Droits humains en Guinée : voici la liste complète des personnalités sous menace de sanctions européennes

Voici la liste complète des personnalités guinéennes dont les noms auraient été transmis par une trentaine de députés européens à Joseph Borell, président de la commission européenne, comme étant de hauts responsables impliqués dans des actes de violation de droits humains en Guinée. 

Liste ci-dessous !

 

 

Réaction du gouvernement suite à la diffusion d’une liste de « personnalité guinéenne à sanctionner par UE »

Communiqué du Gouvernement Guinéen

Une liste de personnalités Guinéennes qu’un groupe de députés européens voudraient voir « sanctionner » par l’union européenne pour des faits loin d’être établis, circulent allègrement dans les médias , à des fins de propagande, certainement.  Car, la réponse du Haut Représentant de l’institution européenne auquel la « requête » a été adressée est claire et explique sa position qui, loin d’être coercitive et dogmatique, rappelle la tradition de dialogue et de concertation entre l’Europe et la Guinée.

A ce jour, la Guinée poursuit les consultations habituelles et suivies avec son partenaire Européen par les canaux diplomatiques connus de tous. Et, comme il est de règle dans les relations internationales,  chaque partie respecte la souveraineté de l’autre et reste aussi à l’écoute sans le moindre préjugé  pour comprendre ses préoccupations et en tenir compte dans l’analyse de toutes les situations.

Dans toutes les démocraties, chacun est libre de ses convictions,  a le droit d’exprimer ses opinions et d’avoir des sympathies politiques. L’État Guinéen croit à la liberté d’expression, même, avec les excès qui l’accompagnent.

Et, il ne peut assimiler les prises de positions des uns et des autres fractionnaires à un discours officiel ou aux décisions des États ou d’institutions internationales.  Un amalgame volontaire pour distraire l’opinion publique ou laisser croire à des légitimités acquises.

La Guinée, est certes ouverte au monde et coopère avec tous les États et institutions internationales, mais demeure jalouse de son indépendance, chèrement acquise,  et revendique comme tous les peuples du monde son droit à l’auto-détermination,  à choisir son chemin et à décider librement de son destin.

L’État Guinéen, comme tous les États du monde, est engagé à défendre ses institutions,  sa sécurité intérieure et extérieure dans le respect des libertés publiques et des Droits démocratiques.  Une mission régalienne confrontée à de nombreuses tentatives et velléités de remettre en cause l’ordre constitutionnel et des visées de changements inconstitutionnels de régime. Les violences déplorées au cours d’événements et de manifestations politiques en découlent et méritent d’être analysées sans passions ni stigmatisation systématique d’acteurs responsables et conséquents, érigés en bouc-émissaires  parfaits pour être jeté en pâture à une opinion crédule ou de partenaires de bonne volonté.  La vérité est à ce prix, la justice aussi.

Tibou Kamara,

Ministre D’État,  Conseiller Spécial,  Ministre de l’Industrie et des PME,  Porte-parole du Gouvernement.

Fait à Conakry, le mardi 18 mai 2021.

Le FMI et l’UE allègent la dette de la Guinée d’un montant de 22 millions d’euros

CONAKRY, 5 avril 2021. La République de Guinée bénéficie d’un allègement de la dette suite à un versement de l’Union Européenne au Fonds fiduciaire d’assistance et de riposte aux catastrophes (Fonds fiduciaire ARC) du FMI. 

Ce lundi 5 avril 2021, le FMI a versé la troisième tranche de l’allègement de la dette au titre du Fonds fiduciaire ARC pour soutenir 28 des pays[1] les plus pauvres et les plus vulnérables de la planète pour le paiement de la dette qui arrive à échéance entre le 14 avril 2021 et le 15 octobre 2021.

Ce versement a été rendu possible grâce à la contribution de l’Union européenne à hauteur de 183 millions d’euros, faisant de l’UE le principal donateur du Fonds fiduciaire ARC, avec un niveau de contribution égal à 28%. Aussi le montant total des contributions et engagements de l’UE et ses Etats Membres (Team Europe) est de 335,9 millions d’EUR, ce qui correspond à 51 % du total du Fonds fiduciaire ARC. Le fonds s’élève actuellement à 781,1 millions d’USD.

À ce titre, la République de Guinée bénéficie d’une annulation de son service de la dette entre le 14 avril 2021 et le 15 octobre 2021, d’un montant de près de 22 millions d’euros.

Ce nouvel allègement du service de la dette permettra la libération d’espaces budgétaires supplémentaires pour intensifier la lutte contre la crise sanitaire qui sévit actuellement en Guinée et à intensifier la riposte et la relance. En plus d’accroitre les dépenses sur les plans social, économique et sanitaire, cette initiative vise à favoriser la reprise d’investissements publics tout en préservant la viabilité de la dette extérieure.

« Depuis des années, la stabilité économique et la bonne gestion des finances publiques sont au cœur de nos priorités et font l’objet d’un dialogue nourri avec les autorités. Cette aide de trésorerie à court terme, qui s’ajoute aux contributions européennes d’environ 50 millions d’euros dans le cadre des crises sanitaires qui ont affecté le pays, contribuera ainsi à la stabilité macroéconomique de la République de Guinée et à garder le cap vers la réalisation des objectifs de développement durable (ODD) en faisant le lien entre l’accélération des investissements durables et les allègements de dette », a déclaré Josep COLL, Ambassadeur de l’Union européenne en Guinée.

Communiqué de presse de l’Union européenne.

Présidentielle 2020 : la CENI dénonce la position de l’UE

Le Haut représentant de l’Union européenne (UE) pour les affaires étrangères et la politique de sécurité, dans une déclaration publiée mardi, a remis en cause la crédibilité des résultats de l’élection présidentielle du 18 octobre publiés par la CENI.

Josep Borrell a souligné que « bien que le scrutin se soit déroulé dans le calme, des interrogations demeurent quant à la crédibilité du résultat, notamment en ce qui concerne la remontée des procès-verbaux et le décompte final des votes ».

La Commission Electorale Nationale Indépendante (CENI) s’est fendue d’un communiqué pour dénoncer la position de l’Union Européenne qui émet de graves doutes sur la crédibilité du processus électoral qui a conduit à la réélection du président Alpha Condé pour un troisième mandat .

La Commission Electorale Nationale Indépendante a appris par voie de presse la communication du haut représentant de l’Union Européenne relative à la tenue du scrutin présidentiel du 18 octobre et de la proclamation des résultats provisoires du premier tour le 24 octobre 2020.

Elle note avec intérêt le caractère pacifique ainsi que les recommandations contenues dans cette communication.

Cependant, la CENI s’interroge sur le moment de la publication d’une telle déclaration pendant que la communauté internationale et les acteurs nationaux tentent d’apaiser les tensions et amorcer un dialogue.

Par ailleurs, elle rappelle que toutes les opérations liées à l’organisation de l’élection présidentielle du 18 octobre 2020 se déroulent dans la transparence et la légalité requise avec l’implication effective des acteurs du processus électoral à tous les niveaux, notamment: les partis politiques candidats, les plates-formes de la société civile, les observateurs sous-régionaux, régionaux et internationaux.

Il est à noter que les procédures de remontée des procès-verbaux des bureaux de vote vers les commissions administratives de réception et de transmission ont été clairement définies par la CENI, ainsi que les procédures de centralisation des votes dans les circonscriptions. Ces opérations ont souffert d’aucune entorse et ce, conformément aux dispositions légales et réglementaires en la matière.

Aussi, les procédures de remontée et de centralisation des votes ont été élaborées par la CENI et partagées avec les acteurs électoraux à travers la cellule technique d’action et de suivi du processus électoral et de l’organisation des comités inter partis décentralisés dans les sous -préfectures et les cinq communes de Conakry.

Il n’y a pas d’autres voies légales en ce qui concerne le processus de validation que la CENI qui proclame les résultats provisoires et la Cour constitutionnelle qui statue sur le contenu et les autres résultats définitifs.

La Commission Electorale Nationale Indépendante invite la communauté nationale et internationale à faire siennes, les déclarations tant des observateurs nationaux et internationaux, que celles de la mission conjointe CEDEAO, Union Africaine et les Nations Unies.

 

Présidentielle du 18 octobre 2020 : L’UE « doute » de la crédibilité du résultat

Plus de cinq millions d’électeurs Guinéens se sont rendus aux urnes le dimanche 18 octobre 2020. Ce scrutin s’est tenu dans le calme. Plus d’une semaine après, l’Union Européenne, par la voix de son vice-président, Josep Borrell s’est fendue d’une déclaration le mardi 27 octobre 2020.

« L’Union européenne prend note de l’annonce des résultats provisoires par la Commission électorale nationale indépendante (CENI) de Guinée », dit-il à l’entame.

Mais, poursuit-il, « bien que le scrutin se soit déroulé dans le calme, des interrogations demeurent quant à la crédibilité du résultat, notamment en ce qui concerne la remontée des procès-verbaux et le décompte final des votes. »

D’où, souligne-t-il, la nécessité « d’y répondre dans le cadre d’un dialogue inclusif et de la poursuite du processus de validation prévue par la loi. »

Cependant, « l’UE soutient les efforts de diplomatie préventive déployés par la CEDEAO, l’Union africaine et les Nations Unies en vue de restaurer la confiance. À cette fin, tous les acteurs impliqués dans ce processus doivent pouvoir jouir pleinement de leur liberté de mouvement et d’expression. Il importe également que les moyens de communication, en particulier l’accès à l’internet, soient garantis en toute circonstance. »

Enfin,  l’institution européenne « condamne, une fois de plus, les violences qui ont causé la mort de nombreuses personnes, et cela quels qu’en soient les auteurs. »

Avant d’exhorter « les autorités à diligenter des enquêtes indépendantes afin que justice soit rendue dans les meilleurs délais. »