  

Des secours arrivés d’Abéché ont évacué les blessés parmi lesquels quatre graves. Sorti indemne de cet accident, l’apprenti-chauffeur a pris la fuite, confie notre interlocuteur. 

En février 2022, un accident similaire s’est produit dans le même département de Batha Ouest. Deux bus étaient en collision entre Mangalmé et Oum-Hadjer. Au moins 40 personnes ont été tuées dans cet accident. Ce qui avait amené les autorités en charge de la sécurité routière et de la sécurité publique à interdire les voyages de nuit entre 21heures à 5heures. Mais la mesure a été très vite levée. 

Sur Twitter, le chef de l’Etat tchadien, le Général Mahamat Idriss Deby Itno a réagi, présentant ses condoléances aux familles des victimes. Le président de la transition a également annoncé des « mesures fortes seront prises pour mettre fin à ces tragédies répétitives ».

Une pinasse chavire sur la lagune Ebrié à Abidjan

L’incident s’est produit ce vendredi 27 janvier 2023 entre 6h07 et 6h30 (GMT, heure locale) sous le pont Félix Houphouët-Boigny, à la suite d’une « panne de moteur » de la pinasse.La pinasse « Espérance 2 » s’est renversée avec à son bord plus d’une centaine de personnes. Les premiers résultats avancés indiquent « 110 passagers et trois membres d’équipage sauvés », avec probablement « aucune perte en vue humaine ». L’on enregistrait dans la foulée un blessé léger pris en charge. 

La panne de moteur est survenue au niveau l’Ecole des douanes ivoiriennes, alors que la pinasse quittait Abobo-Doumé, un quartier de Yopougon, une commune populaire dans l’Ouest d’Abidjan, pour la cité de Treichville, dans le Sud de la capitale économique ivoirienne.

Grâce à un bateau-bus de la SOTRA, une société publique opérant sur le plan lagunaire abidjanais, les premiers secours ont été apportés aux passagers de la pinasse qui ont eu la vie sauve, ainsi qu’avec l’aide de plongeurs et des éléments de la police maritime.

Les services techniques d’enquête et les inspecteurs de la police maritime étaient sur les lieux pour déterminer les causes réelles des circonstances de l’accident en vue de situer les responsabilités.

Un bateau a coulé dans la lagune Ebrié, en mars 2022, au niveau de la Caréna au Plateau, lors d’une opération de retrait d’un navire sur un dock. Le bateau ayant subi un dommage avait coulé, mais aucune perte en vie humaine n’avait été déplorée.

Guinée: « Toumba n’est coupable de rien » (famille)

Plus de quatre mois après l’ouverture du procès des massacres du 28 septembre 2009, le père de Aboubacar Sidiki Diakité, un des principaux accusés, a brisé le silence.Chez lui à Béhanzin, un quartier de la commune de Matoto, dans la périphérie de Conakry, Mamadi Diakité, reçoit ce jeudi 26 janvier un groupe de journalistes dans un cadre sobre. Le vieil homme, colonel de l’armée à la retraite et ancien garde du corps du premier président de la Guinée indépendante, Ahmed Sékou Touré, tue le temps dans un hamac, s’amusant avec ses petits-fils. Une façon pour lui d’oublier sommairement le « triste » sort de son fils.

gé de plus de 80 ans, Mamadi Diakité est le père d’Aboubacar Sidiki Diakité dit Toumba, l’un des principaux accusés du massacre du 28 septembre 2009 au stade du même nom. Le procès se tient devant le tribunal criminel de Dixinn, à Conakry et voit défiler une dizaine d’accusés, dont l’ancien président de la junte, Moussa Dadis Camara dont l’interrogatoire a pris fin mardi 25 janvier.

Ancien aide de camp de ce dernier, Toumba Diakité a comparu en octobre dernier et nié être le cerveau des événements tragiques du 28 septembre qui ont fait 157 morts et une dizaine de femmes violées, selon un décompte des Nations unies.

Son père qui suit le procès de loin devant son poste téléviseur n’en est pas moins convaincu. « Toumba est présenté comme l’ennemi du peuple, tout le monde rejette la faute sur lui pour dire qu’il a tiré, seul Dieu sait, mais il n’est pas coupable. Il ne ferait jamais ça », tente-t-il de convaincre. « Jamais au grand plus grand jamais, mon fils n’est pas coupable », insiste le vieil homme.

Pour disculper son fils, il s’appuie sur les traits de caractère de cet accusé qui est « quelqu’un de véridique » et « respectueux de la vie humaine ». En effet, plaide M. Diakité, l’ancien aide de camp de Dadis Camara a « démontré depuis le début de sa comparution » qu’il n’est en rien mêlé à ce qu’on lui reproche.

Indiquant qu’il fait confiance aux « juges de ce tribunal » qui sont des « personnes réfléchies », l’octogénaire croise toutefois les doigts en priant « Dieu » pour qu’il « sauve » son fils.

Côte d’Ivoire : octroi de 40 minibus à des transporteurs

Ces engins, sortis tout droit de l’usine d’assemblage de Sotra Industries, participent du projet de renouvellement du parc auto ivoirien.Ces minibus ont été remis ce jeudi 26 janvier 2023 à des transporteurs d’Abobo et de Yopougon, dans le District d’Abidjan, en présence du ministre des Transports, Amadou Koné et de son homologue de la Solidarité et la lutte contre la pauvreté, Mme Belmonde Dogo.

En remettant cette dotation, le ministre des Transports a décliné les objectifs poursuivis, entre autres l’amélioration de l’offre de transport, la lutte contre la pollution de l’environnement et l’insécurité routière, ainsi que la création d’emplois et de richesses.

« En effet, elle marque, dans le cadre du Projet de Renouvellement du Parc Automobile, un important acte additionnel d’amélioration des conditions de mobilité des populations », a-t-il ajouté.

Le ministre Amadou Koné s’est dit heureux de remettre à ces acquéreurs ces 40 véhicules au nom du gouvernement, tout en incitant les autres acteurs du transport à saisir les opportunités offertes par l’Etat pour professionnaliser le secteur.

Il n’a pas manqué de rappeler l’ambitieux programme de modernisation du système des transports en Côte d’Ivoire, axé sur la construction d’infrastructures routières, le rajeunissement du parc automobile, l’offre de transport de masse de qualité et la sécurité routière.

Cela, soulignera-t-il, a conduit le 10 janvier 2022, à la réception par le Premier ministre Patrick Achi, de l’unité de montage des véhicules Iveco par Sotra Industries, un pas qui marque le début de l’ère de l’industrialisation de la construction automobile en Côte d’Ivoire.

Ce programme de rajeunissement du parc auto ivoirien a permis d’enregistrer un accroissement des ventes de véhicules neufs de 20% l’an pour atteindre 26% en 2020 et 56 % de croissance de mise en circulation de véhicules neufs en 2022, selon la direction générale des douanes.

« Ici et maintenant, je voudrais lancer un appel à l’endroit des entreprises bénéficiaires de véhicules minibus de type Gbaka ; dans le cadre du Projet de Renouvellement du Parc Automobile ivoirien afin qu’elles intègrent, absolument et nécessairement, les méthodes de gestion rigoureuses et modernes, de suivi, de contrôle et de supervision de ces véhicules », a-t-il dit.

Il a insisté sur le fait pour les transporteurs de « garantir le niveau de qualité exigé par les services du ministère des Transports, en termes d’aspect général des véhicules, d’accueil des clients, de respect du code de la route, et de la réglementation en vigueur ».

Le ministre a, en outre, invité ces acteurs à faire de cette phase pilote une réussite afin que d’autres personnes ou entités puissent en bénéficier après eux. Retenons que c’est sur un appel à candidatures que cette liste de bénéficiaires a été arrêtée. Il a annoncé la tenue d’États généraux dans le mois de février.

L’armée ivoirienne lance un nouveau test de recrutement

Dans une note officielle, le ministère d’Etat, ministère de la Défense annonce le recrutement de sous-officiers et militaires du rang spécialistes des domaines techniques et technologiques.Selon les modalités et conditions de candidature, les postulants devront être âgés de 18 ans au moins et de 26 ans, au plus, au 31 décembre 2023 et avoir une taille minimale de 1,65 pour les hommes et 1,60 m pour les femmes.

En outre, ils doivent être médicalement et physiquement aptes. Les préinscriptions en ligne sont prévues du 06 au 16 février 2023 et les inscriptions et dépôts des dossiers au Bureau concours de l’Etat-Major général des armées du 06 au 25 février 2023.

La note renseigne que les détails des profils recherchés et les qualifications requises sont consultables sur le site web du Bureau concours qui sera mis en service le lundi 30 janvier 2023:
https://bureauconcours.armees.gouv.ci

Les Forces armées de Côte d’Ivoire (FACI) ont organisé, il y a quelques jours, des tests de présélection en vue de créer un vivier de potentiels personnels de l’armée de l’air. Ces tests ont eu lieu du 16 au 21 janvier 2023 à la Base aérienne d’Abidjan.

Climat : le Sénégal promeut des parcs industriels durables

Le projet « Initiative Villes Durables pour le Sénégal » a permis d’éviter l’émission de plus de 35 000 tonnes équivalent CO2 dans le parc industriel de Diamniadio (Ouest).Diamniadio, la nouvelle ville en construction à la périphérie de la capitale sénégalaise, veut assumer son statut de ville du futur. Le Bureau de Mise à Niveau (BMN) en partenariat avec l’Organisation des Nations unies pour le développement industriel accompagne les entreprises installées dans le parc industriel de la cité à promouvoir les énergies renouvelables, l’efficacité énergétique et la gestion intégrée des déchets grâce à l’« Initiative Villes Durablespour le Sénégal ».

« Pour exécuter ce projet déroulé depuis 2018, le Bureau de Mise à Niveau (BMN) a approuvé des investissements de l’ordre de 1,7 milliards de FCFA dont 700 millions ont été déjà octroyés à 16 entreprises. Ces fonds leur ont permis d’acquérir des systèmes de production d’énergie solaire, mais également à mettre en place des systèmes d’efficacité énergétique », a déclaré la Directrice générale du BMN, Fatou Dyana Ba.

Mme Ba s’exprimait ce jeudi à l’occasion de l’atelier de restitution et de partage des résultats de ce plan dénommé : « Initiative Villes durables pour le Sénégal :Promotion des énergies renouvelables, de l’efficacité énergétique et la gestion intégrée des déchets dans les parcs industriels durables ».

Financé par le Fonds pour l’environnement mondial (Fem), ce programme a favorisé l’installation de 1 974 KWC d’énergie renouvelable, l’économie de 56 524 Mégawatt heure d’énergie, le renforcement des capacités de quelque 200 personnes, la création de vingt-quatre emplois vert et la certification de 5 entreprises en ISO 50 001 et ISO 14 001, a indiqué Mme Ba.

Cette assistance fournie par la BMN a également aidé à éviter le rejet dans l’atmosphère de 35 156,44 tonnes équivalent CO2 et 5,499 mg Tec de polluants organiques persistants (POPs), a poursuivi Fatou Dyana Ba.

Selon le Conseiller technique du ministre du Commerce, Boubacar Sambe, ces importantes initiatives prises par les entreprises contribueront à réduire leurs coûts de production et leur impact écologique, répondant ainsi aux exigences du développement durable.

« Cette phase pilote du projet que nous clôturons ce matin, a donné des résultats très satisfaisants, nous encourageant à aller vers une mise à l’échelle », a-t-il plaidé, appelant à l’engagement de toutes les parties prenantes pour la mise en place d’un programme de grande envergure visant à accompagner les entreprises pour l’adoption des procédés de production propre. Cela, afin de répondre au défi crucial de la préservation de l’environnement.

« Soutenir l’intégration des énergies renouvelables, des ressources économes en énergie et promouvoir des solutions de gestion des déchets écologiquement rationnelles sont des objectifs prioritaires pour accompagner le développement durable du parc industriel de Diamniadio », a relevé, de son côté, le directeur de l’Environnement et des établissements classés, Baba Dramé.

Selon ce dernier, c’est dans cette perspective que le projet « Initiative Villes durables pour le Sénégal » a été développé avec comme objectif d’améliorer la capacité de planification et de mise en œuvre de pratiques de gestion durable au niveau des zones urbaines.

Cameroun : Amnesty demande la libération de 23 manifestants

Au Cameroun, des personnes arrêtées pour avoir participé à des manifestations de l’opposition en septembre 2020 sont toujours en détention.Amnesty International « regrette » cette situation. Dans un communiqué parvenu à APA, l’organisation de défense des droits humains affirme que la demande de libérer 23 personnes arrêtées durant les manifestations de septembre 2020 dans la capitale économique Douala a été rejetée par la justice camerounaise.

« Nous sommes profondément déçus que le caractère arbitraire de la détention de ces manifestants n’ait pas été reconnu. Arrêter des personnes et les incarcérer au seul motif qu’elles ont exercé leurs droits à la liberté d’expression et de réunion pacifique est clairement arbitraire, et ne respecte pas les obligations du Cameroun en vertu du droit international des droits humains », a déploré Samira Daoud, directrice du bureau régional d’Amnesty International pour l’Afrique de l’ouest et du centre.

En septembre 2020, plus de 500 personnes ont été arrêtées pour avoir participé à des manifestations organisées par le Mouvement pour la Renaissance du Cameroun (MRC) de l’opposant Maurice Kamto, classé deuxième avec plus de 14% des suffrages à l’élection présidentielle de 2018.

En revanche, proteste Amnesty International, « ces 23 manifestants n’ont commis aucun crime et doivent être libérés immédiatement et sans condition. Toutes les autres personnes détenues dans le pays pour avoir exercé leurs droits à la liberté d’expression et d’assemblée doivent aussi être libérées ».

Selon l’Organisation non gouvernementale (ONG), Dorgelesse Nguessan, une mère célibataire et coiffeuse de 37 ans, fait partie des personnes arrêtées. Elle a été condamnée le 7 décembre 2021 à cinq ans d’emprisonnement par un tribunal militaire pour « insurrection » et « manifestations publiques ».

Cependant, « elle n’avait jamais été active dans le domaine politique, mais ses préoccupations quant à la situation de l’économie camerounaise – et du pays en général – l’avaient incitée à participer à la manifestation organisée par le MRC à Douala », défend Amnesty, ajoutant que le Groupe de travail des Nations unies a qualifié « d’arbitraire la détention de 15 autres militants du MRC ayant participé à des manifestations en janvier 2019 et en septembre 2020 ».

Selon cette ONG, les avocats des 23 personnes condamnées à Douala pour leur participation aux manifestations de septembre 2020 se sont basés sur cet avis du Groupe de travail pour déposer des demandes de libération immédiate le 8 décembre 2022. « Le 25 janvier, le juge a rejeté la demande de libération immédiate pour les 23 personnes. En revanche, un procès en appel aura lieu le 16 mars 2023 pour statuer sur la demande de l’avocat de Dorgelesse Nguessan contestant le verdict en première instance qui condamne sa cliente, un processus différent de cette demande de habeas corpus (libération immédiate) », a affirmé Amnesty International.

Le président Paul Biya, 89 ans, dirige le Cameroun d’une main de fer depuis près de 40 ans. Il est considéré comme le deuxième chef d’Etat le plus ancien au poste en Afrique derrière l’Equato-guinéen Teodoro Obiang Nguema, 80 ans, au pouvoir depuis 1979.

L’Afrique du Sud et les Etats-Unis se liguent contre la criminalité faunique

Plusieurs dizaines de milliards de dollars (US) sont générés chaque années par le trafic illégal d’espèces sauvages et de produits forestiers dans le monde.L’Afrique du Sud et les Etats-Unis ont convenu de créer un groupe de travail pour lutter la criminalité faunique en obstruant les sources de financement utilisées par les organisations impliquées dans ce genre de trafic, a déclaré jeudi Janet Yellen, Secrétaire d’Etat au Trésor en visite en Afrique du Sud.

« Pour protéger les espèces sauvages contre le braconnage et déstabiliser le commerce illicite qui y est associé, nous devons ‘traquer l’argent’ de la même manière que nous le faisons pour d’autres crimes graves », a plaidé Mme Yellen.

Elle a précisé que le travail du groupe de travail consisterait à identifier et à saisir les produits générés par le commerce illégal d’espèces sauvages, ainsi qu’à entraver le blanchiment d’argent et les transactions transfrontalières des organisations criminelles transnationales souvent impliquées dans la corruption et qui en bénéficient.

Entre autres activités, le groupe de travail devrait partager les « signaux d’alarme et indicateurs financiers » liés aux affaires de trafic d’espèces sauvages, en particulier celles impliquant les systèmes financiers des Etats-Unis et de l’Afrique du Sud.

La South African Anti-Money Laundering Integrated Task Force, un partenariat public-privé, jouera un rôle clé à cet égard, en collaboration avec le Financial Crimes Enforcement Network du ministère américain des finances.

Le groupe de travail devrait également renforcer le partage d’informations entre les unités de renseignement financier d’Afrique du Sud et des Etats-Unis afin de mieux soutenir les services répressifs des deux pays.

Cela permettrait de renforcer les efforts des services répressifs pour utiliser les enquêtes financières afin de poursuivre et de récupérer les produits illicites des criminels de la faune sauvage, notamment les organisations criminelles transnationales qui alimentent et tirent profit de la corruption et du trafic, entre autres, de cornes de rhinocéros, de pangolins, d’ivoire et d’éléphant.

En Afrique, 20 000 à 25 000 éléphants sont tués annuellement, sur une population totale de 420 000 à 650 000 têtes, selon le média spécialisé mediaterre.org, précisant que 94 % du braconnage des rhinocéros se produit au Zimbabwe et en Afrique du Sud.

La criminalité faunique génère plusieurs dizaines de milliards de dollars pour les organisations criminelles par an, selon l’Organisation des Nations Unies.

Au Sénégal, l’Afrique cherche des solutions contre la faim

Les quotidiens sénégalais parvenus jeudi à APA titrent principalement sur les solutions des dirigeants africains pour mettre fin à la crise alimentaire sur le continent et la pression du système judiciaire sénégalais dans le traitement du dossier de mœurs intitulé « Sweet Beauté » et impliquant l’opposant Ousmane Sonko.Sud Quotidien note que « l’Afrique cherche des solutions » au sommet de Dakar sur la souveraineté alimentaire. « Nourrir l’Afrique est une priorité devenue une urgence », a indiqué le président sénégalais Macky Sall, par ailleurs président en exercice de l’Union africaine (UA), lors de cette rencontre co-organisée par le Sénégal et la Banque africaine de développement (Bad) qui « met plus de 6000 milliards de FCFA pour les cinq prochaines années ».

Le journal souligne que le sommet, ouvert mercredi 25 janvier, réunit 16 chefs d’Etat et de gouvernement, trois vice-présidents et six Premiers ministres. Mais Le Quotidien a surtout retenu « la faim des discours » et rapporte que le Conseil national de sécurité alimentaire (CNSA) « prévoit plus d’un million 300 mille personnes en crise alimentaire au Sénégal ».

« Les pertes post-récoltes représentent 40% de la production africaine », alerte de son côté Macky Sall. Selon L’Observateur, le président sénégalais s’appuie sur « quatre piliers pour booster l’agriculture ». « Cette crise nous édifie sur l’urgence pour notre continent de mettre fin à sa dépendance alimentaire », a-t-il relevé.

EnQuête analyse la convention d’extradition judiciaire entre la France et le Sénégal pour se demander si elle n’est pas un « nouvel instrument de traque ». Le journal indique que les conventions d’entraide judiciaire et d’extradition judiciaire ont été examinées, hier, à l’Assemblée nationale française. Toutefois, souligne-t-il, citant le texte, « l’extradition ne peut être accordée pour des infractions politiques, militaires ou pour les délits d’opinion ».

Pendant ce temps au Sénégal, Walf Quotidien note que « Macky (Sall) jette les magistrats dans la gueule du loup » alors qu’une « défiance de l’autorité judiciaire » est de plus en plus remarquée. « Sans l’avoir cherché, l’autorité judiciaire occupe aujourd’hui l’épicentre des polémiques. Elle cristallise les contestations émanant notamment des politiques dont les affaires sont, hélas, les plus suivies parce que plus médiatisées et rangées dans la chemise +dossiers signalés+ sur lesquels la chancellerie garde un œil bien (ou mal) veillant. La faute à une manière bien particulière d’administrer la justice », déplore le journal.

Parmi ces personnalités politiques qui critiquent le fonctionnement de la justice sénégalaise, l’opposant Ousmane Sonko, renvoyé récemment devant la chambre criminelle pour une affaire de viols et menaces dont l’accuse la jeune masseuse Adji Sarr, se trouve en première ligne.

En attendant le procès dont la date n’est pas encore fixée, L’Observateur analyse la « psychologie » du maire de Ziguinchor (sud) et « les effets d’une pression » sur le pouvoir et les acteurs de la justice depuis sa dernière sortie. Lors d’un grand meeting organisé dimanche dernier par son parti dans la banlieue dakaroise, M. Sonko a notamment déclaré être arrivé à son « terminus » dans ce dossier qu’il qualifie de « complot politique » dans le but d’invalider sa candidature à la présidentielle de 2024. Il laissait penser clairement qu’il n’irait pas répondre au tribunal avant d’appeler ses militants et sympathisants à la résistance au cas où on l’y obligerait.

A la suite de ces déclarations, le journal fait le « diagnostic d’un comportement +guerrier ou suicidaire+ du leader de Pastef ». « La perception de la force extérieure que constitue la jeunesse le renforce dans sa posture », explique un spécialiste. En revanche, dans L’AS, la Chambre des élus de l’Alliance pour la République (APR), parti au pouvoir, « appellent les autorités à être fermes » face à « l’appel à la résistance d’Ousmane Sonko » qui pourrait réveiller le spectre des événements de mars 2021.

La Bad casque gros pour financer l’agriculture africaine

Le groupe de la Banque africaine de développement va débloquer 10 milliards de dollars pour soutenir les pactes de livraisons de produits alimentaires et agricoles sur 5 ans dans divers pays du continent.Moins de paroles et plus d’actions. Dakar 2, la deuxième édition du sommet africain sur la souveraineté alimentaireveut aboutir à des actes concrets et rompre avec le « paradoxe » d’un continent doté de toutes les ressources nécessaires pour garantir sa sécurité alimentaire, mais qui continue d’importer l’essentiel de ses denrées de première nécessité.

Pour ce faire, la Banque africaine de développement (Bad)montre la voie et sort les gros moyens. L’institution financière panafricaine « va débloquer 10 milliards de dollars pour soutenir les pactes de livraisons de produits alimentaires et agricoles des pays du continent sur 5 ans », a annoncé son président, le Nigérian Akinwumi Adesina. 

L’ancien ministre nigérian de l’Agriculture s’exprimait, mercredi à Diamniadio, à l’ouverture de cette rencontre prévue jusqu’au vendredi 27 janvier et dont le thème est : « Nourrir l’Afrique : souveraineté alimentaire et résilience ».

À l’échelle mondiale, 828 millions de personnes souffrent de la faim, l’Afrique à elle seule en 249 millions, soit un tiers du nombre d’individus concernés. Pour le président Macky Sall, hôte de la rencontre, la question de la souveraineté alimentaire « qui était une priorité pour l’Afrique est devenue une urgence de première nécessité ».

Partant de ce constat, le chef de l’Etat sénégalais a indiqué que « l’Afrique doit apprendre à se nourrir elle-même et à contribuer à donner de la nourriture au monde ». «
Nous en avons le potentiel. Nous sommes 1,4 milliards d’habitants, établis sur 30 millions de km² avec plus de 60 % des terres arables non exploitées de la planète et d’abondantes ressources hydriques », a-t-il affirmé. 

Alarmiste, le président en exercice de l’Union africaine a noté que face à une crise sans précédent, le continent noir est à la croisée des chemins : le chemin de l’Afrique des problèmes[…] et le chemin de l’Afrique des solutions. « Dakar 2 veut s’inscrire dans la dynamique de l’Afrique des solutions. Une Afrique qui puise dans son énorme potentiel pour se nourrir par elle-même et aider à nourrir le monde », a lancé MackySall. 

Malgré un contexte mondial difficile marqué par la guerre en Ukraine, « nous voulons rester combatif, résolu à surmonter nos obstacles pour relever les défis devant nous. J’appelle tous nos partenaires bilatéraux et multilatéraux à se mobiliser avec nous, et c’est le moment de faire des actions, pour faire de Dakar 2 un véritable sommet de l’action afin de réussir ensemble le pari de la production agricole et de la souveraineté alimentaire en Afrique », a-t-il déclaré.

Dans ce combat contre la faim, le continent noir a besoin du soutien de ses partenaires bilatéraux et multilatéraux. Mais pour le président Macky Sall, « il est important que les différentes initiatives en direction de l’Afrique soient mieux coordonnées au plan continental pour qu’elles soient en harmonie avec les quatre piliers de notre programme détaillé pour le développement de l’agriculture en Afrique ». 

Le premier pilier de ce plan vise à valoriser davantage la recherche, à améliorer la mécanisation agricole et la maitrise de l’eau, et à intensifier l’utilisation de technologies appropriées y compris la transformation locale des produits. 

Deuxièmement, il s’agira d’élargir les superficies exploitées et d’assurer une gestion durable des terres. Ensuite, le programme prévoit d’améliorer l’accès des produits aux marchés en renforçant les infrastructures de désenclavement et d’interconnexion transfrontalière ainsi que les équipements de stockage, de conservation et de transformation locale. 

Enfin, il s’agira de soutenir les petits exploitants qui ne doivent pas être sacrifiés à l’aune de la grande agriculture par un encadrement et un financement adaptés à leurs besoins. 

« Nous devons, de la fourche à la fourchette, avoir une approche filière globale qui permet d’assurer notre souveraineté alimentaire », a plaidé Macky Sall. 

Sur la transformation durable des systèmes agricoles, a-t-ilrelevé, la réforme foncière rêvait une sensibilité particulière qui nécessite de concilier les besoins légitimes de l’agriculture familiale et ceux indispensables de l’agrobusiness pour la production à grande échelle. 

Là également, une attention particulièrement devra être accordée à l’accès au foncier aux femmes et aux jeunes, a-t-il conclu.

Guinée : fin de l’interrogatoire de Moussa Dadis Camara

A la barre depuis le 12 décembre 2022, l’interrogatoire de l’ex-président Moussa Dadis Camara a pris fin ce mercredi 25 janvier 2023 au tribunal criminel de Dixinn.

Poursuivi pour « non-assistance à personne en danger et complicité de « meurtre, assassinat, viols, pillages, incendies volontaires, vol à main armée, coups et blessures volontaires, torture, enlèvement et séquestration, violence sexuelle, attentat à la pudeur », Moussa Dadis Camara a tout au long des débats clamé son innocence. 

Durant ces derniers jours de son procès, le capitaine Dadis Camara a fait face à de nouvelles révélations sur son implication présumé dans la préparation et la commission des massacres du 28 septembre 2009.

Un agent « secret » angolais dont l’identité complète n’a pas été dévoilée a révélé dans un audio la présence de Dadis Camara aux alentours du stade au moment des massacres en passant par des issues de secours. 

« Au bureau du président, il y avait trois issues : l’entrée principale et deux issues de camouflages. Au cas où il y a un problème par devant, on pouvait l’évacuer par derrière ». 

Selon lui, c’est à travers ces issues que le président aurait quitté le camp Alpha Yaya pour venir à Marocana, aux alentours du stade du 28-Septembre pour dit il, « superviser les massacres ». 

Cette révélation a été versée au dossier de la procédure selon Maître Lanciné Sylla, un des avocats de Toumba Diakité. 

« Il y a des témoignages accablants qui établissent que le capitaine Moussa Dadis Camara était bel et bien à Marocana. Il a eu à diriger toutes les opérations qui ont pour conséquence le massacre du 28 septembre. Nous venons de produire la transcription de l’audio qui circule sur les réseaux sociaux. Nous avons versé ce témoignage au dossier », a-t-il expliqué. 

Lors de sa comparution au mois d’octobre dernier, Aboubacar Sidiki Diakité alias Toumba, aide de camp et commandant de salon de Dadis avait laissé entendre que sur ses instructions, l’ex-président n’était pas sorti du camp, à l’époque faisant office de palais. 

En réaction à cette révélation, Dadis Camara qui répondait aux questions de Maître Dinah Sampil, un de ses avocats a qualifié cela comme étant des simples allégations. Une stratégie de la défense de Toumba en manque de preuves. 

« Ce soit-disant agent secret angolais est un délinquant manipulateur. Il parle d’un accord entre les deux gouvernements, moi à mon temps, vous verrez dans les archives, lorsqu’on doit faire un accord, il faut le ministre des affaires étrangères, ils ont aucune preuve. Ils sont aux abois car c’est la dernière stratégie qui leur reste » a réagi l’ancien président du CNDD suite à ces révélations. 

Sur ces révélations, la défense de Moussa Dadis Camara n’a pas voulu réagir au sein de la presse. L’interrogatoire de Dadis aura été marqué toutefois par un incident survenu hier mardi 24 janvier 2023 entre le tribunal et un de ses avocats. Maître Pépé Koulémou qui défend les intérêts de Dadis dans ce procès a été expulsé de la salle d’audience par le juge Ibrahima Sory II Tounkara.

Ce mercredi 25 janvier, l’interrogatoire de l’ex-président a pris fin. Colonel Blaise Gomou, ex-formateur au camp Kalyah en 2008 est appelé à la barre pour son interrogatoire. Il est accusé « de complicité, de meurtre, viol et vol à mains armées ». Des faits qu’il a déjà niés en bloc.

Sénégal : l’ex-PM Aminata Touré perd son mandat parlementaire

Les quotidiens sénégalais parvenus mercredi à APA titrent principalement sur la déchéance du mandat de député d’Aminata Touré dite « Mimi », ex-baronne du régime de Macky Sall qui s’est retrouvée dans l’opposition depuis quatre mois.Walf Quotidien évoque la déchéance du mandat parlementaire de l’ex-Premier ministre Aminata Touré et explique « comment » les coalitions au pouvoir Benno Bokk Yakaar (unis pour un même espoir) et de l’opposition Wallu Sénégal (sauver le Sénégal) « ont liquidé Mimi », le surnom de l’ex-proche de Macky Sall, le président qui marche « sur les pas de (son prédécesseur Abdoulaye) Wade ».

Toutefois, la concernée qui a fait du combat contre l’éventuelle troisième candidature à la présidentielle de 2024 de son ex-mentor son cheval de bataille, souligne dans le journal : « Cela ne me fera reculer d’un iota ».

Malgré tout, Le Quotidien constate que « le Touré joué » pour l’ancienne présidente du Conseil économique, social et environnemental (Cese), déchue de son mandat de député. « Je reste déterminée à poursuivre mon combat », a-t-elle réagi même si Bés Bi remarque que « Mimi siège dehors ».

Selon ce journal, Benno Bokk Yakaar « invoque les +jurisprudences+ Mbaye Ndiaye, Moustapha Cissé Lô, Issa Sall » pour déchoir Aminata Touré de son mandat parlementaire de concert avec des députés du Parti démocratique sénégalais (PDS) d’Abdoulaye Wade. Ainsi, Bés Bi note que ce parti « se venge de Mimi », ministre de la Justice en 2016 lors de la condamnation de Karim Wade, ex-puissant ministre du régime libéral, pour enrichissement illicite.

Sud Quotidien souligne que l’« évincement de Mimi Touré par Benno » n’a pas été fait dans les règles de l’art puisque « le règlement intérieur de l’Assemblée nationale a été piétiné, la loi constitutionnelle tronquée ». Spécialiste en droit parlementaire, Alioune Souaré explique à L’Observateur que « le Bureau de l’Assemblée n’a pas cette prérogative » de « démackyller » Aminata Touré. Cette dernière assure toutefois qu’elle « saisira les voies de recours légal pour redresser cette forfaiture scandaleuse ».

Au demeurant, le journal, qui semble ne pas comprendre « le jeu trouble du PDS qui a fait pencher la balance » pour l’exclusion d’Aminata Touré du parlement, se pose des « questions sur l’avenir politique de l’ex-Premier ministre et sa place dans l’opposition ». Bés Bi rappelle que Mme Touré a été « citée dans un rapport de l’Inspection générale d’Etat (IGE) » et se demande dès lors si elle ne sera pas « livrée à la justice ».

Pendant ce temps, Le Soleil note un « intense ballet diplomatique » ce jour au Sénégal à l’occasion du Sommet sur la souveraineté alimentaire organisé à Dakar. En plus du président irlandais Michael Daniel Higgins reçu hier au palais de la République par son homologue sénégalais Macky Sall, dix-huit « chefs d’Etat et de gouvernement, trois vice-présidents, quatre Premiers ministres et vice-Premiers ministres, onze ministres et chefs de délégation et six dirigeants d’organisations internationales sont » présents dans la capitale sénégalaise pour cet événement.

En football, Stades affirme que les attaquants sénégalais Nicolas Jackson et Bamba Dieng sont « sur le point de changer d’air ». Pensionnaire de Villarreal (élite espagnole), le premier est ciblé par Bournemouth qui pourrait réaliser « un transfert record en Premier League » anglaise. Pour retrouver de la compétitivité, le joueur de l’Olympique de Marseille se dirige de son côté vers Lorient, toujours en Ligue 1 française, et son prix est « évalué à 3,2 milliards FCFA », selon le quotidien sportif.

A l’inverse, leur compatriote Alfred Gomis fait des « douloureuses confessions » à Walf Quotidien. « Snobé » par son club français Rennes depuis le début de la saison, le gardien numéro deux des Lions dit qu’il est « passé de tout à rien ». « Pour le club, je ne fais plus partie du projet », a regretté le portier sénégalais avant d’ajouter qu’un « retour en Série A (italienne) n’est pas exclu ».

Afrique : ouverture du Sommet Dakar 2 sur l’Agriculture

Co-organisé par le Sénégal et la Banque africaine de développement (Bad), cet événement vise à « libérer le potentiel de production alimentaire » du continent.Comment nourrir l’Afrique ? Durant trois jours, du 25 au 27 janvier 2023, une vingtaine de chefs d’État et de gouvernement, accompagnés de plusieurs experts dans leurs délégations, tenteront de répondre à cette question, thème du Sommet Dakar 2 qui s’est ouvert mercredi matin au Centre international de conférences Abdou Diouf à Diamniadio, à une trentaine de kilomètres de Dakar.

Au cours de rencontre axée sur l’action, ces dirigeants tiendront des réunions pour mobiliser et mettre en cohérence les ressources gouvernementales, les partenaires au développement et le financement du secteur privé pour libérer le potentiel alimentaire de l’Afrique, lit-on sur le site de la Banque africaine de développement (Bad), co-organisatrice de l’événement.

« Ce ne sera pas un sommet comme les autres », a promis la vice-présidente de la Bad pour l’agriculture, le développement humain et social, Beth Dunford, interrogée par RFI.

Les conséquences de la pandémie de la Covid-19 et de la guerre en Ukraine frappent de plein fouet les pays africains, obligés d’agir. « Nous savons que près de 250 millions d’Africains dorment chaque nuit en ayant faim, et c’est inacceptable. Nous savons aussi que les prix des denrées alimentaires augmentent, donc les populations ont plus de mal à nourrir leurs familles. Le coût des engrais augmente également, les agriculteurs ont des difficultés à produire plus. Donc c’est le moment de se mobiliser pour renforcer la souveraineté alimentaire et la sécurité alimentaire », plaide-t-elle.

Pour y arriver, la Bad compte sur la levée des obstacles au développement agricole et en l’accompagnant d’investissements nouveaux. Cela permettrait de porter la production agricole de l’Afrique de 280 milliards de dollars par an à mille milliards de dollars d’ici 2030.

Selon la Bad, investir dans l’augmentation de la productivité agricole, soutenir les infrastructures, les systèmes agricoles adaptés au climat, avec des investissements du secteur privé tout au long de la chaîne de valeur alimentaire, peuvent aider à faire de l’Afrique un grenier pour le monde.

Durant ce sommet, souligne la Banque africaine de développement, les acteurs du secteur privé s’engageront à développer des chaînes de valeur critiques. Les gouverneurs des banques centrales et les ministres des Finances s’engageront aussi à élaborer des dispositifs de financement pour la mise en œuvre des pactes pour l’alimentation et l’agriculture, en collaboration avec les ministres responsables de l’agriculture, ainsi qu’avec les acteurs du secteur privé, y compris les banques commerciales et les institutions financières.

Le programme du Sommet est axé sur les priorités suivantes : mobiliser un engagement politique de haut niveau autour de la production, des marchés et du commerce pour mettre en œuvre des pactes de livraison de produits alimentaires et agricoles pour certains pays ; mobiliser et aligner les ressources gouvernementales, les partenaires de développement et le financement du secteur privé autour des pactes de livraison de produits alimentaires et agricoles pour atteindre la sécurité alimentaire à grande échelle dans chaque pays.

Les discussions permettront également de partager les expériences réussies en matière d’alimentation et d’agriculture dans certains pays et des plateformes pour intensifier le soutien à l’agriculture.

Cela devrait permettre de doubler la productivité agricole grâce à des technologies de pointe, à l’élevage et à l’aquaculture et à des services consultatifs adaptés au climat. De même, il est attendu un soutien à la recherche et le développement pour un pipeline de technologies agricoles résilientes au climat.

Enfin, la rencontre devrait permettre de développer l’infrastructure et la logistique nécessaires avec les zones spéciales de transformation agro-industrielle pour construire des marchés et des chaînes de valeur alimentaires et agricoles compétitives.

Financement climat : le Sénégal peine à mobiliser des fonds

Depuis 2015, Dakar n’a pu récolter que 149,56 millions de dollars, soit 1,15 % du coût global nécessaire à la mise en œuvre de sa Contribution Déterminée au niveau National (CDN).Les CDN convenues dans le cadre de l’Accord de Paris sur le climat représentent les engagements de chaque pays à réduire les émissions mondiales de gaz à effet de serre (GES) et à s’adapter au changement climatique. Conformément aux directives de la Convention-Cadre des Nations unies sur les Changements Climatiques (CCNUCC), le Sénégal a élaboré et soumis sa CDN en Décembre 2020. La valeur globale de sa mise en œuvre d’ici 2030 est estimée à 13 milliards de dollars, dont 8,7 milliards de dollars sont consacrés à l’atténuation et 4,3 milliards de dollars à l’adaptation.

Malgré des efforts considérables, Dakar a du mal à obtenir les ressources nécessaires pour exécuter sa CDN. Les fonds approuvés pour le Sénégal à travers les principaux canaux financiers existants restent très faibles par rapport aux besoins des CDN. Selon une étude de l’Initiative prospective agricole et rural (Ipar) diffusée ce mardi, « entre 2015 et 2021, seulement 149,56 millions de dollars ont été reçus, et 1,5 million d’USD a été approuvé, représentant 1.15% du coût global de la CDN ».

Selon l’auteur de l’étude, le chercheur Dr Ahmadou Ly, cela se justifie « par la complexité des mécanismes de financement », précisant que « l’accès aux ressources du Fonds vert climat fait l’objet de plusieurs validations et cela peut prendre des années ». Il s’y ajoute, d’après lui, le contexte de la pandémie qui a contribué à un ralentissement des activités.

Par ailleurs, souligne la recherche, d’importants goulots d’étranglement entravent la mise en œuvre effective des engagements de la CDN. Outre un accès très limité aux fonds climat, les différentes politiques sectorielles n’intègrent pas pleinement la CDN du pays. Cela empêche le gouvernement de mesurer avec précision les progrès accomplis.

En outre, l’étude note que certaines priorités économiques pourraient aller à l’encontre des objectifs de réduction des émissions de carbone du pays. De même, relève la recherche, les découvertes de pétrole et de gaz menacent de diluer les engagements précédents en faveur d’une économie à faible émission de carbone, car celles-ci prennent le pas sur les actions gouvernementales visant à promouvoir davantage les options d’énergies renouvelables.

Néanmoins, relativise le document, il y a encore de l’espoir pour des engagements et des actions plus respectueux du climat grâce au Plan Sénégal Emergent Vert (PSE vert), actuellement en cours de formulation. Ce plan devrait développer une voie vers une économie à faible émission de carbone et résiliente au changement climatique, alignée sur les objectifs de la CDN du pays et d’autres objectifs climatiques.

Parallèlement, un système national opérationnel de mesure, de notification et de vérification ainsi que de suivi et d’évaluation pourrait accroître la transparence et renforcer les efforts déployés en matière d’adaptation au climat et d’atténuation de ses effets.

Intitulée « Le Sénégal est-il sur la bonne voie pour réaliser ses engagements en matière de CDN ? », cette étude a été menée dans le cadre du projet Covid-19 Macroeconomic Policy Response in Africa (COMPRA) développé suite à un appel à la recherche sur les politiques de réponse rapide à la pandémie par le Centre de Recherches pour le Développement International (CRDI).

Son objectif général est d’éclairer l’élaboration de politiques macroéconomiques en réponse à la pandémie du coronavirus par les pays à revenu faible et moyen (PRFM) et les partenaires du développement. Cela, afin d’aboutir à des mesures plus inclusives, résilientes au climat, efficaces et sensibles au genre, grâce à une recherche fondée sur des preuves.

Les résultats de ce travail conduit dans six pays (Bénin, Sénégal, Tanzanie, Ouganda, Nigeria et Afrique du Sud) devraient permettre d’atténuer l’impact social et économique de la Covid-19, à promouvoir le rétablissement de la pandémie à court terme et positionner les PRFM à plus long terme pour un avenir plus résilient au climat, plus durable et plus stable.

Au Sénégal, le gouvernement a lancé des réponses socio-économiques pour un montant total de 2 milliards de dollars par le biais du Plan de résilience socio- économique (PRES) afin de soutenir les secteurs et les ménages touchés. A en croire M. Ly, aucune action en faveur du climat n’a cependant bénéficié de ces fonds.

Guinée : vague d’arrestations au sein du FNDC

Mamadou Billo Bah, responsable de la mobilisation et des antennes du Front national pour la défense de la Constitution (FNDC) a été placé sous mandat de dépôt.Arrêté en fin de semaine dernière, Mamadou Billo Bah est envoyé en prison. Après une brève audition à la direction des investigations judiciaires, le responsable du FNDC, mouvement dissous par la junte en août 2022, est déféré ce mardi 24 janvier devant le parquet de Dixinn. Mamadou Billo Bah est inculpé pour « organisation d’une réunion illicite et incitation à la violence ».

L’activiste rejoint Oumar Sylla « Foniké Mengué » et Ibrahim Diallo, respectivement coordinateur et responsable des opérations du FNDC en prison depuis septembre 2022.

Sénégal : saisie de plus de 800 kg de cocaïne (armée)

L’armée sénégalaise affirme avoir saisi une importante quantité de cocaïne.L’opération s’est déroulée dimanche dernier en haute mer. « Le 22 janvier 2023, le Patrouilleur de haute mer KEDOUGOU a intercepté un navire avec  805 kilogrammes de cocaïne à 335 kilomètres  au large de Dakar », a indiqué mardi 24 janvier sur sa page Twitter la Direction de l’information et des relations publiques des Armées sénégalaises (Dirpa).

Le 30 octobre dernier, la direction générale des douanes sénégalaises affirmait également avoir saisi 300 kg de cocaïne d’une contrevaleur de 24 milliards de francs CFA à Kidira (est), une ville située à la frontière avec le Mali. « Il s’agit de la plus grosse saisie de cocaïne par voie terrestre jamais réalisée par les douanes sénégalaises », indiquait l’administration douanière du pays dans un communiqué.

Sénégal : Macky Sall prend le parti de la justice

Les quotidiens sénégalais parvenus mardi à APA titrent principalement sur l’assurance donnée par le président Macky Sall aux fonctionnaires de la justice, notamment les magistrats, que l’Etat les « défendra avec fermeté ».L’AS note que le président Macky Sall « enfile sa robe pour la justice » sénégalaise attaquée par un nombre important de citoyens dont des opposants politiques tels qu’Ousmane Sonko, le maire de Ziguinchor (sud) renvoyé récemment en chambre criminelle dans une affaire de mœurs qu’il qualifie de « complot politique ». « L’Etat défendra avec fermeté la justice et ceux qui l’incarnent », a assuré le chef de l’Etat, présidant lundi 23 janvier la rentrée solennelle des cours et tribunaux.

« L’Etat défendra avec fermeté la justice et les magistrats », a insisté le président Sall dans Le Soleil et Bés Bi qui relèvent que « Macky contrattaque (après les) attaques de Sonko contre les magistrats ». Le quotidien national fait état pour sa part de la réception d’un « premier lot de onze ouvrages » d’infrastructures judiciaires cette année. De plus, « le chef de l’Etat annonce la gratuité des IRM (Imagerie par résonance magnétique) et des scanners pour les personnes âgées ».

En effet, lors de cette cérémonie, L’AS et Sud Quotidien rapportent que « les juges font le procès de la santé » par un « diagnostic sans complaisance du système de santé (et une) invite à l’indépendance de la magistrature ». « L’essence d’un bon système de santé, c’est l’humanisme », a notamment souligné dans Le Soleil, El Hadj Birame Faye, conseiller référendaire à la Cour suprême.

Cette digression a fait sortir Macky Sall « de ses gonds », selon Sud Quotidien. « Le thème n’a pas été retenu pour faire un réquisitoire à charge contre le système sanitaire », a-t-il fustigé dans ce journal qui semble surpris par le « discours d’usage du conseiller référendaire Birame Faye ». Selon le journal, il a fait montre d’une « audace qui perturbe la République ».

Walf Quotidien constate aussi que « les magistrats fâchent Macky » Sall pour avoir évoqué la « gestion de la santé publique ». Mais « le président Sall se réfugie derrière des chantiers, des règles républicaines », remarque le journal.

Dans cette tension ambiante au Sénégal sur fond de bras de fer entre l’opposition et le pouvoir, Alioune Tine, membre de la société civile locale, « joue la carte de la paix », d’après Bés Bi. Toutefois, Babacar Ba, président du Forum du justiciable, « recadre » M. Tine pour avoir dit que le procès entre Ousmane Sonko et Adji Sarr, qui a accusé le célèbre homme politique de viols et menaces de mort, pourrait « mener le pays vers une guerre civile ». « Nous n’avons pas besoin d’une société civile pyromane », a-t-il dit dans L’AS.

L’Observateur fait focus sur « la nouvelle offensive » de Macky Sall à travers « l’animation » de son parti, l’Alliance pour la République (APR) et « la remobilisation des troupes » à une année de la présidentielle alors que son éventuelle troisième candidature cristallise beaucoup de tensions. « Je vous ai tous donné des responsabilités, c’est à vous de vous battre pour la pérennisation du pouvoir », a-t-il rappelé aux « cadres de la Task force républicaine », selon le journal.

« Pourquoi je suis allé au camp Koundara le 3 décembre 2009 ? » (Dadis Camara)

À la suite de Toumba Diakité, l’ancien homme fort de Conakry a récemment rembobiné le film du jour où il a failli perdre la vie.Le 28 septembre 2022, le temps de la justice a sonné en Guinée. Treize ans auparavant, un rassemblement de l’opposition, réprimé dans le sang par la junte au pouvoir à cette époque, avait causé la mort d’au moins 157 personnes et le viol de 109 femmes venues dénoncer une éventuelle candidature à l’élection présidentielle de Moussa Dadis Camara. Un procès s’est enfin ouvert pour juger le massacre au stade du 28 septembre de Conakry.

Depuis, le pays actuellement aux mains d’une nouvelle génération de militaires vit au rythme des audiences télévisées, des plaidoiries et des révélations. Parmi les onze individus sur qui pèsent des accusations lourdes, il y a Toumba Diakité et Moussa Dadis Camara, liés par une autre terrible histoire racontée différemment.

Le premier nommé, lors de son interrogatoire le 24 octobre 2022 devant le Tribunal criminel de Dixinn, a livré sa part de vérité sur ce qu’on peut qualifier d’une tentative de meurtre. Devant la barre, Aboubacar Sidiki Diakité dit Toumba a affirmé que Dadis Camara s’est rendu au camp Koundara le 3 décembre 2009 dans le but de l’arrêter et de lui faire porter le chapeau pour le massacre du 28 septembre.

« Les évènements se sont produits un jeudi. J’étais avec six militaires qui m’accompagnaient souvent. L’adjudant-chef Mohamed 2 Camara dit Begré, commandant du camp Koundara, m’a alors appelé pour me dire que Makambo (capitaine Joseph Loua) a arrêté mes hommes. Ils (le clan de Dadis) avaient commencé à mettre leur plan à exécution », a détaillé l’ancien aide de camp du militaire ayant pris les rênes de la Guinée après le décès du général Lansana Conté des suites d’une maladie.

« J’ai tiré sur Dadis »

Dans son récit, Toumba Diakité a fait savoir que tout est parti en vrille à cet instant. Après avoir su de la bouche de Makambo, à l’époque membre de la garde présidentielle, que les ordres venaient de Dadis, il y a eu « un échange très tendu
entre nous avant que je n’aille à la Brigade d’investigation judiciaire de la Gendarmerie nationale (PM3) pour libérer mes hommes ».

L’objectif atteint, a poursuivi Toumba, nous sommes retournés au camp Koundara. Mais « le général Baldé (Ibrahima, ancien haut commandant de la Gendarmerie) et le colonel Cécé Balamou sont partis au Camp Alpha Yaya Diallo, qui faisait office de palais présidentiel, pour raconter je ne sais quoi
à Dadis », a-t-il ajouté.

Bien escorté, le président d’alors a mis les pieds au camp Koundara. « Il a aussitôt commencé à tempêter contre moi au moment où ses hommes m’encerclaient. Les nerfs étaient tendus. Chacun avait presque le doigt sur la gâchette », se remémore Toumba Diakité.

Me sentant en danger de mort, « j’ai donc saisi une arme et tiré en visant la tête de Dadis qui était en train de parler. J’ai ensuite foncé sur les autres pour engager une bagarre.
Ils ont tiré et seul Dieu connaît la suite ».

Cette scène surréaliste était l’un des signes de la mésentente dans les rangs du Conseil national pour la démocratie et le développement (CNDD), instance de la junte, au lendemain du massacre du 28 septembre 2009. Après Toumba Diakité, Moussa Dadis Camara a fait face aux juges, 18 janvier dernier, pour battre en brèche la version de son ancien aide de camp.

« J’ai été tiré de mon sommeil par le général Baldé. Il m’a dit
que Toumba était en train de tirer des coups de feu.
Tout le monde avait peur. Je le jure, comme c’est mon jeune frère, je suis allé au camp Koundara pour lui dire de revenir à la raison afin de l’emmener au camp Alpha Yaya Diallo. C’est l’esprit qui m’animait. Je n’avais nullement l’intention de l’arrêter », a soutenu l’ancien président dont l’interrogatoire s’est poursuivi ce lundi.

Burkina : Le correspondant de France24 convoqué

Les autorités de la Transition reprochent à la chaîne française d’informations son traitement de l’enlèvement des femmes à Arbinda, dans le nord du pays.Le correspondant de la chaîne française d’information en continu, France24, à Ouagadougou est appelé à répondre à une convocation au Conseil Supérieur de la Communication (CSC), lundi 24 janvier 2023, a appris APA.

L’instance de régulation des médias lui a demandé des explications sur son angle de traitement du rapt de 66 femmes à Arbinda, les 12 et 13 janvier, libérées par l’armée burkinabè, le vendredi 20 janvier 2023.

La télévision France24 avait mis en bande défilante, que les femmes avaient été enlevées par « des rebelles islamistes ».

Début décembre 2022, le gouvernement a suspendu Radio France Internationale (RFI) « jusqu’à nouvel ordre ». Il a reproché au média français, un « manquement grave » et l’a accusé de propager une « information mensongère ».

Poursuite judiciaire contre le pacte de génocide Allemagne-Namibie

Un groupe de chefs traditionnels namibiens et un politicien, membre de l’opposition ont intenté une action en justice contre un accord conclu en mai 2021 entre Windhoek et Berlin sur l’indemnisation de ce qui a été présenté comme le premier génocide du 20ème siècle.L’homme politique Bernadus Swartbooi s’est associé à onze chefs traditionnels des tribus Herero et Nama pour demander une ordonnance déclarant illégale la déclaration conjointe de la Namibie et de l’Allemagne sur le génocide de 1904-1908, car elle ne prévoit pas d’indemnisation directe des descendants des victimes.

Les plaignants souhaitent que l’accord soit conforme à une résolution adoptée en 2006 par le parlement namibien, stipulant que les descendants des victimes doivent négocier directement avec l’Allemagne et recevoir une compensation.

L’action en justice cite le président Hage Geingob, le président du parlement Peter Katjavivi, le procureur général Festus Mbandeka, le gouvernement et le parlement comme défendeurs dans cette affaire.

Selon les estimations, jusqu’à 100 000 Hereros et Namas ont été tués sous la domination allemande pendant le génocide.

Il y a deux ans, l’Allemagne a reconnu pour la première fois qu’elle avait commis un génocide à l’encontre des peuples indigènes Herero et Nama de Namibie entre 1904 et 1908, proposant un programme financier de 1,1 milliard d’euros sur 30 ans pour l’acquisition de terres, la construction de routes ou l’approvisionnement en eau.

Mais certains Namibiens, dont des représentants des tribus Herero et Nama, ont dénoncé un « accord bon marché » comparé aux « 75 milliards d’euros de pensions et d’avantages sociaux versés aux Juifs » par le régime nazi depuis 1949 ans après la fin de la Seconde Guerre mondiale.

Ils réclament des réparations d’au moins 580 millions de dollars par an versées sur 40 ans.

Sénégal : Ousmane Sonko prêt à en découdre avec le pouvoir

Les quotidiens sénégalais parvenus lundi à APA titrent principalement sur la sortie incendiaire de l’opposant Ousmane Sonko, se disant prêt à en découdre avec le pouvoir après avoir été renvoyé en chambre criminelle dans le dossier de mœurs intitulé « Sweet Beauté ».EnQuête constate que l’affaire Sweet Beauté et la présidentielle de 2024 se transforment en « combat à mort » pour l’opposant Ousmane Sonko, présidant hier un meeting de son parti organisé à Keur Massar, dans la banlieue dakaroise. Accusé de viols et menaces de mort dans cette affaire renvoyée en chambre criminelle, le maire de Ziguinchor (sud) estime avoir « atteint (ses) limites dans ce dossier. Je n’ai jamais volé, tué ou violé qui que ce soit ».

« Malgré toutes les preuves que nous avons déposées, le juge d’instruction n’a rien voulu voir », a déploré M. Sonko affirmant avoir « déjà établi (son) testament ». Il poursuit dans Walf Quotidien en avertissant que « Macky nous tuera ou nous le tuerons. Désormais, ce sera œil pour œil, dent pour dent ».

Vox Populi note aussi que « Sonko se prépare au combat » après avoir peiné à convaincre le doyen des juges de lui décerner un non-lieu dans ce dossier qu’il a toujours qualifié de « complot » dont le seul but, pour lui, est de l’empêcher d’être candidat à la prochaine élection présidentielle. Cependant, le leader de Pastef rappelle qu’il est « le seul candidat en 2024 » de son parti avec lequel il s’était classé en troisième position à la présidentielle de 2019 avec plus de 15% des suffrages.

Libération constate que « Pastef réussit le pari de la mobilisation » au meeting de Keur Massar où Ousmane Sonko, soutenu par des milliers de sympathisants et militants, déclare être « prêt au combat » et « que personne ne nous parle d’appel à l’insurrection ». « C’est (le doyen des juges) Maham Diallo qui est un criminel, pas moi. Si Macky Sall continue dans sa logique, il ne va pas terminer son mandat », a-t-il menacé.

En revanche, Lat Diop, un responsable des responsables du parti au pouvoir, prévient que « si Sonko refuse de comparaître, il sera traqué, cueilli et jugé par la force ». « Il n’est pas question qu’un justiciable puisse défier impunément la justice. Il n’a qu’à choisir : soit il va se présenter devant la barre de manière volontaire ou bien il y sera contraint », a conseillé dans Vox Populi le directeur général de la Loterie nationale sénégalaise (Lonase).

Un des proches du pouvoir, Mamadou Lamine Massaly, évoquant Ousmane Sonko et ses partisans, demande de son côté « à l’Etat de +barrer la route à ces pyromanes qui veulent faire basculer le Sénégal dans le brasier+ ». pour lui, « Sonko est un ennemi de la cohésion sociale et un faussaire de la République »

Au même moment, le ministre du Tourisme Mame Mbaye Niang « charge Sonko et l’exhorte à aller répondre à la justice le 2 février » dans le cadre d’une plainte pour diffamation qu’il a déposée contre l’opposant. Ce dernier, citant un rapport de l’Inspection générale d’Etat (IGE), a accusé le ministre d’avoir détourné « 29 milliards de FCFA » dans le cadre de l’exécution d’un programme agricole du gouvernement.

A côté de cette bataille politico-judiciaire, L’AS se fait l’écho des « investitures tous azimuts de Macky Sall » pour la présidentielle de 2024 même si le chef de l’Etat ne s’est pas encore prononcé sur son éventuelle et controversée participation à cette élection. Cependant, le ministre de l’Urbanisme Abdoulaye Sow déclame que son « candidat pour 2024, c’est Macky Sall ». Il « est le choix de la raison », a plaidé de son côté Mountaga Sy, directeur général du Port autonome de Dakar (Pad).

Le Soleil aborde l’ouverture de la onzième édition du Festival national des arts et cultures (Fesnac) et indique que Kaffrine (est) devient la « capitale du Sénégal » jusqu’au 28 janvier. Elle « sera le lieu d’expression de la richesse artistique du Sénégal », souligne le quotidien national. La cérémonie d’ouverture a été présidée samedi par le Premier ministre Amadou Ba qui a invité les parties prenantes « à revisiter les valeurs cardinales du pays ».

En football, Stades se rejouit de la qualification du Sénégal, « 14 ans après », en quart de finale du Championnat d’Afrique des nations (Chan), une compétition réservée aux joueurs évoluant dans les championnats de leur pays et organisée cette année en Algérie. L’équipe nationale locale a réalisé cette performance hier face à la République démocratique du Congo qu’elle a battue 3-0. C’est la « plus large victoire sénégalaise en, Chan », jubile le journal sportif.

« Les Lions dévorent les Léopards », exulte Record, ajoutant que le Sénégal aura comme « adversaire en quart » de finale la Mauritanie ou le Mali. Désormais, note le sélectionneur sénégalais Pape Thiaw dans le quotidien sportif, « les demies (sont) notre objectif ».

Soudan : le HCR bénéficie d’un important appui financier du Japon

Tokyo vient d’allouer une enveloppe de 1,6 million de dollars au Haut-Commissariat des Nations Unies pour les réfugiés (HCR) pour soutenir les personnes déplacées au Soudan.Le Haut-Commissariat des Nations unies pour les réfugiés (HCR) peut se frotter les mains. Alors que la mobilisation des fonds pour soutenir les personnes nécessiteuses à travers le monde peine à se concrétiser, il vient de recevoir du Japon une enveloppe de plus d’un million de dollars pour soutenir les réfugiés au Soudan.

Ces fonds, dédiés à l’appui des interventions de protection et d’assistance aux réfugiés hébergés dans l’État du Nil Blanc, au Soudan, bénéficieront à plus de 220 000 réfugiés sud-soudanais, dans un contexte humanitaire complexe dans le pays, qui a connu des taux alarmants d’insécurité alimentaire. Le nouveau financement profitera également aux membres de la communauté d’accueil dans les zones entourant les camps.

« Nous sommes reconnaissants au gouvernement et au peuple japonais pour cet engagement et saluons la poursuite de notre partenariat pour protéger et assister les réfugiés au Soudan », a déclaré Axel Bisschop, représentant du HCR au Soudan. « Alors que le pays fait face à sa pire crise alimentaire depuis une décennie, ce financement opportun permettra au HCR de fournir une aide humanitaire essentielle aux réfugiés dans l’État du Nil Blanc », a poursuivi M. Bisschop.

Historiquement parmi les régions les plus sous-financées du Soudan, selon le HCR, l’État du Nil Blanc accueille plus de 280 000 réfugiés, dont plus de 80 % vivent dans 10 camps dans deux localités (As Salam et Aj Jabalain) à cheval sur le Nil Blanc.

Une enquête nutritionnelle élargie standardisée menée par le HCR en 2022 fait état de la situation alarmante des réfugiés dans l’État. Alors que la malnutrition aiguë globale est signalée comme étant très élevée ou critique, la prévalence de la malnutrition aiguë sévère est critique dans les 10 camps de l’État du Nil Blanc, souligne l’organisme onusien.

Ce financement améliorera les résultats en matière de santé et de nutrition pour les réfugiés dans l’État du Nil Blanc en soutenant la gestion communautaire des services de malnutrition aiguë pour les enfants et les femmes enceintes et allaitantes. Il visera aussi à faciliter l’accès aux services de soins de santé primaires et à l’aiguillage vers les soins de santé secondaires.

Le Soudan est le deuxième plus grand pays d’asile en Afrique, accueillant plus de 1,1 million de réfugiés et de demandeurs d’asile. En 2023, le HCR au Soudan dit avoir besoin de 396 millions de dollars pour apporter une réponse efficace et fournir une assistance et une protection vitales.

RD Congo et Soudan du Sud : la paix au cœur des visites du pape François

Le souverain pontife sera, du 31 janvier au 5 février 2023, dans ces deux pays où la stabilité reste précaire.Prêcher la paix, c’est l’une des tâches que le pape François accomplira du 31 janvier au 3 février en République démocratique du Congo puis jusqu’au 5 février au Soudan du Sud. Le successeur de Benoît XVI avait programmé ce voyage en juillet 2022, mais un « problème au genou » l’en a empêché.

Quarante-trois ans après la dernière visite d’un pape, la RD Congo, plus grand pays catholique de l’Afrique, se prépare activement. De son vrai nom Jorge Mario Bergoglio, l’ancien archevêque de Buenos Aires (Argentine) a « hâte » de fouler le sol congolais, de communier avec les fidèles, en nourrissant l’espoir que « la violence cesse dans la partie Est et que la voie du dialogue ainsi que la volonté de travailler pour la sécurité et le bien commun prévalent ».

Selon l’agenda publié sur le site du Vatican, le pape François, au deuxième jour de son séjour à Kinshasa, rencontrera les victimes des combats entre les forces armées et la rébellion du Mouvement du 23 mars (M23) dans l’Est du pays. La messe géante qu’il va célébrer le même jour à l’aéroport militaire de Ndolo, près du centre-ville, constituera l’un des moments forts de cette visite.

La République démocratique du Congo « souffre en ce moment de la guérilla », a constaté le religieux septuagénaire. À cause de la situation sécuritaire délétère dans la partie orientale, le premier pape américain de l’histoire n’ira pas à Goma. « Ce n’est pas parce que j’ai peur. Il ne m’arrivera rien ! Mais avec une telle atmosphère, et en voyant ce qu’ils font, ils (les rebelles) pourraient lancer une bombe dans le stade et tuer beaucoup de gens », a-t-il récemment expliqué dans une interview mise en ligne par le Saint-Siège.

Jeudi dernier, le Premier ministre congolais, Jean-Michel Sama Lukonde, a présidé une séance de travail technique pour évaluer le niveau d’avancement des préparatifs. Au cours de cette réunion, Monseigneur Donatien Nshole, Secrétaire général de la Conférence épiscopale nationale du Congo, a demandé « aux chrétiens de venir nombreux pour accueillir le pape. Car il vient pour chacun d’eux avec un message. Et toutes les dispositions sont prises pour qu’ils soient à l’aise et en sécurité ».

De son côté, Patrick Muyaya, le ministre congolais de la Communication et porte-parole du gouvernement, a souligné la nécessité pour ses compatriotes de contribuer à écrire l’histoire. L’objectif, a-t-il ajouté, est de faire de cet évènement « une fête de la réconciliation ».

La seconde étape du voyage papal, ce sera au Soudan du Sud, le dernier État africain indépendant. À Juba, la capitale de ce pays où la guerre civile de 2013 à 2020 hante encore les esprits, le pape François s’entretiendra avec les déplacés internes, se recueillera sur la tombe de John Garang, grande figure du combat sud-soudanais pour l’indépendance et discutera avec le président Salva Kiir, les vice-présidents dont Riek Machar, la société civile, le corps diplomatique et les représentants de l’Église catholique.

Guinée : un autre responsable du FNDC arrêté

Cette arrestation intervient cinq mois après celle de deux autres leaders du Front national pour la défense de la Constitution (FNDC).Le Front national pour la défense de la Constitution (FNDC) a annoncé, samedi 21 janvier, l’arrestation de son responsable de la mobilisation et des antennes Mamadou Billo BAH, par un groupe d’agents de l’armée guinéenne lourdement armés.

« Monsieur Mamadou Billo BAH, sortait d’une réunion avec des citoyens du quartier Tombolia dans le cadre de la mobilisation citoyenne pour exiger le retour rapide à l’ordre constitutionnel en Guinée. Une action citoyenne entamée par la Coordination nationale du FNDC, afin de sensibiliser les citoyens (…) de la nécessité pour notre pays de recouvrer avec l’État de droit, la démocratie à travers des élections libres et transparentes » a écrit le FNDC pourtant dissout par les autorités de la transition.

La Coordination nationale du FNDC rappelle à l’opinion nationale et internationale qu’elle a toujours réaffirmé que ses membres étaient parfaitement disposés à répondre à toute convocation de la justice, dans le respect toutefois des règles et procédures en vigueur.

Condamnant fermement le « kidnapping » de son responsable à la mobilisation et des antennes en violation de toutes les procédures d’interpellation, le FNDC affirme tenir pour responsable le CNRD de tout ce qui arrivera à Mamadou Billo Bah.

« La Coordination nationale appelle les ravisseurs cagoulés à la libération immédiate et sans condition des otages », ajoute le mouvement citoyen guinéen.

Les autorités judiciaires n’ont pas communiqué sur les motifs de l’arrestation de cet autre leader du FNDC. Au mois de juillet dernier, Billo BAH ainsi que d’autres responsables dudit mouvement avaient été écroués avant de bénéficier d’un non-lieu devant le tribunal de première instance de Dixinn.

Cette arrestation intervient plus de cinq mois après celles du coordinateur national du FNDC, Oumar Sylla dit Foniké Mengué et du responsable des opérations, Ibrahima Diallo.

Sénégal : l’armée aux trousses des rebelles du MFDC

Les Forces de défense et de sécurité mènent des actions ciblées pour empêcher toute reconstitution des bases rebelles du Mouvement des Forces Démocratiques de Casamance (MFDC).En Casamance, dans le Sud du Sénégal, le crépitement des armes a repris de plus belle malgré l’accord de paix signé le 4 août 2022 entre Dakar et le comité provisoire des ailes politiques et combattantes du MFDC. Depuis le 14 janvier 2023, l’Armée nationale y mène « des actions ciblées pour interdire toute tentative de sanctuarisation de la plus petite portion du territoire national par les bandes armées du MFDC », lit-on dans un communiqué de sa Direction de l’information et des relations publiques (Dirpa).

Cette offensive entre « dans la continuité des grandes opérations déjà menées » en mars 2022 et qui avaient permis de chasser les rebelles de plusieurs de leurs bases. « Les actions en cours, entamées depuis le 14 janvier 2023, ont permis aux Armées d’atteindre tous les objectifs fixés, et de produire les effets recherchés sur les forces hostiles en errance dans la zone transfrontalière avec la Gambie », assure la Dirpa.

Au cours des opérations, souligne la note, les Armées ont perdu au combat un militaire, le soldat de 2e classe Waly Faye du Bataillon de commandos. Ils ont aussi enregistré sept blessés dont six légers pris en charge et déjà sortis de l’hôpital militaire de Ziguinchor et un blessé évacué par voie aérienne militaire et présentement en soins à l’Hôpital principal de Dakar.

Les victimes bénéficieront tous des honneurs militaires à la hauteur de leurs sacrifices au service de la Nation, et des mesures d’accompagnement sociales prévues par le commandement et les hautes autorités de l’Etat, promet la grande muette.

Depuis la fin des opérations de mars 2022, un calme précaire règne en Casamance. Les rebelles du MFDC veulent mettre à profit cette situation pour trouver et sécuriser des espaces favorables à la poursuite de leurs activités criminelles, principalement centrées sur la culture et le trafic du chanvre indien.

Dans son communiqué, l’Armée réaffirme, quant à elle, sa détermination à poursuivre ces actions de sécurisation et à préserver, à tout prix, l’intégrité du territoire national.

Afrique : le train et le BRT, une solution contre les accidents (expert)

Le Sénégal a vécu ces derniers jours une tragédie routière qui a ému au-delà de ses frontières. Spécialiste de la sécurité routière, Abdou Karim Diop a expliqué dans un entretien avec APA que les moyens de transport de masse tels que le Train express régional (Ter) et le Bus rapid transit (BRT) sont des solutions face à l’insécurité routière en Afrique.En l’espace d’une semaine de ce mois de janvier, les routes sénégalaises ont enregistré plus de 60 morts par accident. Vous avez écrit un livre sur « Les accidents de la route » (EdiSal). Quelles sont les principales causes d’accident routier au Sénégal ?

Il va falloir que je m’incline d’abord devant la mémoire des victimes. Parce que jamais dans l’histoire des accidents routiers au Sénégal, il n’y a eu des morts aussi importants que l’accident de Sikilo (centre). Les causes, on les connaît. Ce sont le facteur humain à 90%, le facteur automobile pour 7% et le facteur routes pour 3%. On peut les décomposer.

Pour ce qui concerne le facteur humain, il y a quatre éléments qui interviennent à ce niveau. C’est d’abord des erreurs de perception liées à un défaut de maîtrise de la part du conducteur. Il y a ensuite des fautes de manœuvre, puis une incompétence momentanée qui peut être liée au sommeil, à un médicament, à la fatigue, à la somnolence etc. Et le dernier élément, c’est l’incompétence totale du conducteur. 

Maintenant le facteur véhicule est surtout lié à l’ancienneté du parc automobile. Au Sénégal, sa moyenne d’âge est de vingt ans. Un véhicule est amorti à partir de cinq ans. Au-delà, il commence à tomber assez souvent en panne. Ce qui fait qu’il n’est pas tellement rentable. C’est la raison pour laquelle cet élément-là fait intervenir le facteur véhicule sur les 7% des causes d’accident de la route. Il y a des véhicules de 70 ans qui circulent au Sénégal. C’est extraordinaire !

Le dernier facteur qui intervient pour 3% est lié aux problèmes de conception ou de lisibilité de la route en raison d’un défaut de signalisations horizontales et verticales. Ce sont tous ces facteurs conjugués qui interviennent dans la survenue des accidents. On n’y a pas intégré le facteur institutionnel parce que l’Etat joue un rôle particulièrement important dans la définition de la politique de sécurité routière dans nos pays.

L’OMS note que le taux de mortalité dû aux accidents routiers est de 26,6 décès pour 100.000 habitants en Afrique, soit trois fois plus que dans les pays développés. Pourquoi est-il plus difficile de faire respecter le code de la route sur le continent africain ?

Le premier élément d’abord, c’est la vieillesse du parc automobile. Il y a quelque chose comme 1,2 milliard de véhicules d’occasions qui circulent dans le monde et un milliard de pneus. Toutes ces carcasses sont acheminées le plus souvent vers le continent africain. C’est comme si on dirait que nous sommes la poubelle du monde. Ces éléments interviennent dans la survenue des accidents. 

L’analphabétisme est aussi une explication. Pour le cas du Sénégal, le taux d’alphabétisation pour les populations de plus de quinze ans est de 51%. Nous sommes dans des contextes de pays sous développés avec des routes et véhicules qui laissent à désirer. A l’inverse, en Occident, le contrôle et les sanctions sont beaucoup plus sévères. C’est la raison pour laquelle dans ces pays il y a moins d’accidents que sous nos tropiques.

 Après l’accident de Kaffrine (centre) qui a tué plus de 40 personnes, l’Etat a reculé sur certaines des 22 nouvelles mesures visant à renforcer la sécurité routière. Pourquoi ?

L’État a reculé pour mieux sauter. Parce qu’il y a deux impératifs auxquels il est confronté. Le premier impératif, c’est la libre circulation des biens et des personnes. Les populations qui aspirent à se déplacer, à vaquer à leurs occupations et à se livrer à leurs activités économiques. Le deuxième impératif, c’est la sécurité routière. C’est un choix qui est plus ou moins cornélien, entre satisfaire la volonté des populations pour aspirer à une sécurité routière et permettre à ces populations de se déplacer. 

Il y a des solutions conjoncturelles face à des situations d’urgence qu’il va falloir gérer. Le corridor Dakar – Bamako, qui enregistre 46% des accidents mortels au Sénégal, est une route bidirectionnelle. Et ces types de routes occasionnent beaucoup d’accidents parce que les voitures se croisent. Bien sûr, il va falloir beaucoup de temps et beaucoup de milliards pour financer une route tridirectionnelle qui irait de Dakar jusqu’à la frontière vers le Mali.

 Les syndicats des transporteurs sont réputés très puissants, ce qui explique certains rétropédalages du gouvernement. Comment l’Etat doit-il procéder pour que ses mesures soient suivies d’effet ?

Il y a d’abord un travail de pédagogie qu’il va falloir enclencher à l’endroit des populations pour qui ces mesures sont destinées de façon générale, sans omettre les transporteurs et les conducteurs. Il faut nécessairement adopter une démarche inclusive, participative. L’État, les transporteurs, les chauffeurs doivent s’asseoir autour d’une table de négociation pour prendre ces mesures fortes. Même si elles sont difficiles, il faudra nécessairement que l’État les prenne parce qu’elles vont dans le sens de l’amélioration des conditions de sécurité routière dans le pays. On ne peut pas laisser l’anarchie s’installer sur les routes du pays. Annuellement, c’est presque 4000 personnes qui trouvent la mort (à cause des accidents routiers) et 27.000 blessés alors que 47 accidents sont enregistrés par jour. Il faut freiner cette hémorragie et cette hécatombe routière.

 Certains transporteurs ont décrété une grève illimitée en réaction aux mesures de l’Etat, empêchant plusieurs personnes de se rendre à leur lieu de travail. Quelles sont les solutions qui s’imposent à ce cas d’espèce ? 

Nous sommes dans un Etat de droit qui garantit la liberté du travail comme le droit de grève. Au Sénégal, l’essentiel des déplacements routiers est garantie par les structures privées. La société publique de transport « Dakar Dem Dikk » n’assure que 6% des déplacements dans le pays. Le reste est géré par le privé. C’est un problème. C’est la raison pour laquelle l’Etat a fait d’une pierre deux coups en mettant en service le Train express régional (Ter). Cette offre de transport de masse (qui relie Dakar à Diamniadio sur une distance d’une trentaine de kilomètres) permet de juguler ces accidents de la route. 60.000 personnes se déplacent tous les jours sans utiliser le véhicule. Cette solution permet de régler le problème des accidents routiers au Sénégal et assurer le déplacement des populations. 

Et encore, le Sénégal gagnerait beaucoup plus avec la mise en service du projet du Bus rapid transit (BRT) dans le deuxième semestre de cette année. 300.000 personnes seront déplacées quotidiennement. Si l’État parvient à conjuguer les forces du TER et celles du BRT, il parviendra à régler beaucoup de problèmes liés au déplacement des populations et les accidents routiers.

 Plus généralement, quelles sont les réformes que l’Afrique doit mener pour réduire le nombre de morts causés par les accidents de la route ?

Je vous parlerais de la matrice de Haddon. Elle agit sur trois éléments : le facteur humain, le facteur route et le facteur véhicule. Il faut investir sur l’homme avant l’accident pour prévenir les traumatismes. Cet investissement doit porter sur les notions de secourisme, la conduite automobile, l’obtention du permis de conduire etc. il faut aussi des routes très bien conçues et lisibles. Celles-ci doivent permettre au conducteur fautif de pouvoir amoindrir la faute qu’il a commise. Les bandes d’arrêt d’urgence sont également très importantes parce qu’elles permettent au secouriste d’intervenir rapidement sur les lieux de l’accident. L’autre élément, c’est le véhicule. Il doit être en bon état et effectuer la visite technique. Tous ces éléments combinés permettront de juguler le mal.

Burkina : 843 enfants en situation de mendicité à Ouagadougou

Le phénomène de mendicité s’est aggravé avec l’arrivée de personnes déplacées à cause de la crise sécuritaire.Au Burkina Faso, les exactions des groupes jihadistes ont entraîné un déplacement massif de populations, notamment des femmes et des enfants, vers les grandes villes de l’intérieur du pays. Sans véritables moyens de substance, elles sont obligées de mendier pour survivre. 

Le gouvernement de transition a recensé 843 enfants en situation de mendicité dans les rues de la capitale, Ouagadougou, a annoncé le ministre en charge de la Jeunesse, Boubacar Savadogo, ce vendredi 20 janvier 2023, devant les députés. 

Il a indiqué que l’Exécutif s’est engagé à mettre en place une opération de retrait des enfants au niveau des feux tricolores pour une meilleure prise en charge. 

« Le gouvernement lance un appel à une solidarité agissante envers les personnes déplacées internes », a ajouté le ministre Savadogo.

La fermeture des écoles, en raison du terrorisme, a conduit plusieurs enfants dans la mendicité, les privant de leur droit à l’éducation.

« Le soir à mon retour, je remets entre 300 F CFA et 500 F CFA à mon père »

Selon le Secrétariat technique de l’éducation en situation d’urgence, à la date du 31 octobre 2022, le nombre d’établissements fermés est passé de 4 258 à 5 709, soit une hausse de 1 451 structures éducatives. Ces fermetures représentent environ 22% des structures éducatives du Burkina. Elles affectent 1 008 327 élèves, dont 490 622 filles (48,66%).

« A notre arrivée à Ouagadougou, mes parents ne m’ont pas scolarisée. Chaque matin, ils me demandent de suivre notre voisine pour aller mendier. Le soir à mon retour, je remets entre 300 F CFA et 500 F CFA à mon père », a confié Rasmata, assise à même le sol, près d’un feu tricolore, au rond point des Nations unies de Ouagadougou.

Le gouvernement a expliqué que le phénomène de mendicité s’est aggravé avec l’arrivée de personnes déplacées, du fait de la crise sécuritaire. Selon une étude du ministère en charge de l’action sociale, en 2018, au Burkina, plus de 10 000 enfants et jeunes étaient dans la de rue. Parmi eux, 4 226 étaient en situation de mendicité.  

Éthiopie : découverte d’un gisement estimé à deux milliards de barils de pétrole brut

Les autorités éthiopiennes ont assuré travailler pour que les ressources pétrolières découvertes profitent aux populations.Une découverte d’un gisement de pétrole estimé à deux milliards de barils a été faite dans le bassin de la rivière Abay en Éthiopie, a révélé le plus haut responsable du secteur minier. 

Le ministre éthiopien sortant des Mines et du Pétrole, Takele Uma, a déclaré jeudi que des résultats positifs avaient été enregistrés dans l’un des bassins situés dans l’Etat régional d’Amhara.

« Une étude d’exploration pétrolière menée à Warra Iluu, qui fait partie du bassin d’Abay, a montré qu’il y a plus de deux milliards de barils de pétrole brut », a annoncé Uma sur Twitter.

« Le gouvernement travaille à l’utilisation des ressources en pétrole brut découvertes, afin d’assurer la prospérité de la nation », a ajouté Uma.

Le pays d’Afrique de l’Est mène actuellement des activités d’exploration pétrolière dans cinq bassins fluviaux situés dans le pays.

Auparavant, une société anonyme a lancé une offre d’exploration à Warre Illu, mais a été contrainte de cesser ses opérations en raison d’un manque de capacité.

Le Rwanda accuse la RDC de sortir du processus de paix

Le gouvernement rwandais a exprimé jeudi sa préoccupation face à la RD Congo qui « semble abandonner » les processus de paix de Luanda et de Nairobi.Kigali n’est pas du goût de la tournure prise par le processus visant à rétablir la paix dans l’est de la République démocratique du Congo (RDC). « Le Rwanda note avec regret la déclaration du 18 janvier 2023 du gouvernement de la République démocratique du Congo (RDC), qui est une lecture sélective du communiqué de Luanda du 23 novembre 2022 », indique une partie de la déclaration publiée par le Bureau du porte-parole du gouvernement à Kigali.

Mercredi, les autorités congolaises ont assuré qu’elles emploieront tous les moyens en leur possession pour « défendre l’intégrité territoriale » de leur pays, déplorant le non-respect des accords de paix par le Mouvement du 23 mars et des autorités rwandaises, accusées de soutenir les rebelles qui sévissent dans l’est de la RDC.

Selon le porte-parole du gouvernement rwandais, « la déclaration de la RDC évite les décisions clés du sommet de novembre et se conclut par ce qui ne peut être considéré que comme une menace d’attaques imminentes contre le Rwanda ».

Les processus de Nairobi et de Luanda ont été établis en 2022 pour aider à rétablir la paix dans l’est de la RD Congo, où plus de 120 groupes armés locaux et étrangers sont actifs.

La réaction du gouvernement rwandais intervient après que des manifestants congolais sont descendus dans les rues de Goma mercredi, réclamant le départ de la Force régionale de la Communauté d’Afrique de l’Est déployée en 2022 pour soutenir les processus de paix.

« Les manifestations organisées contre la Force régionale de la CAE, à Goma et dans d’autres régions de la RDC, font partie d’un plan de l’armée et du gouvernement de la RDC visant à quitter les processus de paix de Nairobi/Luanda », indique le communiqué.

Selon le gouvernement rwandais, l’objectif des manifestants est de provoquer le départ de la force, alors que le communiqué de Luanda appelle au maintien du déploiement intégral des troupes régionales.