Guinée Conakry : début du dialogue politique

Entre les acteurs politiques, société civile, les syndicats et autorités de la transition ainsi que le gouvernement de transition.

 

Le dialogue politique entre les coalitions des partis politiques guinéens, les organisations de la société civile, les syndicats, ainsi que le gouvernement de transition, a démarré lundi 27 juin à Conakry, sous l’égide du chef du gouvernement guinéen, Mohamed Béavogui.

Initialement prévu pour vendredi dernier, le dialogue avait été reporté au lundi 27 juin, en raison du « refus » de certains partis politiques de répondre à l’invitation du gouvernement de transition au motif qu’elle ne cadrait pas avec l’esprit de la déclaration du Premier ministre du 20 juin courant.

Le dialogue a été reporté pour ce lundi « par la volonté exprimée du gouvernement de mobiliser l’ensemble des acteurs sociopolitiques autour de la table du dialogue pour une transition inclusive et apaisée », avait expliqué le gouvernement de la transition dans un communiqué datant du 23 juin.

Le 20 juin le Premier ministre de la Guinée a appelé à un dialogue inclusif, or dans la lettre d’invitation adressée aux forces vives, le ministre de l’Administration du territoire, Mory Condé, avait plutôt parlé d’une troisième session du cadre de concertation.

Face aux médias le 20 juin, le Premier ministre de transition, Mohamed Béavogui, a souligné que dès le 27 juin, il aura l’ouverture « d’un véritable dialogue sans tabou, franc et inclusif » et il a appelé « toutes les forces vives de la nation autour de la table du dialogue ».

Béavogui a invité les syndicats, la société civile et le G58 (entité regroupant 58 partis politiques) qui prennent part à ce dialogue à des discussions constructives « afin de mettre en œuvre les actions concrètes et nécessaires qui permettront le retour à l’ordre constitutionnel » en Guinée.

Pour le dialogue politique qui a débuté ce lundi, le premier ministre de la Guinée a annoncé qu’il mettra à contribution la Communauté économique des Etats de l’Afrique de l’Ouest (Cédéao), l’Union africaine (UA) et les Nations Unies, et s’appuiera également sur l’expérience du G5 en matière de suivi du dialogue.

« Je crois aux vertus du dialogue pour aplanir les divergences et assurer la stabilité et la paix dans notre pays », a conclu Béavogui.

Il faut rappeler que ce dialogue s’ouvre à quelques jours du sommet de la Cédéao qui sera consacré à la situation politique au Mali, au Burkina Faso et en Guinée.

Le 4 juin dernier, les dirigeants ouest africains ont décidé de reporter leurs décisions au 3 juillet prochain, faute d’accord.

Toutefois, ils ont déploré la dégradation de la situation sociopolitique en Guinée, en raison de l’absence d’un cadre de dialogue approprié entre le gouvernement et les acteurs politiques et de la société civile.

Des syndicats de transporteurs plaident pour la réouverture des frontières

L’union nationale des transporteurs routiers de Guinée et la fédération syndicale nationale professionnel des transporteurs de la mécanique générale de Guinée étaient à la bourse du travail à Conakry mardi 12 janvier, en vue de  restituer les travaux menés dans le cadre de la réouverture des frontières terrestres fermées à la veille de l’élection présidentielle de 2020 pour des raisons de sécurité d’État, selon les autorités.

«C’e n’est pas un procès entre nous et l’État. On ne veut pas savoir pourquoi les frontières sont fermées. On vient auprès de l’État pour nous trouver la solution pour nous permettre de vivre. On ne peut pas vivre sans faire le transport», plaide  le secrétaire général de la fédération syndicale des transports routiers de Guinée, Ousmane horoya Sylla.

Alpha Amadou BAH, président intérimaire de l’union nationale des transporteurs routiers de Guinée a suggéré la mise en place d’une commission mixte pour fouiller tous les camions, puisque les autorités ont évoqué des raisons de sécurité d’État.

« On peut par exemple mettre en place une commission mixte pour fouiller tous les camions pour que les camions soient libres voir les marchandises qui doivent être dédouaner et libérer tous les camions. Les camions qui seront saisis les chargeurs de ces camions ou les propriétaires vont prendre la responsabilité. Nous ne pouvons pas estimer le nombre de pertes, mêmes si on vous cent milliards. Côté Sénégal, il y a 135 camions qui sont stationnés chargés nos marchandises sont pourries, du côté de la Guinée, il y a 133 camions qui veulent sortir, Coté Sierra Léone, il y a 105 camions qui sont stationnés là-bas, les autres frontières, on en parle pas », a-t-il énuméré.

Le gouverneur interdit la marche annoncée par les syndicats

Initialement prévue pour le 24 juillet,  la marche verte projetée par les centrales syndicales CNTG-USTG, n’aura pas finalement pas lieu. 

« On ne va pas marché, parce que le gouvernement n’a pas donné son accord. On a reçu la lettre de réponse où ils ont dit que si l’institution nous le confère à l’article 10, mais à l’article 23 aussi,  il est dit quelque part que les droits des citoyens doivent être préservés.  Le mobile qu’ils ont avancé c’est de dire tout simplement que les pèlerins vont partir aux lieux saints (chrétiens et musulmans), d’accepter de ne pas marcher pour ne pas empêcher les pèlerins d’être au centre islamique de Donka.  Donc pratiquement on n’a pas accepté qu’on marche », a précisé Amadou Diallo, secrétaire général de la confédération des travailleurs de Guinée (CNTG). Il ajoutera par la suite que tous ses camarades syndicalistes sont déjà au courant de cette décision.

« Nous avons appelé tous nos camarades syndicalistes à la bourse du travail, la lettre a été lue et nous avons apprécié. Si le gouvernement lui, n’a pas respecté le contenu de l’accord que nous avons signé en février, nous, on ne doit pas violer la loi. » « La grève générale reste maintenue. », a conclu avec fermeté Amadou Diallo, secrétaire général de la CNTG.

Cette marche verte était projetée par les centrales syndicales pour protester contre l’augmentation unilatérale du prix du carburant à la pompe

 

Crise sociale: le médiateur de la République rencontre les syndicats

Depuis la semaine dernière,  le dialogue entre le gouvernement et le syndicat autour de l’augmentation du prix du carburant à la pompe  est au point mort.

Pour tenter de rapprocher à nouveau les positions et désamorcer la crise,  le médiateur de la République s’est rendu à la bourse du travail dans la soirée de ce lundi pour rencontrer les centrales syndicales CNTG-USTG.

Mohamed Saïd Fofana, appelle le syndicat à revenir autour de la table. « Notre propos aujourd’hui c’était de plaider pour que chaque partie accepte de rencontrer l’autre. C’est à dire un dialogue inclusif qui suppose que quel que soit les problèmes,  quel que soit les points de vue et les positions en négociation, qu’on les fasse valoir autour d’une table de négociation. Il faut que chacun accepte de se sacrifier. J’ai confié la Guinée aux syndicats et je suis sûr et certain que le message est compris. J’attends d’eux,  un geste pour que l’on puisse, un jour pas très loin,  réunir tout le monde autour d’une table afin que les Guinéens se parlent. »

Après une discussion de  deux heures,  les deux parties se sont accordées sur certains points essentiels dont la préservation de la paix et de la quiétude sociale dans le pays.  Les discussions autour du prix du carburant  suscitent des prises de positions radicales.

Les syndicalistes disent avoir compris le message du médiateur de la République.

« Nous avons reçu de très bons conseils, mais nous sommes des mandatés, nous  allons nous réunir, analyser avec notre base et rendre compte à qui de droit » a promis camarade Louis Bemba Soumah.

Le médiateur de la République était accompagné de la présidente du conseil économique et social (CES) Hadja Rabiatou Serah Diallo,  de Sekou Koureissy Condé président de la CANEG et d’autres acteurs de la société civile.

« Les forces sociales sont financées par des opérateurs économiques. » Accuse honorable Damaro Camara

Le gouvernement guinéen a, dans un communiqué rendu public le samedi 30 juin dernier,  revu le prix du carburant à la pompe. 

Le lendemain,  des manifestations ont été signalées un peu partout dans la capitale guinéenne. Depuis, plusieurs plates-formes de la société civile ont constitué les forces sociales de Guinée.  Un mouvement qui a pour objectif de défendre les droits des citoyens tout en réclamant le retour du prix du carburant qui est passé de 8000gnf à 10000gnf le litre à la pompe.

Contacté ce lundi,  le président du groupe parlementaire RPG arc en ciel,  a donné sa position face à la crise provoquée par la hausse du prix du carburant en Guinée « Je crois que tout le monde connaît que la Guinée n’est pas un pays producteur de pétrole. C’est une marchandise sur le marché international que nous achetions il y’a deux ans à 46 dollars le baril, aujourd’hui c’est à 77 dollars. » Se défend-il.

Ce membre du bureau politique national du parti au pouvoir,  pense que le gouvernement aurait pu mener des sensibilisations en amont avant de passer à l’acte.

« Je suis surpris. Notre gouvernement a géré comme si on était en cohabitation,  on demande toujours l’avis de l’opposition,  celui des syndicats. Je pense que le gouvernement aurait dû appeler les forces sociales pour leur expliquer la situation. Mais le gouvernement a péché. » S’indigne-t-il.

Poursuivant,  l’honorable accuse certains opérateurs économiques, détenteurs des stations d’essence,  de financer le mouvement « les forces sociales  »

« Le syndicat en venant autour de la table peut obtenir ce qu’il veut. Mais, les syndicats sont accompagnés par des forces opportunistes qui ont des revendications qui n’ont absolument rien à voir avec le souci du bas peuple. Tous ceux qui ont des stations, tous ceux qui revendent le carburant sont entrain de tirer sur les ficelles. Ils financent ces manifestations. Les opérateurs économiques évoluant dans le domaine ont 142 millions sur chaque citerne. »,  a conclu honorable Damaro Camara, président du groupe parlementaire RPG arc en ciel, parti au pouvoir,  à l’assemblée nationale.