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Washington rejette les critiques sur son repli national

Les Etats-Unis ont rejetĂ© samedi les critiques sur leur repli national, n'hĂ©sitant pas Ă  s’en prendre directement au prĂ©sident allemand,


Les Etats-Unis ont rejetĂ© samedi les critiques sur leur repli national, n’hĂ©sitant pas Ă  s’en prendre directement au prĂ©sident allemand, et ont affirmĂ© que l’Occident Ă©tait “en train de gagner” face Ă  la Chine et la Russie.

La ConfĂ©rence sur la sĂ©curitĂ© de Munich, grand-messe annuelle internationale sur les questions de dĂ©fense, a Ă©tĂ© le thĂ©Ăątre d’un mini-Ă©clat diplomatique avec l’intervention du secrĂ©taire d’Etat amĂ©ricain Mike Pompeo.

Sans prendre de gants, il a rĂ©pliquĂ© Ă  des propos la veille du chef de l’Etat allemand Frank-Walter Steinmeier, lors de ce mĂȘme forum, qui avait critiquĂ© le repli national et l’Ă©goĂŻsme propagĂ©s Ă  ses yeux par l’administration de Donald Trump.

Ces critiques, et d’autres du mĂȘme type entendues ces derniĂšres annĂ©es, « ne reflĂštent pas du tout la rĂ©alité », a dĂ©clarĂ© M. Pompeo.

« J’ai le plaisir de vous annoncer que l’idĂ©e selon laquelle l’alliance transatlantique serait morte est grandement exagĂ©rĂ©e », a-t-il ironisĂ©.

– ‘Great again’ –

Le chef de l’Etat allemand, qui ne dispose pas de pouvoir exĂ©cutif mais dont la voix porte en Allemagne, avait regrettĂ© que « notre principal alliĂ©, les Etats-Unis, refusent sous l’administration actuelle l’idĂ©e mĂȘme d’une communautĂ© internationale ».

« Les pays sont invitĂ©s Ă  placer leurs propres intĂ©rĂȘts au-dessus de ceux de tous les autres, +Great again+ mĂȘme aux dĂ©pens des voisins et des partenaires », avait-il raillĂ© Ă  propos du slogan Ă©lectoral du prĂ©sident amĂ©ricain Donald Trump « Make America Great Again » (Rendre sa grandeur Ă  l’AmĂ©rique).

Le ministre américain des Affaires étrangÚres lui a répondu du tac au tac.

Il a fait valoir que son pays avait contribuĂ© au renforcement de l’Otan sur son flanc oriental, prĂšs de la frontiĂšre avec la Russie, ou encore avait conduit l’effort pour mettre fin au « califat » auto-proclamĂ© de l’organisation Etat islamique en Syrie.

« Est-ce que c’est ça les Etats-Unis qui +rejettent la communautĂ© internationale+ ? », a-t-il demandĂ©.

« L’Occident est en train de l’emporter », a-t-il clamĂ© en rĂ©ponse Ă  ceux qui doutent de la cohĂ©sion du lien transatlantique.

« Nous devrions avoir confiance dans l’alliance transatlantique, nous sommes en train de gagner et nous le faisons ensemble », a ajoutĂ© M. Pompeo.

Une ligne soutenue par le secrĂ©taire gĂ©nĂ©ral de l’Otan, Jens Stoltenberg.

« Nous ne devrions pas ĂȘtre en compĂ©tition entre nous et mettre en avant nos diffĂ©rences, tout en minimisant nos forces », a-t-il dit Ă  Munich.

« L’Europe et les Etats-Unis sont des partenaires indispensables, les deux cĂŽtĂ©s de la mĂȘme piĂšce », a-t-il ajoutĂ©.

Mike Pompeo a lui jugĂ© que « l’Occident a un meilleur avenir que les alternatives illibĂ©rales », dĂ©nonçant l’évolution de la Russie et de la Chine.

– Nord-Stream –

Il a annoncĂ© que les Etats-Unis allaient financer des projets Ă©nergĂ©tiques Ă  hauteur d’un milliard de dollars dans des pays d’Europe centrale et de l’Est pour renforcer leur indĂ©pendance Ă©nergĂ©tique face Ă  Moscou.

Il s’agit d’un « signe de soutien Ă  la souverainetĂ©, la prospĂ©ritĂ© et l’indĂ©pendance Ă©nergĂ©tique de nos amis europĂ©ens » qui profitera « aux pays d’Europe centrale et de l’Est membres de l’Initiative des Trois Mers », qui rĂ©unit douze Etats membres de l’Union europĂ©enne.

« Nous voulons galvaniser l’investissement du secteur privĂ© dans leurs secteurs Ă©nergĂ©tiques afin de protĂ©ger la libertĂ© et la dĂ©mocratie dans le monde », a-t-il ajoutĂ©.

L’initiative des Trois Mers rĂ©unit douze pays de l’Union europĂ©enne bordĂ©s par les mers Baltique, Adriatique et Noire. Cet espace s’Ă©tend de l’Estonie et de la Pologne au nord Ă  la Croatie au sud et la Roumanie et la Bulgarie Ă  l’est.

Il a pour objectif de renforcer la coopĂ©ration entre ses membres dans les domaines de l’Ă©nergie, des infrastructures et de la sĂ©curitĂ©, notamment vis-Ă -vis de la Russie que nombre de ses membres considĂšrent comme une menace directe.

Ils contestent notamment, comme les Etats-Unis, le projet de gazoduc Nord Stream 2, fortement soutenu par l’Allemagne, qui vise Ă  doubler les livraisons directes de gaz naturel russe vers l’Europe occidentale, en contournant l’Ukraine.